I li CHAMBRE. I l Mercredi 16 Décembre 1896. 10 centimes le N°. SI Année. N° 8205. mf VILLE D'YPRES. CONSEIL COMMUNAL Les paris au Sénat. Le Flamand. Le duel dans l'armée. si u On s'abonne rue an Beurre, 36, a Ypre.et 4 tous les bureaux de poste du royai*are. Séance du 19 Décembre 896, a 4 henres du soir. 1. Communications. 2. Hospices:ventesd'arbres. 3. Budget de la ville pour 1897. Le Sénat a adopté, Vendredi der nier, par 51 voix contre 14 et 7 ab stentions, lensemble du projet de loi relatif aux paris autres que les paris de bourse. Nous publions le texte du projet voté par le Sénat et envoyé a la Chambre des Représentants. Article premier. Seront punis d un emprisonnement de 8 joins k six mois et d'une amende de 100 francs 5,000 francs ou d'une de ces peines seulement A. Crux qui auront exploité, en quel- que lieu et sous quelque forme que ce soit, le pari sur Ie résultat des courses de che- vaux.de voitures, de vélocipèdes, des courses pédestres, des joules nauiiques, des con cours de pigeons, des tirs ou de tous autres jeux, soil en servant ou en offrant de servir d'intermédiaire etitre les parieurs, soit en vendant au public des pronostics concer- nant les chances de succès des concurrents ou des auimaüx engagés. B. Ceux qui auront parié ou offert de parier directement ou par l'entrëmise dun tiers contre tous parieurs, alors même qu'ils n'auraient parié que contre des parieurs connus d'eux et capables ëappiécier lauis chances de gain C. Ceux qui auront coopéré directe ment k l'exéculion de l'un des déliis prévus sub litteras A et B ou qui, par un fait quel- conque, auront prêté, pour i'exécution, une aide telle que sans leur assistance le délit n'eüt pu être coKimis, notamment 1" Ceux qui auront servi d'intermédiaire k l'auteur du délit pour ces opérations 2" Ceux qui auront requ le dépot préalable des enjeux pour les paris 3o Ceux qui auront fourni, en location ou autrement, un local pour 1 exploitation des paris. Seront conflsqués Les fonds ou effets versés pour les paris, ainsi que les fonds ou effets destines au service des paris et trouvés en la possession du délinquant au moment de la constatation de l'infraction. Art. 2. Seront punis d un emprison nement de 8 jours k un mois et d'une amende de 26 francs k 1,000 francs ou d'une de ces j peines seulement, ceux qui, par avis, an- J nonces, affiches ou par tout autre moyen de publication, auront fait connaitreles agences ou les individus se livrant k Sexploitation des paris. Art. 3. Ne sera pas assimilé aux cas prévus par le littera A de Fartiele ler le pari rnuiuel organisé sur les champs de courses de chevaux et pendant la durée de celles ci, dans un enclos spécial par des sociétés con- stituées conformément aux lois du 18 mai 1873 et du 22 mai 1886, et qui ont pour but exclusif l'encouragement de l'élevage et i'amélioration du eheval en Belgique et qui s'engagent k ne pas rémunérer leurs capi- taux un taux supérieur k 3 p. c. Le prélèvement ne pourra excéder 5 p. c. du moi tam des mises et le pan mutuel ne pourra fonctionner que pour le compte de la socié'.é elle-même et sous la responsabi- lité de celie-ci. L'aecès de l'enclos ne sera permis que moyennant une taxe spéciale qui ne sera pas inférieure k la moitié du prix d'entrée le plus élevé au champ de courses. Toutesociété voulant jouir du bénéfice du présent article devra y être autdrisée annu- ellement par arrêté ministériel. L'arrêté sera donné pendant le troisième uimestre de 1 an née antérieure. Art 4. L'article 85 du Code pénal est applicable aux infractions prévues par la présente loi. Voila pour les paris. A quand les jeux ment ceux qui n'entendent pas la langue flamande, pourront-ils discu- ter ce f.exte Nous répondons il y a assez de re présentants et sénateurs flamands qui connaissent les deux langues pour pouvoir se prononcer en connaissance de cause. Mais, nous pouvons retourner 1 ar gument, et dire: Les électeurs flamands ne doivent pas nécessairement en- voyer aux Chambres des députés sachant le francais. S'il sen trouve parmi eux qui ne connaissent que le flamand,, comment vot.eront-ils sur un texte francais qu'ils ne comprennent pas On pourrait nous répliqueren fait, tout le monde a la Chambre parle francais. Nous ripostons que tout le monde en fait sache le flamand, et les textes des lois seront bien votés La Chambre a commence hier la discussion de la loi du contingent. il est presque certain que levote aura eu lien aujourd bui. Le contingent sera-t-il voté? Nous ie croyons, mais la majorité sera moindre encore que Fan dernier. A prés le contingent, le budget des voies et moyens. Le projet de loi Coremans-Devriendt, sur l'emploi de la langue flamande dans les publications officielies, ne parait pas devoir obtenir au Sénat le même succès qu'a la Chambre, oü il a passé sans peine et a la presque una- nimité des membres. il n'ya b. l'adoption du projet qu une objection sérieuse; tons les députés et sénateurs doivent voter les deux textes, francais et flamand. Or, dit-on, com- M. Paul de Cassagnac vient de pu blier, sous ce titre, un article vigou- reux et plein de bon sens on remar- quera surtout un trés noble et coura- genx aveu, fait avec une sincérité toute chrétienne. Les feuilles publiques vous ont appris qu'k Béziers, un duel vient d'avoir lieu entre sous-officiers, qui met l'un d'eux en danger de mort. Cet incident sanglant attire de nouveau l'attention sur le duel dans l'armée, car il intéresse tous les pères de familie et les inquiète légitimement. Le service obligatoire et universel, donne le droit k chacun de demander compte k l'Elat, de ce qu'il fait de nos fils. Et si le duel n'éiait pas plus recevable, au temps oü l'armée ne comptait que des pro- fessionnels, il alarmait moins les families, ce n'est pas douteux. C'était un peu tant pis pour ceux qui s'y laissaient aller. Mais, aujourd'hui l'armée a cessé d'être exclusivement composée de reitres ou de soudards, et le métier des armes n'est pas un métier libre. Tout le monde doii y passer. Aussi tout le monde a qualité pour exa miner dans quelles conditions on remplit ce devoir national. Gertes, je re me donnerai pas le ridicule de déclamer contre ie duel. J'en ai usé et abusé, et je le regrettetant au point de vue religieux, paree qne l'Eglise le defend, qu'au point de vue social, paree qu'il 11e prouve t ien rien que le courage, et que le courage peut se démontrer sous d'autres formes, moins stériles. Je n'ai done pas qualité pour faire le moraliste, et j'ai assez d'intelligence pour savoir que ce n'est pas un plaidoyer, si éloquent füt-il, qui mettra fin au préjugé du duel. L'Angleterre s'en est affranchie depuis longtemps. L'Allemagne lui demeure encore asservie, malgré les buit mille pétitions adressées au Parlement et, qui en sollicitent l'abolition. Je me bornerai k quelques observations que l'opinion publique aecueillera favorable- ment, j'en suis certain. Dans le civil, on se bat en duel. Et il est peu de semaines oü l'on n'enre- gistre une rencontre. Mais le duel commence k s'y avilir par le soin que met,lent les combattants ne pas se toucher. lis restent une 'neure en garde, pour arriver k s'écorcher un des cinq doigis de la main. Et plus un seul d'entre eux ne s'avise de tirer la poitrine. Aussi, les médecins, voulant échapper k l'appréciation sévère que mérite ce sport devenu grotesque, s'ingénient-iis k décrire les blessures d'une taqon scientifique et desti- née k pailler leur insignifiance. Ilsfont mentionner au procés-verbal, que Tépée a intéressé ou lésé tel ou tel nerf, dont ils citent le nom en latin. C'est k se tordre. Et quand le duel a lieu au pistolet, on échange des masses de balles dans le vide. Done, de ce cóté-lk, le duel se disqualify lui-même et, fort heureusement, par la poltronnerie naturelle des dueüistes. II taut s'en félicitermais les résultats en seraient plus graves, qu'on pourrait encore objecter que rien n'oblige un civil k aller sur le terrain, rien que sa propre volonté. Dés lors, s'il lui arrive un accident, c'est son affaire Dans l'armée, c'est tout autre chose. On y est obligé de se battre en duel, souvent, presque toujours, k propos de futi- lités, de niaiseries, et k un age oü vraiment les offenses sont rarement réfléchies, pré- méditées et irrétnédiables. Gontraindre k s'aligner des gamins de vingt ans, pour une discussion au café-concert, c'est pitoyable et seandaleux. El perdre son fils en de pareiiles circon- stances, c'est l'abomination des abomina tions le meilleurje plus cbaud despatrioles y trouverait le droit de maudire l'armée. C'est déjk bien assez qu'on expose ros i enfants k crever cc mme des cbiens a l'rópi- lal, paree qu'on leur aura distribué des con. serves gatées, de la viande passée k l'éist de charogne ou de l'eau maisaine dans des casernes insalubres. m Sa w c. Dar an pour tout Le JOURNAL D'YPRES paraït le Mercredi et le Samedi. 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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1896 | | pagina 1