o*££*te ^JQÏÏfC 1 I 3¥ÉO Mercredi 29 Avril 1896 10 centimes le N°. 31 Année. N° 3142. rmm, UN Inauguration et bénédiction des nouveaux locaux de l'école Saint Michel, A Gand. Mill JiMjmWt 1 I On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux do poste du rovaume Une cérémonie touchante et grandiose dans sa simplicity, a eu lieu Dimanche der- nier. L'Ecole St Michel, créée il y a quinze ans environ, occupait une des dépendances du Collége St-Vincent de Paule. Cet établis sement destruction primaire fut bien mo deste k sou origine, puisque M De Meule- naere, son premier Directeur, eut k peine une douzaine d'élèves, lors de sa fondation. Actuellement il y en a prés de 300 Cette prospérité étonnante prouve l'excellence de l'enseignement qui y est et a toujours été donné. Grace k la munificence des membres du Comité de l'Enseignement Catholique, i'Ecole St Michel occupe aujourd'hui un des plus beaux locaux, peut-être, de tout le pays. C'esl une ancience maison de maitre sise rue d'Elverdinghe.L'hötel en question est précédé d'une avant-cour séparée de la rue par une grille. Derrière la maison il y a un beau jar- din converti en cour avec un bon nombre j d'arbres fruitiers. Dans le jardn'i une grotte j artificielle dans la niche de laquelle se trouve une statue de la Ste Vierge. L'Ecole même possède une quantité de grandes classes bien aérées, les unes au rez-de chaussée, les autres aux étages. Dans les deux cours, des mats pavoisés avaient été plantés et k la fapade une foule de drapeaux flottaient au vent. Beaucoup de chronogrammes, placés un peu pariout, célébrant la générosité des fondatéurs, ou appelant la bénédiction divine sur l'oeuvre, ou bien e coredonnant d'excel- lents conseilsaux élèves, alliraient 1 attention des nouveaux visiteurs qui ontafflué pendant toute la joarnée de Dimanche dans cette nou velle école. Nous aurions voulu les citer tous, maïs ïls sont en si graad nombre que la place nous ferait défaut. Nous donnerons done seule- ment les deux chronogrammes qui se trou- vaient sur la facade de devant De nIeUWe st MIChIeLssChooL Weze Voort 't geLUk Van Yper In VreUgDe bLoeIe UWe nIeUWé st MIChIeLssChooL Qr, Vers midi, la Grande Fanfare vint en grande tenue et étendard déployé, pi en re les élèves k l'ancien local pour les conduce au nouveau. Outre les membres du Comité un bon nombre d'amis de l'enseignement catholique avaient tenu k donner une preuve de sympathie k ces élèves, en les accompa- gnant. Le nombreux cortège traversa ainsi triomphalement une double hale de eurieux aux sons de deux beaux pas-redoublés. Au porche de 1'EgUse St Martin, Monsieur le Doyen Boone entouré d'un nombreux clergé attendait la venue du cortège pour aller hénir solennellement le nouvel établis sement et appeler la bénédiction du Très-Haut sur l'oeuvre. Après cette cérémonie un des élèves s'ap- procha de M. le Doyen et des autorités pré- sentes et prononca le discours suivant Monsieur le Doyen Messieurs. On a dit avec raison que lejeunesse scolaire catholique aurait célébré au jourd'hui une fête qui laissera une impression durable dans le coeur des enfants. Qu'il me soit permis, d'expri- meren ce jour joyeux, les sentiments qui animent tous les élèves de i'Ecole St Michel. Que notre premièreparole soit une paroie de remerciment sincère a. vous tous,'Messieurs, qui avez voulu honorer cette fête de votre présence, pour donner ainsi un témoignage de l'affection que vous avez pour i'oeu vre de renseignement. Mais merci surtout a vous autres, Messieurs les membres du Comité de l'enseigne ment Catholique. II est vrai, nous sommes encore jeunes et sans expé- rience, mais cependant, nous avons déjaune légère idéé du vif intérêt que vous portez a l'enseignement do lajeunesse. Aucun sacrifice n'a été 1.i op lourd, et après tant de preuves éclatantes de votre affection, vous ve- nez d'ajouter encore ce dernier té moignage qui nous permet au jourd'hui de prendre possession d'une nouvelle école,d'un local aussi ma- gnifique, aussi princièrement installé. Recevcz done l'expression de notre profonde gratitude et soyez assurés que votre tendre sollicitude nous servira de puissant stimulant pour écouter et mettre en pratique les sa- ges logons de nos chers maitres, qui regardent comme leur premier de voir d'imprimer dans nos cceurs les principes qui nous conduiront dans la voie de la vertu et de la religion. Ces sentiments de reconnaissance sont réels et sirscères, Messieurs, et ïls font battre le coeur des 289 élèves qui sont, mes condisciples a I'Ecole St Michel. Veuillez en accepter l'ex pression et en même temps celle de nos bien aimés parents, qui lescom- prenant mieux que nous, sont d'au- tant plus sensibles a tous ces témoig- nages de l'affection que vous avez pour leurs enfants. Ne croyez pas que notre reconnais sance se bornera a de simples paro les. En présence de toutes ces person- nes de distinction ici présenfes en ce jour, nous faisons la promesse sollen nelle de n'épargner aucune peine pour reconnaitre les grands sacrifices j que vous faites en notre faveur. Nous i serous des élèves diligents, des enfants j vertueux, de bons catholiques; nous j resterons iajoie dc nos parents, l'hon- j neur de la ville d'Ypres. Nous devons devenir des citoyens sur lesquels j l'Eglise et, l'Etat puissent compter, ca pables de défendre les droits sacrés de la religion, de la Patrie, de la société et de la familie. Soyez certains ensuite, que nous nous souviendrons de vous dans nos j prières, afin que Dieu vous bénisse, j voos, votre familie et tous ceux qui vous sont chers! Encore une fois merci, Messieurs et puisse Dieu vous le rendre au ce'ri'tu- ple Les élèves reconnaissants de St Michel. Tous les assistants furent touchés par ces roles dites en flamand et si belles dans leur naïveté. Monsieur le Doyen se fit l'organe des sentiments de tons quand il prit la parole pour remercier les professeurs et les élèves de I'Ecole St Michel pour les sentiments qui les animaient. M. le Doyen dans tin langage élévé con- stata la protection visible que Dieu donuait k cette belle oeuvre de l'enseignement catho lique. Placé sous invocation de l'Archange Michel et de St Jean Berchmans, cette école, dit l'oratenr, fera encore des progrès n en doutons pas Les généreux bienfaiteurs dont le cceur et la bourse sont toujours ouverts ne furent pas oubliés dans cette chaleureuse improvisation. Après ces discours, les élèves chanfèrent avec accompagnement de fanfare, deux can- tiques Un flamand Lied aan St Josefy> el un trangais Nous voulons Dieu dont la musique a été composée par un professeur de l'établissemenl, M. Cyr. Tieberghien. En- suite pendant que les personnes présentes visitaient les nouveaux locaux, la Grande Fanfare exécuta encore quelques petits mor- ceaux. 11 était pi és de une heure, quand la lête se termina. Comme nous l'avons dit plus haut pen dant toute l'après dinée, des milliers de personnes ont visité la nouvelle école. C était une véritable procession rue d'Elverdingbe et Place Vanden Peereboom. Eu terminant ce faible apercu de la fête de dimanche, nous croyons être l'organe de tous les catholiques de la ville, en remer- ciant le Directeur des Ecoles catholiques, M. Neuville pour l'étonnante impulsion qu il a su donner k l'oeuvre qu'il dirige, et en le félicitant. des succès de tout genre qu'il y obtient. 1 Les élections qui ont eu lieu Dimanche k Gand pour le conseil du travail et de l'indus- trie marquent un nouveau progrès du socia lisme. Sur 12,859 votants les socialistes obtiennent 8,579 voix.les catholiques 3,002, les libéraux '1,278. Aux dernières élections pour le même conseil, en 1893, 1 s socialistes öbtenaient 6,134 voix. Les socialistes ont done gagné, dons ce corps éLot'oral spécial et en l'espace de trois ans, 2,500 voix. La rougeole continue done k s'étendre sur le corps social. Les causes sont faciles k déterminer. Le mirage collectiviste, l'excita- tion journalière et permanente de tous les appétits et de toutes les révoltes, une orga nisation trés riohe et trés compléte, une véritable furie dans la propagande qui ne chöme jamais, voilk autant d'adjuvents puissants du socialisme. Mais certaine partie de la bourgeoisie et plus d'un patron sont cause de ce rapide acheminement vers la solution socialiste et révolutionna-re. Les pauvres ouvriers anti- sociaüstes résistent aux tentateurs et ont, de ce chef, ksubir, k l'atelier et ail leurs, bien des avanies. Certes, ils réclament aussi, en tenant compte d^ s circonstances de temps et de lieu, une graduelle amélioration de position. Mais ces revendications, toute pacifiques et pi udentes, ne peuvent effrayer personne eiles sont si modérées que les socialistes ne cessent de représenter les antisocialistes comme des vendus vendus aux patrons et aux capitalistes. N'empêche que certains patrons et capitalistes voient ces groupements d'ouvriers antisocialistes d'un oeil méfxant, pour ne pas dire plus. Quelle erreur Comme si ces groupements n'étaient pas les derniers remparts de la défense sociale Gomrne si les classes bour geoises n'avaient pas un intérêt primordial k l'amélioration raisonnable et possible de ia situation de la classe ouvrière C'est lk la meilleure contrepropagande. En revanche c'est toujours de Gand que nous parions certains de ces mêmes patrons se montrent d'une réelle lacheté (il n'y a pas d'autre mot) vis-k vis des socia-1 iistes. Geux-ci envoyent aux patrons une mise en demeure d'avoir k chómer Vendredi1 k l'occasion du ler Mai, fête révolutionnaire, I; i exaltation de la guerre des classes, mani festation dirigée en premier lieu contre le i patronat. Le Peuple l'a dit clairement. Eh bien, plusieurs pairons, et surtout les plus Le JOURNAL D'YPRES paralt le Mercredi et le Samedt. Le ,prix de I'abonaementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. 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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1896 | | pagina 1