Samedi 20 Février 1897.
10 centimes Ie
82e Année. N° 3228.
Les évènements de Crète.
Le roulage.
Académie flamande.
Pour les pêcheurs.
Vandervelde censuré.
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Auronsmous la guerre?
II se passé en Crète et au sujet des af
faires de Crète des choses d'un caractère
fort étrange. Pendant que toutes les grandes
Puissances font dire par tous leurs officieux
qu'elles vont mettre h la raison ce petit
royaume de Grèce qui se permet de contre-
carrer leurs plans au risque de mettre en
péril la paix européenne du moins on
l'assure le colonel Vassos, commandant
des troupes grecques en Crète. réorganise
au nom du roi Georges l'administration de
l'ile. II fait procéder aux éiections munici-
pales et instalie les maires dans les villes et
les villages de Crète, sauf dans les quatre
villes oeeupées par les troupes mixtes des
Puissances.
Nous ri'irons pas jusqu'h insinuer que les
Puissances sont d'accord avec la Grèce pour
ne pas l'empêcher de créer un état de choses
telquel'on n'aurait plus qu'h invoquer le
fait accompli. II n'y aurait cependant rien de
fort étonnant a ce que la situation se dénouêt
ainsi, du consentement pius ou moins forcé
de la Porte. Les Puissances et peut être la
Porte elle-mêmene répugneraient peut-
ètre pas beaucoup k un pareil dénouement
de l'imbroglio crétois, si elles étaient assu-
rées que la Serbie et la Bulgarie encoura-
gées par le succès éventuel des Grecs, ne
demanderont pas leur part.
En attendant, il nous vient d'Athènes une
nouvelle montrant que le gouvernementglee
et le roi Georges ne songent pas en ce mo
ment k reculer.
Le prince Nicolas, troisième fils du roi,
dont on avait annoncé le départ pour la
frontière de Thessaiie, part au contraire
pour la Crète.
On mande de Londres k la Correspondance
lolitiquede Vienne, que les ambassadeurs
ont réussi par leurs efforts k empêcher la
Porte d'envoyer. comme elle en avait l'inten-
tion, ses passeports au ministre de Grèce,
Constantinople, mais que si la Grèce se
livre k un acte d'hostilité k la frontière de
Macédoine, la rupture des relations entre les
deux pays ne pourra être évitée.
Rien ne donne k penser que le gouverne
ment grec songe a attaquer la frontière de
ffacédoine.mais il se propose, le cas éobéant,
dedéfendresa frontière de Thessaiie contre
une attaque éventuelle de Turcs.
Ge qui est k relever, e'est que malgré l'ex-
pédition grecque en Crète, le ministre de
Grèce est resté en fonctions a Constantinople,
passés, étaient connues dans toutes les
families et que l'on chantait k chaque fête,
k la campagne comme dans les villes.
L'orateur (M. le curé J. Bols) a fait appel
k tous pour sauver de l'oubli ce qui reste
encore du riche trésor de nos vieilles chan
sons, en les annotant, paroles et musique,
et les répandant parmi les populations de
nos provinces flamandes.
La belle notice de M. Bols, trés écoutée
et vivement applaudie par ses coliègues,
sera insérée dans le Bulletin de l'Aeadémie.
L'asssmblée a eusuite nommé les jurys
chargés d'examiner les mémoires envoyés
aux concours de I'Académie pour 1897.
Au début de la séance, M. De Polter,
secrétaire perpétuel de l'Aeadémie, a lu une
note, tendant k prouver que la langue
flamande est langue juridique depuis le
XIII6 siècle. Cette note, aceompagnée de
pièces justificatives (une longue liste d'ou-
vrages néertandais, publiés depuis le XVIs
siècle) paraltra également dans le Bulletin,
etsera, en outre, publiée séparément, aceom
pagnée d'une traduction tranpaise, afin
d'éclairer tous ceux qui prétendent qu'une
littérature juridique néerlandaise n'existe pas.
La section centrale, chargée d'examiner
ie projet de loi sur le roulage, a pris ce
matin une importante décision. Elle s'est
prononcée pour ia régularisation de l'évite-
ment de deux véhicuies quelconques se ren-
contrant, et pour l'obligation de prendre la
droite et de céder la gauche.
Si le ministre se raliie k ces conclusions
(il s'agit du règlement annexé k la loi)
l'usage du Brabant, du Hainaut, de la province
de Namur et de Luxembourg ferait loi
dorénavant, et les cinq autres provinces
changeraient leur habitude, qui est actuelle-
mentcontraire.il est évident qu'en peu de
mois, avec la bonne volonté de tous et
l'indulgence des juges en cas d'infraction
dans les premiers temps, la réforme serait
acquise.
Elle rnarquera un réel progrès le déve-
loppement du cyclisme et de 1 automobilisme
qui, plus encore que les attelages, ne con-
naissent pas de frontières, la rendent abso-
lument nécessaire.
Dans sa séance mensuelle du 17 courant,
'Académie a entendu la lecture d'une notice
les plus iritéressantes sur les anciennes
ihansons flamandes, lesquelles, aux temps
La revue Chasse et Pêche annonce que
des instances seront faites pour que l'insti-
tution d'un permis de pêche soit examinée
dans un brei délai par la législature. La
question au sujet de laquelle, non seulement
tous les pêcheurs. mais également tous les
partis politiques sont d'accord, ne soulèvera,
pensons nous, au sein du Parlement, aucun
obstacle e'est done une simple question de
vote qui ne demandera que quelques instants
au Parlement. On profitera de l'occasion
pour modifier la disposition légale qui
force actuellement le pêcheur de tenir la
ligne k la main, disposition dont nous avons
démontré l'absurdité k maintes reprises.
En cequi concerne les permis, le prix serait
trés bas et ne dépasserait pas un franc. Le
produit serait intégralement affeclé k la réor-
ganisation de la surveillance de la pêche.
Les pêcheurs Yprois apprendront cette
bonne nouvelle avec beaucoup de plaisir.
G'est l'applicatioti aux eaux de l'Etat des
idéés mises récemment en vigueur par notre
administration communale, sauf que celle-ci,
pour la pêche k la ligne dans 1 eMajoorgracht,
ne réclame aucutte taxe.
A propos du Majoorgracht, nous apprenons
que le Collége échevinal a pris des mesures
énergiques pour que ce bassin ne soit plus
livré a ['exploitation de certains individus
qui, malgré toutes les défenses, trouvent
encore le moyen de le dépeupler.
Nous reproduisons, d'après 1p
compte-rendu aualytique de la Cham-
bre des représentauts,, l'incident Van
dervelde. Oü allous-nous
Et dire que le lendemain, Jeudi,
la seance a du être levée par le fait
d'un autre socialiste, Léon Defuis-
seaux
Af. le président. Avant de prendre la
discusion, je dois revenir sur l'incident qui
s'est produit k la fin de notre séance d'hier
et que je trouve reproduit en ces termes au
Comple rendu analytique
M. Vandervelde. M. le ministre aura
vouiu lirer M. Helleputte de la situation
dans laquel il se trouve. 11 pose ainsi un acte
de solidarité politique qui m'étonne de sa
part, car je n'ai jamais admis qu'on put
avoir un double visage dans les relations
publiques et privées.
Ceci dit, j'en viens k M. Helleputte qui
nous dit qu'il est adversaire du duelje me
laisserais giffler k tour de mains, dit-il, me
contentant de déïionqer le fait au procureur
da roi. En cela, M. Helleputte est logique
avec les principes de la religion qu'il pro-
fesse mais cette religion défena de lancer
des injures contre autrui sans en prendre la
responsabilitéelle défend de provoquer
lachement et bassement des ouvriers qui
défendentici leurs camarades. Cette religion
prêche la justice et la charité k l'égard de
tous et quand on n'observe pas ses princi
pes, on n'a pas le droit de l'invoquer pour
éviter les soufflets qui vous atteindraient si
vous aviez le courage de répéter ailleursce
que vous dites ici sous le couvert de l'im-
munilé parlementaire.
M. de Trooz. Je demande pardon k la
Ghambre d'intervenir dans ce débat mais
M. Vandevelde a dit que M. Helleputte aurait
subi des voies de fait k la sortie de cette
Chambre. Cela est inexact. L'affaire dont il
s'agit a été vidée par un procés-verbal qui a
été publié. Je fais appel k ce propos it MM.
de Broqueville, Furnémont et Bastien.
M. Bastien. C'est exact
M. de Trooz. II est contraire k toutes
les régies de rappeler une affaire vidée k la
satisfaction des parties en cause.
M. Vandervelde. Je m'excuse d'avoir
fait allusion k cette affaire j'ignorais qu'un
procés verbal l'eüt terminée. Au surplus, ce
fait n'a aucune importance, mes paroles k
l'égard de M. Helleputte équivalant large-
ment k une paire de soufflets.
Je n'avais pas entendu ces derniers mots,
lorsque j'ai dit qu'il n'y avait pas d'imputa-
tion personnelle dans les paroles de M. Van
dervelde.
Si M. Vandervelde s'était borné it la pre
mière partie de son discours, je n'aurais
rien k lui reprocher. Mais il s'était réservé un
trait de Partheen langant, au milieu du bruit
et du trouble, ces mots Mes paroles équi
valent largement k une paire de soufflets.
Je eonsidère ces paroles, qui m'avaient
écbappé, comme attentatoires k la dignité
de la Ghambre. Elles sont souverainement
injurieuses et outrageuses (Trés bien d
droite.) M. Vandervelde a qualifié lui-même
son discours en disant qu'il équivalait k une
paire de soufflets.
Le parlement n'est pas une caverne de
bretteurs. (Nouvelle approbation a droite.)
Nous sommes ici les représentants de la
nation, obligés d'observer les convenances
les plus élémentaires. (Trés bien! Trés bien!)
Af. Destrée. Que la droite prenne sa
part de la lepon
Af. le président. Si j'avais entendu ces
paroles, au milieu des ciameurs qui écla-
taient de toutes parts, j'aurais demandé
contre M. Vandelvelde une mesure de ri
gueur. (Trés bien trés bien d droite.) Je
ne pense pas que l'honorable membre main-
tienne ses paroles aujourd'hui et je l'invite
k les retirer.
Af. Vandervelde. II parait que la nuit
conseil (On rit sur les bancs socialistes.)
Mon appréciation d'hier, que tous les mem
bres présents ont entendue, est devenue
aujourd'hui attentatoire k la dignité de cette
Chambre Tel est l'avis de M. le président,
sans doute après une conversation avec di
vers membres, k la suite de la séance d'hier.
Je crois, quant k moi, que mes paroles d'hier
éehappent k touie repression. Ce sont tres
derniers mots seulement que M. le président
eonsidère comme répréhensiblesaprès
avoir prononcé un discours que M. le prési
dent a reconnu correct, j'ai émis cette ap-
mIrÜ