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Samedi 1 Février 1896
10 centimes Ie N
L'i interpellation.
VILLE D'YPRES.
CONSEIL COMMUNAL
Tirage au sort.
Rnghien et Ypres.
On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous Jes bureaux de paste da royaumo.
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Enseignement gratuit.
Trottoirs.
Question du flamand.
Budgets
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Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place do la Bourse.
Elle a eu lieu, h la Chambre, l'interpella-
tion au sujet des éleciions d'Ypres du 17
Novembie.
C'estM. Heuse, un député progressiste de
Liège, remplaparit, parait-il, M. Lorand, qui
s'est fait le porte-voix des réclamations de
ses amis d'Ypres,
Tout le monde a constaté que M. Heuse
n'était guère au courant des taits, et, de
l'aveu général, son interpellation a été un
fiasco pour lui et spécialement pour les libé-
raux d'Ypres.
M. Heuse a cru devoir parler de l'annu-
lation de l'élection de 1890. 11 a trouvé qui
parler. M. Colaert a cotnmencé son discours
en faisant l'histoire des interpellations de
MM. Graux, Janson, Neujeari et Anspach,
tour è-tour annoncées et successivement re-
tireés.
L'honorable député de Liège a cru prudent
de ne pas répliquer sur ce point.
Quant aux prétendus faits d'irrégularité,
de fraude et de pression, MM. Colaert et
Iweins d'Ecckh<. utte ont réduit k leur juste
valeur les réclamations et les griefs des amis
Yprois de M. Heuse.
Les journaux catholiques sont unanimes
pour dire qu'après le discours net, précis,
incfsif de M. le Représentant Colaert, rien
n'est resté débout de tous les griefs formulés
contre nos élections.
Nous reproduirons dans notre prochain
numéro les discours de MM Heuse, Colaert.
Iweins d'Eeckhoutte et Schollaert, ministre
de l'Intérieur et de ITnstruction publique.
Celui-ci a acbevé la démoostration de l'inani-
té des réclamations Tremery et consorts.
Compte rendu de la séance du
25 Janvier 1896.
La séance est ouverte a 5 heures 5 minutes.
Tous les conseillers sont présents M. le Bourg-
mestre préside. Le public est assez nombreux.
Le procés-verbal de l'avant dernière séance
est approuvé celui de la séance précédente est
déposé sur le bureau.
Une lettre de félicitations a été envoyóe par
le collége échevinal a la Familie Royale a l'oc-
casion du mariage de S. A. R. la Princesse
Henriette. Le conseil l'approuve.
L'emprunt de 850,000 fr. fait aux Hospices
Civils est approuvé.
L'arrêté de police pris par M. le Bourgmestre
pendant la période électorale est approuvé a
1'unanimité.
On approuvé également le rapport sur la situ
ation financière de la ville.
Le conseil approuvé d'urgence la liste des
enfants ayant droit a l'enseignement gratuit. li
y a 693 garcons et 720 filles inscrites. D'après la
loi, les parents qui paient a Ypres plus de 15 fr.
de contributions peuventêtre contraintsa payer
le minerval. Mais le collége maintient la gratuitó
absolue.
Le rapport sur la situation des affaires de la
ville pendant l'année 1894 est déposé sur le
bureau.
M. le Président soumet h l'approbation du
conseil les plan et devis pour la construction de
trottoirs rue des plats.
Les travaux sont évalués a la somme de 22^0
fr. dont 792 seront a payer par les propriétaires
des maisons.
M. D'Huvettere (en flamand.) Ges travaux
sont-ils faits par adjudication
M. le Président. Non, ce sont les ouvriers
de 1» ville qui les font d'habitude.
MM. Begerem et Bouquet insistent pourqu'on
construise aussi un trottoir rue Courte du Ma
rais. II y a lé un danger permanent pour les
passants a cause du stationnement des chariots.
M. le Président. Le Collége examinera la
question.
Le trottoir de la rue des plats est approuvé a
1' unanimitó.
La seetiondu Davidsfonds aenvoyé au Collége
Échevinal une lettre, dont M. le Président donne
lecture, demandant que les discussions sur la
gestion des affaires de la ville ait lieu en flamand
et que la ville emploie un sceau flamand.
M le Président, (en flamandCe n'est pas
la première fois qu'une pareille demande nous
est faite.
II y a un an environ la même demande nous
fut adressée par la ligue nationale flamande de
Bruxelles. Jecrois devoir répondre aujourd'hui
comme je l'ai fait alors.
1° Quand une interpellation nousest faite en fla
mand. nous répondons dans la même langue.
2° Nous agissons de même pour ce qui est des
lettres qui sont envoyées a l'administration
communale.
3° Nous avons tous prêté serment en flamand
et la séance précédente on n'a employé pour
ainsi dire que la langue flamande.
4° Les actes de l'Etat-civil sont faits dans la
langue que les ayant-droit préf'èrent.
5° Les communications du Collége Échevinal
sont toujours faites dans les deux langues.
6° En ce qui regarde le sceau de la ville, du
moment qu'il est usé et que nous soyons encore
au pouvoir, dit M. le Bourgmestre, nous en
ferons faire un en flamand.
M. Colaert. Celui qu'on emploie a présent
est en latin, comme la plupart des anciens
sceaux.
M. le Président. Je crois qu'il y en a un en
francais également.
7° En ce qui regarde les listes electorates, il
semble inutile d'y faire des changements, vu
que la chose importante consists dans les noms
des électeurs qui sont les mêmes pour les deux
langues.
8° Les budgets pourraient être traduits.
9° En ce qui regarde les rapports concernant
les affaires de la ville, ils sont rédigés en fran-
gais, puisqu'ils doivent être adressésè plusieurs
communes du pays wallon.Si on devait les faire
dans les deux langues ce serait une augmenta
tion de dépense assez considérable.
Dans les discussions qni auront lieu au conseil
communal, nous employeronsautant que possible
la langue flamande, excepté dans celles qui re-
gardent les questions de droit et celles qui exi
gent l'emploi de termes techniques, dont la
terminologie n'est pas encore faite en flamand.
De cette fagon nous donnerons a la langue fla
mande, la place qui lui revient.
Ecole moyenne. Le budget des recettes et
des dépenses est évalué a 29,672 fr. 60 cent.
M. Struye [en flamand). Je voudrais saioir
pourquoi les parents ne doivent pas payer»
comme cela se pratique dans les établissements
privés, la lumiêre, le chauffage, l'enseignement
de la musique et de la gymnastique II mo
semble que les deux institutions devraient être
mises sur le même pied. C'est un cadeau, qui,
pour ce qui en est de la lumiêre et du ehaufl'age
seulement, coüte a la viile 900 fr. par an.
M le Président, (en flam.) Votre remarque
est de la plus grande importance, mais pour ce
qui regarde l'année en cours, nous ne pourrions
introduire aucun changement. La question sera
étudiée pour ie mois d'octobre prochain.
II y a également une grande difference entre
le minerval pour les deux établissements. Au
Collége Episcopal on paie 80, 70, ou 60 fr. par an
et a l'école moyenne seulement 36 ou 24 fr. par
an.
M. Struye. Je demande qu'on établisse
l'égalité pour les deux institutions.
M. Colaert. II reste a voir si l'augmentation
de l'écolage serait agréée par le gouverne
ment. Le prix en est flxé, je crois, par arrêté
ministériel.
M. le Président. La question sera examinée
dans une prochaine séance.
De la lecture des articles du budget il ressort
qu'on paye a l'Ecole moyenne 675 fr. pour la
gymnastique, 675 fr. pour le dessin et 287 fr. 50
pour la musique.
M. Struye. Dans les établissements privés,
tout ceci est payé par les parents.
M. Colaert. Je le répète, il n'est pas dit qua
le gouvernement admettrait une augmentation
du minerval.
Le budget est approuvé a 1'unanimité.
(A continuer).
A propos du tïrage au sort, La Lutte emboite
le pas aux journaux socialistes au point de vue
militariste
Une fois de plus, dit-elle, la défeme de la
patrie a été remise au hasard du sort et le riche
a pu se débarrasser de la charge de servir son
pays moyennant quelques billets de cent francs.
Naturellementpa faute en est aux cléricaux
qui ne sont guidés que par Vintérèt elector al.
Done, d'après notre consoeur l'iniquité si
iniquité ilya de ce système est due aux
catholiques
Voyez vous cela Et nous qui croyions cepen-
dant que eet affreux tirage au sort avait été
établi par les ancêtrcs de nos socialistes actuels!
II nous paraissait que ce furent les republi
cans de 1789. qui le 24 Février 1793 entr'autres
avaient décrété a la convention nationale une
levée de 300.000 hommes, pour défendre la
patrie frangaise menacée par l'invasion étran-
gère, et ce par la voie de la conscription, autre-
ment nommée le tirage au sort, système qui fut
continué depuis par la République et par
l'Empire Napoléonien
Nous n'avons pas l'intention de délendre
quand même cette institution, qui a ses défauts
comme ses qualités.
En fait de qualités, elle a au moins celle de
permettre aux pauvres, qui désirent embrasser
la carrière des armes, et ont eu la chance de
tirer un bon numéro, de gagner une jolie somme
d'argent.qui sera pour aux le moyen de s'établir
plus tard, ou leur permettra de secourir leurs
parents dans la détresse.
Seraient-ils plus avancés, si le système du
service général prévalait Ils devraient aban-
d nner leur familie sans pouvoir leur offrir le
moindre dédommagement. Pour ceux qui tom-
bent au sort, c'est dur souvent, nous n'en dis-
convenons pas, et si on arrive a trouver un
meilleur système, nousne demandons pas mieuxi
le système du volontariat par exemple mais en
attendant nous trouvons le tirage au sort actuel»
cent fois supérieur au service général, qui nous
fait l'effet d'un empirique au lieu d'un reméde,
comme celui par exemple,qui consisterait a con-
seiller a quelqu'un qui se plaindrait de mi
graines, de se faire couper la tête.
De deux maux, il nous semble qu'il faut
toujours choisir le moindre.
Nous avons annoncé dans notre article de
Mercredi que nous reproduirions l'avis de La
Lutte ou sujet du fait d'Enghien. Le voici
Si M. S. méritait d'être révoqué, la ma-
jorilé du Conseil Communal d'Enghien eut
mieux fait de le révoquer par une mesure par-
ticulière. 11 neut pas prêté le flancauxexa-
gérations intérossées des feuilles cléricales,
et n'eüt pas mis dans l'incertitude, ne fut ce
que d'un instant, les fonctionnaires qu'il ne
veut pas révoquer.
Le bul général que les employés sachent
de qui ils liennent leur mandat, eut été at-
teiut tout aussi bien par une mesurede ri
gueur méritée que par une résolution générale
prêlant tt épuiv„que lorsqu'on la sépare des
paroles qui l'ont précédée et suivie.
Done d'après La Lutte, ce M. S... sera révo
qué, et notre consoeur trouve qu'on eut mieux
fait de le révoquer par une mesure particulière,
paree qu'il élait cassant vis-h-vis de ceux qui
avaient recours a lui selon M. Vandenbran
den, un des conseillers libéraux. De leur pro-
pre aveu, ils ne trouvent pas d'autre faute a lui
reprocher et la question est de savoir jusqu'a
quel point elle est fondéemais qu'auraientdit
les libéraux d'Ypres,si on avait révoqué en 1891.
certain fonctionnairelibéral qui avait été cassant,
et qui avait accueilli brutalement ceux qui n'é-
taient pas de son bord Les catholiques ont
agi autrement et ils ont bien faitils ont laissé
en fonctions ceuxquiavaientdes droits acquis,en
s'efforcant de changer leur manière d'agir, en
quoi ils ont réussi.
Nous nous demandons seulement ce qu'une
administration communale comme celle d'En
ghien ferait, si elle avait rencontré des employ
és, qui, au mépris de ses ordres formels d'ob-
server la neutralité, se permettent de la com-
battre plus ou mc ins ouvertement, comme le cas
s'est présenté ici
Dans tous les cas, l'approbation que La Lutte
donne a UDe mesure prise contre un employé
auquel la nouvelle édilitó n'a encore rien a re
procher, est signiiicative, et de nature h lui
interdire toute récrimination, si dos administra
tions catholiques prenuentplus tard des mesures
identiques. D'autant plus qu'elle semble donner
entièrement son approbation h la mesure géné
rale prise a Enghien et qui a pour but, selon la
déclaration de M. Paternoster, de faire voir aux
fonctionnaires communaux qu'ils tiennent leur
mandat du conseil communal, co qui d'après
nous,veut dire,que s'ils ne se rangent pas du cóté
contraire a leur opinion, ils seront révoqués.
La chose est bonne a constater elle prouve le
respect que les libéraux ont pour les opinions
politiques de leurs employés.
Et La Lutte n'est pas meilleure que ses amis