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CHROMIQUE LOCALE
Samedi 23 Novembre 189
10 centimes le N°.
30 Année.
N° 3100.
Ste Cécile.
le scrutin.
Après
Le front haut
M. l'abbé Daens 1'a dit.
On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume.
La Grande Fanfare exécutcra
Dimanche 24 Novembre a PEglise de
St Martin a la Messe de 11 1/2 h.
1° Lacélèbreouverturo «Les Héiios
de Gravelottede Borrel, morccau
imposé au concours de Rheims.
2° Grande fantaisie sur Ernani
de Verdi.
et
le ver-
Lt scrutin a parlédit le Progrès
cela va sans dire il peste contre
diet rendu par le corps électoral.
Ce n'est pourtant que le scrutin qui a
parlé, ajoute-t-il, et non opinion, eest a-
dire ie sentiment vrai de la majorité des
électeurs
Le parli calholique eut recueilli mille
voix de majorité, que le Progrès n'eut pas
parlé autrement. 11 ne rève que fraudes,
pression, ourberies de toule espèce et de
toute nature. Si vous avez le malheur de ne
pas le croire sur parole, e'est que vous ctes
vous-même un maïlre tripoteur et fraudeur
en maintes molières.
Depuis le 1 Février, chacun de ses nu né-
ros est plein de ïinaubliable nuit. Ce sera la
mêuie chose pendant quatre années encore;
et, puisque la pression et la corruption out
joué leur róle, avec une autre intensité qu'en
1890 et 1891il taut s'attendre k une recru
descence de haines et de rancunes contre
nos élus, de incriminations et de virulence
contre le scrutin du 17 Novembre.
C'est le signe auquel on reconnait celui
qu'obsède la rage du pouvoir et qui a vu ses
vieilles espérances a jamais décues 1
En lisant l'ariicle du Progrès, on dirait
que tout le fiel trouvable est entré dans
l'ame de son auteur, tant son langage est
acerbe, son ton acre, son expression acri-
monieuse.
Cet homme avait rêvé la revanche du
1 Février. La revanche n'est pas venue, et
elle menace de se faire altendre assez long-
temps encore pourqu'elle ne puisse plus
charmer ses vieux jours.
Qafi il a raison de dire, les partis
ne sont point Hemelsles hommes encore
moins11 peul désirer, dans sa rage, que
disparaissent d ici deux ou tt ois individualites,
nous sommes convaincus que ses cendres
seront dispersées, alors que nos amis, arri
vés le 1 Février, maintenus el fortiliés le
17 Novembre, occuperont encore l'llótel-de-
ville d'Ypres, eux ou leurs successeuis,
catholiques comme eux
Voilk pourquoi l'auteur de l'ariicle Apiès
le scrutin rage depuis le 1 Février 1891
etne décolèrera plus, après le 17 Novembre
1895.
Si le Progrès se bornait k cette phrase
banale que tous les vaincus ont k la bouche
le lendemain de leur défaite, nous n'aurions
rien k redire. On est battu et content; tout
est pour le mieux, dès lors.
Mais, comment la plume de l'auteur de
l'ariicle du Progrès ne s'est-elle pas refusée
k écrire la phrase suivante
lis n'ont eu.üe.t libéraux) recours A aucune
manoeuvre deloyale, aucun expédient frau-
duleux, a aucune tentative tie corruption, it
aucune compromission déshonoranle
La compromission déshonoranleMais
elle est tout entière dans le fait que des
individualités, comme MM. Bossaert et
Verschaeve, qui passent pour des hommes
religieux et qui, au besoin, se prociame
raieiit tels, se sont allies k d'autres qui, pour
les trois quails au moins, ne pratiquent
aucun cuite et se déclarent libre-penseurs.
Est-ce que nous exagérons 1
M. Bossaert avait beau dire naguère que
le parti liberal doit être le parti de la toléranee
religieuse et du respect des croyances. Le
Progrès a beau répéter exactement la même
phrase. La vérilé est qu'k de très-rares ex
ceptions prés, le parti libéral n'est pas tolé
rant el ne respecte pas les croyances reli-
gieuses, tout au moins ne respecte pas les
croyances catholiques.
Tous les journaux libéraux ceux d'Ypres
comme ceux d'ailleuis atiaquent k l'occa-
sion nos dogmes, nos pratiques religieuses,
nos piêtres, nes religieux, nos religieuses.
EtM. Bossaeit, comme ses amis, laisse
laire
Que nous importe que dans un article
unique, répété k de rares intervalles, le
Progrès vienne dire que le parti libéral doit
respecter toutes les ccyances, sous peine
d'advenir a rien Ge n'est pas certains qui
ont dit, presque tous proclament que le libé
ralisme doit être la librepensée, e'estadire
ïhostilité sectaire, ou quit n'est rien.
Récemment encore, M. Brunfaut glcrifia
la libre-pensée sur une tombe, en présence
de M. Bossaert, k dix pas d'une autre tombe,
sur laquelle celui-ci. quinze ans plustót, avait
proclamé l'idée de la toléranee religieuse et
du respect des croyances
Qui a fait école parmi les libéraux Quj
a été suivi par la masse Laissons k l'opi-
nion publique le soin de répondre
Et M. Bossaert, que Ij réflexion et les
circonstances avaient fait revenir, en 1876,
k des idéés plus saines que celles qu'il avait
suivits jusqu'alors; M. Bossaert, quA a été le
témoin, impuissant nous le voutons bien
de l'évolulïon du libéralisme vers le radi-
co-socialisme; M. Bossaert a été le collègue
en candidature de MM. Brunfaut et Vermeu
len et de plusieurs autres, dont on ne dira
pas, sans doute, qu'ils sont partisans de la
toléranee religieuse et du respect des croyan
ces
L'article du Progrès eut été mieux en situ
ation huil jours avant l'èleetion du 17 No
vembre. G'est alors qu'il fallait prêcher la
toléranee et demander k Dieu de préserver
le pays. de la domination du collectivisme.
M. Bossaert, par exemple, ne l'a point
fait. S'il avait parlé k l'Association libérale
comme autrefois sur la tombe de M. Eric
Bouckenaere, il eut été conspué par les deux
tiers de ses auditeurs. Sa candidature eut
été impossible; mais il eut pu dire alors que
quand tout serait perdu, l'honneur au moins
serait sauf.
Quoi que fasse Ie Progrès après le scrutin,
il restera dit que M. Bossaert et ses fidèles
ont fait une compromission déshonoranle avec
M. Vermeulen et ses amis, les radicaux et
les socialistes.
Dic-u veuille que le pacte soit léger aux
premiers Puissent-ils, rentrés en eux-
mémes, se demander ce qu'il serait advenu
de la ville d'Ypres, si, grace k une coalition
monstrueuse, l'administration était tombée
en peu de temps entre les mains d une fac
tion d'hommes incapables et ennemis de
l'ordre Inutile de se ie dissimuler et de
le dissimuler aux autres, c'est bien de cela
qu'il s'agissait, et beaucoup de libéraux l'ont
compris comme nous
Sans doute, le lei Février eut été vengé;
mais la conscience de plusieurs, ce témoin
dont on ne se débarasse point, se serait ré-
veiliée; et le remords et la honte, ou même
seulement le souvenir qui s'attache b tout
acte malhonnête, les aurait poursuivis et
hantés jusqu'k la dernière heure. Car, si la
vengeance est le plaisir des dieux, le remords
est un des chatiments de Dieu
Après cela, il nous semble superflu de ré
pondre k l'accusation de manoeuvres déloyales,
d'expédienls frauduleux, de tentatives de cor
ruption, dont nos amis se seraient rendus
coupables. L'article du Progrès n'est lui-
même qu'une manoeuvre
Nous délions au surplus nos adversaires
de citer des actes, de préciser des fails, d'en
faire une simple articulation.
En revanche, r.ous pourrions signaler un
grand nombre de corrupteurs si non de
corrompus. Bornons nous k dire que la
pression, les menaces, les promesses des
libéraux ont détourné plusieurs électeurs
naïfs de leur devoir. Nous connaissons
ces derniers au besoin ïls se feront con-
naitre publiquement.
Le Proqrès invoque l'abbé Daens
qui s'est permis de dire a la Chambre
des Représentants quelavictoire des
conservateurs catholiques d1 A lost était
le triomphe de la fraude, de la vio
lence et de l'orgie.
II en résulte qu'd Ypres cela a été
la même chose
Or, il conste du compte-rendu
anaiytique que M. Daens son
frère était candidat a Alost a regu
un démenti immédiat.
Bien plus, on a rappelé a M. l'abbé
que lui et plusieurs de ses amis ont
été condamnés pour calomnie a
l'égard des membres des bureaux
éiectoraux de Ninove et de Sotte-
ghem, accusés, par M. Daens et con
sorts, d'avoir, lors de l'èleetion légis-
lative de 4894, altéré des bulletins
au profit de la liste Woeste et con
sorts.
Lejugement d'Audenarde se base
spécialement sur le rapport de M.
Colaert qui avait présidé la commis
sion chargée d'examiner l'èleetion
d'Alost, cette commission composée
de trois membres de la gauche et de
trois catholiques, M. De Sadeleer, in
téressé, s'étant retiré.
Nous dédions au Progrès un consi-
dérant du jugement d'Audenarde,
qui renferme des extraits du rapport
deM. Colaert et des discours de MM.
De Sadeleer et Anspach-Puissant.
Attendu que les faits dénoncés par les dé-
fendeurs ont été trouvés faux par les Cham-
bres législatives, seule autorité que les
défendeurs ont jugé k propos de saisir de
leur plainte qu'ainsi, k la séance de la
Chambre des Représentants du quinze No
vembre mil huit cent quatre-vingt-quatorze,
M. le représentant Colaert, rapporteur de la
Commission chargée de faire rapport sur
l'èleetion d'Alost, déclara que les fails si-
gnalés comme s'étant passés a Sotte-
gem sont absolument fauxque les
bultetins sont réguliers d tous égards
pas un seul bulletin ne porie la trace
d'un grattage ou d'un effarement a la
gomme et que les marqués du crayon
sont les mêmes sur tous les bulletins
que plus loin il ditque la Commission a
vèrifié tous les bulletins qui auraient
pu faire découvrir la ft aude résultant
de I'alteration des bulletins et que tous
les membres ont été unanimes a recon-
naitre que les nombreux bulletins dé-
BHigi
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