TUYNDAG.
Samedi 1 Aout 1896.
10 centimes le N°.
31 Année.
N° 3169.
r»RGA<Vf-
Les Courses de Chiens
Un événement a Ypres.
La résurrection du Collége.
On s' bonne r ie du E' urre, 3 a Yp es, et k tous les bureaux de poste du royrr re.
La JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi.
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A Toccasion de la Tuvndag, le
Journal d'Ypres ne paraitra pas
Mercredi prochain.
Conoert dn 2 Aoüt.
Comme nos lecteurs lont vu, par les com
munications que Tadministration communale
a faites, quelques changements ont éié opé-
rés au programme des fêtes communales.
Le carillon annoncera, ce soir, la fête une
heure plus lót, le concert de l'harmonie
communale aura lieu h 6 1/2 heures et la
répétition du Concert d'oeuvres Nationales
aux Halles sera publique.
Ce dernier point est le plus important; car
il constituera en quelque sorte un combat
d'avant-garde de la grande bataille artistique
de demain. Si nous employons ces expres
sions guerrières, ce nest pas qn'il y ait joule
ou lutte quelconque dans la solennité musi-
cale en question, bien au contraire; mais
parceque nos musiciens et nes chanteurs
'devront luiter contre des difficullés telles,
que les promoteurs de l'idée de fête eussent
peut-être reculé, s'ils en avaient peséd'avan-
ce touie la grandeur. Disons de suite qu'ils
auraient eu tort, carle triompheest certain.
L'interprétation des oeuvres magistrales
inscrites au programme, ne sera pas aussi
parfaite que celle qu'en donneraient les or-
chestres d'élite des grands centres artisti-
ques, mais elie en approchera de fort prés,
L'estrade sur laquelle les 300 exécutants
prendront place élé déplacée. Eilese trou-
ve l'entrée de la salie Pauwels, cóté du
Nieuwerk et, détail intéressant,
legrand tableau du siège d'Ypres lui fait un
fond grandiose.
L'entrée de ce cóté des Halles est done
supprimée et le public entrera par lesautres,
celles de l'bótel de ville et du Marché bas.
Les cloisons qui partagaient en deux la
grande balie auxdraps, du cóté de la grand'
place, ont été enlevées.
La precaution que la commission orga
nisatrice a prise, en réunissant ces deux
aalles, était absolument nécessaire, car dés
maintenant il est certain que la salie Pau
wels eut été de beaucoup trop petite, méme
pour ceux qui ont pris des places réservées.
Un effet singulier, mais heureux, d'aeou-
stique, constaté Jeudi soir On entend aussi
bien, si non mieux, jusqu'aux moindres dé
tails de l'exécution des morceaux du pro-
gramme dans la salie Delbeke que dans la
salie Pauwels. Un des auditeurs, excellent
musicien, a eu la curiosité, pendant la répé
tition, d'aller jusqu'au bout de la salie Del-
ieke il y entendait mot pour mot les
observations faites par M. Blockx Les
auditeurs gratuits seront done satisfaits
comme les autres.
Nous avons donnéSamerf quelques appre
ciations au sujet des cantates de MM. Benoit
et Blockx. Les morceaux pour orchestre seul
ne leur doivent nullement céder le pas, soit
comme facture soit comme interprétation.
L'ceuvre capitale est le Prélude d'A/rar-leduc
d'Albe-de Paul Gilson, écrit dans l'ancienne
tonalité h la garame diatonique, comme
le plain chant grégorien seule connue au
16e siècle, époquelaquelle Taction de cette
oeuvre se passe. Pour les rafïtnés dans Tart
musical, c'est une oeuvre exquise et dans la
quelle entre un contrepoint de toute beauté.
L'ouverture jubilaire de Callaerts d'Anvers,
Pagina d'amore et le rêve de Mestdagh sont
également des morceaux de premier choix.
L'ouverture de Polyeucte de Tinei et Rigau-
don ne seront pas exécutés, cause de la
durée des aulres morceaux. Ces oeuvres ser-
viront une autre fois.
Quant it Torchestre, composé en immense
majorité d'Yprois, avec quelques appuis
étrangers, il comprend 70 exécutants,chiffre
qui n'a jamais élé atteint dans notie ville.
Comme M. Blockx Ta dit, un de ces soirs, ce
sont tous artistes qui en font partie.
Les programmes du Grand
Concert National sont en vente
au bureau du Journal, au prix de
10 centimes.
fixées au Lundi 3 Aout sont re
mises au Samedi 15 Aout (fête de
TAssomption.
Suppression du Collége de VUnion.
Le Collége de la r des Chi is,
créé il y a trois ans, est supprimé.
La décision est prise, irrévocablement
prise.
Si cette institution, libérale a sou
origine, devenue bien vite radicale,
pour tomber ensuite dans ie socialis
me, pouvait être comparée a une rose,
on dirait quelle a vécu, ce que vivent
les roses, l'espace d'un matin.
Mais, il n'y a jamais eu rose, a
aucun point de vue.
C'est le sort des institutions privées
liberates toutes c'est-a-dire cinq
ou six dans tout le pays ont disparu,
a une exception prés. Créées par la
bienfaisance libéraleelles finissent par
tomber a charge des contribuables
comme lecole modèle de Bruxelles;
et, si les pouvoirs publics n'en ont
cure, elles vont bientöt rejoindre....
les vieilles lunes.
Du reste, nous lesavonsaujourd'hui
et nous le présumions bien, le collége
de l'Union n etait pas né viable. On
peut croire le correspondent Yprois de
la Chronique qui écrit au journal de
la capitale
Dans Tesprit de ceux qui présidèrent
la fondation de ce collége, la condition la
quelle était subordonr.ée son existence au-
delè d'un terme de trois ans était le renver-
sement des cléricaux auxélectioDssuivantes.»
Les cléricaux ne devaient pas être
renversés le 11 Novembre 1895. C'est
done le Collége de l'Union qui devait
tomber.
La condition est suggestive. Nous y
reviendrons.
S'il faut croire le correspondentpar
ticulier de la Chronique, le mort res-
suscitera Le Phénix renaitra de ses
cendres
Considérant que, si la condition n'a pu
être remplie, il y aurait néanmoins faute
grave et péril imminent de supprimer le seul
établissement neutre d'eriseignement moyen
du degré supérieur de la West Flandre
Considérant encore qu'il n'y a dans les
deux Flandres que trois établissements simi-
laires, les Athénées de Gand, Bruges et
Ostende
Que le Collége de l'Union k remporté de
brillants succès aux concours des Athénées;
Enfin, qu'il serait illogique et peu digne
pour le libéralisme Yprois de livrer, sous
prétexte d'échec politique, tout enseignement
moyen aux mains des prêtres,
On a décidé de tenter tout ce qui serait
possible pour le maintenir.
Les coüsidérants ne sont pas sans
valour, le dernier surtout. Deux réser
ves settlement
1° Nous ne voyons pas qu'il y ait
péril imminent de supprimer le Collége
de l'Union. Oü est ce péril A rnoins
que ce ne soit celui de voir sans emploi
les professeurs supprimésMais ce ax
el auront eu soin de stipuler un trai-
tement d attente; et il va sans dire que
la bienfaiisance libérale imitera l'exem-
ple donné par le g tuvernement catho-
lique en 1884. De ce cöté-la, pas de
péril, ni même faute grave.
2° Nous ne connaissons pas les bril
lants succès du collége de 1'Union aux
concours des Athénées.
Nous avons signalé chaque année
les résultats des concours un ou
deux petits accessits Pas plus.C etait
bien pour un établissement qui ne
comptait, en tout, que trente élèves.
Nous avons même dit que, relati-
vement, le collége con munal, de eoü-
teuso mémoire n'en eut jamais autant.
Mais, comparés au succès du collége
Episcopal patronné de Poperinghe par
exemple, avec lequel le collége de
l'Union luttait, c'était maigre, extrê-
mement maigre
Pour mener cette oeuvre (le maintien du
collége) ii bonne fin, les ressources étant
insuffisantes, un appel pressant est fait h tous
les libres-penseurs, et spécialement aux par
tisans du programme de la Ligue pour la
réforme de Tenseignement moyen, lequel
comporte principa'ement Vexclusion du latin
au profit d une langue étrangère.
Les souscriptions le plus minimes seront
retjues avec reconnaissance.
Les souscripteurs formeront une société
dont le conseil d'administration dirigera
moralement et matériellement le collége
transformé.»
Allons, Messieurs de la libre-pensée,
un bon mouvement! C'est la Chro
nique qui fait appel a vos porte-mon-
naie. Elie vent donner un démenti a
son ancienne parole devenue pro-
verbe tous pingres Pour ie collége
de 1 Union, dix centimes, s'il vous
plait
Marchons, c'a ira II n'y aura pas
dhumaniiés anciennes; mais qu'im-
porte? Tont le monde nc dolt pas de-
venir avocat, médecin, notaire. Et
dans la société nouvelle, rêvée par les
socialistes, tous seront égaux. Lc latin,
c'est bon pour les cure's, et le collége
de l'Union n'en enfantera point, pa
role d'bonneur
(Pest doncfini du collége de l'Union,
fondé par les anciens élèves du collége
communal supprimé. y. le Chevalier
F. de Stuers, ancien représentant i;bé-
ral d Ostende, qui avait gracieusement
mis d'autres disent loué sou
bótel a la disposition de 1 enseignement
liberal libre, reprend sou immeuble,
jurant bien, dit-on, qu'on ne l'y pren-
dra plus.
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