I
I.
Samedi 10 Avril 1897.
10 centimes le N°.
Année.N° 8"230.
Garde Catholique.
Les événements d'Orient.
Le mouvement scolaire.
Concours agricoies.
La Manifestation Capron.
sJ)
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Demain, Dimanche soir. h 8 heures, réu-
nion générale au Volkshuis.
II faut décidément que I'opinion pu-
blique en prenne son parti et se fasse
a l'idée de voir trainer en longueur
tout l'imbroglio oriental.
En effet, rien n aboutitni l'auto-
nomie de Ia Crète, ni le blocus dont Ia
Grèce a été si souvent menacée, ni
cette question des réformes ottomanes,
la plus grosse de toutes.
Pendant ce temps, les Grecs et les
Turcs sont nez a nez sur la frontière
de Thessalie et en Epire, et fort hou-
reusement, se montrent, jusqu'a pré
sent, disposés, les uns comme les au-
tres, a tenir compte des objurgations
pacifiantes de l'Europe.
Toutefois,on ne doit pas se dissimu-
ler que cette politique hésitante, inac
tive ou inefficace, laisse la porte
ouverte a quelque imprévu facheux.
Les Etats Balkaniques
On confirme la nouvelle que l'al-
liance des trois Etats chrétiens balka
niques, Bulgarie Serbie et Montené-
gro, favorisée par la Russie, ne créera
aucun embarras a la Turquie dans la
crise acluelle, et a pour but de s'oppo-
ser aux pretentions de la Grèce en
Albanië et en Macédoine.
Les remerciements
du Grand Turc.
D'après le correspondant parisien
du Timesle Sultan aurait adressé au
Tsar un télégramme exprimant sa
satisfaction pour l'énergie avec laquelle
le Tsar Ta soutenu en vue de faire
maintenir par les puissances le prin
cipe de lmtégritédel'empireottoman.
Le Sultan espère que ni la Russie,
ni les autres puissances ne se départi-
ront de leur attitude actuelle.
II déclare qu'il est pret a suivre les
conseils de l'Europe et qu'il considère
les désirs des puissances comme légi—
times et dictés par les sentiments d'a-
mitié pour l'empire ottoman, pour les
peuples de cette empire et pour leur
souverain.
Le correspondant du Morning Post
a Salonique croit que les Grecs atten-
dent le renfort de 20,000 hommes a la
frontière pour commencer les hostili-
tés.
En Crête.
On mande de laCanée qu'un musul-
man a tiré Mardi soir sur l'amiral
Harris, qui passait sur la route de la
Sude.
On craint une attaque des insurgés
contre les travaux de defense de la
Canée.
II est trés probable que les consuls
refuseront de se charger d'aller con-
férer avec les chefs insurgés pour la
raison qu'ils ne pourront donner aux
crétois aucune idéé du projet d'auto-
nomie, ni aucune assurance concer-
nant levacution de l'ile par les troupes
turques.
La commission d'enquete a présenté
un rapport déclarant que, contraire-
ment aux dires du colonel Vassos, les
autorités turques n'ont pas réarmé les
Selinotes.
On télégraqhie de la Canée qu'un
incendie dont on ignore la cause, a
éelaté hier soir a Candie. Plusieurs
maisons sont en fla names et les italiens
abattent les immeubles menacées afin
de circonscrir l'incendie.
L'opinion publique se préoccupe vi-
vement des questions qui concernent
l'instruction primaire.
Dans certains pays,commelaFrance,
le mouvement, en laveur de la solu
tion religieuse et moralede la question,
fait du progrès, même chez les philo-
sopbes et les sociologues non-catho-
liques.
Dans d'aulres, comme l'ltalie, la loi
consacrera bientöt l'ancien système,
c'est-a-dire l'enseignement religieux
et moral sous la direction exclusive de
l'Eglise catholique.
En Angleterre, la question des écoles
libres est résolue par l'adoption du
système le plus juste et le plus ration-
nel, la subvention des écoles. Nos lec-
teurs savent que le ministère a pu
faire voter par la Chambre la loi sur
les écoles libres pour lesquelles il don-
nera, chaque année, 600.000 livres.
Voici le tour du Grand-Duché de
Luxembourg
Les catholiques du Grand-Duché
ont déposé un projet de loi tendant
a remettre la religion a la place d'hon-
neur dans les écoles populaires. Cette
loi a été étudiée en sections.
Par trois voix contre une et deux
abstentions, la section centrale s'est
ralliée aux propositions touchant l'en
seignement religieux a l'école. On
peut les résumer comme suit
1° Le catéchisme redeviendra livre
de classe et l'instituteur sera tenu de
coopérer dans une certaine mesure
k l'enseignement religieux
2° II y aura une commission locale
pour chaque section de commune le
curé ou son délégué en sera membre
de droit, ainsi que le bourgmestre, et
le troisième membre sera élu a la
majorité des voix par les pères ou
tuteurs des enfants qui fréquentent
l'école.
3° Cette commission sera entendue
lors de la nomination et de la revoca
tion d'un institnteur.
Espérons quele Parlement adoptera
les conclusions de la section centrale
et que nos voisins seront pour jamais
délivrés de lecole neutre.
Nous constatons avec bonheur que
le mouvement en faveur de l'enseigne
ment confessionnel ou libre est géné-
ral. On peut en conclure que les
nations comprennent enfin que si la
société, qu'elles voient bien malade,
peut se sauver, ce sera par l'enseigne
ment de la religion et de la morale,
seules capables d elever des générations
chrétiennes et d'opposer une barrière
eifieace au socialisme qui les menace.
Indépendarament des concours interna-
tionaux d'agriculture et d'horticulture qui
seront organisés Tervueren, dans le cou
rant de eet élé, sous les auspices du commis
sariat général de l'Exposition, les sociétés
provincia'.es d'agriculture du Brabant et du
Hainaut tiendront, du 4 au 6 Septembre pro-
chain, un Concours Régional d'animaux
reproducteurs des espèces chevaline et bovine.
Les ressources en cheviux et en bétail
de ces deux riches provinces permettent
d'espérer de nombreuses adhésions.
A cette occasion auront lieu d'importants
concours internationaux de machines et
d'instrurcents servant h l'agriculture.
A l'encontre de ce qui se passé habituel-
lement dans les expositions de ce genre,
les sociétés organisatrices ont élaboré un
programme nettement distinct pour les con-
eours prope nent dits et l'exposition de ma-
tériel agricole.
C'est ainsi qu'elles font appel tout d'abord
aux constructeurs de moteurs h vapeur et de
moteurs it pétrole lampant, répondant aux
besoins de l'agriculture et ensuite aux con
structeurs de moissonneuses-lieuses et d'ar-
racheuses de betteraves.
Des prix trés importants sont attribués h
ces concours. Pour les moteurs, par exem-
ple, le programme prévoit quatre primes de
1,000 fr., et quatre de 500 fr.
En dehors de ees concours qui intéresse-
ront au plus haut point la grande culture du
Hainaut et du Brabant,le programme prévoit
six autres concours qui concernent plutót
l'économie intérieure de la ferme. Les so
ciétés organisatrices demandent que Ton
soumette aux appréciations de ses jurys ce
que les fabricants sans distinction de pays
ont produit jusqu'k ce jour de meilleur et de
plus pratique en fait de thermomètres pour
laiterie, lanternes d'éeuries, appareils pour
ensilage h l'air libre, harnachements et atte-
lages pour chevaux de labour et boeufs de
trait.
Comme on le voit, ce programme rompt
absolument avec les errements du passé. II
s'adre3se h des spéeialistes et leur demeure,
pour une catégorie d'objets déterminés, ce
qu'ils ont produit de plus parfait. C'est la
voie laplus rationnelle £t suivre et les sociétés
organisatrices peuvent être convaincus que
leurs exhibitions seront suivies avec le plus
vif intérêt par le monde agricole.
La Lutte a reproduit, dans son dernier
numéro, les :discours prononcés par deux
membres de la loge sur la tombe de M.
Capron.
Elle a même fait distribuer Ypres un de
ces discours, celui de M. Jottrand, ancien
membre de la Chambre des Représentants,
le légataire institué par le défunt pour le
cas oil M. Tempels serait venu k décéder
avant le testateur.
Nous n'eussions plus pariéde M. Capron,
si La Lutte n'avait cru devoir faire une pro-
pagande antireligieuse a propos de son
décès De mortuis nihil nisi bene. Ge qui
peut se traduire aussi par ne parlez pas
des morts si vous n'avez pas de bien en
dire.
Nous publions plus loin le discours de
M. Jottrand. Nos lecteurs jugerontsice
factum méritait les honneurs d'une large
publicilé. II nous semble a nous un morceau
insipide, d'une banalité et d'un terre h terre
indignes d'un homme lettré.
Encore si l'éloge décerné par M. Jottrand
était l'expression de la vérité Mais h part
que M. Capron était indépendant il l'a
prouvé en combattant énergiquement la
coterie doctrinaire d'Ypres tolérant
il le fut en effet, par moments et par