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Samedi 2 Mai 1896
10 centimes le N°.
31 Année. N° 3143,
Le ministère Francais.
Travaux a Ypres.
Mai.
Les Apparitions.
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Le ministère francais est constilué. II s'est
présenté devant les deux chambres Jeud'
dernier. Sa déclaration a été accueillie avec
grande faveur par le sénat, d'uue manière
satisfaisante par la chambre des dépulés.
Le sénat a rej'üé par 214 contre 42 voix
la révisiun prcposée par M. Angles.
L'ordre du jour proposé, k la chambre,
par M. Bozerian et accepté par M. Méline est
vote par 279 voix contre 251.
C'est urie victoire pour le nouveau mini
stère. Elle lui permet de gérer momentané-
ment du rnoins, les affaires du pays. Com-
bien de temps cela durera-t-il
Hélaslles ministères francais, qui naissent
k la vie, ne naissent guère viables.
Quoiqu'il en soit, M. Méline parait vouloir
s'appuyer sur les éléments modérés de la
chambre, Droite comprise.
Un de ses amis, M. Deschanel, a déclaré
que l'expérience du pouvoir radical est déci-
sive Depuis sixmois, les radicaux ri'ont pu
réaliser uri seul article de leur progiamme
Ce programme est un anachronisme. Les
socialistes profitent de touies les déceptions
accumulées par le parti radical. Les radicaux
n'ontrienpu faire.
L'orateur dit fort bieri. 11 en est ainsi du
reste du paiti radical ou progressiste dans
tous les pays. C'est ce que M. Frère-Orbari
disail naguére, et il avail bien raison Nulle
part le par li radical n'a gouverné, et Ik oü,
d'aventure, il a eu le pouvoir, il n'a pu s'y
mainienir.
C'est un parli fiui
Nous soubaitons que, dans les circonstan-
ces difficiles oü se trouve la Fiance, le mini
stère Méline conserve le pouvoir plus long-
temps que ses prédécesseurs, et que le chef
du cabinet ne justifie pas trop le nom de
Père Lafamine que ses adversaires lui ont
donné, en proposanl de nouvelles mesures
de protection qui.exagérées.ne sont pas bon
nes pour la France, et sont détestables pour
les pays voisins.
Sous ce litre le Progrès passé en revue
les travaux exécutés ou projelés k Ypres et
même dans l'arrondissement.
Notre confrère constate tout d'abord que
l'on travaille partout, et ildittant mieux.
Mais il ajoute qu'avec 1'argent provenant
de la vente du palais de Justice el celui que
l administiaiioii a emprunté aux Hospices, il
y a de quoi dormer longtemps du travail k
nos ouvners.
Le Progrès conform. 11 sait que la con
version qui doit avoir pour résultat
d'éteiudre la delte comamnaie au bout de
66 ans peimetk la ville, sans établir des
impóts nouveaux, de réaliser la question dile
des eaux.dans les meilleures conditions pos
sible. II ii'en dit rien. II sait que les 50,000
francs provenant de la veute du palais de
justice, seront remployés. II n'en dit pas
davaniage, et il insiuue que c'est eet argent
qui sert k travailler partout; ce qui nest pas
vrai
Le Progrès continue avant de conslruire
du nouveau, il est toujours bon et même pre
ferable d'entretenir et de restaurer ce qui
exisle.
Parfait, confrère, mais vous couviendrez
saus doute que la perfection consiste k faire
les deux. Or, de l'aveu de tout le monde,
c'est ce que nos édiles font.
Les trottoirs Comment osez-vous en
parler Les catkoliques en ont placé plus
au bout de cinq ans que vos amis pendant
15 ans Faut-il énumérer et comparer
Ouvrez les yeux.
II est des trottoirs, ceux de la rue de la
Station, qui sont dans un état déplorable,
dites-vous. II en est de même de la Grand'
place, ajoutez-vous,
Nous pourrions en ajouter bien d'autres,
confrère. Toutes nos voies urbaines sont
dans un détestable état, sauf celles que l'ad-
ministration actuellea renouvelées.
Mais k qui la faute si notre voirie est
détestable? L'est-elle devenue en cinq années
do temps ou ne l'élait-elle k l'arrivée de nos
amis k l'Hótel de Ville Nous laissons k nos
concitoyens, qui ont de la mémoire, le soin
de répondre.
Du reste un de vos amis, M. Vandaele,
aiors conseiller communal, a donné k l'ad
ministration précédente le plus beau brevêt
que l'on put lui octoyeren lui reprochant préci-
sément ce que vous reprochez k l'administra-
tion actuelle. Faut-il vous rappeler ses éner-
giques et trés poétiques expressions
Nos monuments Vous ne voyez done pas
quo le travail le plus nécessaire, le plus ur
gent pour leur conservation, a été exéculé
sous l'administration Catholique Les toits
des édifices publicsHalles, Églises, Hotel
Hynderick etc. étaient dans un état déplo-
rable, menacant ces batimerits de délabre-
menl et de ruine Est ce vrai? Qui a fait
rem uveler et restaurer les toits
Ou travaille partout C'est vrai, et l'on
commence par les travaux les plus néces
saires.
Nos boulevards Mais le boulevard Malou
est l'oeuvre des catholiques. Nos remparts
Mais ils sont au moins aussi bien entretenus
que du temps de vos amis
Le Progrès ne parle du square, dit-il, que
pour dire que tout connaisseur de jardins et
de plantations sen moque; il n'y a ni perspec
tive mencadremeut; c'est de l'hochepot(sic).
L'hochepot est chez vous, confrère, dans
vos idéés, dans vos paroles, dans votre
style, les jours oü votre rédacteur extraordi
naire ne se mêle pas du plat.
Tous les Yprois, libéraux et catholiques.
certains adversaires grincheux exceplés, ad-
mirent les dispositions et arrangements du
square qui promet d'être fort beau en peu
d'années. Rien n'est boil pour les grincheux.
On parle de deux maisons de santé et d'une
école de réforme, dit encore le Progrès
mais de fabriques point.
Les maisons de santé et f'école de réforme
et autre chose encore qui viendra bientót
sont le fait de nos amis. Voulez-vous les
empêcher de les construire Les fabriques
mais vous pouvez aussi bien que nous en
faire. Nous faisons quelque chose et même
beaucoup; vous ne faites rien. A qui done
la palme
Les fabriques Ce sera pour les pro-
chaines éleetions coraaiunales, aj iute ironi-
quement ou mélancoliquement le Progrès.
Peut-être bien, confrère. Dans tous les cas
nous dirons voyez ce que nous avons fait,
le reste viendra (A suivre.)
Nous voici en Mai. Une chanson de la
jeunesse dit eest le mois de Marie, c'est
le mois le plus beau eh bien s'il nous
faut dire toute notre pensée, nons trouvoi s
qu'il n'y a que la première moitié de vraie
dans cette chanson quant k l'autre, le mois
de Mai peut trés bien avoir été le mois le
plus beau jadis, mais depuis des années le
plus souvent, c'est un mois pendant lequel il
fait un temps k ne pas mettre selon le
dicton un chien dehors.
II y a d'ailleurs uu autre proverbe flamand
qui le constate plus ou moins, c'est celui ci
Kerstdag op straat en Paschen bij 't vuur
done d'après les vieilles bonnes gens de
Flandre qui ont fait eet adage, la tempéra-
ture est généralement plus clémente au 25
Déeembre qu'en Avril ou en Mai.
II est certain dans tous les cas, que pour
notre climat on pourrait préférer les mois de
Février et de Mars aux mois d'Avril et de
Mai. Pendant les premiers on jouit assez
souvent de plusieurs bonnes journées de
primemps. Cette année entr'autres ;il faisait
bien meilleur k l'époque du carnaval et sur-
tout lors de la première communion qu'eu ce
moment.
Aujourd'hui, le lr Mai, le vent du nord
souffle en véritable aquilon, comme l'appeile
le tonhomme Lafontaine.
C'est peut-être que le temps veut se mettre
au diapason de l'époque. II est évident que
le mois de Mai n'a pas toujours eu une répu-
tation aussi surfaite. II y aura eu cerlaine-
menl un temps oü Mai personnifiait vérita-
blement la paix, l'amour et la beauté, oü il
était bien réellement le mois du renuuveau
et des fleurs.
A présent les hommes ont tail du I1 Mai,
tout autre chose. Le rouge des premières
fleurs qui enbaumaient l'air est remplacé
par celui du drapeau de ceux qui ne rèvent
que plaies et bosses, et qui ont fait du mois
de Mai, mois de calme, d'amitié et de fra-
ternité, le symbole des passions mauvaises,
des rancunes et des haines sodales, du
drapeau k la couleur de sang, dont l'acre
odeur semble le suivre toujours, et malheu-
reusement tróp souvent le suit.
Le temps k son tour se sera mis en révo-
lution et voyant que le vent, pendant le mois
de Mai, était k la révolution, il aura mis la
révolution dans les vents, de sorte qu'au lieu
de nous gratifier de généreuses brises de
printemps, il nous octroye k tours de bras
de formidables bises d'biver. Le fait est que
si toutes les révolutions sont de eet acabit,
l'échantillon est p^u fait pour nous les faire
chérir. Nous espérons plutöt que dorénavant
notre brave temps fera comme les hommes
qui, après en avoir gouté, sont assez vite las
des révolutions, et revienneut aussitöt que
possible aux anciens systèmes de calme et
de tranquillité, qui sont malgré tout, géné
ralement les meilleurs.
(N. Ous
Nous avons donné, il y a quelques jours,
d'après la Croix du Calvados, des détails sur
les apparitions qui se produisaient k Tiily-
sur Seulles. Un de nos confrères de Paris,
le Figaro, a envoyé un de ses rédacteurs
dans le pays nous lui empruntons une
partie de son récit, avec les réserves de
rigueur. 11 sVxprime en ces termes
Le doyen de Tilly, k qui je pose. tout de
suite la question intéressante, me répond
Oui, Monsieur, dès aujourd'hui, mon
opinion est faite. J'aurais admis ['hallucina
tion chez deux, trois, vingt personnes; mais
comment admeltr# que ma paroisse toute
entière, pour ainsi dire, sou en proie k ce
delirium psyebique J'ai actuellement
reeu plus de 400 dépositions de gens de tous
les kges, de toutes les conditions, de toutes
les édueations, qui affirment avoir vu la
Sainte Vierge apparaiire, sous les formes
diverses, au plateau de Tilly.,..
Et vous, Monsieur le doyen, avez-
vous vu l'apparition
Non... Mais, en général, lesprêtres
ne voient pas les apparitions.
Et alors, M. le doyen de Tilly énumère
une k une les depositions qui om été enregis-
trées par lui pour servir k l'enquête épisco-
pale, s'il y a lieu. Je retiens tout d'abord
ceile de M. Delarbre, conseiller d'arrondis-
sement du canton de Troarn, qui affirme
avoir été témoin d'uue apparition et qui a
tail enregistrer sa déposition en présence du
doyen de la faculté de droit de Caen.
Le cas le plus curieix est celui de la
jeune Louise Polinière, une brune enfant de
s
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