t Samedi 22 Aoüt 1896. 10 centimes Ie N°. 2H Af*NÉBi N5 «M78v ^GlANf mm Le Concert National et La Lutte Encore la R. P. Chronique Yproise. On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRKS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 60 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adrosses franc de port l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journa pour 30 centimes la ligne.Los insertions judiciaires1 franc la ligne Lesnuméros supplé mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandres) s'adresser k 1 'Agence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et k Paris, 8, Place de la Bourse. La Lutte prétend quelle na point combattu l'organisation du Concert aux Halles. Elle a simplement critique le con cours que certains libéraux et certaines dames liberates ont prêté d une fête, qui, dans l'esprit des promoteursde rail être donnée a l occasion de l'inau- guralion du chateau d'eau. Si nous devions nous servir du lan- gage peu poli de la Lutte, nous lui répondrions quelle ment. Mais les injures ne sont pas des raisons. Ce nest point a l'occasion de l'inaugura- tion du chateau d'eau que le concert devait être donné. L'administration communale a voulu sortir du banal en donnant un concert qui, quoiqu'en dise la LuUe, a attire a Ypres un monde tel que, de l'aveu unanime, on n'a jamais vu pareille foule a Ypres, le premier Dimanche de Ia Tuindag. Le concert a-t-il eu du succès La Lutte ne le méconnait pas. Mais la bonne consoeur constate que le moniteur de l'Hotel de Ville na pas un mot de remerciments a l'adresse des libéraux dont la participation a la fête a étési grande. Comment? Mais nous avons remer- cié tous les participants, sans oublier les Dames que nous avons mentionnées spécialement et en tout premier lieu. Nous avons constate que, tous et tou- tes, sans distinction d'opinions politi- ques, avaient prêté le concours le plus généreux et le plus dévoué Que pouvait-on faire ou dire de plus? II fallait distinguer entre libé raux participants et catholiques parti cipants? Non, ma mie, les musiciens et musiciennes n'ont pas fait de dis tinction; nous n'avons pas cru devoir en faire davantage. Mais, puisque la Lutte nous en don- ne une nouvelle occassion, nous ren- dons de nouveau hommage a tous les musiciens et musiciennes de la ville, qui, sans avoir égard a l'opinion poli tique de 1'administration communale, ont bien voulu prendre part au con cert et lui donner ce succès qui sera envié par d'autres villes. II est possible que le parti clerical recueille tout le profit et tout l'honneur de la fêtemais ce ne sera pas aux dé pens des libéraux. Ce sera a l'hon neur de la population Yproise tout entière. C'est ce que nos amis ont voulu. Très-justes les appreciations suivan- tes de la Patrie au sujet de la repré- sentation proportionnelle. L'opinion de notre consoeur de Bruges confirme la nótre que nous exprimions récemment, a propos d'un article du Progrés, devenu lui aussi proportionnaliste depuis le jour oü il ne voit plus aucun salut, pour son parti, dans le système majoritaire Un fait constater, c'est queles libéraux sont devenus tout h coup partisans de la re- présentation proportionnelle dont autrefois ils ne voulaient aucun prix. Quelle est la raison de cette volte-face? Pourquoi admet- tent-ils aujourd'hui une réforme qu'ils trou- vaient délestable il n'y a guère que deux ans C'est paree qu'ilsne voient pas d'autre moyen de réparer leurs nombreux échecs et de re- gagner quelques sièges au parlement. Un éerivain libéral, M. Maurice Wilmoite, l'avoue sans détours dans un article qu'il vient de pu blier dans la Revue dc Belgique. Nous ci- lons Parmi les mesures politiques, je n'eu vois qu'une seule sur laquelle l'accord puisse aisémerit se faire, s'il n'est déjh fait. Je veux pariet de la représeutation proportionnelle. Rien n'est plus curieux, ni moins édifiant h constater que le revirement qui se produisit en 1894 dans les sentiments de la fraction modérée du libéralisme h l'égard de cette ré forme. Les mêraes politiciens qui, pour de belles et bonnes raisons, longuement dédui- tes, s'étaient opposés avec le plus d'énergie h l'adoption législalive de la Représentalion proportionnelle, se trouvèrent, au lendemain de leur échec électoral, ralliés h un syslètne dont le plus sur effet tul été d'envoyer h la Chambre une minorité d'hommes de leur nuance, que le vole plural absolu a éliminés en un tour de scrutin. Avec \'Union de Charleroi, noustrouvons que les catholiques seraient vraiment trop naifs, s'ils adoplaient la réprésentation pro portionnelle sans autre motif que de rendre aux libéraux quelques places sur la basane législalive. Nous ne trouverions pas mauvais quele parti libéral remontat quelque peu la pente, mais nous voudrions que ce fut au détriment du socialisme. Jusqu'ici qu'a-t-il fait pour cela Au lieu de combattre les so- cialistes, il leur a fait la oourte éehelle et il s'est de plus en plus aliéné les symphaties du pays, il a achevé de se déconsidérer. Qu'il renonce i» ses détestables principes, qu'il cesse la guerre qu'il poursuit contre la reli gion, qu'il s'unisse franchement aux hom mes d'ordre pour la défense de nos institu tions et de l'ordre social, c'est ainsi qu'il pourra se relever de sa chute, beaucoup plus honorablement que par la représenta- tion proportionnelle. II n'y a rien que le Progrès ne cri tique depuis que 1 administration ca- tholique siège a l'Hótel de Ville. Les rues sont dans un état pitoyable; nos monuments se détériorentles modèles en platre des oeuvres de feu Ed. Piers, qu'il avail légués d sa ville natale, tombent en morceaux; les rues et places ne sont pas eclairéesil n'y a pas assez de, pardon, urinoirs et pissoirs (sic); bref tout va a la derive. Oh sous l'administration libérale il n'en était pas ainsiNos monuments ont été restaurés, coüteusement, il y a trentecinqans.il est vrai que tout est a refaire, mais qu'importe Les modèles en platre de feu Ed. Fiers ont été places en honneur dans le corridor de letage de l'Hótel de Ville. II est vrai que deux statues offusquaient les re gards de certaines personnes, libéra- les comme catholiques, un peu trop prudes; mais c'est bien la peine, vraimentII y avait beaucoup moins de réverbères qu'aujourd'huimais la lumière libérale suppléait a tout. Les catholiques, du reste, sont-ils autre chose que des obscurantins et des éteignoirs? Et les pissoirs? Puisqu'il faut en parler, nous dirons que l'administra tion actuelle n'en a supprimé qu'un, celui qui se trouvait prés de la statue Vanden Peereboom. Le Progrès con state lui-même qu'il en existe encore une douzaine dans ces environs-lè II n'y en a pas rue des Chiens, dit-il. C'est une erreur. II en manque ailleurs, c'est possible. Mais que le Progrès veuille bien nous indiquer les endroits oü l'on pourrait les placer. Tout le monde n'aime pas d'avoir ces lieux, pardon, a cóté de chezlui. Peut-être les amis de notre confrère, grands partisans du progrès, donneront-ils quelques indications a l'administra tion. Un autre grief. Le carillon nedevrait pas se faire entendre pour les distribu tions de prix des établissements privés Le carillon, dit le Progrèsest la pro- priété de la ville et ne peut servir qut pour des festivités qui ont trait a la ville. Distinguons lecole St Alois est une école adoptée par la ville. La, Je carillon officiel doit done rèsonner. Les autres établissements catholi ques, beaucoup plus Yréquentés par la jeunesse Yproise que les écoles offici- elles, sont des institutions libres, qui ne coütent rien aux contribuablcs. C'est pour cela que le carillon offi ciel se fait entendre. S'il pouvait le faire, il jouerait tout seul, tant il est joyeux de pouvoir annoncer urbi et orbi les succès de ces établissements. Du reste cela ne coüte rien ni aia Ville ni d Clement, les catholiques ayant l'habitude de ne pas être pingres. Encore un Les ecclésiastiques figu- rent aux distributions de prix des éco les communales Autrefois ou n'y voyait jamais un ecclésiastique Distinguons Quand, autrefois, le prêtreétait admis a lecole, il assistait aussi a la distribution des prix. Mais quand 1'enseignement primaire est devenu neutre, il va sans dire qu'il ne mettait pas plus le pied a la distribu tion des prix qua lecole même. Aujourd'hui, 1'enseignement reli- gieux est donné.Le prêtre va a lecole; il assiste aussi a la distribution des prix. Nous ne pouvons que l'ap- prouver. II est du reste invité au jourd'hui, alors qu'il ne letait pas autrefois. Nous pouvons ajouter que 1'enseig nement religieux est bien donné et régulièrement suivi. II n'y a en tout que trois exceptions, malgré la propa- gande de La Lutte. Preuve évidente que la population yproise est religieu- se, et que le prêtre est a sa place dans nos écoles,comme aux distributions de prix. Aujourd'hui, ils y figurent au pre mier rang, dit le Progrès, d cóté des autorités. Messieurs les ecclésiastiques pren- nent la place qui leur est indiquée et si cette place est au premier rang, c'est que nos édiles sont bien élevés et veulent rendre hommage aux senti ments religieux de notre population. Nous les en félicitons. (A continuer.) 1 m

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1896 | | pagina 1