I I. Samedi 10 Avril 1897. 10 centimes le N°. Année.N° 8"230. Garde Catholique. Les événements d'Orient. Le mouvement scolaire. Concours agricoies. La Manifestation Capron. sJ) On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivent être adrosses franc do port l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimesla ligne. Les réclames dans le corps du journal coütent c. par an pour tout 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne Lasnuméros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les i Flandres) s'adresser I'Agence Eavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et k Paris, 8, Place de la Bourse. Demain, Dimanche soir. h 8 heures, réu- nion générale au Volkshuis. II faut décidément que I'opinion pu- blique en prenne son parti et se fasse a l'idée de voir trainer en longueur tout l'imbroglio oriental. En effet, rien n aboutitni l'auto- nomie de Ia Crète, ni le blocus dont Ia Grèce a été si souvent menacée, ni cette question des réformes ottomanes, la plus grosse de toutes. Pendant ce temps, les Grecs et les Turcs sont nez a nez sur la frontière de Thessalie et en Epire, et fort hou- reusement, se montrent, jusqu'a pré sent, disposés, les uns comme les au- tres, a tenir compte des objurgations pacifiantes de l'Europe. Toutefois,on ne doit pas se dissimu- ler que cette politique hésitante, inac tive ou inefficace, laisse la porte ouverte a quelque imprévu facheux. Les Etats Balkaniques On confirme la nouvelle que l'al- liance des trois Etats chrétiens balka niques, Bulgarie Serbie et Montené- gro, favorisée par la Russie, ne créera aucun embarras a la Turquie dans la crise acluelle, et a pour but de s'oppo- ser aux pretentions de la Grèce en Albanië et en Macédoine. Les remerciements du Grand Turc. D'après le correspondant parisien du Timesle Sultan aurait adressé au Tsar un télégramme exprimant sa satisfaction pour l'énergie avec laquelle le Tsar Ta soutenu en vue de faire maintenir par les puissances le prin cipe de lmtégritédel'empireottoman. Le Sultan espère que ni la Russie, ni les autres puissances ne se départi- ront de leur attitude actuelle. II déclare qu'il est pret a suivre les conseils de l'Europe et qu'il considère les désirs des puissances comme légi— times et dictés par les sentiments d'a- mitié pour l'empire ottoman, pour les peuples de cette empire et pour leur souverain. Le correspondant du Morning Post a Salonique croit que les Grecs atten- dent le renfort de 20,000 hommes a la frontière pour commencer les hostili- tés. En Crête. On mande de laCanée qu'un musul- man a tiré Mardi soir sur l'amiral Harris, qui passait sur la route de la Sude. On craint une attaque des insurgés contre les travaux de defense de la Canée. II est trés probable que les consuls refuseront de se charger d'aller con- férer avec les chefs insurgés pour la raison qu'ils ne pourront donner aux crétois aucune idéé du projet d'auto- nomie, ni aucune assurance concer- nant levacution de l'ile par les troupes turques. La commission d'enquete a présenté un rapport déclarant que, contraire- ment aux dires du colonel Vassos, les autorités turques n'ont pas réarmé les Selinotes. On télégraqhie de la Canée qu'un incendie dont on ignore la cause, a éelaté hier soir a Candie. Plusieurs maisons sont en fla names et les italiens abattent les immeubles menacées afin de circonscrir l'incendie. L'opinion publique se préoccupe vi- vement des questions qui concernent l'instruction primaire. Dans certains pays,commelaFrance, le mouvement, en laveur de la solu tion religieuse et moralede la question, fait du progrès, même chez les philo- sopbes et les sociologues non-catho- liques. Dans d'aulres, comme l'ltalie, la loi consacrera bientöt l'ancien système, c'est-a-dire l'enseignement religieux et moral sous la direction exclusive de l'Eglise catholique. En Angleterre, la question des écoles libres est résolue par l'adoption du système le plus juste et le plus ration- nel, la subvention des écoles. Nos lec- teurs savent que le ministère a pu faire voter par la Chambre la loi sur les écoles libres pour lesquelles il don- nera, chaque année, 600.000 livres. Voici le tour du Grand-Duché de Luxembourg Les catholiques du Grand-Duché ont déposé un projet de loi tendant a remettre la religion a la place d'hon- neur dans les écoles populaires. Cette loi a été étudiée en sections. Par trois voix contre une et deux abstentions, la section centrale s'est ralliée aux propositions touchant l'en seignement religieux a l'école. On peut les résumer comme suit 1° Le catéchisme redeviendra livre de classe et l'instituteur sera tenu de coopérer dans une certaine mesure k l'enseignement religieux 2° II y aura une commission locale pour chaque section de commune le curé ou son délégué en sera membre de droit, ainsi que le bourgmestre, et le troisième membre sera élu a la majorité des voix par les pères ou tuteurs des enfants qui fréquentent l'école. 3° Cette commission sera entendue lors de la nomination et de la revoca tion d'un institnteur. Espérons quele Parlement adoptera les conclusions de la section centrale et que nos voisins seront pour jamais délivrés de lecole neutre. Nous constatons avec bonheur que le mouvement en faveur de l'enseigne ment confessionnel ou libre est géné- ral. On peut en conclure que les nations comprennent enfin que si la société, qu'elles voient bien malade, peut se sauver, ce sera par l'enseigne ment de la religion et de la morale, seules capables d elever des générations chrétiennes et d'opposer une barrière eifieace au socialisme qui les menace. Indépendarament des concours interna- tionaux d'agriculture et d'horticulture qui seront organisés Tervueren, dans le cou rant de eet élé, sous les auspices du commis sariat général de l'Exposition, les sociétés provincia'.es d'agriculture du Brabant et du Hainaut tiendront, du 4 au 6 Septembre pro- chain, un Concours Régional d'animaux reproducteurs des espèces chevaline et bovine. Les ressources en cheviux et en bétail de ces deux riches provinces permettent d'espérer de nombreuses adhésions. A cette occasion auront lieu d'importants concours internationaux de machines et d'instrurcents servant h l'agriculture. A l'encontre de ce qui se passé habituel- lement dans les expositions de ce genre, les sociétés organisatrices ont élaboré un programme nettement distinct pour les con- eours prope nent dits et l'exposition de ma- tériel agricole. C'est ainsi qu'elles font appel tout d'abord aux constructeurs de moteurs h vapeur et de moteurs it pétrole lampant, répondant aux besoins de l'agriculture et ensuite aux con structeurs de moissonneuses-lieuses et d'ar- racheuses de betteraves. Des prix trés importants sont attribués h ces concours. Pour les moteurs, par exem- ple, le programme prévoit quatre primes de 1,000 fr., et quatre de 500 fr. En dehors de ees concours qui intéresse- ront au plus haut point la grande culture du Hainaut et du Brabant,le programme prévoit six autres concours qui concernent plutót l'économie intérieure de la ferme. Les so ciétés organisatrices demandent que Ton soumette aux appréciations de ses jurys ce que les fabricants sans distinction de pays ont produit jusqu'k ce jour de meilleur et de plus pratique en fait de thermomètres pour laiterie, lanternes d'éeuries, appareils pour ensilage h l'air libre, harnachements et atte- lages pour chevaux de labour et boeufs de trait. Comme on le voit, ce programme rompt absolument avec les errements du passé. II s'adre3se h des spéeialistes et leur demeure, pour une catégorie d'objets déterminés, ce qu'ils ont produit de plus parfait. C'est la voie laplus rationnelle £t suivre et les sociétés organisatrices peuvent être convaincus que leurs exhibitions seront suivies avec le plus vif intérêt par le monde agricole. La Lutte a reproduit, dans son dernier numéro, les :discours prononcés par deux membres de la loge sur la tombe de M. Capron. Elle a même fait distribuer Ypres un de ces discours, celui de M. Jottrand, ancien membre de la Chambre des Représentants, le légataire institué par le défunt pour le cas oil M. Tempels serait venu k décéder avant le testateur. Nous n'eussions plus pariéde M. Capron, si La Lutte n'avait cru devoir faire une pro- pagande antireligieuse a propos de son décès De mortuis nihil nisi bene. Ge qui peut se traduire aussi par ne parlez pas des morts si vous n'avez pas de bien en dire. Nous publions plus loin le discours de M. Jottrand. Nos lecteurs jugerontsice factum méritait les honneurs d'une large publicilé. II nous semble a nous un morceau insipide, d'une banalité et d'un terre h terre indignes d'un homme lettré. Encore si l'éloge décerné par M. Jottrand était l'expression de la vérité Mais h part que M. Capron était indépendant il l'a prouvé en combattant énergiquement la coterie doctrinaire d'Ypres tolérant il le fut en effet, par moments et par

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1897 | | pagina 1