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CURONIQUE LOCALE.
Samedi 21 Décembre 1895
10 centimes le N°.
30 Année.
N° 3108.
Un emprunt de 850.000 fr.
Les élections communales
et la K. P.
Le résultat global du
17 Novembre.
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Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi.
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Un journal radicai-socialiste de la ville,
celui' qu'on ne nomme guère, et qui a la
spécialité de s'attaquer k tout le monde,
même k ses amis, même aux personnes
étrangères h la politique, le Weekblad
sil faut le nommer par son nom,
propos de 1 emprunt de 850.000 francs,
voté par le Conseil communal et approuvé
récemment par l'autorilé supérieure, écrit
les lignes suivantes
Le Conseil communal d'Ypres
est autorisé a emprunter une
somme de 850.000 francs.
A vos poches, contribuables
ce n'est qu'un commencement;
vous vous en ressentirez après le
nouvel an (gij zult het gaan ge
waar worden met nieuwjaar.)
Cela veut dire, ou cela n'a pas de sens,
que la ville contracte un nouvel emprunt et
qu'elle frappera, pour en payer les intéréts,
des impótsquiseront k supporter par les con
tribuables, k parlir du lr Janvier prochain.
Nous reconnaissons que les autres jour-
naux libéraux ne disent rien de pared. Nous
ajoutons que les gens intelligents et instruits
savent que ce que le journal libéral flamand
écrit n'est pas vrai. Mais il importe que des
bruits absolument faux ne soient pas répan-
dus, alors surtout que ces bruits trouve-
raient un léger crédit dans les paroles pro-
noncées par M. Vermeulen, k l'association
libérale. Mais cela était dit par M. Ver
meulen avant l'élection, et, pour certains
de nos adversaires, tout est permis en
période électorale.
Nous répèterons done, pour ceux qui
l'ignorent ou feignent de l'ignorer
L'emprunt de 850,000 francs doit servir
li payer l'ancienne dette de la ville, contrac-
tée par ['administration communale en 1881,
savoir 300.000 francs aux Hospices civils et
212,000 au bureau de bienfaisance, en
semble 512.000 francs.
Sur l'emprunt fait au bureau de bienfai
sance, l'administration libérale avait rem-
boursé en tout 15,000 francs, alors
qu'aux termes de son contrat eile devait rem-
bourser chaque année pareille somme.
L'administration catholique, son arrivée
k l'Hótel de Ville, a done trouvé une dette de
497.000 fr.(512.000—15.000=497. OOOfr.)
Elle a été obligée, il y a trois ans, d em
prunter une somme de 31.000 fr. pour faire
face aux déperises courantes, la ville
n'ayant aucun capital roulant.
Les travaux k faire pour les eaux néces-
sitent une dépense de 230.000 francs, k
laquelle il y a lieu d'ajouter une somme de
100 000 francs, deslinée la construction
d'égouts. demandée par tout le monde.
En additionnant ces divers chiffres, nous
arrivons la somme de 858.000 francs, que
l'emprunt est destiné k couvrir.
L'emprunt permettra done k la ville de
convertir sa dette, ce que M. Vermeulen,
entre autres, a souvent réclamé.
La dette ancienne, s'élevant k 497.000 fr.
donnait lieu k une dépense annuelle, pour
intéréts k 4 de 23,880 francs.L'emprunt
de 850,000 francs donnera lieu k une dé
pense annuelle de 38.250 fr., également
pour intéréts.
Maïs, tanüis que la ville payait, avant la
conversion, 4 sans amortissement, elle
ne payera pius, k l'avenir, que 31/2 pour
cent, amortissement compris, de telle fagon
qu'après 66 ans, la dette de la ville sera
éteinte.
II saute aux yeux de tout le monde que
l'opération que le Weekblad qualifie
d'emprunt, sera extrêmement favorable k la
ville, et cela n'est pas même contestable.
Ce que l'on peut discuter, c'est l'utilité des
travaux entrepris pour résoudre l'éternelle
question des eaux. Mais il a été établi, k
touie évidence aussi, que ces travaux étaient
utiles et même indispensables.
La ville aura done k payer annuellement
38.250 francs, soit 14.370 francs de plus
qu'avant la conversion.
Mais déjk les finances de la ville permet-
tent de faire face k ce surplus de dépense.
Les économies réalisées k la suite de la
suppression du Collége communal et des
mesures prises en matière scolaire, s'élèvent
k 15.900 francs. II y a done moyen de payer
la diftérence avec les économies réalisées.
Mais dans la somme de 14.370 francs ci-
dessus est comprise celle de 8.500 francs,
dépense k laquelle pourra s'élever le service
des eaux, (des machines,etc.)
D'oü nous concluons
1° Qu'après 66 ans la dette de la ville sera
éteinte.
2° Que la question des eaux sera compléte-
ment résolue.
3* Que le service des eaux sera payé.
Tout cela,
5° Sans que la ville doive frapper des im-
póts, et sans que par conséquent les con
tribuables doivent payer un centime en
plus
Et maintenant, 0 Weekblad discutez,
si vous voulez, mais faites le sérieusement,
sans vous exposer k entendre dire qü'en
toute cette matière comme du reste en
toutes matières vous êtes ou incapable ou
de mauvaise foi.
Nous laisserons aux gens sérieux et hon-
nêtes le soin de vous répondre.
On sait combien les journaux libéraux et
socialistes, presque sans exception,ont com-
battu pour la R. P. Ici comme ailleurs, les
orateurs radicaux et socialistes n'ont cessé
de prêcher la justice et l'exceliencedece sys-
tème. On a pu remarquer leur sincérité dans
les votes qui ont eu lieu k Bruxelles, An-
vers et autres grands centres du pays,
lundi dernier, lors de la nomination des col
léges échevinaux. On a pu voir en même
temps la justice de ce système.
D'abord lk oü les trois partis ont une re-
présentation presqu'égale, les libéraux se
sont empressés de s'allier aux socialistes
pour écarter complètement le parti catholi
que, en donnant bien attendu des gages au
parti révolutionnaire, ce qui fait que le
résultat net est: que dorénavant ces adminis
trations communales seront obligées pour se
maintenir, d'adopter une politique beaucoup
plus avancée qu'auparavant et que la mino-
rité catholique sera considerée comme une
quantité négligeable.
II y a k observer ensuite que dans quelques
unes de ees grandes communes du pays,
sans la R. P. le ballottage aurait donné pro-
bablement la majorité au conservateurs
ainsi k Liège, Schaarbeek Tournai etc.
Mais il y a mieux. La plus grande ville du
pays.Anvers, grace k la R.P. sera gouvernée
en réalité par la minorité. Le 17 Novembre,
sur 31 conseillerscommunaux.lescatholiques
en obtinrent quinze et les libéraux seize, ce
qui démontre que les deux partis étaient de
forces presqu'égales.
Restaient les élections complémentaires,
qui devaient décider de la majorité. Les
patrons et les ouvriers avaient tous deux qua-
tremandats k conférer.Les catholiques, pour
les deux catégories, ont obtenu une grande
majorité et sans la R. P. les huit conseillers
catholiques eussent été élus, ce qui eut don
né pour résultat global 23 Catholiques contre
16 libéraux. Mais il fallait un quorum et
comme il n'élait pas atteint, la majorité n'a
pas eu plus d'élus que la minorité.
Les libéraux gardent done leur unique
voix de la majorité. Les catholiques se
soumettant k ce résultat, injuste quoique
légal, ont demandé k ce qu'on eüt appliqué
la R. P. k l'élection des échevins et qu'on
leur eut accordé deux places sur cinq. Ah
oui la R. P. est tout juste bonne pour les
libéraux, quandelle peut s'exercer au détri
ment des catholiques. Tous les échevins ont
été pris dans la majorité libérale; done 20
conseillers libéraux, élus en somme par la
minorité du corps électoral, ont tout k dire et
les 19 catholiques rien. A Schaarbeek et dans
plusieurs autres endroits il en a été de
même.
Ce résultat du premier essai de la R. P.
est loin de nous faire de la peine, car il
ouvrira les yeux, il faut l'espérer aux catho
liques encore trop portésk croire k la loyauté
de leurs adversaires. II montre une fois pour
toutes que la R. P. n'est bonne qu'k duper
notre parti.
Voici comme se subdivisent, au point de
vue politique, les communes respectives de
nos neuf provinces, pour les chefs-lieux de
canton
Province d'Anvers 23 communes catho
liques et 4 libérales.
Brabant: 16 communes catholiques, 12
libérales et 7 oil il n'y a pas de majorité.
Flandre occidentale 41 communes catho
liques et 3 libérales.
Flandre oriëntale 40 communes catholi
ques, 5 libérales, 1 antisocialiste et 1 sans
majorité.
Hainaut 10 communes catholiques, 25
libérales, 11 socialistes, 14 anticléricales,
5 antisocialistes et 1 sans majorité.
Province de Liège 9 communes catho
liques, 11 libérales, 7 socialistes, 4 antiso
cialistes 4 sans majorité.
Limbourg 11 communes catholiques et 2
libérales.
Luxembourg 9 communes catholiques et
11 libérales.
Namur 3 communes catholiques et 11 li
bérales.
En totalisant les communes de ces diffé^
rentes catégories et leurs nombres d'habi-
tants, on constate que
162 communes, comptant ensemble
1,178,630, habitants, sont catholiques.
84 communes comptant ensemble,959,775
habitants, sont libérales.
18 communes comptant ensemble201,105
habitants, sont socialistes.
14 communes,comptant ensemble 145,237
habitants, seront administrées par une coa
lition anticléricale de libéraux et socialistes
10 communes,comptant ensemble 97,094
habitants, seront d'administrées par une
coalition antisocialiste de catholiques et li
béraux