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Mercredi 14 Octobre 1896.
10 centimes le N°.
81 Année. N* 8187.
riRftA jVr
ARRONDISSEMENT D'YPRES.
RÉVISION DES
LISTES ELECTORALES.
AVIS.
Convention écrite et signée.
La situation des
Arméniens Catholiques.
On s'abonne rue au Beurre, 36, A Yprc et k tous les bureaux de poste du royaume.
Le JOURNAL D'YPRBS parait le Mercredi et le Samedi.
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Pour le» annonces de France et de Belgique excepté le» Flandreg) g'adreaser k 1 'Xgence
Huvas Bruxelles, rue de la Madeleine n" 3t et k Paris, 8, Place de la Bourse.
Le bureau de l'association conser
vatrice fait appel aux électeurs qui,
pendant la dernière campagne élec-
torale, ont constaté qu'ils n etaient
fias inscrits sur lalisteéleetorale, oune
'étaient pas avec le nombre de votes
auxquels ils ont droitil les engage a
faire valoir leurs droits auprès de
leurs administrations communales
respectives.
Les électeurs qui recevraient de la
part dune administration communale
la notification de la radiation de leur
nom ou de ladiminutiondeleurs votes
sont priés de s'adresser avee les pièces
justincatives au bureau de ^Associa
tion conservatrice, rue de Menin,
Cercle catkolique, les Mardi et Jeudi
de chaque semaine de 8 a 7 heures
du soir.
N. B. Ledernier délai pour récla-
mer devant l'autorité communale ex
pire le 31 octobre prochain.
II paraitra sous peu un guide illustré
pour la ville d'Ypres et les environs.
Les hoteliers, cafetiers, voituriers, négo-
ciants, etc., quidésirent être recommandés
aux étrangers, sont priés de s'adresser pour
tous renseignements au bureau du journal,
avant le premier Décembre procbain.
Le guide comprendra environ 78 pages
de texte et de photogravures. 11 sera tiré h
•5000 exemplaires qui seront vendus proba-
blement de 1 franc h 1 franc 50 centimes.
Son format sera de 13c' sur 20 c en
hauteur.
Prix de l'annonce
4 page entière 15 francs
1/2 page 8 francs
1/4 page 5 francs
Les annonciera peuvent, rédiger eux-
mêmes le texte de leur annonce. Celle-ci
donne droit h une mention spéciale h la
rubrique des renseignements dans le corps
du livre.
S'il se fait des éditions ultérieures, les
annonces y seront reproduites.
Existe-t-il uu traité entre la France
et la Russie Telle est la question
posée par un rédacteur du Gaulois a
une des personnalités que sa haute
situation met particulièrement même
de connaitre la question
II y a, en effet, nous a déclaré
notre éminent interlocuteur, un pa
pier rédigé, paraphé, «igné et revêtu
des sceaux des deux parties contrac-
tantes c'est une convention militaire
entre le gouvernement russe et
le gouvernement francais, qui a
été signé par M. Casimir-Périer,
non pas comme d'aucuns lont
déclaré, du temps oü il était président
de la République, mais au moment
oü M. Périer était président du Con-
seil, ministre des affaires étrangères,
sous la présidenee de feu le président
Carnot.
Le haut plénipotentiaire russe qui
a signé de son cóté cette convention
militaire a été M. de Giers, ministre
des affaires étrangères de Russie, mort
également, et prédécesseur du prince
Lobanoff.
Quant au caractère même de ce
document, qui a été échangé solonnel-
lement entre les deux ministres au
mois de mars de l'année 1894, il est
assez délicat d'en parler.
Qu'il vous suffise de savoir que ce
papier, longuement préparé, stipule
que dans le cas de déclaration de guerre
a l'une des deux puissances contrae
tantes, par une puissance de la triple
alliance, les forles miltaires de lautre
entreront immédiatement en campa
gne concuremment avec les forces de
la puissance attaquée.
On n a évidemment visé, en ce qui
nous concerne, que le cas oü l'Alle-
magne et l'Italie se rueraient sur notre
paysil est certain, en effet, que nous
n'avons pas la moindre question a dé-
battre directement avec l'Autricbe.
L'Autricbe, au contraire, pourrait
avoir des difficultés dans la question
d'Orient, surtout avec la Russie, et de
ce cöté on peut toujours prévoir la
possibilité dune guerre austro-rvsse
provoquée par 1'élément antislave de
la monarchie austro-hongroise.
Mais ce que la convention entre
nos deux pays a surtout réglé, c'est
leur ligne de conduite en cas d'attaque
de la Russie ou de la France par l'Alle-
magne ou 1 Italië.
»En vertu des clauses de la triple al
liance, un quelconque des pays étant
attaqué par une autre puissance non
contractante, les deux alliés s'empres-
sent dedéclarerla guerre a la puissance
qui attaque leur troisième alliée. Ces
cas ont tous été prérus par la conven
tion militaire de Juin 1894.
Les sommités militaires et mari-
times francaises, les membres des
Conseils supérieurs de guerre, de l'état-
major et de la marine se sont mis
d'accord avec leurs collègues russes
pour tout ce qui concerne leventuali-
té de la mise en campagne simultanée
des deux armées et marines russes et
franQaises.
Tout a été prévu dans une annexe
a la convention signée et paraphée.
Les évènements qui se sont dérou-
lés, du reste, depuis six ans, ont sin-
gulrèrement facilité la tache des diplo-
mates Cronstadt et Toulon ont été
les préliminaires de la signature du
document.
Après lü mort de M. de Giers et du
Tsar Alexandre III, le prince Lobanoff
a dirigé Ia diplomatie russe vers l'ac-
centuation de la convention stipulée.
Avec M. Hanotaux, durant son séjour
en France l'année dernière, les bases
d'un traité plus formel ont été jetées.
Un traité dalliance offensive est-il
signé Après l'évènement capital de
la venue du Tsar et de la Tsarine a
Paris, le séjour prolongé que M. Chich-
kine fait a Paris ce qui enlève au
voyage de son Souverain a Darmstad
la moindre importance politique, alors
même qu'il se rencoutrerait a nouveau
avec Guillaume II il est permis de
supposer qu'une nouvelle convention
n'annulantdu reste pas la première,
mais la complét,ant est a la veille
detre signée entre la France et la
Russie, si elle ne l'a déja été.
Sous ce titre, les Missions catholi
ques publient une lettre que leur en-
voie un de leurs correspondents de
Constantinople. Elles espèrent que ce
cri de détresse sera entendu et attirera
aux malheureuses victimes de la per-
sécution de nouvelles marques de sym
pathie
Le ministère de la police continue h
renvoyer dans leur pays natal les Arméniens
des provinces qui travaillaient h Constanti
nople. Ces pauvres gens gagnaient quelques
piastres par jour et en économisaient une
parlie qu'ils faisaient parvenir k leur familie.
Arrivés dans leurs pays, ils se trouveront
dans un élat complet de dénüment.
La terreur continue k régner dans l'inté-
rieur. Les Arméniens n'osent même sortir de
leurs gites. Pas de travail, pas d'affaires
que feront-ils pour vivre Comment pour-
ront-ils nourrir leurs families Comment se-
ra-t-il possible de satisfaire aux exigences
du fisc Ce n'esl qu'un nouveau moyen d'ex-
terminer la race arménienne etde poursuivre
sa destruction. Heureusement les ambassades
font embarquer pour l'étranger ceux des Ar
méniens qui écbappent aux poursuiles de la
police et cherchent asile dans les consulats.
Jamais nation n'a subi une telle persécution.
S. G. Mgr Azarian a employé tous lesmoy-
ens pour soustraire les siens 8 ces mesures
de proscription. II a délivré it chacun de ces
pauvres ouvriers, ou domestiques, un certi-
ficat, dans leqael il déclaré qu'ils sont catho
liques sans faire mention de leur nationalité.
Le nom d'Arménien est tellement haï par le
gouvernement turc qu'il suffit de le porter
pour être proscrit.
Mais, comme les administrations publiques
et les agences étrangères ont renvoyé leurs
domestiques et ouvriers arméniens, grégo-
riens ou catholiques, ces derniers réduits k
la dernière misère, viennent au patriarcat et
demandent des secours. D'autre part, les fa
milies de quarante Arméniens catholiques
massacrés h Péra et k Gallata dans les der
niers troubles, sont toutes h la charge de
Mgr Azarian.
Le consulat anglais a organisé une com
mission de secours pour distribuer aux si-
nistrés de la capitale les secours considéra-
bles qu'il a recus de Londres mais, comme
s'est par l'entremise des missionnaires pro
testants que la distribution se fait, ce sont les
Arméniens protestantsetgrégoriensqui seuls
en bénéficient les Arméniens catholiquesen
sont exclu-. C'est la France,protectrice des
catholiques, disent-ils, qui doit soutenir les
catholiques.
Mardi dernier. Mme de La Boulinière, fem<=
me du conseiller de l'amhassade de France,
est allée au patriarcat arménien catholique et
a donné 40 francs par tête k vingt-six per-
sonnes que Mgr Azarian avait indiquées
comme les plus éprouvéesdesa communauté.
Mais combien de families sont encore dans
l'extrême misère
Comme la communauté arménienne catho
lique n'a nullement participé aux manoeuvres
des comités révolutionnaires, elle devrait être
protégée par le gouvernement et même in-
demnisée.
On a appris que Mgr Azarian a présenté
un rapport au gouvernement pour exposer
la situation de sa communauté. Mais sa dé
marche n'a eu aucune suite. D'ailleurs, le
Trésor impérial est dans un tel état de dé
tresse, que, matériellement, il lui est impos
sible d'acquitter ses engagements les plus
sérieux. La Sublime Porte avait accordé k