MERCI
A Messieurs les Électeurs
de arrondissement d' Ypres.
Messieurs,
Colaert René,
Iweins d'Eeckhoutte,
Van Merris Felix.
Nos élus viennent d'adresser a leurs électeurs Ie mani
feste suivant
VILLE D'YPRES.
CONSEIL COMMUNAL
La journée du S Juillet
a Ypres.
A Poperinghe.
Le Progrès contre
Monsieur Colaert.
M. Lefevre, battu.
Nous venons vous reraercier pour les vingt mille suffrages que vous
nous avez donnés.
Merci vous, catholiques, qui avez compris si bien votre devoir de
citoyens
Merci k vous tous, hommes d'ordre,qui avez soutenu notre drapeau!
Notre triomphe nous impose de nouveaux devoirs
La situation de lagriculture doit ètre améliorée par d'énergiques
mesures que nous avons signalées et que nous tiendrons a honneur
de proposer et de voter.
Le sort de l'ouvrier exige des remèdes efficaces. Nous travaillerons
k son amelioration matérielle aussi bien que morale.
II y a des mesures prendre k fégard de tous nos concitoyens
Diminution de certains impóts dc consommation et de la contribu
tion foncière réparlition meilleure cntre les charges de la fortune
mobilifere et celles qui atteignent les immeubles.
Nous ne vous avons pas promis de réaliser tout notre programme en
un jour mais nous vous avons dit et nous répétons que, par des
mesures efficaces et sagement progressives, nous nous efforcerons de
travailler au bien-être général.
Avec l'aide de Dieu et votre appui, nous pourrons accomplir nolre
tache
Ypres, le 7 Juillet 1896.
Séance publique durgence
du Jeudi 9 Juillel 1896, d 6 heitres.
1. Communications.
2. Propriétés communalosvente d'unc i
petite parcelle de terrain.
3. Demande d'établissement d'un service de
messageries entre Beveren et Vpres.
4. Fabrique d'église St Pierre demande
pour ester en Justice.
5. Demande de crédit pour l'excursion des
pompiers Lauwe.
6. Ecole moyenne compte 1895 et budget
1897.
7. Eaux alimentaires travaux divers
8. Fète communale programme.
A partir de 8 heures une grande anima
tion règnait aux abotds des divers bureaux
électoraux.
Les opérations du vote ont marebé régu-
lièrement sans incidents notables.
Pendant le dépouillement du scrutin la
ville avait la pbysionomie habituelle d'une
après dinée dedimanche. Piofltant du beau
temps exceplionnel, beaucoup de prome-
neurs quiltaient leurs maisons pour se rendre
la campagne.
Vers sept heures du soir les premiers
résultats arrivent. Ce sont ceux de la ville
et des communes eavironnantes. Quelques
uns d'entr'eux ne sont pas trop favors bles
aux catholiques, on peut ciairidre même h
certain moment que le candidal agricole
n'arrive h un balottage. 11 parait évident
qu'un grand nombre d'électeurs de la cam
pagne, de ceux qui ont depuis longtemps des
relations commerciales ou d'amitié avec M.
Lefevre, n'ont pas cru trabir leurs opinions
catholiques en lui donnarit leur voix.
Ueureusement, bientöt les résultats des
autres cantons donnerit des majorités for-
midables aux catholiques et vers 9 heures
il n'y a plus de d< ute sur le résultat global.
En méme temps que les résultats de notre
arrondissement, tb s dépêches de Bruxelles,
Anvers et autres prints du pays ou la lutte
était chaudo, arrivaient. La situation géné
rale se dessinait en faveur de notre opinion
et l'enthousiasme allait croissant au Cercle
Catholique.
L'élection c'Ailou surteul fut acclamée.
M. Ozeray,un des rares libéraux qui siègent
encore h la Chambre était remplacé par un
catholique. Un peu plus tard une depêche de
Namur ou les libéraux et sociahstes avaient
l'avance vim jeter une ombre sur le tableau.
Cependanl la joie reprit bientöt le dessus
quand le résultat déüniiit d'Ypresfut connu.
A lout prendre d'ailleurs l'élection des radi-
caux et socialistes h Namur maintenait le
statu quo. U n'y a lh ni perte ni gain.
Lundi matin les curieux affluaieot au
Cercle, pour connaitre lus résultats délinitifs
du pays entier. L'opinion générale était
qu'ils étaient excellents pour notre parti.
Bruxelles donnait un chiffre considérable de
voix aux catholiques, qui passeront cerlai-
nement au ballotage. Anveiseutpu être plus
favorable, vu qu'il y a également ballottage,
m is les catholiques y out une forte avance
sui les libéraux et socialistes réunis si on
leur ajoute les voix des démocrateschrétiens
leur majorité dépasse 10000 voix.
Les résultats de Philippeviile et de Nivel-
les sont favorables également a notre parti.
Les députés libéraux et socialistes sortants
y sont en balottage avec les catholiques, qui
peuvent nourrir l'espoir de l'emporter Di-
manche prochain haul la main dans ces deux
arrondissements.
II est probable que la majorité catholique
h la Chambre sera encore plus considérable
qu'avant. La journée du 5 Juillet, par consé.
quent, a été bonne pour la cause de l'ordre.
Deux faits se dégagent de cette éiection.
C'est que malgré les assauts furieux livrés
conlre lepaili Conservateur, non seutemenl
par ses adversaires naturels, les libéraux et
les socialistes, mais maiheureusemerit aussi
par des catholiques dissidents, noti e opinion
n'a rien perdu de sa foi ce. Le second, que les
socialistes absorbent de plus en plus le parti
libérsl qui tend a disparaitre pour de bon.
Les résultats de Bruxelles, de Ni velles et de
Louvain sont des échecs terribles pour le
libéralisme.
Le résultat d'Ypres fut proclamé Lundi h
deux heures de l'apiès dinée et les sons
joyeux du carillon le saluérent.
A six heures du soir un magnifique cortège
s'organisa devant le cercle catholique pour
aller féliciter les élus. Nos deux splendides
corps de musique, la Grande Fanfare et
l'Harmonie Communale, suivis par la plupait
des membres de l'Associalion catholique et
par une foule énorme, traversèrent quelques
rues de la ville au son de joyeux pas-redou-
biés.
Uue ovation fut laite aux triomphatcurs du
jour, MM. Colaert et Iweins d'Eeckhoutte.
M. Van Merris était ii Poperingheet viendra
assisler plus tard une réunion des électeurs
Yprois au Volkshuis.
Après que les sérénades eussent été dori-
nées aux élus, l'immense corlège se rendit
au Volkshuis.
M. le Baron Surmont de Volsberghe y
prononpa un beau discours pour féliciter les
élus et remercier les électeurs. Après lui,
MM. Iweins ut Colaert prirent leur tour la
parole, salués par les acclamations de la
foule, qui se pressait dans la salie. Les deux
honorables représenlants Yprois furent par-
ticulièrement heureux darts leurs expressions.
Les nombreux meetings électoraux qu'ils ont
donnés, ne leur ont rien oté de leur verve.
M Colaert avail retr u\é complètement sa
voix qui faisait vibrer comme toujours, h
l'unisscnles cceurs de ses auditeurs.
En soromc done les journées de dimanche
et surtout de lundi ont été des jours de joie
et de triomphe pour les catholiques d'Ypres
qui ont montré une fois de plus qu'ils savent
lutter courageusement comme ils savent
triompher avec dignité.
Les socialistes et les libéraux devront
attendee de longues années, lussent-ils sou-
tenus par des scissionnaires ou des Judas,
avarit d'entamer le bloc compacte des forces
catholiques dans ['arrondissement d'Yp-.es.
Üès que le résultat de l'élection fut connu
les habitants de Poperinghe arborèrent
leurs drupeaux. Un cortège se forma et M.
Van Merris tut conduit au Volkshuis oh
il leput les félicitations du corps électoral.
Le nouveau représentant remercia en
ter mes c .aleureux les électeurs de Pope
ringhe qui avaient tetiu donner h leur re
présentant une marque spéciale de leurs
sympathies et de leur confiance.
Quelle journée pour nos amis de Pope
ringhe
ie Progrès perd son procés, il y est pour
tous ses frais de propagande contre M.
Colaert.
Pendar.l trois semairies, le journal doc
trinaire a mené contre notre sympathique
député une campagne personnelle, qui vient
d'aboutir un pitoyable échec.
Oueutdit qu'il n'y avait qu'un candidat
catholique en cause. De MM. Iweins d'Eeck
houtte et Van Merris, rien ou presque rien.
La polémique du Progrès, nous l'avouons,
nétait basée sur aueun grief spécial contre
M. Colaert. Le journal doctrinaire ne faisait
guère de personrialiiés. li rendait même,
pai moments, hommage aux talents de notre
ami. Mais l'honorable représentant étant la
tête de la Députution Yproise, c'est la tête
qu'il fallait atteindre et abattre
M. Colaert avait fait, nous le reconnais-
sons aussi, beaucoup de mal au Progrès el
h ses quelques amis. II avait même tué un
journal libéral flamand, De Toekomst.
Votez pour Boer Lefevre
contre Moils Colaert, l'avo-
cat C'était la consigne, le cri du cceur,
l'expression de la vengeance.
Puis M. Colaert est le premier éehevin
de la ville d Ypres. II fallait amoiudrir le
collégeéchevinal, pour lavenir! Luien bas,
c était peul-être le relèvement futur du parti
libérai d'Ypres
II y eut même, parmi certains initiés,
un conciliabule et le mot d'ordre était donné:
faire voter pour M. Lefevre et tleux catholi-
ques, en laissant Mons Colaert de cóté.
M. Colaert en est sorti avec tous les hon
neurs de la guerre; et une fois deplus,
le Progrès est battu
Battu par le parti catholique qui a voté
poui la lisle de nos candidats, comme un
ï-cul homme Battu par un certain nombre
de libéraux modérés qui ont protesté contre
la propagande du Progrès et donné M.
Colaer t la preuve écrite de leurs sympathies
La Lutle-De Strijd, le journal radico-
soeialiste, y est allé aussi de sa petite pro
pagande contre notie Député-Echevin. Rien
n y a fait. Le nom de M. Colaert est sorti de
1 urne avec une formidable majorité.Qu'on en
juge
M. Colaert a obtenu 20293 voix.
M. Iweins d'Eeckhoutte 20577
M. Van Merris 19649
M. Lefevre dissident 13938
M Lefevre, le soi-disant candidat de Fa
it i icullure, est battu.
Est-ce dire que les intéréts agricoles
seront inoins bien défendus h la Chambre
que si M. Lefevre y avait été
Nous croyocs pouvoir dire que si M Le
fevre avait été élu contre un de nos candi
dats, ceut été au préjudice avant tout de
1'agriculture.
Pas d'autorité, peu destruction, beaucoup
de prétention, muis de l'habileté, du tact po
litique, point. M. Lefevre n'eut certes pas
ORDRE DU JOUR