WIT'
THUYNDAG.
Mercredi \Gl Aoüt 1896.
10 centimes le N°.
31 Année.
N° 3171.
Tir a la Cible Chinoise.
Prix et primes.
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Le JOURNAL D'YPRES paraït le Mercredi et le Samedi.
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A Toccasion de la fete de
l'Assomption, le Journal d'Ypres
ne paraitra pas Samedi prochain.
Le tir a la cible chinoise a réussi
complètement,a part une pluie vers la
fin. Ce fut une fète admirable, telle
qu'on peut assurer hardiment que
jamais notre vieille citée flaminde
n'en a vu d'aussi grandiose, en ce
genre
Dès l'aube du jour, des vole'es de
coups de canon, heureux messagers de
joie et de fête, allaient annoncer au
loin, qui I y avail licsse a Ypres, et
iuviter amicalement nos voisins et
amis des environs, a venir en foule
dans nos murs.
De bon matin une animation do
bon augure règnait dans les rues de la
ville. Plusieurs de nos concitoyens se
dirigeaient vers la gare pour y reee-
voir des membres de leur familie que
les nécessités de l'existence ontéloignés
<le leur ville, maïs qui rcvenaient
joyeux et contents contemplerles lieux
qui les ont vus naitre, et dont le sou
venir reste toujours cher aux coeurs
bien nés.
Mais, la même question se pressait
sur toutes les lêvres et tous les regards
se dirigeaient vers le même point
quel temps fera-t-il Pleuvra-t-il ou
ne pleuvra-t-il pas
Car cetait du temps que dépendait
•en grande partie le succès des festivités
•et vers cinq beures du matin, un
brouillard assez opaque planait sur
notre ville. Vers neuf heures du matin
le premier rayon de soleil qui perca
les nuages fut done salué joyeusement
par les promen'eurs dont le nombre
allait saus cesse en augmentant Cha-
que train qui arrivatt déversait des
flots de voyageurs.
A dix heures quelques corps de
pompiers firent leur entree et vers
midi un premier cortège se forma a la
gare et entra en ville au sou de joyeux
pas-redoublés. Les chefs de corps se
rendirent a l'Hótel de Ville oü ils fu-
rent recus par ie conseil communal,
MM. les Bourgmestre et Echevins en
tète.
Le cortège se forma a 2 beures, bou
levard Malou.
L'aspect du square et des environs
présentait un coup d'oeil aussi pitto-
resque que varié. De tous cotés arri-
vaient ou des musiques, ou des corps
de pompiers, les uns jouant les airs les
plus entrainants, les autres des sonne-
ries de clairon ou des batteries de
tambour, pendant que le long du pavé
ou dans les chemins se massaient les
premiers arrivés. On aurait cru au
rassemblement d'une armee, en voyant
scintiller ces nombreuses bayonnettes,
et reluire les dorures des officiers ou
les casques des pompiers.
A 1 arrivée du train de Poperinghe,
qui amenait le corps des pompiers et
la musique de cette ville, les gendar
mes a cheval qui devaient prendre la
tète du cortège, se mirent en mouve
ment. Suivaient un detachement des
pom piers d'Yp res e t la G r ande F anfare
Après, les nombreux corps étrangers
dont cinq d'entr'eux avaient amené
leui's musiques. Celles-ci placées avec
art dans le cortège, en brisaient la
monotonie et yjetaient, par leurs pas-
redoublés, une animation de bonaloi.
II y avait 30 corps, des plus distingués,
dont la plupart comme ceux d'Alost,
Audenarde, Courtrai, Menin, Wervicq
Halluin, Hazebrouck, Bailleul, Hou-
plines, Poperinghe et autres remar-
quablement organises et dresses.
Plusieurs sociétés avaient leurs sa-
peurs a longues barbes, leurs tabliers
blancs en cuir et leurs baches tradi-
tionnelles.
L immense cortège, qui durait trois
quarts d'heure, traversa airisi nos
rues brillamment ornées et pavoisées,
d'un pas alerte.
Sur le kiosque de la grand'place se
trouvaient MM. les Bourgmestre et
Echevins et la commission du tir pour
voir le défilé et faire l'inspection des
corps. En ce moment un clair rayon
de Phébus, vint rendre féerique le
tableau que présentait la place. Sous
rinfluence du grand soleil, les casques
des pompiers étaient comme autant
d étoiles dont leclat éblouissait les
yeux.
Après la dispersion du cortège, les
pompiers se rendirent a leurs cibles,
et, a la place un petit festival com-
menca. Malheureusemcnt le temps,
beau jusque la, cbangea brusquement
et une abondante averse fit fuir tont
le monde. A quelque chose malheur
est bon, dit le proverbe On préfend
enelfetque les cabaretiers ne virent
pas du tout de mauvais oeil l'eau tom-
ber en abondance.
L'averse terminée, le concert con-
tinua et les musiques d'Alost, d'Au-
denarde, d'Houplines, de Wervicq et
de Poperinghe jouèrent alternative-
ment,après que notre Harmonie com
munale en cut fait l'ouverture par
les airs nationaux beige et francais.
Les cinq musiques étrangères mé-
ritent tous les éloges et les applaudis-
sements qui ont salué leur execution.
Mais Wervicq a droit a une mention
spéciale.
L'Harmonic de Wervicq,sous le re-
gretté M. Stappen et maintenant sous
son élève M. Gabelles, est devenue,
peut-on assurer, une des meil-
leures musiques de notre Province.
Le programme da concert quelle a
donné dimanche, était une merveille
de bon goüt et de savante composi
tion. Et ce netaient pas des oeuvrcs
faciles que 1'harmonie Wervicquoise
interprétait. Obéron, Freischulz, Lo
hengrin, la grande Marche triom-
phale de Fan Remoorlelvoila des
litres qui en disent assez long pour
que n'insistions pas da vantage.
L'execution a été parfaite. Cette ex
cellente musique observe admirable-
merit les moindres nuances. Les cla-
rinettes et les autres bois sont ooin-
breux et doux ils ont une bonne
qualitédeson les basses sont rondes
et justes, on n'y entend jamais donner
du cuivre, une chose si laide et si
commune malheureusement dans
beaucoup d autres musiques. Quant a
la direction de M. Gabelles, ell 3 est
tout a fait supérieure.
Le mauvais temps a fini par avoir
raison des mcilleures volontés. 11
pleuvait a torrents pendant l'xécution
des derniers rnorceaux par la musique
de Wervicq.L'Harmonie des pompiers
de Poperinghe a subi le même friste
sort.
Malgré la pluie, la fete a été de
toute beauté et elle a en le plus grand
succès. Elle a été de plus une source
abondante de benefices pour la ville.
Honneur a ladminislration com
munale Honneur aux organisateurs
et spécialement a M. Charles Bans, le
dévoué commandant de nos pompiers.
Des remerciments tous spéciaux a
M. Verbaegbe, capitaine a la garde
civique et a M. Pasc d, luitenant an
3nH? de ligne', qui ont bien voulu ac
cepter les fonctions de membres du
Jury, tache bien ingrate et bien déli
cate et qu'ils ont accompli a la satis
faction de tous.
Prix de Tir.
I" catégorie (SO hommes el plus).
lr prix 300 fr. en espèces, Bailleul.
2" 200 Houplines.
3" 100 Nieppe.
2' categorie (moins de SO hommes.)
I" prix ISO fr. en espèces Premesques.
2° 100 Iseghem.
3« 7S Chapelle d'Armentières.
4e SO Iseghem.
25 Chapelle d'Armentières.
Primes et Médailles.
Médaille en argent et prime de 50 francs.
Eloignement
Sociétés étrangères Hazebrouck.
Sociétés du pay, Alost.
Nombre
Sociétés étrangères Bailleul
Sociétés du pays Alost.
Tenue
Spciétés étrangères Prix ex cequo Bail
leul et Houplines (mé
daille et 2S fr. chacune.
Sociétés du pays Wervicq.
Une médaille en argent, grand module, a
été décernée, h litre personnel, h M. Mas-
quilier, Commandant du Corps ('es Pompiers
de Tourcoing, comme témoignage do recon
naissance pour ses longues annéesde parti
cipation aux fêtes militaires d'Ypres.
Musiques 2 primes, de 100 francs cha
cune, (par tirage au sort), ft la musique de
Wervicq et h la musique d'Alost.
Une médaille commémorative en argent,
grand module, a été décernée, ti litre per
sonnel, aux chefs des musiques d'Audenar-
de, Alost, Houplines, Wervicq et Poperin
ghe.
Primes réparlies par la voie du sort entre
les Corps de Pompiers participants.
Primes de S0 francs Bousbecque, Lau
we, Nieppe, Langemarck, Boeschepe.
Primes de 25 francs: Bailleul, Houplines,
Poperinghe, Alost, Hazebrouck, Menin*
Wervicq, Comines, Tourcoing, Erquingbem.
