Samedi 4 Avril 1896
10 centimes Ie N
Gc A IV
lis lutteront
Pêche a la ligne.
Le Jeudi Saint a Ypres.
Actes Officiels.
Dans la Baleine.
31 Année.
On s'abonne rue du Beurre, 36, a Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaurne.
Le Progrès de Jeudi annonce que
dans sa reunion de Samedi 28
Mars dernier, le Comité de l'As-
sociation libérale de l'arrondisse-
ment d'Ypres, vient de décider
la lutte aux élections legislatives
prochaines, et qu'une nouvelle
réunion se tiendra le 18 Avril
prochain pour désigner les can
didats.
Ce n'est point un poisson d'Aviil car,
de son tótp, L'organe radico-socialiste,
La Lutteannonce la nouvelle.
On nous demai.dera sans doute qui est
le comilé de l'Associalion libérale? Nous ne
le savons pas plus que vous, cheis lecteuis.
Nous ne croyoris même pas que l'Associalion
ait un président.
M. Leleup a présidé M. Brunfaut a
présidé M. Vermeulen a piésidé. M Bos-
saerl n'a jamais piésidé, parait-il il a con-
senti être simple membre du comité, pour
représeriter la minonlé doctrinaire.
Ma's le Progrès et La Lutte nousdiront
tout cela. lis nous apprendront aussi par
combien de voix la lutte a été décidée.
Quoiqu'il en soit, il y aura Jutte, mes
amis lutte sérieuse ou lutte pour lire et
si d'avenlute on ne trouve pas de candidats
piésentables, on en cberchera d'auires,
comme il y a deux ans. On se rappelle que
pour leleciion législative de 1894 on est
allé trapper beaucoup de portas, qui sont
restéts feimées. On a même accuse, ce
sujet, les hommes du paiti iibéral de n'avoir
ni courage ni générosilé.
En auront-ils davanlage cette tois
Nous ne le cioyois pas. S'il y avait
quelque cbance de sutcès; il y aurait aix
candidats poui une place. Mais, letter apiès
une défaite de 15,000 voix Reconnaissons
qu'il faut beaucoup de dévouemerit, d'abné-
gation, de générosilé Et, s'il faut croire
La Lutte d'il y a deux ans, ces vertus poli-
tiques sont rares chez les doctrinaires.
Mais les progressisles et les socialistes
sont lé. Ceux la du moins ont du coeur au
ventre. Qu'est ce que cela leur fait d'être
battus une tois, trois tois, dix tois méme
La lutte, c'est la vie. Puis, il y a toujours
pour quelqu'un bénéfice lulter. L'absten-
tion, c'est la mort, et la mort profite si peu
de gens
lis lutteront done, ne iüt-ce que pour
l'avantage de quelques cabaretiers. Au besoin
on choisira les candidats parmi les mastro-
quets. Après tout, eet élément n'est pas né-
gligeable; il est remuam, il est généreux et
dévoué
Ne voit-on pas des cabaretiers francais
siéger au parlement N'y a t il bas des baes
la Chambre beige Pourquoi n'y en
aurait-il pas pour Ypres
11 y en a ici; il y en a Messines; il y ert a
Comines A la curée, mes amis Vive le
jus de la treille Vive la blonde bière
Au moment de mettre sous presse, nous
apprenons que le comilé de l'Association
bbérale, devangant la date du 18 Avril, a
désigné comme candidats provisoires
MM. Tremeiy, de la Lune\
Houtekiet, alias Janson
C...
Et ce n'est point un poisson d'Avril.
Nous recevons d'un de noslecteuis,
amateur de pêche a la ligne, une
correspondance qui donne quelques
nouveaux renseignements sur cette
question.
Monsieur le Rédacteur du Journal d'Ypres.
Dans votre dernier numéro vous publiez
un article sur la pêche la ligne,dans lequel
vous donnez votreadhésion au Weekblad
sur cette question et adoptez entièiemenl la
manière de voir de M. l'Echeviri Colaert,qui,
dans sa belle conférence de Dimanche soir
au Volkshuis a pris-ouveitement en
mains la cause des amateurs de la pêche
la ligne.
Nous autres, pêcheurs la ligne, hommes
non politiques, neus sommes reconnaissants
M. Colaeit, pour l'appui qu'il a bien voulu
nous donnei et poui l'assurance que bieritót
nos vceux de nous voir accoider la seule
jouissance des eauxde la ville, seront exau-
cés.
L'boriorable Ecbevin a promis de propo
ser 1° que les eaux ne soient plus mises en
adjudication et que seuls les pêcheurs la
ligne aifciit droit de pêche moyennant une
légère rétribulion 2° de repeupler nos eaux
des fossésde ia ville en y versant quelques
tonnes de petits poissons.
Voilé certes d'excellents nouvelles et qui
oril réjoué bon droit tous les amateurs de
la pêche la ligne. II y a cependant faire
une réserve
Quand ces mesures seront elles prises
Avec le mois d'Avril,commence la saison
de la pêche, qui bat son plein en Mai, Juin
et Juillet pour diminuer petit petit les mois
suivants.
Dans le cas oil il ne serait pas encore pos
sible cette année de supprimer la pêche au
filet, la nasse etc. el de décrêter la pêche
libre pour la ligne seulement, et par suite de
cela qu'il n'y aurait pas lieu encore de son-
ger au repeuplement des eaux de la ville,
puisque l'administration communale catht li-
que est si bien disposée l'égard des pê
cheurs la ligne, ne pourrait-elle dès main-
tenant prendre quelques mesures qui leur
seraient fort favorables
Depuis des années les pêcheurs se
plaignent que le poisson devient de plus en
plus rare dans nos eaux il n'y a rien
d'étonnant dans ce fait, vu la fagondonton
procédé.
C'est comme une bourse d'argent dans
laquelle on puiserait constamment, sans
jamais songfr la remplir. Notez bien que
Ie poisson était jadis tiès abondant dans nos
eaux et que la pêche qu'on en taisait ne par-
venait pas en diminuer la quantité.
Pourquoi
Chaque ft is que par suite de l'ouverture
de leurs écluses les étaugs de Dickebusch
et de Zillebeke déversaient le trop plein de
leurs eaux dans les fossés de la ville, une
énorme quantité de poissons suivaient le
courant et venaient remplacer ceux qui
avaient été pêchés.
Aujourd'hui, malgré que ce soit défendu
par les règlements sur la pêche,les éclusiers
placenl un filet devant l'ouverture de i'écluse
et ils prennent presque tous les poissons qui
seraient venus repeupler nos fossés.
Leurs étangs n'en souffrent pas, car en
hiver les ïuisseaux amênent tous les ans de
nouveaux poissons. Par contre dans nos
fossés, rien n'empêehe le déparl pour le
canal de nos poissons. II est inutile, je pense,
d'insister sur cett) vraie cause d'appauvris-
sement de nos eaux.
II est certain que nos eaux se repeuple-
raient bienvite, si la ville défendait aux éclu
siers de Dickebusch et de Zillebeke d'em-
pêcher l'arrivée du poisson dans nos eaux
des remparts, et si elle faisait placer un filet
la porte de Lille et au bassin de natation
pour arrêter le poisson, les jours qu'on éva
cué le trop plein de nos eaux dans le canal.
Une chose ferait du bien également pour
la pêche d'abord et pour la santé publique
ensuite, ce seiait de faire enlever pendant
l'été un peu de cette végétation aquatique,
qui gagne d'année en année nos fossés, et
qui pourrissant pendant l'arrière saison et
se résolvant en boue puante, finira par faire
de nos fossés des marais pestilentiels. Un
travail de quelques jours suffirait avec une
dizaine d'ouvriers.
Je voudrais présenter encore une petite
observation au sujet de la future taxe met
tre sur le pêcheur la ligne. Une taxe de 50
centimes suffirait pour le pêcheur qui avec
une seule ligne pêche a la paté Celui-ci
prend rareraent un poisson de quelque im
portance. Mais pour celui qui pêche au ver,
on pourrait le taxer un franc. II y a alors
les pêcheurs l'anguille, qui eroploient
plusieurs lïgnes, auxquels on pourrait appli
quer une plus forte taxe, deux trois francs
par exemple. De plus, il est défendu pré
sent de pècher au brochet rnvec des petits
poissons ou la grosse anguille avec de
petites grenouilles il n'y aurait plus de
motifs de maintenir cette défense, qui était
seulement faite en faveur des adjudications
des eaux même dès cette année en frap
pant d'une taxe de cinq francs la ligne
brochet ou la ligne dormante Kordeel
De cette fa^on les diverses catégories de
pêcheurs la ligne obtiendraient toute satis
faction et la ville gagnerait en revenus sur
le mode de location actuel.
Voilé done, Monsieur le Rédacteur, les
quelques observations que j'ai cru pouvoir
vous adresser, dans l'espoir qu'elles pour-
raient intéresser les personnes qui s'occu-
pent en ce moment de cette question de la
pêche.
Agreéz, je vous prie, Monsieur, mes civi-
lités empressées.
Un Amateur de la pêche d la ligne.
Malgré un froid glacial et une pluie pres
que ininterrompue, les fidèles ont visité en
grand nombre nos églises et oratoires, allant
adorer le Saint-Sacrement exposé sur des
autels richement décorés et brillamment
éclaii és.
Le lavement des pied? ne se fait pas ici,
comme dans les églises cathédrales. Nous
voudrions voir restaurer cette belle et tou-
chante cérémonie que nous avous vu prati-
quer dans notre jeunesse.
Au moment oil nous écrivons ces quelques
lignes, les cloches, retour de Rome, lont en
tendre leurs joyeuses volées, anriongant le
grand jour de la résurrection
Mgr Wafïelaert, Evêque de Biuges et Mgr
De Crolière, Evêque de Namur, sont nommés
officiers de l'Ordre de Léopold.
M. Van Werveke, conseiller la Cour
d'Appel de Gand, est nommé officier du
j. même ordre.
L'incrédulité s'est souvent plue a faire
j ressortir l'impossibililé de certains prodiges
racontés par la Bible.
L'histoire de Jonas dans la Baleine a sur-
tout défrayé la controverse des athées et la
conversation des commis-voyageurs libé-
raux.
Ou se rappelle la polémique qui a surgi,
il y a une vinglaine d'années, entre un pro-
i fesseur de Liège, M. Van Beneden qui s'est
presque illustré cette occasion chez les
i libéraux, et ie savant M. Lamy, professeur
de Louvain.qui vengea triomphalement nos
livres saints.
Voici que tout récemment un journal peu
suspect de cléricalisme, le Journal des
Débats, sous la plume d'un savant, qui plus
d'une fois a fait preuve de libre-pensée, M.
Henri de Parville, se charge de justifier le
prodige de Jonas. Nos lecteurs reconnai-
tront dans plus d'un passage le scepticisme
de fauteur, mais ses constatations n'en sont
que plus péremptoires.
Et les matelots prirent Jonas et ils le
I jetèrent ci la mer, et la mer apaisa sa furie,
Et le Seigneur prépara un grand célacé
afin qu'il englouttt Jonas, et Jonas fut dans
le ventre du cétacé pendant trois jours et
trois nuits
Et Jonas pria le Seigneur, son Dieu,
dans le ventre du cétacé vivant....
Et le Seigneur paria au poisson... et il
feta Jonas sur la terre.
Ainsi parle la Bible. On a beaucoup écrit
sur l'aventure du prophéte Jonas. Les scep-
tiques irrévérencieux la traitèrent de fable...
Jamais on n'avait entendu parlerd'un homme
englouti par un monstre marin et rejeté
vivant après quelques jours d'une hospitalité
aussi invraisemblable D'aüleurs, une ba
leine, disait-on, ne saurait avaler un homme.
Le gosier de la balaine est beaucoup trop
étroit pour livrer passage une pièce de
cette dimension. Ge n'est pas exact, comme
nous le verrons en tout cas, le texte sacré
ne parle pas du tout d'une baleine, mais d'un
gros poisson piscem grandem ce qui
peut sappliquer tout aussi bien un mar-
souin, un cachalot, monstres marins qui
se rencontrent encore dans la Méditerranée.
Eh bien fable tant qu'on voudra, mais il
n'y aurait rien que de trés plausible k ad-
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