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f
Mercredi 27 Novembre 1895
10 centimes le N°.
aRGA Mr
La R. P. a Ypres.
Fête de Ste Cécile.
Le Souper.
Fête de St Pierre.
30 Année.
N° 3101.
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'M
Collectivisme et cléricalisme. lectivisleUn arude anuooiiectiviste eure.
Dans l'article du Progrès auquel nous avons
répondu dans notre dernier numéro, notre
confrère fin it par prier Dieu de préserver le
pays et de la domination cléricale et de la
domination collectiviste, également funestes.
Cette prière est étrange dans la bouche
d'un libéral qui vient d'appuyer, de toutes
ses forces, le parti progressiste, l'allié avoué
du radicalisme collectiviste.
II est vrai que le Progrès a soufflé tantót
le vent conservateur et tantöt le vent pro
gressiste; mais, quelles que soient ses préfó-
rences, il est incontestable qu'il a prêché la
concentration de toutes les nuances libérales,
sans en exclure une seule.
11 est done mal fondé aujourd'bui h venir,
après l'éieciion communale, faire de l'anti-
collectivisme. Sa foi nest pas plus sincère
que lorsqu'il vient vanter la tolerance reli-
gieuse et le respect des croyances.
Encore, s'il avail tenu ce langage avantle
scrutin du 17 Novembre. Mais alors il n'avait
aucun programme II n'avait qu'un rêve, un
idéal, basé sur une rancune inassouvie; et
quand nous l'avons interrogé sur son pro-
gramme, il nous a répondu Notre program-
me, mais il na qu'un article, vocs ciiasseii ue
l'Hötel de ville!
Ce programme nest pas réalisé. Que de-
viendra aujourd'hui le Progrès
II continuera it lutter contre le cléricalis
me. C'est entendu; el le cléricalisme n'est
autre chose que le catholicisme. II ne res
pectera done ni nos idéés, ni nos croyances;
et sou lii éralisme sera toujours incroyant et
intolérant.
Comment sc conduira t il it l'égard du
collectivisme
II y a collectivisme et collectivisme, disait-
'1 naguère le collectivisme socialiste et le
collectivisme chemins ie fer, chaussées,
magislrature, police etc.
II ne voulait point du premier, mais il
était partisan du second.
Nous avons répondu it cette distinction
II est des services publics dont on ne se pas
sera jamais. Ces services peuvent s'étendre,
mais cette extention ne se justifierait qu'eri
cas de manque de l'initiative privée ou en cas
d'un intérêt général évident.
Ce que nous reprochons au Progrès, c'est
d'avoir travaillé it la concentration des for
ces libérales c'est de s'être allié aux pro-
gressistes et aux socialistes, c'est-ü-dire aux
ennemis de l'ordre social et de la tranquili-
lité publique.
De ce reproche le Progrès et ses amis ne
se laveront jamais. On a beau maudire le
collectivisme. Les paroles ne sont rien ce
sont des actes qu'il faut.
Que le Progrès nous dise ce qu'il a jamais
bit pour s'opposer it l'arrivée de l'idée col-
deux articles d'un progressisme avancé
c'est tout.
Mais, laissons lui la parole.
La Lutte espère que quelques élus catho-
liques feront place quelques candidats li-
béraux non élus.
N'est ce pas, dit-il, ce que les catholiques
demandaient lorsdu ballottage deM. Colaert?
Et dans la lutte qui vient de se terminer
par le triomphe des catholiques, ceux-ci
n'ont ils pas it plusicurs reprises énoncé
l'idée que les libéraux devraient être repré-
sentés l'Höiel-de Ville
Nous prions très-poliment La Lutte de
voulotr nous dire quand et oü nos amis
ou quelqu'un d'eux se sont prononcés
pour la R. P. qu'ils appliqueraient, s'ils ar-
rivaient it avoir l'homogéniété au conseil
communal.
Rien de pareil n'a été ni dit ni écrit.
11 est vrai qu'en 1887 nos amis ont lutté
au cri de vive le controle C'était dire
qu'ils étaient partisans, non pas précisé-
mentde la R. P., mais du controle de ('ad
ministration communale.
Le coips electoral de 1887 a élu M.
Colaert el donné atnsi un controleur nos
adversaires. Mais cela s'est fait malgré eux,
et aucun d'eux aucun, entendez bien
n'a eté favorable l'idée d'introduire un seul
cutholique it l'Hó el-de-ville.
Et aujourd'hui, il faudrait leur céder
quelques sièges, alors que le corps électoral
a déclaré solennellemenl qu'il ne voulait pas
du controle des libéraux?
Allons, Consoeur, luttez pour la R. P.
c'est voire droit; mais ne vous moquez pas
de vos lecteurs.
Les circonstances ont rendu vos amis, et
notamment MM. Brunfaut et Vermeulen,
proportionnalistes. Trop tard; il fallait com-
mencer en 1887 Et... vous n'aurez aucun
siège
La fête annuelle de Ste Cécile, patronne
des musiciens, été célébrée cette année par
les membres de notre Grande Fanfare avec
un éclat inaccoutumé.
II est vrai que cette solennité, venant huit
jours après les triomphantes élections du
17 Novembre, avait en quelque sorte le ca-
raclère d'une célébration de la victoire de
notre parti.
A onze heures et quart, notre splendide
phaUnge musicale het blikken muziek,
d'après le spirituel rageur de la Lutte se
rendit Dimanche, étendard déployé.ü l'église
St Martin, oü la messe de 11 t/2 heures était
célébrée it son intention.
Deux morceaux distingués devaient être
exécutés pendant la messe. C'étaient Les
Héros de Gravelotte de Borrel, une ouver
ture imposée au concours de Reims en
1892 et, une fautaisie sur Hernani, arran-
gée par M. Painparé.
Ces deux oeuvres ont un caractère fort
différent. L'ouverture de Borrel est hérissée
dediffieultéset a uneteinteassezprononcéedu
genre classiquel'allegro entr'autres est une
légère réminiscence de celui de Fidelio de
Beethoven. La fantaisie au contraire est tout
fait le genre italien, aux chants larges et
mélodieux. Hatons nous de dire que la
Grande Fanfare a exéculé ces deux morceaux
si distingués, ft la perfection aussi les ama
teurs sérieux et impartiaux ne lui ont-ils
aucunément ménagé leséloges.
Honneur au dévoué Président, M. Iweins
d'Eeckhoutte qui voit airisi les grands sacri
fices qu'il fait, couronnés de succès
Honneur it MM. Painparé et Wenes, l'un
pour ses conseils et ses excellentes lemons et
l'autre pour son dévouement et sa bonne di
rection
Honneur également aux exécutants, qui
ont prouvé que, malgré le zèle et l'activité
qu'ils ont mis au service de la grande cause
catholique,pendant la périodeélectorale ce
qui a naturellement fait du tort aux répéti-
tions ils ont su en quelques jours réparer
le temps perdu
Nous faisons une mention spéciale pour
les solistes, qui ont moritré une fois de plus
que la Grande Fanfare possède beaucoup
d'artistes du meilleur talent. Ce sont MM.
Julien Desramault, Petit bugle solo; Gustave
Duprez, Saxopbane Alto; Henri Gbysel,
Bugle solo; Léon Lamoot, Trombone solo;
Alphonse Riem, Tuba solo et Ernest Wenes,
Piston solo.
Jamais nous n'avons vu, depuis que la
Fanfare existe, un entrain pareil celui qui a
règné depuis le commencement du souper
jusqu'it la fin.
C'était comme un vaste souper de fiarjfail-
les. Les fiangailles du parti catholique avec
l'hótel-de-ville; les fianfailles de la Grande
Fanfare avec sa sceur l'Harmonie Commu
nale, comme l'ont si bien dit dans leurs
toasts MM. Iweins d'Eeckhoutte et Colaert;
les fianpailles en un mot des membres aelifs
et honoraires avec le nouveau Conseil com
munal,qui assistait tout-entier cesagapes
fraternelles
A leur entrée, M. le Baron Surmont de
Volsberghe, le sympathique Bourgmestre
d'Ypres, MM. Colaert et Berghman et les
conseillers furent salués par les accents du
nouveau Kalotenlied, de l'air d'Ypres et autres
chants de circonstance.
La joie était sur tous les visages, on se
disait quelle différence c'eüt été si nous
avions été battus
Alors c'eut été le repas qui suit un enter-
rement de lro classe.
Les toasts ont été nombreux. M. le
Président Iweins d'Eeckhoutte a porté le
toast au Roi et la familie royale. M.
Lagrange M. Iweins d'Eeckhoutte, le digne
Président. M. Callewaert MM. les Bourg
mestre, échevins et conseillers communaux.
M. Iweins d'Eeckhoutte dans sa réponse
a bu dans les termes les mieux choisis it la
santéde M. Colaert, Président de l'Harmonie
Communale et h la confraternité des deux
excellentes sociétés musicales. M. Colaert,
dans sa réponse a électrisé l'assemblée par
les bonnes paroles d'unionqu'il aprononcées,
engageant les membres de la Grande Fanfare
it considérer les membres de l'Harmonie
comme des frères.
Les deux musiques, a dit l'honorable Pré
sident de l'Harmonie, doivent être sceurs, et
nous avons l'espoir, M. Iweins et moi, que
nos phalanges vont porter au loin la renotn-
mée musicale de notrecité.
M. le Bourgmestre a répondu au nom des
élus. Son langage, empreint de la plus cor
diale affection it l'égard de tous les assistants,
a été applaudi avec frénésie. Nous devons
tous travailler, dit-il, au bien gènéral, au
bien être moral el matériel de la ville,
comme l'extension des beaux-arts.
Une longue ovation est faite M. le
Bourgmestre.
Pendant le souper excellent com
me préparation, ce qui n'est pas éton-
nant du moment qu'on sait que M. Henri
Casier en était chargé un joli concert
vocal et instrumental a été donné. Le plus
grand succès comme chant a été pour M.
Camille Wenes, fils du dévoué Directeur,
maitre bottier k Namur, et dans le genre
comique pour MM. Joseph Dei udder et
Joseph Dondeyne, qui ont fait preuve d'un
véritable talent dans ce genre. Nous espé-
rons bien avoir le plaisir de les entendre
encore eet hiver.
Quelques jours avant l'élection, une affiche
bleue avait annoncé plusieurs festivités qui
auraient été données le 18 Novembre par les
libéraux dans divers quartiers de la ville.
Les braveshab'tants de ces quartiers onlfait
comme Soeur Anne ils n'ont rien vu venir.
Par contre, le comité des fêtes du quartier
St Pierre donnera dimanche prochain une
magnifique fête.
II y aura un peu de tout
Ascension d'un ballon.
Gortège aux flambeaux et feu d'arlifice.
De plus une foule de concours particuliers
auronl lieu dans divers cabarets du quartier.