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Samedi 22 Aoüt 1896.
10 centimes Ie N°.
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Le Concert National
et La Lutte
Encore la R. P.
Chronique Yproise.
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La Lutte prétend quelle na point
combattu l'organisation du Concert
aux Halles.
Elle a simplement critique le con
cours que certains libéraux et certaines
dames liberates ont prêté d une fête,
qui, dans l'esprit des promoteursde
rail être donnée a l occasion de l'inau-
guralion du chateau d'eau.
Si nous devions nous servir du lan-
gage peu poli de la Lutte, nous lui
répondrions quelle ment. Mais les
injures ne sont pas des raisons. Ce
nest point a l'occasion de l'inaugura-
tion du chateau d'eau que le concert
devait être donné. L'administration
communale a voulu sortir du banal en
donnant un concert qui, quoiqu'en
dise la LuUe, a attire a Ypres un
monde tel que, de l'aveu unanime, on
n'a jamais vu pareille foule a Ypres,
le premier Dimanche de Ia Tuindag.
Le concert a-t-il eu du succès La
Lutte ne le méconnait pas.
Mais la bonne consoeur constate que
le moniteur de l'Hotel de Ville na pas
un mot de remerciments a l'adresse des
libéraux dont la participation a la fête
a étési grande.
Comment? Mais nous avons remer-
cié tous les participants, sans oublier
les Dames que nous avons mentionnées
spécialement et en tout premier lieu.
Nous avons constate que, tous et tou-
tes, sans distinction d'opinions politi-
ques, avaient prêté le concours le plus
généreux et le plus dévoué
Que pouvait-on faire ou dire de
plus? II fallait distinguer entre libé
raux participants et catholiques parti
cipants? Non, ma mie, les musiciens
et musiciennes n'ont pas fait de dis
tinction; nous n'avons pas cru devoir
en faire davantage.
Mais, puisque la Lutte nous en don-
ne une nouvelle occassion, nous ren-
dons de nouveau hommage a tous les
musiciens et musiciennes de la ville,
qui, sans avoir égard a l'opinion poli
tique de 1'administration communale,
ont bien voulu prendre part au con
cert et lui donner ce succès qui sera
envié par d'autres villes.
II est possible que le parti clerical
recueille tout le profit et tout l'honneur
de la fêtemais ce ne sera pas aux
dé pens des libéraux. Ce sera a l'hon
neur de la population Yproise tout
entière. C'est ce que nos amis ont
voulu.
Très-justes les appreciations suivan-
tes de la Patrie au sujet de la repré-
sentation proportionnelle.
L'opinion de notre consoeur de
Bruges confirme la nótre que nous
exprimions récemment, a propos d'un
article du Progrés, devenu lui aussi
proportionnaliste depuis le jour oü il
ne voit plus aucun salut, pour son
parti, dans le système majoritaire
Un fait constater, c'est queles libéraux
sont devenus tout h coup partisans de la re-
présentation proportionnelle dont autrefois
ils ne voulaient aucun prix. Quelle est la
raison de cette volte-face? Pourquoi admet-
tent-ils aujourd'hui une réforme qu'ils trou-
vaient délestable il n'y a guère que deux ans
C'est paree qu'ilsne voient pas d'autre moyen
de réparer leurs nombreux échecs et de re-
gagner quelques sièges au parlement. Un
éerivain libéral, M. Maurice Wilmoite, l'avoue
sans détours dans un article qu'il vient de pu
blier dans la Revue dc Belgique. Nous ci-
lons
Parmi les mesures politiques, je n'eu
vois qu'une seule sur laquelle l'accord puisse
aisémerit se faire, s'il n'est déjh fait. Je veux
pariet de la représeutation proportionnelle.
Rien n'est plus curieux, ni moins édifiant
h constater que le revirement qui se produisit
en 1894 dans les sentiments de la fraction
modérée du libéralisme h l'égard de cette ré
forme. Les mêraes politiciens qui, pour de
belles et bonnes raisons, longuement dédui-
tes, s'étaient opposés avec le plus d'énergie
h l'adoption législalive de la Représentalion
proportionnelle, se trouvèrent, au lendemain
de leur échec électoral, ralliés h un syslètne
dont le plus sur effet tul été d'envoyer h la
Chambre une minorité d'hommes de leur
nuance, que le vole plural absolu a éliminés
en un tour de scrutin.
Avec \'Union de Charleroi, noustrouvons
que les catholiques seraient vraiment trop
naifs, s'ils adoplaient la réprésentation pro
portionnelle sans autre motif que de rendre
aux libéraux quelques places sur la basane
législalive. Nous ne trouverions pas mauvais
quele parti libéral remontat quelque peu la
pente, mais nous voudrions que ce fut au
détriment du socialisme. Jusqu'ici qu'a-t-il
fait pour cela Au lieu de combattre les so-
cialistes, il leur a fait la oourte éehelle et il
s'est de plus en plus aliéné les symphaties du
pays, il a achevé de se déconsidérer. Qu'il
renonce i» ses détestables principes, qu'il
cesse la guerre qu'il poursuit contre la reli
gion, qu'il s'unisse franchement aux hom
mes d'ordre pour la défense de nos institu
tions et de l'ordre social, c'est ainsi qu'il
pourra se relever de sa chute, beaucoup
plus honorablement que par la représenta-
tion proportionnelle.
II n'y a rien que le Progrès ne cri
tique depuis que 1 administration ca-
tholique siège a l'Hótel de Ville.
Les rues sont dans un état pitoyable;
nos monuments se détériorentles
modèles en platre des oeuvres de feu
Ed. Piers, qu'il avail légués d sa ville
natale, tombent en morceaux; les rues
et places ne sont pas eclairéesil n'y
a pas assez de, pardon, urinoirs et
pissoirs (sic); bref tout va a la derive.
Oh sous l'administration libérale
il n'en était pas ainsiNos monuments
ont été restaurés, coüteusement, il y a
trentecinqans.il est vrai que tout est a
refaire, mais qu'importe Les modèles
en platre de feu Ed. Fiers ont été
places en honneur dans le corridor de
letage de l'Hótel de Ville. II est vrai
que deux statues offusquaient les re
gards de certaines personnes, libéra-
les comme catholiques, un peu trop
prudes; mais c'est bien la peine,
vraimentII y avait beaucoup moins
de réverbères qu'aujourd'huimais la
lumière libérale suppléait a tout. Les
catholiques, du reste, sont-ils autre
chose que des obscurantins et des
éteignoirs?
Et les pissoirs? Puisqu'il faut en
parler, nous dirons que l'administra
tion actuelle n'en a supprimé qu'un,
celui qui se trouvait prés de la statue
Vanden Peereboom. Le Progrès con
state lui-même qu'il en existe encore
une douzaine dans ces environs-lè
II n'y en a pas rue des Chiens, dit-il.
C'est une erreur. II en manque ailleurs,
c'est possible. Mais que le Progrès
veuille bien nous indiquer les endroits
oü l'on pourrait les placer. Tout le
monde n'aime pas d'avoir ces lieux,
pardon, a cóté de chezlui. Peut-être
les amis de notre confrère, grands
partisans du progrès, donneront-ils
quelques indications a l'administra
tion.
Un autre grief. Le carillon nedevrait
pas se faire entendre pour les distribu
tions de prix des établissements privés
Le carillon, dit le Progrèsest la pro-
priété de la ville et ne peut servir qut
pour des festivités qui ont trait a la
ville.
Distinguons lecole St Alois est
une école adoptée par la ville. La, Je
carillon officiel doit done rèsonner.
Les autres établissements catholi
ques, beaucoup plus Yréquentés par la
jeunesse Yproise que les écoles offici-
elles, sont des institutions libres, qui
ne coütent rien aux contribuablcs.
C'est pour cela que le carillon offi
ciel se fait entendre. S'il pouvait le
faire, il jouerait tout seul, tant il est
joyeux de pouvoir annoncer urbi et
orbi les succès de ces établissements.
Du reste cela ne coüte rien ni aia Ville
ni d Clement, les catholiques ayant
l'habitude de ne pas être pingres.
Encore un Les ecclésiastiques figu-
rent aux distributions de prix des éco
les communales Autrefois ou n'y
voyait jamais un ecclésiastique
Distinguons Quand, autrefois, le
prêtreétait admis a lecole, il assistait
aussi a la distribution des prix. Mais
quand 1'enseignement primaire est
devenu neutre, il va sans dire qu'il ne
mettait pas plus le pied a la distribu
tion des prix qua lecole même.
Aujourd'hui, 1'enseignement reli-
gieux est donné.Le prêtre va a lecole;
il assiste aussi a la distribution
des prix. Nous ne pouvons que l'ap-
prouver. II est du reste invité au
jourd'hui, alors qu'il ne letait pas
autrefois.
Nous pouvons ajouter que 1'enseig
nement religieux est bien donné et
régulièrement suivi. II n'y a en tout
que trois exceptions, malgré la propa-
gande de La Lutte. Preuve évidente
que la population yproise est religieu-
se, et que le prêtre est a sa place dans
nos écoles,comme aux distributions de
prix.
Aujourd'hui, ils y figurent au pre
mier rang, dit le Progrès, d cóté des
autorités.
Messieurs les ecclésiastiques pren-
nent la place qui leur est indiquée
et si cette place est au premier rang,
c'est que nos édiles sont bien élevés et
veulent rendre hommage aux senti
ments religieux de notre population.
Nous les en félicitons. (A continuer.)
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