Samedi 17 Octobre 1896.
centimes le Nc
31 Année. N° 3188.
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AVIS.
Cartouche et la Lutte.
Les candidats
de Ia Cour d'Appel de Gand.
Nos Magistrats
cléricaux militants.
VILLE D'YPRES.
CONSEIL COMMUNAL
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II paraitra sous peu un guide illustré
pour la ville d'Ypres et les environs.
Les hoteliers, cafe,tiers, voituriers, négo-
ciants, etc., qui désirent être recommandés
aux étrangers, soul priés de s'adresser pour
tous renseignements au bureau du journal,
avant ie premier Décembre prochain.
Nous avons demandé raison a la
Lutte de sou mutisme au sujet des
scan dales de Gand.
Elle nous répond que quandelle con
state, après les inspecteurs du travail,
l'insalubrité du travail du lin, qui fait
mourir plus de la moitié des enfants
des ouvrières qui s'y livrent, cela fait
rire le Journal d'Ypres.
Vous mentez, ékontée consoeur.
Nous vous avons approuvée d'avoir
constate ce fait. Mais nous avons de
mandé aussi d etendre votresollicitude
aux ouvrières du Vooruil, que Car
touche, bras-de-fer, traite comme on
ne les traiterait pas dans la géhcnne.
Voila tout.
Mais, au fait, s'il vous plait. Vous
nous répondez il y va, parait-il, du
repos des rédacteurs du Journal d'\ pres
que nous Iranchions ex cathedra, sur
la foi des journaux cléricaux qui ont
érigé la calomnie et la diffamation en
regie de polèmique, vne question dont
la justice est saisie.
II y a va de limpartialitè, de la jus
tice dont vous vous targuez si souvent,
Mademoiselle.
Ah! si des faits pareils a ceux de
Gand avaientétéimputables, non seule-
ment a des catholiques, mais a des
patons en general, comme vous vous
seriez empressée, n'est-ce pas a les
dénoncera la vindicje publique! Mais
il s'agit de votre ami Anseele, Sequah
comme l'appelle P. Dewitte! Done,
silence
Et P. Dewitte et Braeokman ne
sont-ils pas vos amis? Et les ouvrières
du Vooruit qu en faites-vous
Or cesont eux qui accusent Anseele,
publiquement, avec pièces a l'appui
Et les journaux cléricaux ne font que
répéter ce que tos amis out public.
Allons, reconnaissez que vous êtes
dans le pétrin, comme votre Anseele.
Cela sera plus franc et plus impartial.
La Lutte nous prie de reproduire la
defense d'Anseele, publiée dans les
journaux du 9 Octobre.
Nous nous empresserions de répon-
dre a la demande, fort polie, de la
Lutte, si la réponse nedevaitpas pren
dre plusieurs colonnes de notre jour
nal. Mais,pour nous montrer impartial,
nous résumerons la defense de l'ami
de la Lutte et la répliquequeluidonne
un journal anti-catholique dans Partiele
suivant. La consoeur sera sans doute
satisfaite?
Que dirait le ciloyen Anseele si un chet
d industries'avisait de retenir ae3 ouvriers
une partie de leur salaire, si minirae quelle
fut,pour subsidier une oeuvre de propagande
ou bien l'un ou l'autre organe
Le citoyen ne trouvert.it pas d'injure assez
forte pour flétrir ce misérable, ce Cartouche,
ce Mandrin, etc., etc.
Lui-même cependant, n'agit pas différem-
ment. Sur le salaire que le Vooruit paio aux
ouvriers qu'il emploie, il est retenu un tan
tième, sffecié b la propagande socialiste.
Du consentement de tous ces ouvriers
Nullement. II été établi que nornbre d'eutro
eux protestent et qu'ils ne subissent cesrete-
nues quit eontre-coeur.
De fait, il n'en peut pas être autroment.
Ou doit les compter par certaines.Ies ouvriers
du Vooruit qui se soucient de la propagande
socialiste comme d'une guigne et qui, dans
leur par dedans, envoient tous les diables
la ribambelle de journaux et d'orateurs de
meetings qu'on les oblige h entretenir de
leurs deniers.
Et, d'ailleurs, I'industriel qui invoquerait,
lui aussi, le consentement de ses ouvriers,
trouverait-il grace aux yeux du citoyen An
seele Le plus souvent
Le citoyen, foit ennuyé pour le moment,
ciierche se tirer d'afïaire comme il peut.
Vous n'y êtes pas du tout, répond-il h
ceux qui l'attaquent. Nous avons, au Vooruit,
deux espèees de salaire un salaire fixe, qui
est toujours payé intégralement, et un sa
laire supplémentaire, qui n'est, en réalité
qu'une gratification. C'est sur ce dernier
seulement que les retenues sont opérées.
Le ciloyen nous paie ici en monnaie de
singe. La rérnunération que touche un ouvrUr
pour prix de son travail, que ce travail soit
exécuté durant les heures réglementsires ou
en dehors, constitue ce que, dans tous les
pays du monde, on appelle le salaire de eet
ouvrier, et nolle part une gratification.
Dans presque tous les journaux, il arrive
que nos typos travaillent au-delè de leurs neuf
heures obligatoires. Que le citoyen Anseele
[eur demande done s'ils considèrent le sur
plus de paie qu'ils recoivent de ce chef com
me une gratification, ils lui riront au nez.
Si le ciloyen veut nous en croire, il n in-
sistera pas plus longlemps sur sa distinction
entre le travail salarié et le travail gratifié.
Eiie est vraiment trop bébète.
Qu'importe, apiès cela, que les ouvriers
du Vooruit touchent des salaires supérieurs
k ceux que pafent les industrials gantoisSi
le Voot uit paie des salaires supérieurs, c'est
évidemnaent qu'ils les tient comme légitiu e-
ruent dus. Sinon, ses administrateurs, e:i
payant au delbti'ahiraient leur rnandat.
Dès lors, et si ces salaires ne sont que la
juste rénuinération du travail accompli,qu'ils
soient supérieurs ou non d'autres, ils ap-
partiennent intégralement h l'ouvrier, et le
Vooruit, qui en rctient une partie, mérite,
avec l'hypocrisie en plus, toutes les invecti
ves dont le citoyen Anseele a si libéralement
gratifié les infames patrons bourgeois.
La cour d'appel s'esl réunie, jeudi midi
et demi en séance solennelle,générale et pu
blique pour la désignatiou de deux candidats
au siège de conseiller it la cour d'appel de
Gand, devenu vacant par suite de la mort de
M. le conseiller De Smet, ainsi que do deux
candidats it la place de présidmt du triouna!
d'Ypres, devenue vacante par le décès de M.
Iweirts.
Au premier scrutin M. De Bie, président
du tribunal d'Audenarde, o'otient 10 voix
M. d@ Kerchove d'Exaerde, procureur du roi
it Bruges, 8 il y a 2 bulletins blancs.
De l'avis du ministère public, M. Is che
valier Hynderick, M. De Bie it'a pas obtenu
la majorité absolue paree qu'il faut tenir
compte des bulletins blancs. L» cour, après
une délibération d'un quart d'heure, déclare
partager eet avis et procédé un second
scrutin. Obtiennent M. De Bie, 11 voix
de Kerchove d'Exaerde, 8 1 bulletin blauc.
M. De Bie est proclanté l*r candidat.
M. Walbroeck, juge au tribunal de Bruges,
est nommé 2« candidat par 17 voix contre 3
donrtées it M. de Kerchove d'Exaerde.
M. Janssens de Bisthoven, substitut du
procureur du Roi it Gand, est nommé pre
mier candidat h la place de président au
tribunal d'Ypres par 11 voix contre 8 don-
nées it M. Van Daele et 1 donnés h M. Bie-
buyck, ces deux derniers juges au tribunal
d'Ypres.
M. De Busscher, substitut du procureur
du Roi it Gand est nommé deuxième candi
dat par 13 voix contre G données M.
Biebuyck. II y avait 1 blartc.
Une remarque La Cour a désigné
comme candidats des magistrats ap-
partenant, par leur naissance ou leurs
fonctions, a la Flandre Oriëntale, sauf
M. De Bie qui est, si nous ne nous
trompons, Anversois et qui n'a fait
qu'une apparition dans notre Flandre,
comme Juge a Courtrai.
Ge n'est pas la première fois que
nous constatons le penchant de Ia Cour
d'Appel a ne pas aceorder a la Flandre
Occidentale la representation qui lui
revient de droit.
Nous appelons l'attention du Conseil
provincial sur la situation que la Cour
d'Appel cherche a créer a notre Flan
dre.
Est-ee qu'il n'y avait done pas un
magistrat YVest-Flamand d'origine,
digne d'être conseiller
Est-ce qu'il n'y avait pas a Ypres
même un seul candidat possible, pour
la place de Président de notre-Tribunal
de lre Instance?
Un peu plus de justice a l'avenir
vis-a-vis de la Flandre Occidentale,
s'il vous plait, Messieurs de la Cour;
et, aussi, un peu plus de reconnais
sance.
Nous avons répondu a un article de
la Cbronique qui avait prétendu
que, par suite du décès de M. Uveitis,
le Tribunal d'Ypres, Parquet compris,
se composait exclusivement de cléri
caux militants.
Le Progrès se fache paree que nous
avons dit que la Cbronique avait
été mal renseigne'e par son correspon-
dant yprois. C'est plutöt ce correspon
dent lui-même qui se fache.
II a été le correspondent aux
informations, dit le Progrèset il a
appris qu un loustic calholique a abusé
de la bonne foi de la Chronique!
Le but, dit encore le Progrès, est
facile a comprendre donner l'occa-
sion au Journal d'Ypres de divulguer
au public les opinions politiques des
magistrats de notre Tribunal.
Ahle vilainLa Chronique elle-
même n'oserait prétendre quelle aété
induite en erreur par un catholique.
Mais le Progrès ose tout.
Si le Progrès ne precise pas, nous
lui dirons, sans détours, qu'il en a
menti.
Séance du 10 Octobre 1896.
La séance s'ouvre 5 h. iO min.
PrésentsMM. le Baron Surmont de Vols-
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