Au Volkshuis. Discours de M. le Bourgmestre. Vanaerde M. Vanaerde est en fonctions de- puis six mois, et fait preuve de connaissan- ces sérieuses, d'intelligence et de zèle et assiduité au travail. On peut done avoir, aujourd'hui, la certitude qu'il conviendra parfaitement aux fonctions de secrétaire des Hospices civilset prévoir le temps oil il pourra se passer des conseils et de l'expé- riencede M. Wydooghe. II y aurait, done, lieu, aujourd'hui, de satisfaire tout le monde, en invitant M. Wydooghe ii donner sa dé- mission, et ii l'admettre i> faire valoir ses droits k la retraite en nommant M. Vanaer de aux fonctions de secrétaire et en limi- tant au 31 Décembre 1895, le temps oil M. Wydooghe prêtera ses services k l'Adminis- tration des Hospices civils. M. Lambin déclare qu'en Décembre 1894, il avail proposé de garder M. Wydooghe au service de l'Administration jusqu'au 31 Dé cembre 1895, et qu'il avait estimé que M. Vanaerde avaitété nommé secrétaire, pour prendre au 31 Décembre 1895, le service effectif de ses fonctions et toucherait en at tendant un traitement de 1800 francs. M. le Présedent fail inviter M. Wydooghe k rentrer en séance. II lui rend compte de ce qui s'est passé au sein de la commission pendant qu'il avait quitté la séance et lui fait connaitre qu'eu égard au malentendu qui s'est produit chez les membres de la commission en Décembre 1894, il y a lieu de faire actuellement k tous les membres, de même que pour lui, M. Wydooghe et M. Van aerde,unesituation nette par I'offrede la part de M. Wydooghe, de donner sa démission l'acceptation de celui-ci; son admission aux droits de retraite la nomination de M. Vanaerde comme secrétaire effectifet la fixation au 31 Décembre 1895, comme date jusqu'k laquelle M. Wydooghe prêtera, k la commission des Hospices, son travail et son expérience. M. le Président invite M. Wydooghe, k écarter toute susceptibilité et k se persuader qu'il n'est nullement question de l'écarter de 1'administration par mesure d'hostilité ou de parti pris mais qu'il s'agit simplemer.t d'assurer la nomination de M. Vanaerde que celui ci a accepté d'entrer dans l'Admi- ministration avec la garantie de remplacer M. Wydooghe lorsqu'il aurait été au courant du service et qu'il ne peut y avoir quoi que ce soitde blessant pour M. Wydooghe. Le secrétaire, après avoir entendu cette interpolation de la délibération du 28 Dé cembre dernier affirme qu'il n'a donné ni verbalement, ni par écrit sa démission de secrétaire, et que par conséquent elle n'a pu êtreaceeptée. Sur les instances de M. le Président M. Wydooghe demande qu'il ne soit pas stalué k la séance de ce jour, mais que la décision soit remise k huitaine. Séance du 28 Juin 1895. Abordant son ordre du jour, M. le Prési dent invite la commission k reprendre la discussion de la question de la démission de M. Wydooghe, et de la nomination de M. Vanaerde aux fonctions de secrétaire. II résulte de la discussion que, d'après MM. Lambin, Fraeijs et Iweins d'Eekhoutte. le procés-verbal du 28 décembre 1894, ne reproduit pas exactement les discussions et la décision de la commission au sujet de la retraite de M. Wydooghe de ses fonctions de secrétaire, ni de l'entrée de M. Vanaerde dans l'administration des Hospices; mais qu'ainsi que l'a exposé M. le Président k la séance du 14 Juin 1895, ilacompris la si tuation d'une fapon différente de ses collègues prénommés, et que M. Merghelynck, ancien membre de la commission des Hospices, ■était de l'a vis de M. le Président. II y a done un malentendu quant k la portée de la déci sion prise; il irnporte, pour écarter ce ma lentendu, de prendre une décision nouvelle quant k la retraite du secrétaire titulaire, et k la nomination de M. Vanaerde. Sur quoi délibérant; La commission Attendu qu'il irnporte de donner k M. Vanaerde une position nette et certaiiv; Attendu qu'en admettant qu'en déc mbre 1894, la démission de M. Wydooghi quoi- qu'offerte ait été momentanément retirée, il irnporte de prendre actuellement une déci sion quant k cette offre de démission. Attendu que M. Wydooghe est atteint d'une surdité telle, qu'il se trouve dans l'im- possibilité d'exercer ses fonctions d'une manière compléte qu'il a atteint le nombre d'années de service requis pour avoir droit k la pension de retraite et qu'il y a consé- quemment lieu de l'autoriser k faire valoir ces droits Attendu qu'eu égard aux longs, dévoués et intelligents services rendus par M. Wydooghe, il y a lieu pour l'Administration des Hospices de lui conférer comme marque de reconnaissance et de sympathie le titre de secrétaire honoraire et de lui offrir un objet d'art. Décide, k l'unanimité, d'autoriser M. Wydooghe k faire valoir ses droits k la pension de retraite; décide, en outre, de reconnaitre ses services longs, dévoués et intelligents,en lui conférant le titre de secré taire honoraire et en lui offrant un objet d'art, décide enfin de nommer M. Léon Vanaerde, k titre définitif, aux fonctions de secrétaire de l'Administration des Hospices Civils d'Ypres. Après la lecture de ces différentes pièces. M. le Bourgraestre continue Ce sont lk des éléments ofïïeiels dont cha- cun peut apprécier la portée. Ils répondent aux assertions de la lettre de M. Wydooghe. Je n'ai k toucher que deux points. M. Wy dooghe proteste contre mon allégation que depuis 20 ans il n'y avait plus de procès- verbaux. J'avais dit 23 ans,mais sur les ob servations de M. Brunfaut, j'ai dit un grand nombre d'années. J'ai demandé des renseignements k M. le Président de la commission, dans la séance d'hier. Voici comment on procédait k la com mission. Depuis 27 ans que je suis président, m'a-t-il dit, et longtemps avant moi, on n'a jamais lu un procés-verbal en séance. Le secrétaire les rédigeait sur un carnet et après que je les avais vus, il les transcrivait au net sur un rogistre. Quelquefois, en affaire grave, je les redigeais moi-même. De cette déclaration,il résulte qu'en réalité il n'y a pas de procès-verbaux réellement authentiques ils n'ont pas été approuvés en séance de la commission chose indis pensable. Ces procès-verbaux étaient signés après coup et dans ces derniers temps, il a fallu promener le registre en vilie pour recueillir des signatures; l'un des anciens membres n'a même pu en donner. C'est ainsi encore que je n'ai obtenu que deux feuillets de papier, sans aucune garan tie, quand j'ai demandé les procès-verbaux des 14 et 28 Décembre 1894. M. Wydooghe pretend aussi que le secré taire actuel tient les procès-verbaux sur des feuilles volantes. C'est absolument inexict. On procédé comme au greffe du tribunal. On inscrit les procès-verbaux sur des cahiers qui sont reliés k la fin de l'année. En numé- rotant les feuilles et en les paraphant, on aurait toute garantie cela sera fait dès ce jour. Enfin M. Wydooghe pretend que le con- seil communal n'a pas k intervenir dans les nominations et révocations des secrétaires des Hospices c'est, dit-il, l'avis des admi nistrations des Hospices d'Anvers, Bruxelles, Bruges, Gand et Liège, comme aussi de tous ceux qui ont des notions de droit admi- nistratif. M. Wydooghe a déjk produit cette allé gation dans une première lettre du 3 Aoüt. II mettait alors en doute notre compétence. II me suffira de citer Giron, le droit admi- nistratifde la Belgique,deuxs édition, II vol. p. 354, n» 876. M. Giron n'est que conseiller k la cour de cassation et professeur k l'Université de Bruxelles. Peut-être n'a-t-il pas des notions de droit suffisantes. Mais il jouit cependant d'une certaine réputation. II dit Le secrétaire est nommépar la commis- sion. II peut l'être dans son sein ou hors de son sein. Dans ce dernier cas, le secré- taire n'est qu'un simple employé, et sa no- mination est soumise k l'approbation du conseil communal (lois du 16 vendémiaire an V art. 1 et du 16 messidor an VII art. 10). Voilk la réponse que nous faisons k la lettre de M. Wydooghe. Je crois n'avoir pas été trop loin en disant k la dernière séance que les erreurs commises, provenaient d'une inattention grave ou d'une ignorance des ré gies de la comptabilité. Une discussion assez longue a suivi la réponse de ('honorable Bourgmes- trc. Malgré leurs efforts, MM. Brunfaut et Vermeulen en sont sortis assez petits garqons. M. Wydooghe, lui, on peut le mesurer et le peser, chacun sait ce qu'il vaut. La réunion de Dimanche a attiré plus de monde encore que celle du Dimanche précédent. Nous pouvons évaluer.sans exagé- ration, le nombre des assistants, a deux mille. MM. Surmont de Volsberghe, Van- derghote, Struye et Golaert ont pris tour a tour la parole. Chacun de leur discours a été salué par des applaudissements sans fin. Aussi, quelle chaleurdans leurs allo cutions! Quelle conviction dans leurs idéésQuelle enthousiasme chez les électeurs C'est M, le Baron Surmont qui prend le premier la parole, qui lui est donnée par M. Iweins d'Eeck- houtte, qui préside la réunion. Avant d'entamer ce que je compte dire ce soir, je dois revenir sur quelques points que j'ai déjk touchés il y a huit jours. Les mensonges libéraux continuent tou- jours malgré toutes les refutations qu'on en fait. II n'y a qu'k lire le journal le Strijd.» Ainsi ori parle encore des 53,000 fr., excé- dent du compte de l'année 1890.11 faut défal- quer de lk les dépenses faites cette année et rejetées sur le compte de 1891J en ai signa- lé beaucoup, si l'on cherchait bien, on en trouverait au moins 20000 fr. J ai signalé dans un rapport officiel que l'ancienne ad ministration avait versé dans la caisse les capitaux de diverses fondations, qu'il aurait fallu constituer. II y en avait pour 24,000 fr. c'est done 44000 fr. qu'il faut défalquer des 53000 II reste done de neuf a dix mille francs. J'ai indiqué aussi la somme des travaux que nous avons exécutés; le chiffre a grandi chaque année, eten 1895 nous avons les eaux, c'est plus de 100000 fr. Nous avon3 obtenu l'école de bienfaisance k faire par l'Etat: c'est au moins 700000 fr.de dépenses k faire, oü nos ouvriers auront leur grande part, et je vous annonce la création d'un nouvel établissement pour 300 personnes au moins. Voyez la grandeur des batiments. Applaudissements Malgré tous ces travaux, nous avons des résultats financiers magnifiques, le compte de 1894déposé hier se solde par 72000 fr. d'excédent, dont 55000 fr. k l'ordinaire. Bonne politique, bonne finance. Nous avons écarté les dépenses inutiles et nous donnons tout l'ouvrage possible aux ou vriers. Voilk notre politique. Nous donnons aussi l'instruction aux ouvriers et aux enfants. Voyez les résultats du dernier concours: nos écoles fibres l'emportent de loin sur les écoles officielies communales. Tandis que celle ci n'a que 77 pour cent d'élèves couronnés, les écoles fibres en ont 87 et 88 pour cent. Preuve évidente que M. Brunfaut a bien tort, lorsqu'il dit que nous abêtissons l'enfant, que nous amoindrissons son intel ligence et que nous en faisons des éteignoirs. Nous avons supprimé les écoles d'adul- les mal organisées.mais nous avons dévelop- pé l'école industrielle, de manière k la rendre utile au jeune ouvrier; elle coute 9000 frs. Elle peut coüter plus, nous ne reculerons pas, c'est utile pour l'ouvrier. II y a environ 150 élèves. Mais nous allons demander le minerval scolaire aux parents pauvres. Hélas ce men- songe libéral va directement k l'encontre de la loi. Pour pouvoir être obligé de payer un minerval, il faut payer 15 frs. de contri butions personnelles k l'Etat. Gombien y en a-t-il parmi les pauvres Pareille accusa tion est risible. La vérité est que nous ne changerons rien k la situation actuelle en fait d'instruction gratuite. (Applaudissements.) Second mensonge, nous allons établir une taxe sur les eaux alimentaires. Les lbéraux ont fait cela en 1881. Ils ont demandé alors des centimes additionnels; ainsi ils ont fait payer toute le campagne, tous les agriculteurs, qui n'ont aucun pro- fit de l'eau et paient beaucoup. Nous n'avons pas besoin de cela. Nous donneronsde l'eau au Quai, au Kalfvaert.aux maisons Hyndrick, au Kruisstraet, sans de mander un sou k l'impót. Voilk comment nous agirons. Applaudissements Troisième invention: nous allons impo- ser les cabaretiers, 200 fr. par cabarêt parait-il. II y a je crois 800 cabarêts. Cela ferait 160.000 fr. ce serait un joli denier. G'est malheureusement une blague. M. Vermeulen m'a attaqué sur deux points particuliers. Le premier, sur une punition infligée au commissaire de police l'orateur raconte les faits. J'en appelle, dit-il, au té- moignage de mes collègues et k celui du se crétaire communal. M. Brunfaut dirait que M. Vermeulen est inexact. Le second reproche de ce Monsieur est unenouvelleinexactitude.il m'accuse d'avoir détourné des fonds publics de leur destina tion. Si M. Vermeulen voulait bien me faire ces reproches au conseil communal, oil je pourrais lui répondre immédiatement, ce serait bien plus loyal.II préfère être inexact lk oü je ne suis pas. Je vous laisse juge du procédé. Voici le fait. La ville a repu en 1891 une somme de 1280fr. pour sa part dans le mil- „gr..,.—

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1895 | | pagina 3