1 a I Samedi 7 Mars 1896 10 centimes Ie N°. 31 Année. "N0 31*27. sir Le désastre italien. La Bataille d'Adoua. Les tabacs a la Chambre. L'Hygiène publique a Ypres. MtddMÊÉiÈïkÈl 'Jk Pi xvis KI hSéJ i up m% l^ss.-® IIvvMjJ miimm nim /fcif On s'aboime rue? au Beurre, 36, ét Ypres, et a tons ies bureaux de poste du royaurae. Le JOURNAL. D'YPRES parait !s Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation eat ;ie 5 fv. 50 c. ear an pour tout le pays; pour l'étranger, le port er; sus Los abonnements sont d'un au et se regularise!)! fin Dóoembre. Les articles et commuaications doivent §tr;: adr ises 'ratio do port a I'adresse ci-dessus. Les annonces content 15 centimesla ligne. Les réclames daas le corps du jparna pour 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franclaligne Les numéros suppló- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. 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Et cette réprobation rappelle le soulèvement qui chassa caguère du pouvoir un autre per- sécuteur de l'Eglise, Ferry le Tonkinois. Comme Ferry, Crispi disparaft de la scène politique, définitivement, laissant un nom exécré. Voici ie bilan du désastre subi par l'Italie devani Adoua 10,000 tués, blessés ou prisonriiers 72 canons, 2 drapeaux et le campement entier de l'armée entre les mains des choans 150 officiers tués ou disparus Irois généraux tués ou disparus, et le géné- rai Baratieri... en ftiile. Ce que coüte la vanité L'Italie voulait faire grand. 11 lui fallait des colonies, comme la France et les autres pays du monde qui peuveritse payer ce luxe. Ce n'était pas le désir de civiliser un peu ple barbare qui poussait l'Italie. Non, les Choans sont des chrétiens, en partie caiho- liques et aussi civilisés que les peuples les plus civilisés du monde. Ménélik est meilleur roi que Humbert. II est au courant de tous les p>'ogrès, méme de ceux de la guerre, si les progrès militaires sontdignesde ce nom. II voulait la paix avec l'Italie. Mais Crispi avait, besoin de se couvrir d'actions d'éclat et aussi de faire oublier sa misérable politique intérieure. La guerre fait diversion Oui, k condition quelle soit oouronnée de succès. Adoua est e Sédan de Crispi et peut-être de son tnaï- tre le Roi Humbert. Le doigt de Dieu est Ik La chambre a voté hier,par 84 voix contre 32 et 4 abstentions, le projet de loi sur les tabacs. Comme il n'est guère probable que le Sénat apporte la moindre modification k la 'oi votée par la Chambre, nous croyons pou voir f ire connaitre k nos lecteurs lss priri- cipales dispositions de cette loi, qui intéresse au plus haul dégré notre arrondissement. Nous disons qu'il n'est. pas probable que le Sériat modifie le projet de loi. Celui-ci est en effet le résultat d'une transaction entre les divers groupes dela droite de la Chambre; et la majorité du Sénat si non la mino- rité même ne peut que ratifier une ioi laborieusement coiiQue, longuement discutée et presque unanimement admise. Nous donnons done aujourd'hui un aper^u des dispositions essentielies du projet de loi. Mais nous avons le devoir toutd'abord de remerciér nos honorables députés des efforts qu'tls ont faits pour aboutir k un résultat favorable k tous les intéréts, et particuiièie- ment k l'intérêt agricole. Nous devons une mention spéciale k M. Colaert, dont les amendements et les idéés ont été consacrés par le projet de loi. Les planteurs lui doivent, en grande partie, la majoration du droit d'entrée porté k 55 francs et la réduction du droit d'accise k 15 francs. Tout le monde rond hommage kl'activitë et k l'habilité que M. Colaert a déployé^s pour arriver k ses fins. li y avait un écueil k éviter et l'honorable député, appuyé par ses collègues, est parve nu k toumer la difficulté tout en favorisaut les intéréts de l'agriculture, il fallait ne pas sacrifier ceux de l'industrie et du commerce. L a abtenu du gouvernement des concessions telles qu'on peut dire que le projet de loi est favorable k 1 'industrie et au commerce autantqu'k i'agriculture elle-même. La majoration du droit d'entrée, poüé de 50 k 55 francs, est lout-k-fait favorable au planteur, et il est amendé, en ce qu'il pourrait avoir de trop élevé, par la dimi nution corrélative du droit d'accise réduit de 20 k 15 francs, diminution demandée par ie commerce et par l'industrie autant qua par l'agriculture. Pour arriver k ce résultat il fallait faire des concessions. M. le Ministre des Finan ces suboidonnait son acquiescement k l'amendement proposé par MM. Colaert, Iweins d'Eeokhoutte et consorts, k l'aug- mentation du maximum du droit de iicence sur la fabrication, le commerce et le débit des tabacs, que 1 honorable ministre propo sal! de porter k mille francs pour les négo- ciants et les fabricants et k 500 francs pour les débitants. Mais la Chambre paraissait peu disposée k se railier k cette condition bien que M. do Smet de Naey ;r lui donaat l'assurance quo les fabricants et les négociants qui seraien t atteints par le maximum de mille francs, consentaient k cette majoration. Heureusement un amendement de M. Tac k vint fournir un nouvel élément et rendiL possible une nouvelle concession. L'.ionorable député de Courtrai proposait do dispenser du paiement de l'impót de la patente ceux qui sont assujeltis au paiement du droit de Iicence. Cet amendement obtint l'adbésion de la droite et notamment de l'honorable M. Woeste, qui déclarait cependant ne pas pou voir se tallier k la majoration du maximum du droit de Iicence. M. Colaert fit justement observer que l'amendement de M. Tack corrigeait ce que le maximum de la licence pouvait avoir d'ex- cessif, en ne superposant plus le droit de patente au droit de Iicence. II proposa done k la Chambre de rallier k lVmendement de M. Tack et au maximum du droit du Iicen ce que M. le Ministre des Finances posait comma condition sine qua non. Le gouver nement et toute la droite se rallièrent k la proposition de M. Colaert et les 15 francs de droit d'accise furent volés. Deux autres dispositions furent admises l'eutrepöt particulier qui remplaoe l'entrepöt public pour les négociants et fabricants dans les chefs-lieu de canton, centres de fabrica tion, et ['exemption compléte et absolue du droit d'accise pour tous les tabacs indistincte- rnent qui se trouvent dans le royaume actuel- lement. M. Colaert, appuyé par M. lweins d'E-'Ckhoutie, a signalé k l'attention du Gouvernement la position des hacheurs ou coupeurs de tabacs, qui ne sont ni fabri cants ni négociants. La question, réservée jusqu'au second vote, a été tranchée en ce sens que des faeilités pourrootêtreaccordéés pour le transport des tabacs chez les hk- cheurs qui eoupent pour la cousommation des particuliers. Bien entende c s faeilités serout combinées de telle fajjon que les né gociants et fabricants, qui paient le droit de ücence et la patente, ne subiront pas de préjudice par suite de la concurrence que pourraient leur faire des cultivateurs et des nkebeurs indélicats. Enfin, le droit de Iicence, qui est de cinq francs pour la dernière classe, ne devra pas être payé par les cabaretiers et les négo ciants en détail, qui vendant accessoirement du tabac, pourvu qu ils renirent dans cette dernière classe. Telles sont les principales dispositions du projet de loi. Elles sont agréées par tous les intéressés et de nature k favoriser la fabri cation et le négoce autant que l'agriculture elle même. Coinme nous l'avons dit précéde mment, les formalités prises k l'égard du tabac exotique sont de nature k rendre la fraude quasi-impossiblè k la frontière. C'est lk, comme l'a démornré M. Colaert, dans la discussion générale, uu des plus grands bienfaits de la loi. Encore une fois honneur k la députition d'Ypres qui a contribué, pour une large part, k rendre la loi favorable aux intéréts du commerce, de l'industrie et de Ia cul ture. Nous apprenons qu'une réunion dela commission des délégués des communes oil se cultive le tabac aura lieu k l'Hötel de ville d'Ypres, le Dimanche 8 Mars, k 8 heures de relevée. L'ordre du jour porte La loi sur les aicools, la loi sur les tabacs. Nous publierons dans notre prochain nu méro le texte de la loi, nous réservant de signaler les modifications, qui seraient intro duces par le sénat. Dans la dernière séance du Conseil Com munal, M. le conseiller D'Huvettere a soü- levé la question de l'hygiène et constaté, d'après des statistiques, que la mortalilé, pendant l'anhée 1895, a été plus élevée k Ypres que partout ailleurs. Le Weekblad, toujours prêt k faire flèche de tout hois, quand il s'agit de com- battre l'administration catholique, endosse natui ellement la responsabilité de cette situ ation k nos édiles. Ce sont les cléricaux qui sont cause que les gens meurent davantage k Ypres qu'aillèürs Naturellement le Weekblad ne dit pas que, pendant l'année 1895, le chiffre des décès a été plus élevé que les années précé- dentes, et cela k la suite d'une épidémie qui a règné parmi les enfants en bas age, vers la fin de l'année. Le Weekblad altriiiue la cause de la mortalité k la mauvaise qualité de l'eau pota ble, et, cela va sans dire, c'est la faute de l'admiaistration cléricale, si l'eau n'est pas meilleure Avons-nous besoin de répondre k cette accusation ridicule Est-ce que l'eau est plus mauvaise actuellement qu'if y k cinq ou six ans, quand les libéraux étaient au pouvoir Est ce que la rougeole est une suite de la mauvaise qualité de l'eau Sont- ce par hasard les enfants en bas age qui font le plus usage d'eau Le Weekblad eut pu faire savoir k ses lecteurs combien les catholiques sont préocupés de la question des eaux, et que, précisément en ce moment, les travaux qu' doivent dormer k cette question une solution définitive, sont en voie d'exécution. Mais i préfèrerait mourir de soif que de recon naitre que c est 1 administration actuelle qu' a étudié la question etqui lui donne un solution telle qua 1'avenir nous aurons un eau plus abondante et meilleure. Ce que le journal radico sociaiiste ne dit pas non plus et qu'il ne dira certainement pas, c'est que l'administration réalise le 'II *JU rijijtUh HMKr, r;K»'»Q r"'f* II' it:" &irA S8È?^« am IIJLii 1

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1896 | | pagina 1