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Samedi 3 Octobre 1896.
10 centimes le N°.
31 Année. Nö 3184.
ARRONDISSEMENT D'YPRES.
RÉVISION DES
L1STES ELECTORALES.
Le socialisme.
L'union.
Le bétail hollandais.
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Lo JOURNAL. d'YPRES parait le Mercredi et le Samedi.
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Bavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et k Paris, 8, Place de la Bourse.
Le bureau de l'associatiou conser
vatrice fait appel aux électeurs qui,
pendant la dernière campagne elec
torale, ont constaté qu'ils n'étaient
pas inscrits sur laliste électorale, oune
l'étaient pas avec le nombre de votes
auxquels its ont droitil les engage a
faire valoir leurs droits auprès de
leurs administrations communales
respectives.
Les électeurs qui recevraient de la
part dune administration communale
la notification de la radiation de leur
nom ou de la diminution de leurs votes
sont priés de s'adresser avee les pièces
justificatives au bureau de l'Associa-
tion conservatrice, rue de Menin,
Cercle catholique, les Mardi et Jeudi
de chaque semaine de S a 7 heures
du soir.
N. B. Le dernier délai pour récla-
mer devant l'autorite communale ex
pire le 31 octobre prochain.
Le Bien Public fait, k l'occasion des
aventures de V oor uit et de Cartouche
les reflexions suivantes qui sont trop
justes et trop vraies pourque nous ne
nous y rallions pas.
Le socialisme semble avoir atteint son
apogée.
Après des succès électoraux inespérés, il
se trouve frappé d'uoe déconsidération mo
rale qui, ayant d'abord contaminé les chefs,
rejaillira surle parti tout entier.
L'état-major socialiste le sent parfaite-
ment bien, et c'est pourquoi il déploie des
efforts désespérés pour maintenir, parl'éner-
gie de la discipline, une cohésion qui ne
résulte plus du libre accord des esprits et
des volontés.
Nous l'avons vu par les comptes rendus
de ces derniers jours quelle est l'attitude
des chefs socialistes depuis les accablantes
révélations dont ils ont été l'objet de la part
de leurs propres hommes
Après un semblant de défense, couronné
d'un médiocre succès, ils en sont arrivés k
capituler et k implorer grace... dans l'intérêt
électoral du parti.
Cette attitude est encore un signe de dé-
moralisation et de dissolution.
On dit aux crédules partisans du socialis
me Commengons par sauvegarder nos
positions électorales et par assurer la Selec
tion de nos chefs au parlement. Ce but prime
tout. Nous aurons bien le temps plus tard de
discuter k fond les griefs plus su moins légi-
times qu'on élève contre eux
Pareille tactique est naturellement faite
pour sourire aux politiciens qui confondent
la réforme social et ses applications éven-
luelles et multiples avec l'intérêt de leur
propre réélection.
Mais il est k peine besoin de remarquer
combien ces considérations, essentiellement
opporlunistes et personnelles, sont peu pro-
pres k convaincre les électeurs, habituelle-
ment inféodés au socialisme, qui attendent
d'un ordre social nouveau je ne sais quelles
satisfactions et quelles compensations par-
faitement chimériques.
La question qui surgit est, précisément
par ces cótés actuels et aigus, une question
de confiance et,par conséquent, une question
de personnes.
Dequoi s'agit-il, en effet
Tout simplement de savoir si les chefs so
cialistes ont qualilé pour flétrir les abus du
capitalisme et de l'industrialisme contempo
rains, alors qu'ils sont eux-mèmes les pro-
moteurs et les patrons d'abus tout aussi
criants et bien mieuxavérés.
Les journaux de tout nuance le constatent
k l'enviles accusations dont le citoyen An-
seele est présentement l'objet, sont précisé
ment les mêmesdont, en pleine Chambre, il
flétrissait naguère les industriels et les capi-
talistes.
Seuleraent voici la différence
Les réqu:sitoires du tribun du Vooruit
étaient plus riches de gros mots, de haineu-
ses invectives et d'audacieuses affirmations
que de preuves plausibl s et d'arguments
péremptoires. Contre le Vooruit, au con
traire, on produit des fails, des chiffres on
met noir sur blanc.
Autre considération. Anseele, traitant
les fabricants en général et les fabricants
gantoisen particulier, d'exploiteurs, d'op-
presseurs et de bandits, obéissait k une tacti
que générale dusocialismequiestdefomenter
la guerre des classes par tous les moyens
possibles. Ses accusations étaient, par con
séquent, d'autant plus suspectes qu'elles
étaient dictées par une pensée systématique
et par une passion aveugle.
11 n'en est plus du tout de la sorte, on ne
saurait assez le faire ressortir, depuis que
l'Artevelde du Vooruit est assis lui-même sur
la sellette ou il a eu si souvent la prétention
de traduire ses adversaires.
Geux qui l'accusent, le confondent, le ser-
rent pied k pied, ce ne sont pas, ni des ré-
actionnaires, ni d'infkmes bourgeois,
ni des inquisiteurs d'une société gangre-
née;»cesont des socialistes comme lui,
d'anciens collaborateurs du Vooruit, des
hommes, d'un rouge irréprochable, qui l'ont
vu quotidiennement k l'ceuvre et qui ont tra-
vaillé avec lui. Que disons-nous Le plus
irrécusable et le plus accablant des témoins
qui l'accusent, c'est tout juste le Président
de la commission d'enquête qu'il avait lui-
même fait nommer et qu'il comptait bien
faire manoeuvrer k son gré pourse procurer
un authentique et solennel brevet de désin-
téressement et de vertu
Dans ces conditions, s'abriter derrière la
question électorale, pour esquiver un débat
sur des faits précis et nettement articulés,
c'est, en vérité, se moquer du public et mon-
trer trop clairementque l'intérêt des classes
populaires n'est qu'un escabeau que les so
cialistes arrivés repoussent dédaigneusement
du pied dès qu'ils sont parvenus k émerger
de la foule et k se créer une position.
Comment méconnaftre, après cela, qu'au
fond de ia question électorale, etmalgré tous
les subterfuges, le fait principal, comme la
tacbe sur l'anneau de Macbeth, répara it for-
cément et toujours
De quoi se plaignent done les socialisfes,
avec plus ou moins de conviction D'êtreex-
ploilés, n'est-ce pas Or, comment redres-
seront-ils leurs griefs, fondés ou non, s'ils
confient leur représentation parlementaire k
des gaillards qui sont précisément accusés
et, auxyeuxde bon nombre de gens, con-
vaincus d'exploitation
II y a évidemment ici un débat préjudiciel
qui demande k être vidé sans retard et si
ceux qu'il intéresse directemment s'évertuent
k l'esquiver ou k l'ajourner, c'est bien qu'ils
sentent que le terrain n'est pas bon pour eux
Qui n'a rien k cacher peut tout montrerqui
n'a rien k craindre n'a pas k fuir et k se dé
rober. Si le sens populaire est Ie sens com
mun les dupes d'Anseele et de sa bande frni
ront bien elles-mêmes par comprendre ces
grosses vérilés.
Tous les journaux de notre bord
constatent l'heureuse issue du Gongrès
de Charleroi, au point de vue de
l'union et de l'entente parmi les dif
férents groupes du parti catholique.
La Patrie de Bruges, un journal
conservateur par excellence, rend
hommage aux sentiments qui ont
animé les démocrates-chrétiens pré
sents a ce congrès.
Le Gongrès, de la Ligue démocralique
beige, dit notre consoeur, tenu Dimanche et
Lundi k Charleroi, a eu lieu dans des bonnes
conditions et a été clöluré au milieu de l'en-
thousiasme général.
Nous sommes heureux de constater avec
uolre confrère catholique de Charleroi que
les discours de la dernière séance, comme
lesapplaudissements de la foule enthousiaste,
n'ont été qu'un immense cri d'union, qui
retentira partout.
Nous avons pleine confiance dans la sincé-
rité de ces sentiments.
En agissant ainsi, les congressistes onl
bien servi l'Eglise et la Patrie.
Assez longtemps, le parti catholique a
offert k ses ennemis le triste spectacle d'une
décevante confusion.
Les démocrates-chrétiens ont proclamé,
par la voix de leurs chefs les plus autoriséa,
et par leurs applaudissements unaniraes, que
cette lutte, qui épuise nos forces, doit cesser.
Ils ont reconnu tout le bien que le parti
catholique et, plus particulièrement, le gou
vernement et la droite parlementaire ont déjk
fait, dans les diversesspbères de leur activité
religieuse, politique et sociale.
lis ont avoué quelles immenses difficultés
il faudrait surmonter pour réaliser tout le
bien social désirable.
Ils ont proclamé que le vieux parti catho
lique était toujours digne de la confiance
des hommes etilsontsonnéle ralliementpour
le bon combat, au cri de Dieu le veut.
Puissions-nous, désormais, fibres du souci
de cette lutte stérile, maintenir étroitement
une union qui sera féconde.
Cardons-la avec un soin jaloux, cette
union qui nous a déjk apporté tant de bien-
faits. C'est par elle que nous avons vaincu,
c'est par elle que nous vaincrons encore.
C'est par les calholiques unis, c'est par
leurs travaux et par leurs oeuvres, que l'on
trouvera la solution du redoutable problème
social qui ébranle le monde.
La démocratie ne doit pas être la guerre
des classes C'est l'acheminement des classes
laborieuses k plus de bien être moral, intel-
lectuel et matériel.
Cette cause a toujours été celle du parti
catholique tout entier. Dès lors, notre divi
sion en fractions n'avait pas de raison d'être.
Le parti catholique a toujours été ouvert
ktous les progrès légitimes, k toutes les
initiatives salutaires.
Les congrès catholiques n'ont cessé de le
proclamer.
La Métropole d'Anvers livre au
public des renseignements et des con
sidérations que nous reproduisons
sans nous y rallier absolument.
Le journal Anversois cela va
sans dire craint qu'il ne faille re-
courir de nouveau a la fermeture des
frontières.
Nous espérons, au contraire, que
non seulement dans l'intérêt de la
santé publique, mais aussi dans l'inté
rêt de leleveur beige, le gouverne-
m