mÊmmm m \r4 it Mercredi 25 Mars 1896 10 centimes le N°. 31 Année. N° 3132. l:ill %/QUE I Le socialisme dans l'arrondissement d'Ypres. L'élection d'Ostende. Comme ils s'aiment et comme ils sont honnêtes. Un procés de presse, La Commune de Paris et La Lutte d'Ypres. p/M# r®5 ^r-ff ill. DE s'aboune rue <tu Beurre Ypres, et a tous les bureaux üe poste du royaume. Le socialisme continue sa propagande Ypres el dans l'arrondissement. Le drapeau rouge ri'a pas flotté dans la ville le 18 Marsk l'occasion de l'mfame an- niversaire de la Commune. Mais il parait qu'il a été aboré k Ploegsteert, k deux pas de la frontière. A Ypres il peut être dangereux d'étaler la loque rouge, paree qu'il y a des susceptibi 1 i- tés li ménager en vue des futures élections. Les lutures élections Est-ce que par hasard les socialistes entameraient la lulte II parait. lis lutteront, dit on, avec ou sans le concours des progressistes. Avec leur concours, si, imitant I'exemple de leurs amis de Bruxelles et. d'ailleurs, ils font cause commune en vue de battre l'ennemi com- mun., le cléncalisme. Sans leur concours, si les progressistes ne peuvent pas obtenir l'alliance des doctrinaires. Nous croyons que, malgré ce qui s'est passé aux élections communales de Novem- bre, les doctrinaires Ypiois tie se rallieront pas Mais nous sommes convaincu que les progressistes el ies socialistes feronï cause, coiriroune pour obéir au mot d'ordre parti des chefs Bruxeilois. lis savent bien qu its seront battus el bat- tus plus fort encore qu'eti Oclobre '1894, Mais peut-on abandotvner ie terrain 5 ses adversaires et déclarer ainsi que la luUe est devenue impossible S'il y avail cette année des élections pro- vinciales par suite de la dissolution des con- seils provinciaux, on irouverail une excellen te échappaioire on déclarci ail tout bonne- ment qu'on réserve ses forces en vue de combats ullérieurs et on lulterait pour ia province... comuie on a tailli le faire en Octobre 1894, après la sanglante défaite lé- gislative. Mais il parait décidéque la loi électorale provinciale ne sera pas modifiée. Dès lors il ne taut pas d'élection provinciale k Ypres. Dès lors aussi tout ptélexte pour ne pas luiter disparait. Nousaurons done, selon toutes les proba- bilités, une luite au mois deJuillet. Nous serons bientöt édifiés, car le Vrijzinnige Volksbond s'est réuni Dimanche dernier, et l'éleclion législative figurail k l'ordre du jour. La Lutte, qui a annoncé cette réunion et l'ordre du jour, ne peut manquer de nous faire counaitre, dans son numéro de Sarnedi proctiain, la décision que l'assem- blée, a prise. Puis, la lutte e'est ia vie, I'abstention e'est la mort, comme le disait naguère le vaillant capitaine Devetter. Enfin une élection non contestée, cela ne fait l'affaire ni de certains cabaretiers, ni de certains brasseurs, et fori sait si, k Ypres su 'toui, l'intérêt de ces catégories de citoy- ens ne prime pas souvent tous ies aulres A propos de la réunion du Vrijzinnige bond La Lutte ne nous dit pas oü la réu nion devait se tenir. Est-il vrai que l'on se réunit alternativement dans certains cabatels appartenant toujours au même brasseur Mais, ne soyous pas indiscret il faut du resle que tout le monde puisse vivre. L'électioii d'Ostende du 27 Novembre a été validée, malgré la décision de la Dépu- tation permanente. Nous n'avous pas k nous occuper des anêiés rendus par la Dépulation de Bruges et par le Gouvernement. Lejuge d'appel ne partage pas toujours l'opinion des magistrals de première in stance. C'est pour ce motif qu'il y a divers dégrés de juridiction. Mais si le juge infé rieur se tromp» quatques fors, ie juge supé rieur est susceptible de se tromper aussi. Errare humanum est. Cette contradiction entre des décisioris rendues par des magistrats différents est une garantie pour les justiciable^ comme pour les corps électoraux. Elle prouve que les pouvoirs publics examinent les questions qui leur sont soumises. Si oertaines deci sions sunt infirmées, alors que la plupart sont confirmées, les ciioyens peuvent se dire avec d'autant plus de raison que ce n'est qu'k bon escient. que les pouvoirs publics rati flenl ou annulent les élections. La lutte entre frères ennemis con tinue a Quaregnon, la commune so- cialiste, avec un bel entrain. Un nouveau meeting s'est tenu, auquel Roger, le député aspirant bourgmestro, a préludé par une sor tie, musique en tête. Meeting mou- vementé, oü l'on s'est injurié et me- nacé ferme. Nous ne pouvons tout reproduire. Gitons cependant un passage du compte rendu de cette manifestation de la fraternité et de ia solidarité socialistes Malbrecq et Roger se somment mutuelle- ment de démisstonuer. Ni l'uti ni l'autre n'ont garde de le faire. Eusuite Malbrecq se disculpe de plusieurs calomnies répandues sur son compte, notamment dun vol de timbres au Syndicatdes bouilleurs. Malbrecq.Mais il en est, M. Roger, qui n'oseraient demander d'enquêle sur k-urs tripotages duns les associations, les coopé- ratives et les syndicats. Roger, demandez done une enquête au sujet des affaires du syndieat de Blaton Roger.(dans uneinexprimable exaltation): C'est assez c'est trop. Et moi aussi je veux teut dire une bonne fois. Vous, Malbrecq, si vous avez été élu au poll, c'est que uui- tammenl comme un voleur, vous avez péné- tré ici même et jeté dans i'urne 450 bulletins k votre nom. A ces mots la foule tout entière fail un mouvement en avant comme pour s'élancer sur Malbrecq, en vociférant avec rage. Les plus rapprochés veulent l'empoigner. II se défend. Un clairon aux ordres de Ro ger fait faire silence. Roger. Les ouvriers voient maintenant qu'ils orii. affaire k une troupe de trailres, et, je le dis bien haut, k une troupe de bandits Dans les tombolas faites pour les ouvriers, Malbrecq me conseillait de trieher. Malbrecq. Tout ce que tu viens de dire, Roger, est mensonge et intamie. Le seul traitre, c'est toi. Moi je peux aller la tête haute. Les auditeurs sont en délire et Malbrecq et ses amis sont. e.utourés de poiitqs mena- gants. Roger, grace k sou clairon, ajoute Boger.Vous les connaissez mainte nant, ces gens moi je leur crache k Ia face. Ils n'affaihiiroui pas, malgré leurs efforts, le grand parti, etc., etc. Cour d'assises du Brabant. Milot, Joseph, éditeur Lekeu, Paul, journaliste et De Brouckere, Louis, rentier, sont prévenus des délits prévus par les arti cles 2 et 4 du décret du 29 Juillet 1831 et 444 et 448 du Code péual, pour avoir dans le journal le Conscrit, répaudu dans le pays k 40.000 exemplaires environ, attaqué le principe du remplacement, alors que les jeunes gens étaient appelés k prendre part aux opérations du tirage au sort. Déjk en 1895 une publication semblable avait été répandue k un trés grand nornbre d'exemplaires par les soins de la Fédération des jeunes gardes socialistes. Les auteurs de cette publication furent condamnés par Ia Cour d'assises du Brabant k des peines va riant de deux k cinq mois de prison, pour avoir porté atteinie k la force obligatoire des lois ou provoqué k y désobéir. Malgré ces condamnaltons, les auteurs de cette propagande annoncèrent qu'ils la continueraient, montrant ainsi qu ils n'en- tendent pas plus respecter la justice que les lois d'organisation militaire ou l'ordre social existant, déclare le ministère public, dans son réquisitoire. Les articles incriminés et intitulés As sassins ou Prostitués ou« Tu ne tueras pas invitent les jeunes soldata k ne pas faire usage de leurs armes contre leurs setr blables pour maintenir l'ordre en régim bourgeois. C'est M. Raymond Janssens, avocatgént ral, qui occupe le siège du ministère public M«s Edmond Picard, Emile Vandervelde i Furnémont sont k la barre. L'éditeur Mi lot ayant été mis tiors caus conformément au décret sur la presse, If accusés, interrogés par M. le président, s sont détendus d'avoir voulu injur ier l'armét ce qu'ils veulent, c'est faire pénétrer li doctrines socialistes dans les casernes, su{ primer la guerre, et persuader au soldi de refuser de tirer sur les grévistes. M. l'avocat général a prononcé un réqu sitoire énergique,dans lequel il a déclaré qi si Me VandervMde, qui est k la barre poi défendre ses amis,n'est pas accusé lui-mêm< c'est k raison de l'habilité qu'il a déployé dans sa collaboration au Conscrit. Après les plaidoiries, trois questions oi été posées au jury qui, après une court délibération, rapporte un verdict affirmatif deux d'enire el les. La Cour condatnne cbacun des prévenu k six mois d'emprisonnement. Aucune manifestation n'a accueilii le vet diet. La LuUe continue sa citation de extraits de la Chroniqued M. Lecomte. M. Lecomte trouve qu'il n'est pa juste de rendre la masse des sol dat (sic) de la commune responsable de méfaitscommis et d'écrire sans hési tation que tous étaient des bandits. Dessoldats les communards de soldatsf Et les soldats de Versailles de', soldats ceux-lasesontlivrés a de t aeries injustes, aux horreurs de l) répression abominable Nous croyons devoir rappelei d'après Maxime DuCamp, une page d l'histoire de la commune. Gommerf justifiera-t-on ces horreurs la i Sous la conduite de Ramain, le cortèf descendit l'escalier de secours, et, parvei dans la galerie qui cótoie les cellules des co j damcés k mort, rejoignit le premier détach ment des tcdérés. Lk on s'arréta penda quelques iustants Mégy, montrant le pe jardin, disait Nous serous trés bien ici. Vérig insistait afin que l'on allkt plus loi On ague devaot ces raalheureux la questii de savoir si on les fusillerait lk ou atlleur j&s-saar. w- V>^^ÏS&S«b«!£ A' ''ï'-Lft-X ^V' MMMB Le JOURNAL D'YPRKS parait ie Mercredi at lo Samodi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pou; tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sonl d'un an et se régularisent tin Décembrr. Les articles et communications doivent êtro adrosses franc do port a 1'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. - Los réclames rn ie carps da jounu pour 30 centimes la ligne. - Les insertions judiciaires, t franc la ligne - Les numéros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. four les annonces de France et de Belgique excepté les a Flandres) s'adresser a l'Agenre Havas Bruxel'""5. rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Placo de la Bourse.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1896 | | pagina 1