Mercredi 23 Octobre 189S. to centimes le N°. 30 Année. N 3091
Chronique éleetorale.
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Réunion de V association Catholique.
Nous pouvoiis évaluer 2000 le norabre
des auditeurs qui sorit venus au Volkshuis,
assister k la réunion de Dimanche dernier,
oü devait se faire la proclamation des can-
didats de l'association catholique.
Le Président d'honneur de la jeune garde
catholique, M. Iweins d'Eeckhoutte, pré-
sida la séance et donna la parole k M. le
Baron Surmont de Volsberghe, Bourgmestre
d'Ypres.
M. Surmont commenga par annoncer que
la situation éleetorale différait considérable-
menl cette année, de celie d'il y a quatre
ans. En effet, le nombre des électeurs s'éle-
vait aujourd'hui k 2800, ayant plus de 4700
votes h émetlre.
Les libéraux essaieront de venger leur
échec de 1891 mais si tous les catholiques
font leur devoir, ce qui sera, nous pouvons
être assurés de la victoire.
Le jour était arrivé de proclamer les
candidatures pour l'éleclion prochaiue.
Déja dimanche passé, les membres de la
jeune garde avaienl élu les irois eandidals
qui lui avaientété réservés. Le chiffre con-
sidérable de votants prouve que les ouvriers
comprenaient Timportaiice des intéi êts que
leurs représentants au Conseil Communal
auraient k défendre. J'ai été on ne peut plus
satisfait, dit M. le Bourgmestre. en voyant
quelle ardeur les membres de la garde out
mise k user de leurs droits, la liber té dont
iis ont joui, l'union qui a regné et i'intelli-
gence des choix qui ont été tails.
La garde Catholique se compose de Irois
sortes de membres qui out chacune leur
délégué Les membres protecteurs, M.
Bouquet; les membres honoraires, M. Fiers
et les membres actifs, M. 11. Vanderghote.
Aujourü'hui, dit l'honorable Bourgmestre,
je vous nommerai les candidats que le Co
mité Central présente k voire approbation.
Je vous annonce tout d'abord que M. Bie-
buyck, conseiller sortant, croit devoir se
retirer. Ayant été norntné juge au Tribunal,
il estime que ces fonctions sont incompa-
tibles avec un mandat politique. Néanmoins,
catholique convaincu, son coeur et son
esprit sont avec nousnos opinions sont
les siennes et nous pourrons toujours comp
ter sur les services qu'il lui sera possible de
rendre k la chose publique. (Applaud.)
Maintenant, dit M. le Baron Surmont, il
y a les candidats sortants et en qualité de
Bourgmestre, je suis contraint de me nom-
mer le premier.
Si vous êtes content de moi, prenez moi,
sinon prenez en un autre. ovation
Je passe k MM. Colaert et Berghtnan.éehe-
vins. Vous les avez vus k l'ceuvre, M.Colaert
depuis buit et M. Berghman depuis quatre
ans. Vous connaissez aussi bien que moi les
services qu'ils ont rendus it la ville. accla
mations)
M. Breyne-Devos, malgré son age une
voix dans la salie hij is wel dikke, maar is
nog goed (vires) combattra k nos
cótés encore cette fois.
Puis l'orateur proclame MM. Iweins d'Ee
ckhoutte, Slruye, Boone et Begerem. tous
membres sortants dont chaque nom est ac-
cueilli par de chaleureux applaudissements.
Alors vient le tour des nouveaux candidats
qui sont MM.Hyppolite Van den Boogaerde,
Emile Decaestecker, le notaire D'huvettere,
qui ne vient pas faire le testament des ca
tholiques, mais bien leur contrat de mariage
perpétuel avec l'hötel de ville et finalement
M. Ernest Fraeys.
Décrire l'enthousiaste accueil fait k toutes
ces candidatures nous serail impossible.
Disons pour en dormer une idéé que
deux des nouveaux candidats, MM. D'huvet
tere et Vandenboogaerde qui se trouvaierrt
au fond de la salie ont été litéralement por-
tés sur Teslrade
M. le Bourgmestre prononce ensuite un
magnifique discours, dont nous lacherons de
donner une pale esquisse.
Orateur clair et précis,administrateur hors
ligne, M. le Baron Surmont passé en revue
les actes de sa gestion depuis quatre ans. II
montre la liberté et l'égalilé devant la loi
pour le pauvre comme pour le riche, qui
forment la base de sa manière d'administrer,
la liberté scoiaire surtout, qu'il a déferrdue et
défeodra toujours avec le partï Catholique;
les parents sont tout k fait libres d'envoyer
leurs eniants aux écoles de leur choix.
J'avais dit en prenant possession de mon
siège comme premier magistratde notre cité,
qu'il fallait faire peu de politique, et plus
d'administration.
Certains administrateurs des hospices et du
bureau de bienfaisance faisaient de la politi
que nous les avons remplacés.
Ort dit que l'industrie et le commerce ne
sontguère améliorés. Cela n'est pas de notre
faule mais je puis toujours constater qu'ils
n'ont pas diminué. Ce que nous pouvions,
c'était de faire travailler. Nous n'y avons pas
failli et je puis dire que depuis quatre ans
d'ici, nous avons fait faire plus de travaux
publics que nos adversaires en vingt cinq
aus. Nous en ferons encore plus, car toute
notre préocupation est d'améliorer le sort du
pauvre et de l'ouvrier. Voyez d'ailleurs
l'ceuvre Catholique: Eigen heerd.
J'ai dit aussi, lors de moil installation,
que je désirais la paix entre les habitants.
La paix rie regne-t-elle pas plus a présent
qu'autrefois La hitte des partis n'est-elle
pas moins apre que jadis Voyez entr'autres
la confection des listes électoralrs. Sous
i'administration libérale, on acceptait fort
rarement les réclamations élec!orales des
catholiques. Nous, au contraire nous avons
écrit chaque année aux deux associations
politiques de bien vouloir indiquer les
réclamations qu'elles auraient cru devoir
faire.
Dans le travail si aride de la confection
des listes électorales, surtout pour l'électorat
communal, sur 2800 électeurs inscrits, 28
réclamations ont été faites par les libéraux
et 24 par les catholiques et la plupart
visaient des personnes qui possédaient des
biens dans d'autres communes, chose que
nous ignorions évidemment.
Pour en reventr- aux travailleurs, voyez
comme nous avons agi. Un jour, vous le
savez, par suite d'un coup monté probable-
ment.une quantité de sans travail sont venus
nous réclamer de l'ouvrage. Qu'avons-nous
fait Nous avons réussi it trouver de l'ouvra
ge pour eux et nous leur avons donné de
i'argent pour faire le voyage et se rendre
sur les chantiers.
J'ai l'intention d'étendre ce système
et dans ce but je demanderai aux hospices
et au bureau de bienfaisance de réserver
une petite somme k ceteffet.(Rravos).
M. le Bourgmestre dit pour cloturer son
beau discours que tous doivent se préparer
k lutter vaillamment. Chacun, si petit qu'il
soit, a une ceitaine somme d'influence.
Chacun doit corabattre saus peur et sans
hésiter et alors nous serons certains du
triomphe.
Aux cultivateurs, quand ils parient de la
question de 1'échenillage, on doit annoncer
et je dis eeci pour me défendre contre
des accusations imméritées dit l'orateur
que les poursuites qui ont été faites,n'ont pas
été ordonnées par moi, C'est le parquet qui
les a ordonnées. Et si le Commissaire de
Police dit, comme on le prétend, qu'on ne
doit pas lui en vouloir, qu'il n' est que le
serviteur du Bourgmestre, il dit une
contre-vérité, et si je parviens k en avoir ia
preuve par témoins, le Commissaire sera
puni. [Acclamations prolongées.) Même chose
pour les vexations faites aux laitiers. D'ail
leurs j'ai toujours été d'avis que ceux qui
out l'autorité en mains doivent éviler autant
que possible de vexer les gens. Ainsi il est dé-
fendu en effet de trainer deux triqueballes vi
des attachés l'un k la suite de l'autre, comme
il est défendu de le faire pour les chariots;
mais dresser k trois heures du matin par
exemple, en pleine nuit, au milieu de la
Grand'Place oü ne se trouve ame qri vive,
procés verbal de ce chef, je trouve la chose
absurde.
On ne doit, d'après mes principes en fait
d'administration, chercher noise k personne,
je ne l'ai jamais fait et jamais je ne le ferai.
(Applaudissement.)
L'art d'administrer est déjk assez difficile
sans qu'on i.e cherche k le compliquer
par des tracasseries et des vexations de toute
espèce.
Des applaudissements sans fin accueillirent
cette brillante harangue de notre premier
magistral.
M. Seys, Président de la Garde Catholique,
prend ensuite la parole pour remercier les
membres de l'Association de la faveur avec
laquelle ils ont accueilli les candidats de la
Jeune Garde.
II engage également les auditeurs k faire
leur devoir dans la lutte, et dit qu'il sait de
bonne source, que, si par impossible les
libéraux revenaient au pouvoir, la persécu-
tion qu'ils exerceraient contre les catholiques
et surtout contre les ouvriers catholiques
serait terrible qu'ils en ont prisla résolution
dans leurs réunions secrètes.
Malheur k ceux qui en seraient la cause;
k ceux qui, souvent pour un rien, un peu de
méconlentement.d'envie ou une autre vétille,
failliraient leur devoir ils seraient les
premières victimes.
La Bourgeoisie, les industriels et surtout
les ouvriers en paliraient.Par exemple quand
un entrepreneur quelconque aurait une con
struction ou une reparation importante k
faire.il ne pourrait travailler qu'après autori-
sation du Collége écbevinal qui lui cher-
cherait chicane sur chicane. Qui en serait
victime les patrons et leurs ouvriers. Nos
adversaires brulent de vengeance pour les
cinq anneés qu'ils ont été mis dans l'impos-
sibilité d'assouvir la haine qu'ils ont contre
tout ce qui est bon, honnête et généreux.
Retenez done bien ces mots, dit M. Seys; il
est vrai qu'k ia première occasion nous les
culbuterions de nouveau,mais nous devrions
attendre buit ans, et huit ans quand on
souffre, c'est si longtemps
Tous au poste done, pour faire sortir
triomphalement de l'urne, le nom de nos
chers candidats.
Nous devons le faire d'abord pour éviter
le despotisme odieux dont nous serions rne-
nacés par les gueux et ensuite par un senti
ment de reconnaissance pour les chefs de
notre ville: Quand ils arrivèrent au pouvoir,
la caisse de la ville était dans une situation
précaire. Us ont tout remis en ordre ils ont
amélioré la ville et procuré beaucoup d'ou-
vrage aux ouvriers, et tout cela sans deman-
der un sou de plus aux habitants. Honneur k
eux acclamations
M. Iweins d'Eeckhoutte se leve k son tour
au milieu d'un tonnerre d'applaudissements.
II remercie en termes émus le public des
marques d'affection et de symphatie toujours
renouvelées qu'on lui témoigne chaque fois
qu'il pose sa candidature. II fera, comme il
a toujours fait,tous ses efforts pour en rester
digne.U est certain qu'aucun homme impar-