FÊTE au «Volkshuis» (O Mercredi 10 Février 1897. 10 centimes Ie N°. sr Année. N° 3220. V1LLE D'YPRES. CONSEIL COMMUNAL GRANDE FANFARE. Le Catholicisme dans le monde. Le Flamand au Sénat. On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux tie poste du royaume. Séance publiqtfe le 13 Février 1897, a 5 henres du soir. 1. Communications. 2. Académie: comple1896. 3. Ecole industrielle id. 4. Ecole de musique id. 5. Harmonie communale id. 6. Corps dos pompiers iJ 7. Caisse de secours des pompiers id. 8. Ecole ménagère id. 9. Ecoles gardiennes id. 10. Musée id. 41Garde civique id. 12. Biblioihèque communale id. La soiiée tabagie, fixée au Samedi 13 Février est remise au Samedi 20 Février, h 8 1/2 beures du soir, en la Salie Iweins. M. Nossent, chanteur de genre, lauiéat du conccuis dc Bruxclles, y prêtera son con cours. DIMANCHE 14 LU1NDI 15 FEVRIER, a 7 heures dn soir, La sociélé dramatique jouera On peut se procurer des places réservé-as jusqu'au jour de la fête it midi, moyenn.nt 50 centimes par place, chez M. Callewaert- L)e Meulenaere, rue au Beurre. 36, oü l'on trouvera le plan de la salie. Le catholicisme étend ses conquêtes dans l'univers entier. Un journal de Rouen, iaSemaine, constate cette pro gression, surtout depuis vingl-cinq ans. II rr'y avait pas auparavant de biérarchie calholique aux Indes ni au Japon, en Ecosse même, ni dans les principaulés danubiennes, lesgroupes de croyants n'étant pas assez nombreux et rorganisation religieuse étant par conséquent tr op rudimentaire. Aujourd'hui le nombre a grandi et la biérarchié s'est ■établie. Les oathoiicilés sont lh bas des mieux organisées, vivant el se développanl. Tout récemment encore, Léon X-llI tondait cette hiérarchie chez les Copies. En Afrique, les Apólres avaricent tous les jours au cocur du continent noir l'Ouganda, le Congo, le Zamtèze, sont évangélisés. En Australië, iI y a h l'heure pr ésente 25 évêques et 600 000 fidèles11 y avait naguère a peine quelques prêtrts. Bans 1 Amérique du Sud et dans l'Océanie, lesmissionnairesou pu piécherauxsauvagcs des lies les plus perdues et des tribus les plus impénétrées. Ils ont jeté des germes qui commencent h sortir de terre et qui, comme autre part, croitront h Uur heure et fleuriront. Aux E'ats Unis, vjngt trois diocèses nou- veaux tuit éié ciées sous le pontifieat de Léon XI il, et plus de trois mille églises ont été barn s Baltimore a euson concile national, Washington a vu ériger canoniquement son Universiré. En outre, des concordats ont été sigi és avec U s tépubliques de Colombia et de l'Equateur. Plus piés de nous, on voit chez les An„li- cans les conversionsse multiplier, l'Allemagne cesser son Kulturkampf, la B.lgique prendre des gouvernants catbol ques, la Russie accré- diter, pour la première fois, un représentant h Rome. Parlerons-nous de l'Orient et de Bunion, tant désirée par le Pape, des églises dissi dentes avec l'Eglise romaiiie? Désirs, espé- rances, donl la réaiisation compléte paraii, sans doute, encore bien éloignée. Mais comment ne pas s'apercevoir qu un travail latent se fait plus que jamais en ce sens et qu'enfin c'est déj j un progrès immense que, partout, chez les dissidents, comme Rome méme, Ia question ait pu être posée? Nous avons promis de publier, d'après les Annates parlementair es, le discours de M. Struye, notre sénaleur provincial. On peut ne pas partager les idees exprimées par ITionorable membre, mais tous nos lecteurs lui rendront cette justice que son langage, comme du reste celui de M. le Baron Surrnont de Volsberghe, est l expressioa sin- cère duneprofonde conviction. Dans les questions que les catho- liques considèrent comme des ques tions libres, on ue peut exigcr autre chöse d'un maudataire de la,nation. L est done bien a tort que M. Struye ligure, lui aussi, sur la liste des pros- crits et qu il est oloué au pilori, pour crime de ièse tl imingautisme. A nos lecteurs de juger si réelle- raent M.Struye est un Judas,tin felon, un lache M. Struye. - Messieurs, j'ai demandé la parole pour motiver mon vote. Je suis Flamand de coeur et d'kme je dé- sire de tout mon coeur que tous les Beiges connaissent nos deux langues nationales. Et cependant, en égard notre situation de fait, je crois de mon devoir de ne pas voter le projet de loi. Je ne le voterai pas, pour trois taisons principaies. Je ne le voterai pas, paree qu'il y a évi- demment lieu de crair.dre que trop souvent le texte offleiel flamand n'aura pas absolu- ment la même portée que le texte oflieiel francais. Et en effet, dans l'état actuel de la langue flamande, quoi que l'on en dise, sa termino logie jurifique est loin d'etre ruffisament for- mée et sürement fixée. Dans toutes les langues, le sens do cer tains mots, dans le langage ordinaire, est beaucoup plusétendu, beaucoup plus élasti- que, que dans le langage jurifique. Ce n'est qu'it la longue que kur sens se précise sur le terrain des lois Beaucoun de termes em ployés dans nos codes et dont l'exacte défi niiiou est essentielle pour préciser la loi, n'ont pas encore, dans la langue flamande, leur équivalent incontesté. Cela tient a la rareté des traductions fla- mandes, it la rareté plus grande encore de bonnes traductions flamandes de nos lois et anêvés, surtout avant l'inseition obligatoire de ceux ci au Moniteur. C:Ta tient encore it la rareté de l'emploi de la langue flimande devant nos cours et u ibunaux. Eaute d'être consacrée par un long usage, la précision de notre terminologie juridique laisse encore trop ii désirer. Or, l'emploi de lermes trop peu précis, mal définit doit, dans la conteclion des lois, dormer évidement lieu it de nombieuses con testations sur l'étendue des droits que la loi confère, sur l'étendue des obligations quelle impose, sur la délermination des conditions de validité ou d'invaiidité des acles quelle lègle. Et néanmoins, par la loi nouvelle, ce texie incertain, défectueux, qui trop souvent li aura pas toute la même portée qu'a le texte francais, ce texte offleiel flamand aura, tout comme te texte francais, une force obliga toire absolue, et sera invoqué avec la même autorité et justice. Les deux textes doivent faire éga'ieraent foi ct cepehdant s'ils ne sont pas strictement équivalent, l'un devra prévaloir sur l'autre. Qui décidera entre les deux Qui détermi- nera léquel des deuxdoit prévaloir dans l'ap plication? INestil pas it craindre que l'on ne voie ainsi, pecdarit trop longiemps, des Beiges traités., devant les tribunaux.sur u;i pied dif férent, suivant qu'ils se trouvent soumis ou h des juges connaissant les deux langues, ou h des juges neconnaissant que le francais, ou k des juges préfèrant systématiqueraent la formule flamande ou la formule franchise. Et par suite que de plaintes amères, que de incriminations, que d'animosités, non seulement entre les parties en cause, mais entre justiciables flamands et justiciables wallons Que d'irritations, que de querelles, que d'excitaiions k la jalousie de race que d'exaspération apportée k nos divisions ori- ginalesLe tout au grand détriment de notre unitée, de notre force, peul-ètre de notre existence nationale. C'est le premier motif pour le quel je ne puis, dans la situation actuelle, voter le projet de loi. Je ne voterai pas la loi, pour une seconde raison. Elle se déduit de la première. La qualité du texte offleiel des lois me parait appelée comme complément indispen sable, l'obligation pour tous les magistrals de connaitre les deux langues. La logique des cboses l'impose, le maintien de l'égalité de tous les citoyens devant les cours et tribunsux le requierl, et l'enthousiasme flamingant le réclamera bien plus haut encorc. Devant toutes les justices du pays, les parties ont droit d'invoquer avec autant d'autorité l'un texte que l'autre. De ff l'obli gation morale, pour tous les magistrats, de connakre le flamand de ff l'obligation morale, pour le gouvernement, de ne nommer plus, par tout le pays, que des magistrats possédant suffisamment la langue flamande. 11 n'est pas admissible que, par ignorance, un magistral soit dans le cas de méconnaitre la portée exacte du texte flamand, d'un texte dont peut dépendre normalement le sort judiciaire des parlies en cause. Comme conséquence plus ou moins pro. chaine de la loi nouvelle, je vois done l'ex- clusion graduelle des fonciions judiciaires de tout Wallon qui ne connait pas le flamand. Si le gouvernement y ullait autrement, n'est il pas évident, pour tous ceux qui lisent et ont lu la presse flamande, que les mêuies protagonistes qui réclament maintenant a outranoe la qualité du texte olliciel, réolame- raieul, et avec plus de vivaciié encore, une loi qui ferme absoiument l'enirée de la magistrature a tout candidal n'ayant pas fait ses preuves de posséder ksuffisanoe la langue flamande? Je voudrais en douter, je ne le puis. Et prenons-y garde, la pente sur laquclle on s'engage est glissanie. Les promoteurs du mouvement en sont depuis longtemps k prétendre que ceux qui sont complètement ignorants du flamand, les purs Wallons, ne sont pas fails pour les fonctions publiques dans notre pays. Jusqu'ici, il n'y a eu que quelques extravagants qui orient que qui - conque ne connait la langue flamande, ne peut être ni garde champêtre, ni ruinistre, La JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et la Samedi. Le prix do l'abonnemantpayable par anticipation est da 5 fr. 50 e. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnement» sont d'un an et se rógularisent fln Décembre. Les articles et communications doiveut être adrosses franc do port a I'adrosse ci-dessus. Les annonces content 15 centimes la ligne. Leg réclames dans le corps du journal coütent 30 centimes la ligne.— Les insertions judiciaires1 franc la ligne Les numéros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excopté les i Flandres) s'adrosser a VAgence Bacas Bruxellos, rue de la Madeleine n° 32 et k Paris, 8, Plaoo da la Bourse. Or.nRE du jour ■- O»'

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1897 | | pagina 1