Biscuits d'Ypres V'JOOS-LEFEVERE RUE DE DIXMUDE, 38. Spécialité de Nouvelles Diverses. Chronique Religieuse. Une nuit d'automne, notre Jacques qui s'était couché de bonne heure dans le lit qui lui avait été fait k cóté de l'écurie de ses chevaux, ne p"uvait fermer les yeux et son- geait k son avenir et au moyen de sortir de l'impasse oü il se trouvait. II faisait un de ces temps plus ou moins couverts des soirées d'automne. La lune per- gait de temps en temps les gros nuages qui la voilaient et jetait par ci par lk une lueur blafarde sur la vallée. On entendait dans le lointain, le triste hullulement de l'oiseau des nuils ou l'aboiement solitaire d'un chien de garde, briser le luguhre silence, qui planait sur la campagne désolée. Vers le milieu de la nuit, tandis que, les yeux demi-clos, notre malheureux Jacques rêvassait ainsi, tout k coup il lui sembla en tendre un léger bruit comme celui d'une porte qui aurait crié sur ses gonds. Se dressant sur son lit il regarda par une des fentes de la cloisin.Deux orabres traversaient k pas de loup l'avant-cour de la ferme. Fort intrigué par cette vision inattendue, notre héros s'habilla promptement et suivit les mystérieux personnages, qu'il vit se diriger vers un coin du champ de son maitre, oü qtielques saules rabougris dressaient leur maigre silhouette le long d'un ruisseau. Jacques s'approcha silencieusement aussi prés qu'il le put sans être remarqué. Les deux personnes portaient un objet fusiforme qui paraissait être fort lourd. Arri vés k l'endroit indiqué, ils s'arrêtèrent et un des deux se mil k creuser une fosse. Cette opération termineé ils y placèrent l'objet en question et corablèrent en toute hkte le puits qu'ils avaient fait. Quand notre charretier vit qu'ils se re- mettaient en route il renlra précipitamment dans son réduit, mais quel ne fut pas son étonnement quand il reconnut k l'aide d'un rayon fugitif de la lune,qui vint éclairer leur visage, que les travailleurs nocturnes n'étaient autresque le fermier et la fermière. De toute la nuit Jacques ne put fermer l'ceil, mais le lendemain il se garda bien de faire la moindre allusion aux évèuements de la nuit. Pendant quelques jours eet incident ex traordinaire le préocupa sans cesse et k la fin n'y tenant plus, il se rendit k son tour, armé d'une bêche, pendant une nuit sombre, déterrer l'objet enfoui. Quand il fut arrivé k une certaine profon- deur la bêche heurta uncorpsdur.il dégagea la terre, qui l'environnait et reconnut un énorme pot k beurre bien recouvert. En ayant rapidement enlevé le couvercle, il recula de saisissement.Le pot était rempli de monnaies. Malgré l'obscurité, l'or jetait ses lueurs fauves au milieu du blanc éclatant des pièces d'argent. Ebloui et comme fasciné k la vue de cette fortune, Jacques resta quel- que temps sans mouvement,mais recouvrant vivement le pot, il combla en toute hate la fosse. Les jours suivants sa singulière et brillan- te trouvaille ne cessa de l'occuper. II résista longtemps k la tentalion de s'emparer de ce trésor, qui lui eüt permis de combler ses dé- sirs, mais k la fin il succomba. Une nuit il retourna k l'endroit sus-dit, rouvrit la c ichette et enleva l'argent. Peu de temps après, une petite ferme devint vacante aux environs Jacques réso- lut de la louer. Mais pour ne pas donner matière k soup- fons il demanda k son maitre de bien vou- loir lui avancer une petite somme. Le brave homrae y consentit et notre héros fut au comble de ses vceux. Ses affaires prospérèrent rapidement, tel - lement même que ce succès si rapide excita l'admiration de ses voisins. Jacques risqua alors de demander la main de sa chère Franfoise et l'obtint. Trois années se passèrent ainsi pendant lesquelles notre ancien charretier marcha de succès en succès. Comme il était bon tra vailleur, ce bonheur persistant n'etonna pas plus qu'il ne fallait. Mais l'ambitieux Jacques voulait monter plus haut. Un beau soir qu'il rentrait d'un voyage il interpella sa femme. Vous connaissez la grande ferme occupée par Mathurin, dit-il; eh bien il se retire des affaires après fortune faite, vu qu'il n'a pas d'enfants; j'ai bien en vie de lui succéder. Mais Jacques done, oü sont vos idéés, mon homme, répondit Franpoise, oü cher cherions nous jamais le capital nécessaire Eh Eh repliqua Jacques, nous avons plus d'économies que vous ne croyez et il y aura d'ailleurs toujours moyen de m'enten- dre avec Mathurin. Franpoise ne dit plus rien, vu qu'elle avait confiance dans l'activité etle génie des affaires de son époux et peu de jours après, Jacques était k la tête d'une des plus grandes métairies de la contrée. II est évident que le trésor du fermier Nicolas fut de nouveau mis k contribution, mais personne n'en sut rien, car même la femme de Jaques ignorait son secret. On jasa bien un peu sur la témérité de l'ancien ouvrier de ferme, il eut pas mal de jalouxil laissa dire et bientót il n'y eüt pas de ferme k dix lieues k la ronde qui fut mieux outillée que la sienne et qui fournit de meilleurs produits. Aussi les années favo- rables aidant, notre heureux mortel devint un des plus riches cultivateurs de la contrée. Les bénéfices furent tels même, que sans devoir diminuer en quoi que ce soit le chiftre de ses affaires il fut en position de rendre au trésor dérobé k son ancien maitre, toutes les sommes qu'il en avait soustraites. II eut bien voulu maintenant remettre la fortune k la place oü il l'avait prise, mais l'audace que la convoitise lui avait donnée pour commettre son larcin, lui faisait défaut k présent pour le réparer. II craignait d'être surpris et accusé de vol. D'un auire cóté cette fortune injustement acquise lui pesait sur le coeur. Si un jour le fermier ou la fermière avaient l'idée de voir si leur trésor était encore lk, se disait-il, tout se découvrirait Ma qualité d'ancien ouvrier de leur ferme et ma prospérité étonnante feraient supposer avec raison que je suis l'auleur de ce vol Un beau jour il prit un parti définitif. Munidela fortune de son ancien maitre, il aila trouver le Curé et lui reconta toute l'histoire en le priant de rendre son bien au propriétaire légitime. L'excellent pasteur se chargea de cette délicate mission et désormais notre heureux Jacques put dormir tranquille. Mais qui fut éionné, ce fut notre brave Nicolas,qui avait vécu ainsi depuis plusieurs années dans la quiétude la plus entière, croyant sa fortune k l'abri de tout danger, alors qu'elle avait disparu depuis long temps. Pas de danger qu'il eut enterré encore des sommes dans son champ N'empêche, dit pour finir le vieux grand- père, que Taction de Jacques ne peut en aucune fapon être excusée, malgré le succès qui l'a couronnée. De quelque cóté qu'on Tenvisage, elle n'était rien moins qu'un vol manifeste et si par malheur au lieu de réussir, il eut vu ses affaires péricliter et, n'eut par conséquent plus été en état de réparer sa faute.non seulement il eut été un ingrat.mais même un indigne malfaiteur, et la réproba- tion justifiée qui l'eut frappé serait retombée sur ses enfants nous dit notre ami, oü il est question de loups-garous, de chevaux sans tête, de ber gers instruits dans la science de la Cabale etc. etc. Je vous les raconterai un autre jour s'ils peuvent vous faire plaisir. II est inutile de dire que je n'y ajoute que fort peu de foi, mais quant k celle qui précède, elle est, parait-il,tout k fait autenthique. J'ai entendu ainsi de la bouche du vieux bonhomme plusieurs autres récits encore, Les soussignés V« Desmaretz Joos, biscui- lièro, rue de Dixmude, n° 77, k Ypres, et Joos-Breyne, biscuitier, rue au Beurre n° 3 k Ypres, portent k la connaissance du public qu'eux seuls, en leurs qualités de descen dants de feu Gerard Joos, out le droit de continuer la fabrication des Biscuits dits d'Ypres, sous la firme Gerard Joos. Qui- conque se servirait de cette firme s'expose- rait k des poursuites du chef de concurrence déloyale. V* DESMARETZ-JOOS. ALPHONSE JOOS-BREYNE. Ancienne Maison Marchand Frère et Soeurs, Boulangers, Successeurs, Voir aux annonces, les Grands Magasins du Printemps de Paris. L'agsassinat au preabytè re d Oudezeele. Extradition ie l'assassin. Lundi, k 10 h. 17 du matin, est arrivé en gare d'Hazebrouck (Nord), par le chemin de fer de laFlandre occidentale, René Van Ingelandt, l'assassin d'Hermance Follet, la servante du curé d'Oudezeele. On se souvient qu'après son arrestation ce cri- minel avait été écroué k la maison d'arrêt d'Ypres, en attendant les formalités d'extra- dition. La remise de l'assassin par la gendarme rie beige k la gendarmerie franpaise s'est faite k TAbeele, dans le fourgon même du train, les gendarmes voulant soustraire leur prisormier aux épithèles du public. On rap- porte que le chef de gare de TAbeele a dis- tribué plus de cent billets soi-disant pour des gares voisines mais en réalié pour voir l'as sassin, A Hazebrouck, l'heure de l'arrivée n'avait pastranspiré. Un brigadier et quatregendar- mes attendaient k la gare leurs camaradesde Steenvootde. Leur présence a suffi pourqu'en deux ou trois minutes la place de la Gare, la rue Nationale et autres soient noires de monde. It taut dire aussi que la cavalcade de la Mi Caréme avait amené beaucoup de villa- geois. Néanmoins, il n'y a eu aucunaccident. Quelques cris A mort »ontété poussés; de plus, au moment oü Van Ingelandt fran- chissait la porte de la maison d'arrêt, !a fou- le, qui avait grossi, a applaudi. L assassin ne paraissait pas ému. II était vêtu du costume des prisonniers, ses eftets ayant été saisis dans l'instruction, et mar- chait d'un pas assuré. On entendait plusieurs personnes dire Ou ne dirait pas cela k Ie voirU a, en effet, la figure syrapathi que, timide peut-être. Un crime épouvantable crime sans précédent s'est accompli dans une honnete familie de Liège et sans une circonstance providentielle qui en a empê ché l'accomplissement, ie père et la mère auraient succombék 1 attentat préparé contre eux par un fils dénaturé. Celui-ci s'était procuré chez un serrurier une clef de coffre fort de ses parents et, sachant que tout réoemment de fortes sommes étaiem rentrées k la maison, il s'était emparé de dix mille francs en diverses valeurs. Mais ce n'était vraiment Ik que jeu d'enfant. Chez ce malheureux une idéé atroce était née, qu'il avait mise k exécution avec une adresse infernale. Pour cacher son vol, il avait voulu tuer k la fois son père el sa mère en mettant le feu k la maison. Et pour ne pas manquer son coup, il avait disposé sous les deux oreillers de ses parents deux pa- quets de poudre communiquant k une mèche qu'il pouvait allumer et qu'il alluma avant de s'esquiver. Heureusemenl pour les parents, l'épais- seur du coussin a garanti leur tête et quand l'explosion s'est produite, ils ontété violem- mern jetés dans la ruelle sans atteintes bien graves. Les autres enfants accoururent au bruit, et eurent grand peine k éteindre l'incendie, qui s'était communiqué aux draperies, et k faire revenir k elle la pauvre mère évanouie. On constata bientót Tabsence du fils cou pable et le vol qu'il avait commis avant de disparaitre. Une lettre écrite k ses parents vint du reste confirmer tous les doutes. Son signalement a été envoyé partout ainsi que son portraiisans que le moindre indice ait été relevé jusqu'ici. On ne sait ce qu'il est devenu. C'est un jeune étudiant de 21 ans, attaché k l'un des instituts liégeois. Warnêtoo. Nos lecteurs se sou- viendrontque ie 15 Décembre dernier le pont sur la Lys k Pont Rouge s'est effondré, supprimant ainsi toute communication entre la Belgique et la France par cette route. Voi- lk plus de quatre mois que cette situation du re, et pas la moindre apparence de recon struction de ce point. It paralt que les ingénieurs franpais et beiges se sont réunis k Armentières il y a quelques jours, mais qu'ils ne se sont pas ac- cordés. Des plaintes arrivent de tous les villages de Tarrondissemeut d'Ypres. Bien des com- inerpants sont lésés dans leurs intéréts, car le pont se trouvait sur lagrande route d'Ypres k Lille. Espéronsque nos députés et sénateurs, toujours si dévoués aux intéréts de leurs commettants, feront des instances auprès de 1 autorité supérieure pour faire cesser cette situation, qui n'a que trop duré. BURGERSTAND VAN YPER. Eglise de St Martin. Confrérie de N. D. de lourdes et Aposto- lat de la prière pour la conversion des pé- cheurs. Mercredi 25 Mars fétede l'Annonciation de laSainte Vierge. Indulgence plénière; messe solennelle k 8 heures pour les membres de la Confrérie. 98 SA t?jv Van den 13 tot den 20 Maart Geboorten. Mannelijk geslacht 6. Vrouwelijk 6. Sterfgevallen. Odaer Maria, 75 jaren, zonder beroep, wedu we van Ganne Arsène. Meenenstraat. Dael l'.douard, 43 jaren, smid, weduwenaar van Moi- nié Eveline Meenenstraat. Deconinck Augus- te, 18 jaren, fabriekwerker, jonkman, Brielen- buiten. Kinderen beneden de 7 jaren. Mannelijk geslacht 3 id Vrouwelijk o

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1896 | | pagina 2