Samedi 27 Février 1897
10 centimes le N8.
82* Année. N° 8225.
Les événements d'Orient.
L'école laïque en Italië.
't En is ikke nie.
't Is gij wel.
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Le Journal d'Ypres ne paraitra pas
Mercredi prochain, jour des cendres.
Les préparatifs de l'invasion
turque en Grèce.
Le eonseil des ministres, tenu mardi, a,
dit on, décidé que des préparatifs seraient
fails en vue d'une marche sur Athènes. Pour
cela les troupes seront divisées en trois
colonnes comprenant en tout 6 divisions
d'infanterie. Quand les préparatifs seront
terminés une note sera envoyée k la Grèce
lui demandant d'évacuer la Crète.
Le ministre de la marine s'est engagé k
avoir 13 navires de guerre disponibles dans
la huitaine.
Le directeur de chemins de fer d'Anatolie
a l'ordre de faire en sorte que des trains
soient prêts, jour et nuit, pour transporter
des troupes et des munitions.
L'occupation de la Crète.
On mande de la Ganée, le 24,9 h. 15 soir
Les consuls, après avoir délibéré avec
les amiraux, ont décidé de placer sous la
protection des puissances, la baie de la
Sude et la vallée située entre Akrotiri,
Halepa et la Canée.
Les consuls ont signé une proclamation
d'occupation qui sera destribuée demain.
Les drapeaux des puissances n'ont été
hissés qu'k la Sude. lis le seront ultérieure-
ment sur les autres points.
Les chrétiens du district de Selino ayant
conssnti k laisser partir en toute liberté les
Musulmans bloqués avec leurs femmes et
leurs enfants, des navires italiens et russes
sont partis pour recueillir les fugitifs.
Le Daily Chronicle dit que les amiraux
ont demands au colonel Vassos d'évacuer
l'ile le menacant de le bombarder s'il atta-
quait les positions occupées par les Turcs.
Le colonel Vassos a répondu qu'il était
forcé de suivre les instructions de son gou
vernement.
On télégraphie de Rome au Daily News
Une bande de volontaires italiens a, parait-
il, réussi k débarquer en Crète en trompant
la surveillance des escadres.
Bons amis.
On mande de Constantinople au Times
L'empereur d'Allemagne a de nouveau
lélégraphié au Sultan l'assurance de son
amitié et de son appui.
L'autonomie de la Crète.
Le Gorrespondant du Standard k Athènes,
e dit informé de bonne source que le gou
vernement grec rejetle la proposition d'auto-
nomie de la Crète. II se propose de persé-
vérer dans la politique inaugurée par le roi
Georges.
Le correspondant du Daily Chronicle k
Vienne, est informé que le ministre des
finances austro-hongrois est désigné pour
le poste de gouverneur de la Crète autonome
sous la souveraineté du Sultan.
Le même correspondant dit que des fusils
et des cartouches ont été distribués hier aux
soldats turcs k Preveza.
Les pertes turques.
D'après les chiffres officiels, les pertes
turques dans les combats récents de Crète,
out été de 500 hlessés, tués ou disparus.
Le colonel Vassos a été personnellement
exposé au feu.
L ecole laïque, comme partout, fait
banqueroute en Italië.
II est bon d'acter la chose, ne fut ce
que pour enlever a jamais l'envie, au
corps electoral, de donner sa confian-
ce a des hommes qui, s'ils revenaient
au pouvoir, se hateraieut de restaurer
un regime condamné aujourd'hui par
tous les esprits qui pensent.
Et, chose remarqtiable, ce nest
point un catliolique un évêque, le
Pape, par exemple, qui constate la
banqueroute de 1 ecole neutre italien-
nec est un libe'ral, un ministre du
Roi Humbert, le ministre de l'instruc-
tion publique
Son téinoignage ne paraitra done
suspect a personne, pas même a nos
doctrinaires qui firentjadis, a l'eiisei-
gnement privé, cette guerre insensée
qui les a chassés pour toujours du
pouvoir.
Mais, laissons la parole a M. Gian-
turco qui vient d ecrire a un profes-
seur la lettre suivante, dont la portee
n'a pas besoin d'etre mise en relief.
Monsieur le professeur,
Savez-vous k quelles conclusions je
suis arrivé? De revenir k un point cardinal
de mes anciennes croyances. J'ai de la peine
k me désavouer moi-même, mais j'éprouve
de la joie k proclamer la vérité. A la Cham-
bre, j si appelé les écoles fibres des sources
d'iynorance, j'ai condamné acerbement l'en
seignement pi ivé!Je m'étais fait Pécho des
opinions, qui oat cours dans notre camp.
Eh bien je reeonnais que les écoles fibres
donnent une meilleure éducuiion et une meil-
leure instruction que les écoles de l'Etat. 11
est impossible que tu supposes que je parle
par aigreur, passion, représailles. Je suis
parvenu k cette persuasion non par les sifflets
et les tumultes des étudiants de nos écoles
je suis au-dessus; mais paree que les sifilets
et les tumultes m'ont induit k examiner si
par hasard ils n'avaient pas'leur origine dans
l'enseignement de l'Etat.
La vérité est que l'enseignement officiel
est fondamentalement corrompu. Je prépare
une loi qui donnera la liberté d'enseignement
la plus large. L'Etat aura le seul role de pro-
téger les maitres et les élèves l'Eglise aura
la mission de fixer les limites au delk des-
quelles il n'y a ni vrai ni juste la science
pourra se développer dans l'immense champ
de l'ordre matériel et moral. Ils m'appelle-
ront réactionnaire, professeur l'Italie me
bénira, paree que, par cette innovation, je la
peuplerai d'hommes, tandis qu'actuellement
l'Italie n'engendre que des... tels que tu les
connais.
Gianturco.
Rome, 7 Février 1897.
Nous avons reproduit, dans notre dernier
numéro,les articles dans lesquels Le Progrès
et La Lutte s'échangent quelques aménités
sur la question de savoir qui du doctri-
narisme ou du radicalisme a causé la perte
du parti libéral k Ypres et dans l'arrondis-
sement.
Ce n'est pas moi, dit le Progrès, c'est
vous. Et La Lutte k son tour s'écrie c'est
vous et vous seul
Et remarquez que ce n'est pas le Journal
d'Ypres qui a soulevé l'orage, mais le
Laatste nieuws un journal ami
Le Progrès constate que c'est une querelle
d'allemand que soulève le Laatste nieuws
au sujet de laquelle la feuille radicale se fait,
croyons nous, nous qui, mieux qu'elle, con-
naissons l'arrondissement, de bien itranges
illusions.
Lk, le Progrès a cent fois raison. II par-
tage, sous ce rapport, l'opinion que nous
avons exprimée nous-mêmes en disant que
nos Sér.ateurs resteraient ce qu'ils étaient,
et que nos adversaires ne trouveraient pas
même un candidat k opposer, en 1902, k
M. le Baron Surmont de Volsberghe.
Après cela, le Progrès fait en peu de mots
l'histoire du parti libéral d'Ypres durant ces
trente dernières années.
L'avènement du parti clerical, dit il,
après les triomphes aux elections le
gislatives et provinciales, n était plus
qu'une question de temps. La majorité
libéraled'éleclion en élection, s'élait
successivement rêduileun peu de
patience encoreet les cléricaux allaient
arriver tout naturellementpar la
libre volonté des électeurs, effrayés, en
grand nombre, des tendances des radi-
caux.
Voilk deux vérités que le Progrès n'a pas
toujours reconnues
II était dans la force des choses que les
catholiques arrivassent k l'Hótel de ville
d'Ypres, comme ils étaient entrés au Sénat,
k la Chambre, k la Province.
Sans doute aussi, les tendances des radi
caux y étaient pour quelque chose, pour
beaucoup même mais les idéés mesquines,
tracassières, injustes des doctrinaires y
étaient pour autant, pour plus même, étam
donné, comme le dit justement La Lutte,
que c'étaient les doctrinaires qui étaient k la
tête de la ville, et non les progressistes.
Le Progrès fait de larrivée des cléricaux
k Ypres une question de temps. Un peu de
patience seulenaent
Cette patience, qui aurait vendu les
fraudes et les corruptions inutiles, cer
tains faiseurs ne Tont pas eueils
n'ont pas su l'avoir, et eest ld ce qui
aggrave encore la malhonnêteté de
leurs procédés...,
C'est toujours la même antienne.On dirait
que le Progrès n'a de la rancune que paree
qua lui-même a été dé$u dans ses espérances
etses ambitions. Tombe le parti libéral,
pourvuque moi-même je reste quelque temps
encore
A quoi La Lutte réplique Nous ne
sachions pas d'ailleurs que ce soient les
radicaux qui ont été pendant cinquante
ans a l'Hótel de ville sans s'g signaler
par des ceuvres assez marquanles pour
que la corruption ne put rien contre
elles.
Très juste, en supposant gratuitement que
les cléricaux aient eu recours k la corrup
tion. Les doctrinaires nont rien fait pendant
les 50 ans qu'ils ont occupé le pouvoir, si
ce nest donner libre cours k leurs ambitions
personnelles et k leur esprit d'exclusivisme.
II n'y aurait eu k Ypres que des doctrinaires',
qu'ils seraient tombés en 1S90 sous le poids
énorme de leurs immenses fautes.
Tous les abus de pouvoirs, toutes les
fraudes, toutes les compromissions, toutes
les alliances n'auraient pu les maintenir
dans leur ancienne situation.
Et de quoi done le Progrès peut-il se
plaindre vis-k-vis des radicaux? Ceux-ci
n'ont-ils pas été leurs alliés, en toutes cir-
constances, etjusqu'aux élections commu-
nales du 17 Novembre 1895, oü nous avons
vu doctrinaires, progressistes, socialistes
marcher comme un seul homme contre les
cléricaux
V