^/QÜÉj£gj|Lr i Mercredi 9 Septembre 1896. 10 centimes Ie N 31 Année. N° 3178. ARRONDISSEMENT D'YPRES. RÉVISION DES LISTES ELECTOHALES. La lutte scolaire en France. Les tremblements de (erre. On Tue. i® T ('n s abonne rue du Beurre, 3b_, a Ypret?, et h tons Hes bureaux de poste du royaunie. Le bureau de Tassociation conser vatrice fait appel aux élecleurs qui, pendant la dernière campagne elec torale, out consfaté qn'ils netaien! pas inserils sur laliste electorale, on lie I'étaienl pas avec lc nombre de votes auxquels its ont. droit il les engage a faire valoir leurs droits auprès de leu rs admiuislrations comniunalcs respectivcs. Les élecleurs qui recevraient de la part d une administration communale la notification de la radiation de leur nom on de la diminution deleurs votes sont priés de s'adresser avee les piècés jusfificalives au bureau de l'Associa- tion conservatrice, rue de Men in, Cercle catholique, les Mardi et Jeudi de cheque semaine de 5 a 7 heures du soir. N. B. Ledernier délai pour récla- mer devant Tautorité communale ex pire le 31 octobre prochain. Depuis une dizaine d'anndes,la lutte scolaire sévit en France eomme elle sévissait en Belgique, sous Ie gouver nement liberal, de 1879 a 1884. II est vrai que la liberté d'enseigne- ment était. mieux garantie chez nous que chez nos voisins du midi, grace a notre pacte fondamen lal. Mais les li- béraux étaient parvenus, par des me- sures arbitraircs, vexatoires et mes- quines, a paraliser autant quepossible, l'initiative prive'e. La liberté d'enseignement existe, disaient-ils, dèsque vous avez la liber té d'enseigner; mais tons les av. ulla ges, toutes les faveurs, tons les égards doivent exister pour l'enseignement public. Et 1 on lie donnait a l'enseigne ment privé que le strict droit de se soutenir lui-même, tout en le fraitant d'ennemi. On est allé même si loin en Belgique que, en appliquant la loi Bara de 1364 sur les bourses d étude, on est parvenu a enlever k l'enseignement libre les fondalions créées en Sa faveur. C'était un vol manifeste que les cours et tribunaux déclaraient légal. En France, depuis la loi scéiérafe du 28 Mars, beaucoup de communes, imilant 1 exemple donné par la Belgi que de 1879, se sont cru le droit d'ex- pulser les institutours congréganistes et de les remplacer par des instituten rs laics, alors que l'école n'avait été donne'e a la commune qua la charge d y entretenir des religieux ou des religieuses. Ainsi avait fait la commune de Villemonble (Seine), a laquelle procés fut intenté par les ayant droit. Le tribunal et la cour de Paris ayant donné raison aux congréganistes, la commune de Villemonble s'était pour- vue en cassation. La cour supreme a rejeté son pour- voi, disant que les legs a une com mune a charge d'entretenir une école congréganiste, est nul lorsque cetle condition a été la cause impulsive et déterminante de la Iibéralité et sur ce point, les juges du fait ont un pouvoir souverain d'appréciation. L'arrèt que vient de rendre la cour de cassation a une importance qu'il est inutile de faire ressortir. Les ayant cause deséeoles congréganisteslaïcisées y puiseront le droit de faire valoir leurs intéréts a l'encontre des munici pal ités laïci sat rices. II y a done, en France, une cour de cassation, des courset Tribunaüx qui ne consacrent pas encore la théorie du vol légal. II est vrai que jusqu'ici la loi francaise ne permet pas de voler le bien d'aurrui; et il est probable quele gouvernement, si radical qu'il soit, n en viendra pas la d'ici longtemps. La France n'a done pas encore donné an monde et aux collectivistes I'cxemple du vol légalEspérons que la République n entrera jamais dans la voietracée naguèrepar noslibéraux soi-disant conservateurs. Le Journal d'Ypres. II y a toujours en des tremblements de terre, et il est probable qu'il y en aura toujours. Mais rarement ils se sont rapprochés de nous autant que les secousses de la semaine dernière, qui ont causé,daus le Pas-de-Calais et dans le Nord, une emotion générale. On ne connait pas encore les causes de ces secousses. II est même probable qu'ou ne les connaitra jamais. Nous nous bornons done a les enregistrer La secoussea été vivement ressentie au nord d'Arras, mais k roesure qu'ou se dirige vers ie sud, elle a été de moins en moins forte. C est du cöté nord que fut le centre de la secousse, laquelle s'élendit sur un périmètre qu'on peut approximativement limiter d huit kilomètres et autant au sud de la ligne d'Ar ras vers Douai. Quant aux dégats, ils sont,en somme, peu corisidéi ables. Sur les bords de la Scarpe, la commotion a été trés forte.Dans les communes riveraines de la rivière, on a ressenti distinctement trois secousses l'une 4 neuf heures quinze environ, e'est celle qui a été ressentie dans les deux bassins, l'autre 4 dix heures quinze, la iroisième vers miriuit, mais ces deux derrières ont été plus faibles. Chose curieuse, tous les bateliers de la Scarpe out ressenti violemment la commo tion. Ils crurent que leurs bateaux coulaient. Dans l'émotion causée par ce véritable trem'olement de terre, les bruits les plus in- vraisemblables couraient: On parle de graves accidents h la potasserie Lesage, k Rceux, ce qui est faux.On parle aussi dune catastrophe de grisou h la nouvelle fosse de Drocourt, dune vingtaine de maisons écroulées h Billy- Montigny mais rien n'est venu jusqu'ici confirmerces bruits sinistres. A Hénin Liétard, h Lens, Liévin et Cour- rières, le phénomène a aussi été vivement ressenti. Vers n ;uf heures et demie, un bruit comme celui que produirait un fort coup de vent se faisait entendre dans les concessions molières de Lens, Liévin et C ourrières.Puis, un forte secousse.Dans maintes habitations, les pijfoilds se sont écroulés, les ineubles ont été renversés, la vaisselle jetée par terre et brisée, grand nombre de cheminées sont tombées. A Avion, des maisons paruissent avoir été endommagées dans la cité de la Compagnie des chemins de fer du Nord. Dans l'arrondissement de Béthune des commotions plus ou moins fortes ont été également ressenti es. Voici pour le nord du Pas de Calais: Vers le sud.it Ba|'aume,principalement,la secousse a été asscz violente La plupart des habitants, qui ét ient coucliés, se sont réveillés en sur- saut et ont élpris do panique. Comme dans les localités situées au nordbeaucoup de vitres ont été brisées dans plusieurs maisons. Dans le département du Nord, Douai, il était 9 h. 20 environ, lorqu'une violente se cousse, accompagude et suivie d'un sourd grondement, a mis en émoi toute la vil leLes habitants quittèrent précipitamment leur de- meure, croyanl k un cataclysme, ou une explosion. Cette secousse a été particulière- ment violente dans la partie basse de la viiie; on l'a aussi ressentie k Esquerchin, Cuincy et dans d'autres villages limitrophes. On ignore toujours la cause de ce tremble- ment de terre certains mouvements sa soot souvent produits dans le voisinage des houil- lères, mais ils n'out jamais été si considéra- bles que cette fois. On fit dans VUnivers Sil ya quelque chose qui ne soit pas pourri dans le royaume de Turquie, nous demandons qu on nous 1 tndique. La stupé- flante aventure de ces jours derniers dépasse tout ce qui avait été déjh vu, tout ce qu'il était possible de rêver. Ces trente Arméniens qui s'emparent des locaux d'une banque, en pleine capitale, et n'en sortent qu'avec tous les honneurs de la guerre, cela stst passé de nos jours, sur le sol européea Qu'en penses-tu, dix- ncuvième siècle Au fond, eest l'empire ottoman qui a capitulé. Mais son armée a pt is une revanche glorieuse. Par les rues et jusque dans les maisons, elle a assassiné tout ce qui ne lui résistait pas. Elle a bien pillé aussi. D'ailleurs, c'est de cette seule manière que le sultan paie ses troupes. Ne faut-il pas que tout le monde vive, sauf, peut-être, les Arméniens? Cette affaire de la Banque ottomane est k ce p int extraordinaire qu on a peine h s'em- pêcher d'y soupeonner un dessous. Même k Constantinople, on ne doit pas s'emparer si facilement et si solidement d'un édifice de ce genre. Est-il possible ö'admettre une telle surprise, obtenant ce prodigieuxsuccès? Quoi, ils étaiont un grand nombre de con- jurés, préparant le coup, et la police qui surveille, sans doute, avec une attention particulière les Arméniens, n'a repu aucun avertissement, na éprouvé aucun soupgon Serait-il invraisemblable qu'elle ait, au contraire, été bel et bien prévue Ort aurait laissé réussir les conspirateurs, pour avoir une excellente occasion d'ajouter plusieurs milliers do cadavres k l'imposrnt total déjii fourni. Ce serail abominable, mais i'ati ocité d une telle machination n'est pas un motif suffisant pour refuser d'y ctoii, {I faut ;'i!e cependant, que rincuriec- mp'èie, tant le succès de In temaiive contre U Banque ottomane, serail bien !urque aussi. Qu ils aio t été surprts vraioieut^ cu qui Is se soient prê'és k leue, bs Tu.csom* la'r- gement pro ff té de ia bcune oecahon. Jamais onne saura, au juste, ce qu i! y a eu d'Ar- méniens massacrés a Constantinople et tont autoui. Mais, en prenant même les calculs les plus niodéiés, qu il ne faudrait pas garan- tir eomme les plus exacts, on arrive it un chiffre considerable. I L.e JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnoments sont d'un an et se régularisent fin Décombre. Les articles et communications doivent êtro adresses franc de port a I'adresse ci-dessus. Los annonces eoütent 15 centimes la ligne. Las réclames daas le corps du journa pour 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne Les numéros supplé mentaires coütent -to francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique exceptó les Handres) s'adresser a YAgence Haves Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. 1

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1896 | | pagina 1