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S.amedi 7 Novembre 1896.
10 centimes le N°.
Si Année. N° 3194.
AVIS.
Le chatiment d'Anseele.
Ses aveux.
Cruel mais juste.
On s'abonne
rue
du Beurre, 36, k. Yprc?,
et k tous les bureaux de poste du royaurae.
Nous apprenons avec la plus vive
satisfaction que EEminent Conféren
cier le T. R. P. van Tricht viendra
donner une conférence au profit des
écoles gardienne adoptées, le Lundi
16 Novembre prochain.
La conférence se donnera en la
Salle iweins a 6 heures du soir.
Sujet 1'Enthousiasme
On pent dès a présent se procurer
des cartes chez Mesdames Iweins
d'Eeckhoutte, Présidente de foeuvre,
Fraeys, Van den Berghe et an bureau
du Journal d'Ypres rue an beurre.
Carte personnelle 2 francs.
Carte de familie 5 francs.
On pourra également se procurer
des cartes a l'entrée de la sallc.
II paraitra sous peu un guide illustré
pour la ville d'Ypres et les environs.
Les hoteliers, cafetiers, voituriers, négo-
ciants, etc., qui désirent être rt com mandés
aux étrangers, sont priés de s'adresser pour
tous renseignements au bureau du journal,
avant le premier Déeembre prochain.
Le guide comprendra environ 75 pages
de texte et de photogravures. II sera tiré h
6000 exemplaires qui seront vendus proba-
blement de 1 franc h 1 franc 50 centimes.
Son format sera de 13 c- sur 20 c en
hauteur.
Prix de l'annonce
1 page entire 16 francs
1/2 page 8 francs
1/4 page 6 francs
Les annonciers peuvent, rédiger eux-
mêmes le texte de leur annonce. Celle-ci
donne droit une mention spéciale h la
rubrique des renseignements dans le corps
du livre.
S'il se fait des éditions ultérieures, les
annoncesy seiont reproduites.
Nous avons souvent dit qu'il en sera
des socialisles comme de tous les révo-
lutionnaires, comme des radicanx et
comme des doctrinaires Saturne
dévorant ses propres enfauts.
II en serait encore de mómc des ca-
tholiques poliliques, si ceqn a Dieu
neplaise! ils imiiaient lexemple de
leurs adversaires, se divisaienf entre
eux et s'écartaient des lois et des pres
criptions de l'Eglise, dont le Pape et
les Evêques sont les gardiens et les in
terpre tes.
La oü Dieu ne règne plus, il n'y a
que des instincts, des passions, des
intéréts, choses humaines peut-être,
mais dont l'existence est incompatible
avec l'ordre, la paix et l'union, qui
sont aussi nécessaires dans un parti
que dans la société et la familie.
Ce sont les révolutionnaires francais
qui ont tué la Revolution. Le doctrina-
risme beige a enfanté le radicalisme
qui a été la cause de sa mort. Le radi
calisme lui-même est tombé sous les
coups du socialisme triomphant.
Qu en sera-t-il du socialisme poli
tique
11 est né hier, et déja il se dissoud
Sans doute ses violences, ses excès,
ses sottises devaient, après quelques
années d'expérience, amener sa chute.
Fiolenta non durant.
Mais qui eut jamais pu croiie que
ses propres adeptes se chargeraient de
rend re son avènement impossible
Qui eut pu prédire, il y a six mois,
que celui qui représentait le plus adé-
quabment les idéés socialistes, celui
qui parlait, a la Chambre, avec le plus
d'autorité au nom de son parti, Anseele,
le tribun gantois, devenu représentant
d'un arrondissement wallon, serait
aujourd'hui parterre, conpué, honni,
abaudonné par ses propres amis, par
ceux qui en avaient fait leur idole?
Ces reflexions et d'autres analogues
hantent l'esprit du tribun gantois. II
les exprime en partie dans une lettre
qu'il vient d'écrire a son compèrealle-
mand, le fameux Liebknecht, victime,
lui aussi, de l'ingratitude de ses amis.
Cette leffre a été interceptée, dit la
Flandre Libérale, par la police bour-
geoise. Nous la reproduisons comme
un document des plus intéressants
Mop cher Liebknecht,
Wus aussi Vous le chef glorieux du so
cialisme allemand Vous qui avez si puis-
samment contribué avec Marx, Lassale,
Bebel et Singer it organiser l'armée du pro-
iétaiial On vous renie k votre tourQuelle
injustice Et qui peut mieux comprendre
que moi toute l'étendus de vos souffrances
morales, moi qui suis également victime de
l'ingratitude de mon parti
Comme vous ne l'ignorez pas, de nou-
veaux déboires ne cersent de massaillir.
J'ai p us h lutter en ce moment conlre mes
propres coreligionnaires politiques que con-
tre toutes les forces du capitalisme réuni.
Voilé des semaines écoulées en discussions
stérilès et je n'ai pas encore eu le loisir d'al-
taquer un seul industriel. Auparavant, pas
un jour ne passait que le Vooruit ne dé-
nonpat des abus A cette heure, je suis forcé
moi-même de teriir lête aux accusations que
de soi-disant socialistes dirigent contre mon
oeuvre. A les en croire, je suis un tyran, un
exploiteur de mes ouvriers je me mets en
contradiction avec mes principes. Les cou-
turières de notre atelier, elles aussi, ont
protesté contre mon administration.
Soit dit entre nous, lorsque nous atta-
quons les patrons bourgeois, ils ne doivent
passé trouver sur unlit de roses.... Mais
vous concevez que je ne ferais pas eet aveu
dans une réunion publique.
Ajoutez cela que je suis bien mollement
défendu. Les radicaux eux-mêmes qui,
il y a peu de temps, se montraient mon
égard d'une servilité basse commencent
me fausser compagnie. Pendant tout le
temps qu'ont duré jusqu'ici les invectives de
la presse conservatrice, la Réforme n'est pas
même intervenue en notre faveur. Ces
messieurs étaient en vacances Et si aujourd'
hui M. Feron daigne s'occuper de nos mi
sères, e'est pour prétendre que nous avons
cu tort de mettre la porte le compagnon
Braeckman, eet homme qui s'est permis de
dire devant la justice ce qu'il pense du
systèrne de travail en vigueur au Vooruit.
Comme si cette sincérité ridicule n'allait pas
inévitablement devenir une arme nouvelle
entre les mains de nos adversaires
C'est peine si le citoyen Vandervelde
lui-même nous a soutenus. II ne nous a
consacré dans le Penple qu'uu seul article,
qui ne contenait que des sottises et que la
presse réactionnaire a aussitót tourné contre
nous. Et, pour comble de disgrace, vous
aussi, mon cher Liebknecht, vous avez
luissé paraitre dans le Vorwarts de Berlin
un article qui considère le jugement rendu
conlre le Vooruit comme juridiquement
inattaquable Dans le moniteur officiel du
socialisme allemand
Je pense que les nombreuses contrariétés
que vous rencontrez dans votre parti vous
auront empêché d'examiner de prés cette
imprudente declaration. Je sais qu'au fond
votre journal a raison il failait bien dé-
couvrir un subterfuge mais est-il ex-
pédient de donner ce brevet d'intégrité la
justice bourgeoise, dont le Vooruit a cru
devoir faire ressortir l'attitude scandaleuse-
ment partiale
J'ai beau m'écrier a Nous nous défen-
drons ce que j'ai exprimé un jour en
notre énergique langage flamand par ces
mots Wij zullen ons weren je s ns
de plus en plus le terrain se dérober sous
mes pieds. Jamais mon existence n'a traversé
une pareille crise. A peine un procés se
termine-t-il, qu'un autre commence. Et je
reconnais presque toujours la main de mes
anciens amis dans tous les embarras qui me
sont suscités. C'est en devenir fou
La camprgne que la presse conservatrice
mène contre moi ne discontinue pas non
plus. Chaque jour, de nouvelles révélations
l'alimentent. Après tout, elle est dans son
róle. N'est ce pas le socialisme qui a pro-
clamé la guerre des classes La cl isse bour
geoise se détend, après que nous l'avons
attaquée avec la dernière violence. Mais ce
que je déplore le plus, c'est l'opposition que
je rencontre au sein même du parti socialiste
parrai nos frères, parmi cette population
que je cherche émanciper. Et, parfois, je
me surprends dire Cette société
idéale dont nous poursuivons la conquête
n'est peut-être qu'un beau rève. Les bour
geois diraient-ils vrai Si je ne parviens
réaliser l'Etat autoritaire dans la sphère
restreinte d'une coopérative socialiste,qu'ad-
viendrait-il si le collectivisme devenait une
réalité Ne eourrions-nous pas au devant de
l'anarchie Avant de bouleverser l'ordre
économique, n'est-ce pas le coeur humain
qu'il faudrait réformer
Ah ces doutes sont afïreux Ne les dé-
voilez k personne. Je les fais connaitre k
vous seul, paree que vouséprouvez les mêmes
amertumes que moi. Brülez cette lettre. Si
elle venait jamais au jour, Anseele serait un
homme k la mer
Salut et fralernité,
Pour copie conforme,
Fl.
f
II ne sera pas inopportun, après que
la justice a flétri Anseele et ses amis
du Vooruil, de rappeler les paroles
brutalesprononcées. lan dernier, a la
Chambre des représentants par le fa
meux Cartouche
Libéraux et calholiques, hurlait Anseele,
quand il s'agit de la classe ouvrière, trou-
vent que nous sommes de la chair exploi
tation.
Entre vous, de bourgeois k bourgeois,
vous avez votre idéé sur l'équité et la justice;
mais quand vousêtes devant l'ouvrier, alors
l'ouvrier n'est plus un homme ayant droit k
la justice c'est la plèbe taillable et eor-
véable merci
Ces hommes, quand ils se trouvent de
vant la classe ouvrière, ne torment plus que
la bande de Cartouche et Cie.
Comme nous sommes les seuls qui osons
parler de changp-r le système de fond en
comble, les seuls qui voulons changer les
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Le JÖURX<ïAI. D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi.
Le prix de 1'abonnement, payable par anticipation est da 5 fr. 50 c. par an pour tout
la pays; pour l'étranger, le port en sus.
Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Déeembre.
Les articles et communications doivent être adrosses franc da port a l'adresse ci-dessus.
Les annonces content 15 centimes la ligno. Les réclames daas le corps da joarna pour
30 centimes la ligne.Les insertions judiciaires1 franc laligne Les nuraéros supplè-
mentaires content 10 francs les cent exemplaires.
Pour les annonces de France et de Belgique excepté les Flandres) s'adresser A VAgence
Ilavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8. Place de la Bourse.
Edouard Anseele.
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