Samedi 12 Septembre 1896. 10 centimes le N°. 31 Annêe. 3179. ARRONDISSEMENT D'YPRES. RÉVISION DES LISTES ELECTORALES. Le droit de grève. Cartouche et Cie. Le Progrèset le Weekblad. Q^Gi.A^A/^ On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaurae. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix do l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent tin Décembre. Les articles et communications doivent être adrosses franc do port a l'adresse ci-dessus. Les annouces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du jourua p our 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne Lesnuméros supplé Imentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandres) s'adresser 4 l'A^ene* Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et 4 Paris, 8. Place de la Bourse. Le bureau de l'association conser vatrice fait appel aux électeurs qui, pendant la dernière campagne elec torale, ont constaté qu'ils netaient pas inscrits sur laliste electorale, oune l'étaient pas avec le nombre de votes auxquels ils ont, droitil les engage a faire valoir leurs droits auprès de leurs administrations communales respectives. Les électeurs qui recevraient de la part dune administration communale la notification de la radiation de leur nom ou de la diminution de leurs votes sont priés de s'adresser avee les pieces justificatives au bureau de l'Associa- tion conservatrice, rue de Men in, Cercle catholique, les Mardi et Jeudi de chaque semaine de S a 7 heures du soir. N. B. Ledernier délai pour récla- mer devant l'autorité communale ex pire le 31 octobre prochciin. Le Journal d'Ypres a tenu ses lec- teurs au courant du procés Rességuier contre Jaurès et consorts, qui se plai dera en cassation après les vacances. 11 est probable que l'arrèt de la Cour de cassation de Toulouse sera maintenu, car la Courvient de deci der, dans une affaire a peu prés ana logue, que les menaces de grève qui ont pour objct la defense d'un intérêt professionnel ont cessé d'etre un délit mais que ces menaces peuvent fort bien tomber sous le coup de l'article 1382 du code civil. Voici ce que nous lisons, a ce sujet, dans un journal de France Le Droit reproduit le texte d'un arrêt qui a été récemment rendu par la Cour de cassa tion, et qui mérite d'être noté. II s'agissait d'un cas qui se présente bien souvent, qui, en ce moment même, met aux prises les mé- caniciens de la Clyde et leurs patrons. Des ouvriers avaient, par une lettre adressée au propriétaire de l'usine oü ils travaillaient, exigéle renvoi d'un chef d'équipe, en mena- (jant d'abandonner l'atelier si on ne leur don- nait pas satisfaction. Le chef d'équipe ainsi visé avait assigné devant le tribunal civil un des signataires de la lettre, en demandant des dommages et intéréts h raisondu préju- dice qu'elle lui avait causé. La Cour d'appel de Rennes avait rejeté la demande, par le motif que les menaces de grève adressées au patron sans violences ni manoeuvres frauduleuses sont devenues lici tes, depuis l'ahrogation de l'article 416 du Code pénal, et que, par conséquent, l'usage de ces menaces ne peut entrainer aucune responsabilité. La Cour suprème a été d'un autreavis.il est trés vrai, dit-elle, que les menaces de grève ayant pour objet la défen- se d'un icitérêt professionnel ont cessé d'etre un délitmais ces menaces peuvent fort bien tomber sous le coup de l'article 1382 du Co de et donner lieu des réparations civiles, quand, inspirées par un par esprit de mal veillance, elles ont pour but et pour effet d'imposer au patron un renvoi qu'aucun grief sé "ieux ne pouvait raotiver. Connaissez-vous l'histoire de ce ma- gistrat qui requérait un jour avec ve hemence les peines les plus sévères, contre un malheureux qui avait volé un pain, sous prétexte que le vol avait été commis avec des circonstances ag gravates, l'accusé ayant encore un pain en sa possession Elle rappelle un peu l'histoire du pourfendèur d'abus qui a nom Anseele. On se souvient de ses virulentes sor ties contre le capital et lescapitalistes, et de la dénomination qu il donnait a ces derniers, les traitant de bande de Cartouche. Mais, comme le magistrat de l'his toire, Anseele n a pas le coeur aussi pur que le permettaicnt de croire ses insolentes diatribes. Comme le voleur du pain, les accusés bourgeoisauraient pu lui répondreretourne-toi de grace, et... Ton vousjugera. Et peu de temps après le magistrat fut pendu. A noter que les bourgeois, a part quelques exceptions il y aura tou- jours des abus parmi les hommes sont d'honnêtes gens; tandisque la bande a laquelle appartient Anseele est composée pour la généralité d'af- freux escogriflés, l'honnêteté étant l'exception. Comme le magistrat de plus haut aussi, Anseele est jugé. Jugé ce qui est plus fort par ses amis. Serait-il vrai que l'on nest jamais trahi que par les siens C'est le Recht voor allen, le jouraal socialiste hollandais, qui s'est fait a son tour, le pourfendeur d'abus; et il le fait de telle faeon que la bande Anseele et Cie en sort meurtrie, com me une poule plumée tout vivante. Nos leeteurs connaissent les accusa tions du Recht voor allen ils connais sent la défense d'Anseele. Voici la ré- plique du premier II ne faut pas s'étonner, dit il, qua la colère de notie ami Anseele soit indescrip- tible, et qu'il ait pris la plume lui-même pour empoigner les correspondants de Recht voor Allen, en un style digne du vir tuose de la brutalité c'est ainsi que son ami Lorand Ie qualifiait. Mslheureusement le brave homme paralt avoir été un peu distrait, et on dirait qu'il a ouverl les vieux numéros du Vooruit. En effet, h part les expressions brutales, son plaidoyer ressemble comme deuxgouttes d'eau h certaines lettres d'industriels et de directeurs de fabrique, lettres qui ont paru jadis dans le Vooruit comme réponse aux plaiutes et aux griefs de leurs ouvriers, dont le Vooruit s'était fait l'écho Pour toute réponse, nous nous borne- rons h ouvrir, nous aussi, la collection du Vooruit. Et qu'y trouvons nous Que les patrons et directeurs, fabricants ou gérants (done ceux des coopératives également) ne méritent pas la moindre créance; qu'ils présentent toutes chosessous leur aspect le plus beau, et que nous pouvons avoir plus de confiance dans les déclarations des ouvriers. Nous sommes parfaitement d'accord avec ces anciens numéros du Vooruit. Anseele s'était permis également de tomber son amiDomelaNieuwenhuys, le chef socialiste hollandais, lui repro- cliant de se faire de beaux revenus. Le Recht voor allen répond Anseele sait aussi bien que personne qu'un homme fournissant autant de produc tion intellectuelle que Domela Nieuwenhuys doit travaiiler beaucoup. 11 sait aussi, comme je l'entendais dire dernièrement d'un de nos amis politiques, que Domela Nieuwenhuys est un des rares socialistes d'Europe qui nait pas amélioré sa situation matérielle par le socialisme Quelle importance peuvent done avoir les mots grossiers, tels que vénimeux mauvais, calomniateur anonyme, etc., lom- bant de la plume d'un homme qui se rend coupable d'aussi brutales calomnies (Le Journal d' Ypres.) Le Progrès et ie fVeekblad sont en délicatesse. Le Weekblad s'était permis de donner une appreciation a peu prés impartiale du concert national du 2 A out. Le Progrès n'était pas content.Mais il rongeait son frein en silence. Le Weekblad constatant que le Progrès avait concacré huit lignes au concert, avait trouvé l'occasion d'etre désagréable pour l'opinion flamingan- te de lauteur de l'article du JVeekblad. De la colère, cette fois extérieure,du Progrèsqui vous traite ce pauvre Médard d'une faeon telle qu'il n'en resteque.. son parapluie. Mais Médard sait se défendre avec ce qui lui reste. II n'a pas tout-a-fait tort. Nous n'avons pas a intervenir dans cette querelle fraternelle. Constatons cependant que le Progrès se croit tout permis contre un adversaire, et que, dans son arrogance, il se permet d'é- crire: II nous est avis que le grincheux Zoïle ferait mieux de se servir honnê- tement de la plume qu'on lui donne et avant decritiquer les aulres de s'obser ver lui-même ,- car on ne doit jamais oublier que comme noblesse, reconnais sance oblige... Ne dirait-on pas que le Progrès est le dispensateur de tous les biens, et que tout le monde lui doit de la re connaissance Ne sait-il pas, de son cóté, qu'un bienfait reproché est perdu Ce n'est pas la première fois que le Progrès tient ce langage. On dirait vraiment qu'il n'a couvé que des ser pents II a du moins créé des radicaux et des socialistes. Et, allez au fond des choses, c'est la que le bas blesse. Cela ne veut pas dire que nous don- nions raison a Médard, surtout si Mé dard est l'auteur des articles parus dans le Weekblad de I892,oü les doctriuaires, et notamment leur chef, furent malmenés. II y avait la un peu de vrai a cölé de beaucoup d'exagérations; nous le reconnaissons sans peine. Mais ce n'est pas un motif pour traiter, comme le dernier des hommes, l'ami Médard qui, il le jure, n'a voulu faire que de... l'art. Un conseil a Médard Ne coutinuez pas votre polémique avec le Progrès, si non vous passerez pour un calotin, et alors gare a vous t «rrjéösiiS;

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1896 | | pagina 1