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Mercredi 5 Mai 1897.
10 centimes le N°.
82e Année. N°
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DE frr
Les événements d'orient.
Le régime scolaire
dans le Grand Duché.
a
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La situation militaire.
La nouvelle des combats de Velcslino
est confirmee jusqu'ici les Grecs out
eu l'avantage, il parait mème que les
Turcs, qui eroyaient enle\er cette
posiliori facilement et qui comptaient
sur la démoialisa ion de Painn'e
grecque, out éprotné de g-ande- per-
tes. G'esl la brigade du colonel Smo-
lenski, nouveau chef d état-major,
qui a soutenu letTorf dt ces engage
ments et qui s'est ïrès bratcmeiii con
duite.
II y a, dil-on, quinze mille hommes
réunis a Velestino, (rente mille sont
k Pharsale. Quant aux 'i urcs, ils ont
occupé Trikala et,de la, vont marcher
sur Pharsale, tandis qu'un autre corps
d'armée marche de Larissa sur
Velestino. C'est l'avant-garde de ee
second corps qui vient d'etre hrillam-
ment repoussée par le colonel Sirio-
lenski. Ge fait prouve au moins que
Ton exagérait beaucoup quand on
prétendait, après le désastre de Tour-
navos, que i'armée grecque n'existait
plus elie existe encore et les Turcs
s'eri apercoivent.
11 est vraisemblable toutefois, que
les corps engages a Velestino sont
ceux dont le moral a été le moins at-
teint, tandis qu'on laisse se réorgani-
ser a Pharsale les regiments les plus
def'aits. C'est la, sans doute ce qui ex-
plique que lort n'ait pas dirigé sur
Velestino, de manière a y écraser
1'avant-garde turque sous la supério-
rité du nomhre, une grande partie
des troupes qui, pour le moment,sont
inutiles a Pharsale.
En Epire, les Grecs assure,-t-on bat-
tent décidément en retraite ils out,
abandonné le défilé de Pente-Pigha-
dia et se concentrent autour d'Arta.
P.éussiron t-ils cle ce cóté a défendre la
frontière
Enfin, Ton ue recoil presque aucune
nouvelle de la flotte grecque on dit
seulement que 1'escadre de l'Est aurait
renonce au bombardement de Salo-
nique et quelle se réunirait dans le
port de Volo en prevision de l'occnpa-
tion de cette ville par les Turcs.
L'escadre de i'Ouest continue k
bombarder Prévesa sans résultat.
Quelle est la raison de cette iinpuis-
sance de la flotte grecque dont faction,
disait-on, devait être si redoulable?
Pourquoi ne bombarde-t-elle pas Sa-
loniqueou n'essaie-t-elle pasde forcer
les Dardanelles
/a défaite des Grecs
a Pente-Pighadia.
Uiie dépêche de source turqueassure
que la défaite de Pente-Pighadia a été
suivie d'uue panique générale des
troupes grccques. Veudredi matin il
ue i esiail plus un seul soldal grec sur
la rive turque de 1'Aria.
Les Grecs encahissant
une seconde fois l'tpire.
Samedi, au commencement du jour,
I'armée grecque a fait une nouvelle
invasion en Epire.
Le 6e régiment s'est avancé jusqu au
Philippiades, qu'd a occupé pour la 3e
fois sans combat.
L'eanemi reste toujours a Penie-
Pighadia. Les Turcs occupent égale-
ment le pont sur le Louros.
Lagitation en Epire.
D après uue dépêche de Carvasaro,
la population des campagnes s'est ré-
fugiée a Aria au milieu d une agitation
indescriptible. Tous les magasins de
la ville sont; iermés.
Dans le monde militaire, on agite
beaucoup la question de savoir s'il
faut battre en retraite. Un prêtre en
armes prèche la croisade sur les places
publiques.
On voit des Hammes dans la direc
tion de Pliiiippiades.
Hier un grand nornbre de bergers
conduisant plus de •300.000 moutons
ont campé aux environs d'Arta. Les
béiements des troupeaux, les feux
alumés par les bergers, les cloches des
égiisesqui sonneiit méiancoliquemeiit
dans la nuit, donnent a la campagne
un aspect fautasmagorique.
Le pont improvisé sur l'Arta a été
détruit.
L'armee grecque occupé toutes les
positions enviroimaiites.
La cavalerie a fait des reconnaissan
ces en avant d'Arta.
Vattitude du Sultan.
M. Cambon, ému de Tattitude du
Sultaü vis-a-vis de la France, a fait
une démarche personnelle a Vldiz
Kiosk. 11 a donné a entendre a Abdul
Ilamid que la France, l'Angleterre et
la Russie sont résolues 1° a prote'ger
efficacement les sujets grecs résidant
en Turquie, et 2° a conserver la Thes-
salie a la Grèce.
Le Sultan, dans sa réponse, a decla
re que ses decisions dépendraient de la
tournure des événements.
A la suite de cette entrevue,un con-
seil des ministres a été convoqué d ur-
gence.
Le luxembourg est un pays fidèlement
attaché aux crcyances de ses pères, et les
non-eaiboliques y torment une minorité k
peine digne de mention. Néanmoins il subit
depuis la loi du 20 avril 1881 un régime
scolaire des plus libéraux au sens
beige du mot et des moins catholiques.
Malgré les traditions encore vivaces des siè-
cles de foi, malgré les bons résultats qu'avait
obtenus la pacifiquecoilaboration de l'Eglise
et du pouvoir civil, l'Etat s'érigea maitre
d'école universel et s'arrogea le plus absolu
monopole de lenseignement.
Ne tenant compte que des exigences d'un
libéralisme sectaire, certains hommes, ban-
queroutiers de la foi de leurs ancètres, cru-
rent faire oeuvre de progrès en dotarit leur
pays d'insttiutions scolaires selon Gesprit des
Paul Bert et des Jules Ferry. On n'arriva
point, il est vrai, du premier coup k la tri-
logie jacobine de 1'obligationüe la gratuité
et de la laïcité. Cette trop grave alteinte
aurait ému les consciences luxembourgeoises;
on prétéra agir lentement, pas k pas, par
petits paquets.
L'obligation del'enseignement fut décrétée
purement et simplement.
Le démon de la laïcité montra timidement
la tête, et le principe de l'école sans Dieu tut
adopié, tout en laissant it l'avenir le temps
d'en déduire les abominables conséquences.
La surveillance de lenseignement pri
maire appartinf des lors exclusivement it
FEtat, et it son sous-ordre, la commune
(art. 71.) Par une sorte d'ironie, le législa-
teur réserva (art. 72) la surveillance de
lenseignement reli-gieux au chef du culte
rèspecttf tout en slaluant que les visites
de ministres du culto ne concerneront que le
seul enseignement religieux et no pourront
avoir lieu que pendant les heures lixées
comme si lenseignement teligieux devait
être nettement séparé de lenseignement im-
proprement appelé laique (art. 21). com
me si l'institutuer, au ben d'être l'auxiliaire
du prétre dans la noble tache de 1'éducation
des enfants en était forcément 1'ennemi-tié
et l'adversaire fatal. On poussa la générosité
jusqu'a permetlre encore au prêtre dedonner
lenseignement religieux dans le local de
l'école aux jours et heures fixés après enten
te par l'administration communale...
Ces dispositions lyranniques, les protesta
tions du clergé et surtout de son vénérable
chef Mgr Adames aident. froissèrent les ca
tholiques. Aussi le gouvernement, en posses
sion de l'arme, n'en usa-t-il que fort discrète-
meut, ei la lot resta dans l'arsenal législatif
pluiói comme une menace pour l'avenir que
comme un moyen de déchristianisation dans
le présent.
Néanmoins, les funestes effets de la loi ne
tardèrent pas it se faire sentir, et cela d'au-
tant plus que la neutralité scolaire n'a
pas it Luxembourg comme contrepoids la
liberté de l'enseignement. La situation, a\ec
un gouvernement résolument franc-macon,
serait dune plus déiestable que le régine
scolaire francais, puisqu'en France la liberté
de lenseignement permet aux parents riches
et non fonctionnaires de faire élever leurs
enfants it leur guise et conformément aux
exigences de leur religion. Pourtant les mi
nistres grand ducaux tenlèrent d'accrcitre
encore les droits de l'Etat, en majorant le
subside permanant annuellement attribué k
l'enseignement.
Mais voici venir l'écueil, oü échoueront
les plans des partisans du dieu EtatMgr
Koppensle vaillant et courageux évêque cle
Luxembourg, ne put plus fongtemps assister
en simple spectateur aux attentats contre
lame de l'enfant. Dans son mandement de
carêone, Sa Grandeur découvrit frauc&ement
la plaie et formula Ie minimum de conces
sions que devroiit, sans jamais se lasser,
réelamer ses lidèles dtocésains.
Tout en reconnaissant que grace k l'exé-
cution assez peu rigoureuse de la foi et au
dévouement infatigable du clergé lésé dans
ses droits, ou plutót entravé dans ses de-
voirs grace aussi it la directton pleine de
foi de la plupart des instituteurs et k
l'esprit profondément religieux de la popu
lation, ces innovations (de 1881) n'ont
pas encore produit au Luxembourg des
truits aussi amers que chez les voisins
l'évêque proclame l'inévitable nécessité d'un
changement.
Nous regrettons de ne pouvoir reproduire
les magnifiques paroles par lesquelles l'élo-
quent prélat revendique les droit de l'J5glise
et de la religion. G'est une page qu'il fau-
drait lire, retire et méditerdans urt temps,
oü ceux quidéfer.denl les principes vrais
contre les exigences du libéralisme passent
pour des arrtérés, des ennemis du progrès,
voire même, dans certains pays, pour des
adversaires du pouvoir établi.