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Mercredi 13 Mai 1896
10 centimes le N°.
31 Année. N° 3146.
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La réaction prochaine.
Les élections provinciales.
Les Courses.
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On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et a tous les bureaus de poste iu royaurae.
Sous ce titre, le Bien Public publie
un article de fond trés en situation
et que nous nous faisons un plaisir
et un devoir de reproduire intégraie-
ment, en appelant la sérieuse atten
tion de r os lecteurs et amis sur les
idéés développées par notre confrère
gantois:
Nous n'avons plus k insister longuement
sur la vogue actuelle des théories socialistes
dans les milieux populaires.
Les élections qui out eu lieu depuis deux
ans démontrent suffisamment que lesclasses
laborieuses, du moins dans les villes, sont,
dans touie la force du terme, fascinées pat-
Ie programme et pat' les promesses des ré-
formateuis collectivistes.
La minorité ouvrière qui résisle k eet
entrainemerit, sait fort bien que le courant
général ne lui est point favorable. Et il
convient d'admirer la süreté de principes et
la fermeté de caractère qui sauve-gardent
cette minorité conlre la contagion.
Quelques esprits, jaioux d'une taveur
aussi facilement acquise, voudraient, en
dehors et k cölé du socialisme, créer un
pani aussi puissant que ie parti socialiste,
par les mêmes moyens que les socialistes
emploient avec tant de succès.
La tentation est forte rious ne sommes
pasétonnés que d'aucuns y succombent.
G'est de ce désir quest né le parti radical.
La fatalité de ses tendances l'a éloigné da-
vantage, ctiaque jour, du parti libéral. Peu
k peu. il en est arrivé k se confondre tont
k fait avec le parti socialiste, et même k se
fondre en lui.
Le parti catholique est en proie, de son
cöté, k des tentatives scissionnisles ana
logues.
Ceux qui ont entrepris de se créer un
groupe séparé de partisans parmi les masses
demeurées chrétiennes, sont évidemment
tenus k de certaines réserves sur les choses
religieuses. Ils proclament bien baut leur
volonté de supplanter tous les hommes qui
ont réprésenté les catholiques jusqu'aujourd'
hui dans les assemblées délibérantes.Gomme
les socialistes, ils tachent de séduire la
foule en lui faisant entrevoir un idéal de
bonheur, réalisé par la seule vertu d'une
étroite réglemenlation législative.
Afin que leur action ne soit inférieure sur
aucun point k celle des socialistes, ils font
appel, eux aussi, aux rancunes des pauvres
ils excilent la convoitise des malheureux
qui ne connaissent point les jouissances
matérielles de la vie; ils fondent leur espoir,
en un mot, sur la haine des classes.
Le milieu social oü ils s'efforeent de faire
prévaloir leur influence les oblige k pro-
tester do leur respect pour la foi de nos
pères, tout juste comme les libérauxqui,
jadis, faisaient la propagande électorale
dansles campagnes.
Seulement, k l'instar de ces mêmes libé-
raux, ils prennent leur revanche en attaquant
le clergé,tantót sournoisement, tantót ouver-
lement. D'instinct, ils comprennent qu'ils
n'arriveront pas k leur but, aussi longtemps
qu'ils n'auront pas réussi k séparer lepeuple
de ses prêtres.
Que le parti catholique alt intérêt k suivre
le sillort anticlérical tracé par ces
jeunes novateurs, il serail absurde de le
prétendre.
11 est clair aussi qu'il ne pourrait, sans
trahir ses principes et sans perdre sa raison
d'être, spéculer sur les conflits de classes
pour accroitre sa popularité.
Mais il importe de faire observer en outre,
et surtout, qu'il ne pourrait que se discrédi-
ter en adoptant, comme point de départ de
sa politique, l'interventionnisme systémati-
que et tyranuique préconisé par les socia
listes.
L'interventionnisme est trés eu faveur,
acLuellement. Cette faveur s'explique d'autant
mieux que, pendant longtemps, les pouvoirs
pubiics, sous l'influence du libéralisme, se
soul interdit toute immixtion dans le do-
maicie économique.Aujourd'nui, les pouvoirs
publics acquièrent une notion plus nette de
leur mission de justice.
Seulement, il y a, dans cette immixtion,
une mesure k observer. C'est ce qu'oublient
les partisans de la règlementation k outrance,
et, en premieur lieu, les socialistes. Ils rê-
vent de substituer k l'initiative individuelle
ou collective des citoyens le caporalisme de
l'Etat.
Avec ce système, on en arriverait bientót
k supprimer absolument toute manifestation
libre de la personnalité humaine et k enfer-
mer toute la vie de l'individu dans le cadre
despotique tracé par les ronds de cuir mini-
stérieis. G'est lk, d'ailleurs, l'aboutissement
fatal de l'idéal collectiviste.
A ceux qui eroiraient habile d'engager le
parti catholique dans cette voie, nous osons
prédire une réaction, peut-être encore éloig-
née, mais certaine et formidable, contre cet
te abusive intrusion de l'autorité dans nos
affaires.
Et il ne nous serait pas difficile d'indiquer
ici les raisons, voire les symptómes.qui nous
font croire k cette réaction.
Tout d'abord, la nécessué d'une protec
tion légale diminuera au fur et k mesure que
l'esprit dissociation se développera.
Lk oü la classe ouvrière possède de puis-
sants organismes corporatifs, elle sait elle-
même se détendre contre l'oppression. Et
l'on constate que, dés maintenant, dans cer
tains centres populeux, c'est la classe
ouvrière qui tient en échec le capital.
En second lieu, le travailleur, comme in
dividu, s'élève sur l'éohelle sociale. La con
dition matérielle des classes laborieuses,
depuis cinquante ans, n'a cessé de progres-
ser, lentement il est vrai, mais d'une fagon
continue. De ce cöté-lk aussi, la tulelle pu-
blique peut être suppléée par l'effort person-
nel.
En outre, un certain nivellement se fait
entre les diverses couches sodales. Déjk, il
est notoire que diverses categories de bour
geois vivent plus péniblemont qu'un grand
nombre d'ouvriers. Même dans les classes
supérieures, les fortunes se morcèlent, dis-
paraissent ou du moins ne parviennent k se
conserver que par le travail.
Enfin, si les socialistes parviennent k
s'emparer du pouvoir, ils règlementeront
k l'excès, et naturellement uue irrepressible
aspiration vers la liberté méconnue se fera
jour dans toutes les classes, grandissant avec
rapidité et emportant toutes les lisières
tyranniques sous lesquelles la loi aura taché
d'étouffer la liberté humaine.
Un jour peut-être on chantera de nouveau
la liberté chérie avec le même entrain
que la génération de 1830.
Ce jour-lk, peut-être n'est-il pas aussi
éloigné que d'aucuns le pensent le so
cialisme s'écroulera dans le même discrédit
oü le parti libéral, actuellement, achève de
s'anéantir.
Et les partis qui auront cru habile d'em-
prunter au socialisme ses doctrines asservis-
santes seront discrédités comme lui.
Plaise k Dieu que l'associaiion ouvrière,
dont les socialistes cherchent k faire un in
strument de tyrannie, ne périsse pas dans le
désastre
Nous, qui avons la prétention d'cnterrer le
socialisme et de lui survivre, comme nous
survivons au libéralisme, nous ne devons pas
nous approprier ses formules, car ces for
mules ne nous donneraient pas la popularité
dont il jouit, mais elles nous vaudraient
la décadence qui l'attend.
Sachons respecter la libre activité de l'in
dividu dans ses manifestations légitimes.
N'appelons k notre aide la loi que dans les
cas oü l'individu, soit par ses forces isolées,
soit par l'entente avec ses semblables, est
dans l'incapacité de se défendre contre l'op-
position.
Propageons parmi ceux qui sont momen-
tanément faibles l'esprit de solidarité, afin
qu'ils deviennent forts par l'association. Et
dirigeons cette force de telle manière qu'elle
ne devienne pas oppressive k son tour, mais
qu'elle soit pour la liberté une sauvegarde.
Cette attitude sera pour la société écono-
mique et politique une garantie de progrès;
j elle sera pour nous-mêmes un gaged'averiir.
Voici le texte du projet de loi dé-
posé par Schollaert
Art. ler. La réunion des colléges élec-
toraux pour procéder au renouvellement
partiel des conseils provinciaux (première
série) aura lieu le Dimanche 26 Juillet 1896.
En cas de ballotage, le scrutin aura lieu le
Dimanche suivant.
Les élections se feront d'après les listes
des électeurs provinciaux entrées en vigueur
le l«r Juin 1896 et conformément aux dispo
sitions de la loi du 29 Juin 1894, loi qui sera
soumisek revision au plus tard dans le cou
rant de l'année 1898.
Art. 2. Par dérogation k l'article 44
de la loi pro vinei o'o, les conseils provinciaux
s'assembleront cette année, eu session ordi
naire, le premier Mardi d'Octobre, k 10 h.
du matin.
Voici quelques extraits de l'exposé
des motifs de cette proposition
Sans préjuger en aucune fagoa, dit le mi-
nislre, la question de savoir s'il conviendra
de rendre définitives les dispositions qui
concernent la composition des collègesélec-
toraux provincieux, le gouvernement estime
qu'il n'y a pas d'incouvénient k les mainienir
provisoirement pour le prochain renouvelle
ment partiel.
Des objets dont les Chambres auront en
core k s'occuper d'ici k la fin de la présente
session législative absorberont toute leur ac
tivité, et le moment ne semble pas venu de
remettre en discussion les bases mêmes du
droit de vote pour la province au lendemain
d'une première application qui n'a pas révelé
de sérieuses imperfections. Si, d'ailleurs, les
conditions de l'électorat provincial et de l'at-
tribulion des votes supplémentaires devaient
être profondément modifiées,il en résullerait
entre les membres d'un même conseil une
différence d'ongine contraire aux principes
représentatifs, et sans doute, une dissolution
nouvelle des conseils provinciaux s'impose-
rait aussitót, ce qu'il convient d'éviter en
l'absence d'une urgente nécessité, qui n'ap-
parait pas ioi.
Les courses n'auront pas lieu cette année.
La commission vient de le décider, et le
Weekblad, qui nest peut-être pas son
organe,annonce la nouvelle dans son dernier
numéro.
Et le motif Le journal socialiste flamand
nous l'apprend c'est la faute de Tadminis-
tration cléricale, M. Surmont en tête
Le Weekblad reconnait que notre
administration ne refuse pas d'accorder le
subside habituel de 1000 francs.
Et quoi alors G'est égal, I'administra
tion enlève, d'un autre cöté 1800 francs et
D E! jwii b f
IIL M
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