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Mercredi 19 Aoüt 1896.
10 centimes le Nc
31 Année.
N° 8172.
9
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MUSIQUE.
Encore le Concert du 2 Aoüt.
II n'y a pas eu de Tuyndag.
Distributions de Prix.
On s'abonne rue du Beurre, 36, a Ypres, et k tous les bureaux de pöste du royaume.
Nous ne sommes que fort rarement
d'accord avec les journaux libéraux
de notre ville. II en est un cependant,
le plus avancé de tous peut-être en
matière politique, aveclequel il arrive
que nous soyons en communion d'idées
sur des matières secondares. Ce jour
nal, e'est le Weekblad. En lait de
pêche a la ligne par exemple, nous
avons suivi la même campagne que
lui et plus d'une fois, notre confrère
a reproduit, en les faisaut siens, nos
articles sur ce sujet.
Cette fois encore, a propos du grand
concert national du 2 Aoüt, le Week
blad publie un grand article fort
bien écrit et dont nous pourrions, a
quelques poinfs prés, adopter les
idees. A l'encontre de ce que font
pour la question musicale les deux
auties organes de l'opposition le Pro
grès et la Lutte qui paraissent avoir
trouvé leur chroniqueur musical sur
les bords du Lac Tanganika, l'auteur
de l'article en question parle en con-
naissance de cause; il est évidemment
musicien.
Encore une cbose qu'il sait faire
et que ne font trop souvent pas ses
confrères libéraux c'est rendre
justice a l'adversaire qui a concu et
menéa bonne fin une oeuvre noble et
grande comme l'organisation de Ia
fête nationale et artistique dont nous
parions.
Après avoir adressé ses sincères feli
citations a celui qui a inspiré ou orga-
nisé le concert, le chroniqueur du
Weekblad fait une dissertation
sur la question flamande au point de
vue musical, dans laquelle setrouvent
quelqnes-uns des points que nous ne
pouvons admettre, et dons nous par-
Ions plus loin, et il Unit en disant
textuellement
A celui qui a projeté le concert de Di-
manche passé je dis done Courage et re
commencez la première occasion; le
premier pas, celui qui est le plus difficile
est fait présent Encore une fois merci
pour votre initiative patriotique.
Que diront de ce langage le Pro
grès et la Luttequi dès la première
nouvelle de l'organisation du concert
national 11'ont, cessé d'en combattre la
realisation
Nous voila loin encore de Eopinion
du Progrès au sujet des fêtes commu-
nales, qui dit ne vouloir parler de
la Thuyndag parcequ'il n'y en a pas
eu
L'organisateur du concert auquel
les éloges du a Weekblad» s'adressent,
c'est le Collége échevinal et spéciale-
ment M. le Bourgmeslre qui en a
concu la première idée. II est inutile
de dire qui si nous ne l'avions fait
déja, nous joindrions nos sincères feli
citations a celles du IVeekblad.
Comme notre confrère le dit fort
bien, des fêtes de ce genre fout 1 edu
cation artistique du peuple ils le ti-
rent petit a petit de lornière dans
laquelle il se débat en vain depuis de
trop lougues années, de eet appétit
des plaisirs grossiers et faciles qui
Iaissent vides son coeur et son esprit.
En matière musicale, des solennilés
pareilles lui feront perdre le goüt,
par laudition des oeuvres magistrales
de nos grands compositeurs beiges, de
ces musiques légères et luxuriantes
qui, comme les boissons frelatóes,
loin de nourrir, défruisent la santé
du corps et des idéés
L'auteur de l'article dont nous par
ions, semble cependant tenir plus a
la question flamande, qu a la science
musicale pure. Parceque nous fla-
mands, nous pouvons avcc droit être
fiers de l'école musicale flamaude,
dont le chef et le créateur est l'ilfus-
tre compositeur westflamand Peter
Benoit directeur de l'académie de mu-
sique d'Anvers, il n'eu est pas moins
vrai qu'il serait injnste de contester
que le pays Walton possède des ar
tistes de grands talent, commeRadoux,
Mathieu et autres. Quoique nés daus
la partie du pays non flamande, ces
maitres sont cependant aussi des
Beiges. Yoilü un des points de son
article que nous ne pouvons approu-
ver, surtout quand il critique l'exécu-
tion, dans un concert national, d ceu-
vres de ces artistes.
M. liadoux, directeur du conserva
toire de Liège est un compositeur du
plus grand mérite comme M. Mathieu,
auteur du Barde que M. Fontaine a
chanté, et dont le frère, comme le
Journal d Ypres l'a rappelé dans soil
compte rendu du concert, a été pen
dant de tongues anneés notre conci-
toyen.
Nous pourrions dire a ce sujet que
nous ne sommes pas du tout d'avis
que le compositeur, quit soit neen
Flandre, en Allemagne ou en France,
soit forcément oblige d'exclure, pour
les mettre en musique, toute autre
poésic que celle écrite dans la langue
maternelle. Ce serait mesquin; la mu
sique étant une langue universelle.
Qu'il travaille de preference pour rele-
ver son pays et sa langue, surtout
quand ils sont inéconnus et presque
persécutés comme c etait le cas, il y a
quelques années, pour notre langue
maternelle, bravo! Nos maitres fla-
mands peuvent se vanter de travailler
a la réédéücation de leur nationalité;
mais pour ce qui est de faire de l'ex-
cluvisme intransigeant, nou.
Ce nest dans tous les cas pas Eopi
nion de beaucoup de nos maitres.
Peter Benoit n'a-t-il pas composé
une scène lyrique Le Roi des Aulnes f
Jan Blockx n'a-t-il pas fait un opéra
représenté a la Monnaie de Bruxelles,
qui se nomme Mailre Martin Et les
magistrales pages du plus fort des
compositeurs beiges, de Tinei, les ta
bleaux sgmphoniques, dont uue, que
le défaut de temps pour la répéter, a
seule empêché d'etre exécutée est fai te
sur le Polgeucle de Corneille Toulcs
ces oeuvres ne sont-elles pas des miscs
en musique de poésies francaises
Une autre erreur de la chronique
du Weekblad est celle qui consiste
a critiquer un peu seulement, c'est
vrai, mais tr ip encore l'interpréta-
tiou des diverses ccuvres exécutées au
concert. Si nos renseignements sont
exacts, M. Jan Blockx, un juge émi
nent en la matière aurait dit qu'il était
fortétonnc qu'un orchestre composé
de musiciens, dont la grande pariie
sont des hommes dont los occu; ations
sont diverses, et qui pratiquent Fart
musical simplement comme supple
ment ou comme agrement, ait pu
arriver a une exécution aussi parfaite
d'eeuvres qui auraient demandé, pour
un résultat identique, beaucoup de
travail de la part des artistes de gron
de ville qui font de la musique nil
métier. Dans l'ouverlure de Callaerts
entr'autres, l'auteur de l'article du
Weekblad critique l'abondauce
descuivres et surtout le Piston. L'au
teur de foeuvre l'a voulu ainsi, les
exécutanlsdevaient done le faire ainsi,
et d'ailleurs M. Blockx, dit-on, a com-
plimenté pistement cc piston pour la
facon <!ont il rendait f idée de l'auteur.
Nous aurions voulu dire a notre
tour quelques mots sur les oeuvres
exécutées et citer a ce sujet quelques
critiques retrospectives d'adversaires
de la musique flamande, tors de son
éclosion, mais notre article étant deja
assez long nous le ferons dans un
prochain numéro.
A conlinuer.)
Le Progrès, en dormant le compte-renriu
de la Fête Communale, dit notre compte-
rendu ne sera pas long. 11 n'y a pas eu de
Tuyndag.
C'est vrai, confrère, il n'y a rieti eu en
fait de fêies. De même que nos édiles ne
font pas exécuter des iravaux nécessaires
ou utiles, de même ils ne donneiit pas de
fêtes publiques.
Sous l'administration libérale, nous le
reconnaissons, on travaillait h Ypres toute
l'année, et les réjouissances publiques ne
finissaient pas. Et, ce qui est plus fort, c'est
que tout cela se faisait sans frais
Qu'est ce que c'est que la bagatelle de
18,000 francs pour le festival do 1890?
lis est vrai que les fêtes de 1896 auront
couté 7000 francs. Mais qu'est ce que ce
concert national, qu'est-ce que la fête des
Pompiers, coté du Festival de 1890
Nous ne répondrons pas. Nous laissons
ce soin au puuiicqui est mulleur Juge que
le Progrès. Lui, du moins, a des yeux pour
voir, et des oreilles pour entendre.
Le Progrès a des oreilles, inais des oreil
les
Les colléges de Poperingbe et d'Ypres se
sont distiogués au concours diocésain.
Le premier a oblenu
Eu Rbétoriqje M. Camile Adriaen, de
Dickebuscli, le 4e3ccessit en discours fla-
mand et le 8l' accessit en composition fran-
paise.
En Poësie M. Hilaire Boedts, d'Eerne-
ghem, a oblenu le 'ir accessitM. Alidor
Delfosse de Poperingbe, le 3« accessit, et
M. Acliille Dewaele de Reninghelst, le 9e
accessit en vers latins.
Le collége d'Ypres a reraporté
En RhéloriqueM. Albert Biebuyck,
le tr accessit et M. Adrien Lebbe le 5e ac
cessit en composition traneaise.
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