MSA Une affaire grave. Une mort d'enfant. CATASTROPHE A PARIS. Caisse communale. La situation de la caisse communale a été examinée et tout est trouvé en règle. Reglement sur les orgues. ün léger changement est voté au règle- ment. On ajoute aux mots liecx publics ceux de accessibles au public. M. Begerem. Quand ce règlement sera- t-il en vigueur M. Ie Président. Quand il sera ap- prouvé II doit avoir été examiné en tout cas, puisque la députation permanente y propose des changements. Legs Capron La société des secours mutuels de l'Ecole communale est autorisée k accepter le don de M. Capron. La ville a acheté une rente, h 3 °/0 sur l'état avec les fonds proveriant de la bande de terrain le long du vijverbeek. Bureau de Bienfaisance Les fermages des biens et du droit de chasse sont approuvés il en est de même des ventes d'arbres des Hospices. M. le Président fait observer que les admi nistrateurs du Bureau de Bienfaisance seront obligés de vendre pour pouvoir payer les droits de succession Capron,et qu'ils feraient mieux d'aliéner leurs petites parties de terre, attendu que d'après le testament de M. Ca pron il ne peuvent rien vendre de ses im- meubles. Les comptes de la fabrique d'Eglise de St. Pierre sont approuvés. Thuindag. Le Collége Echevinal propose de nommer une commission pour organiser des fêtes. Une proposition est faite de faire venir pour deux jours «Les Pélissiers» de Binche. La société Strijd naar lauweren de- raande an subside pour organiser une expo sition-tombola. La commission des fêtes sera nommée k huis-clos. M. Bouquet. N'y aurait il pas moyen de donner aux maisons situées entre le Kalf- vaart et la rue de Dixmude une issue et de leur fournir aussi l'eau de la ville. Tout le monde loue cette eau saine et excellente et nous devons tacher de donner k autant de personnes que possible les moyens d'en jouir. M le Président. Larueyexiste déjk. II est même question d'en faire une nouvelle passant par la briquetterie de M. Gbekiere. Quant k l'eau, nous examinerons cela, raais je ne puis encore donner de réponse positive. M. Bouquet. Cela fait que nous pou- vons avoir de l'espoir. La séance publique finit k 6 h. 30 min. Sous ces titres sensationnels, le Progrès et la Lutte arcades arabo annoncent que le Parquet a fail une descente dans une école gardienne d'Ypres, k propos de la mort inopinée d'un enfant de trois ans. Lepauvre petitdit la Lutteaurait été attaché a un arbre en guise de punilion de pute lors il se serait refuse d prendre toute nourriture. Dans le dclire persistant auquel il fut en proie il ne cessait de répéter en pleu- rant Je ne le ferai plus U est mort quatre jours après. Ainsi présentée, l'uistoire n'est pas vraie Le Progrès et La Lutte le savent bien et pour ne pas s'exposer k des mésavantures ils ont soin de aire, le premier, si ce qu'on raconte est vrai, el la seconde, le pauvre en fant AURAIT ÉTÉ ATTACHÉ. Les eropressions permettront peut être aux journaux libéral et progressiste d'échap per par latangenteau moment apportun.Mais si leur responsabilité civile n'est pas engagée ce qui restera examiner ils ont dés maintenant une responsabilité morale que nous meltons leur charge. L'enfant dont s'agit est. mort d'une ménin gite. Le fail est constaté offieiellement. On comprerid ses oris, son délire pendant sa maladie. Mais quand il a été placé contre l'arbre l'enfant n'a pas poussé le moindre cri ni fait la moindre plainte. Ne dirait-on pas qu'il a été lié un arbre comme des voleurs y attachenl une personne dévalisée Car le Progrès écrit pour s'êtremouil- lê en jouant avec. un sceau rempli d'eau, la bonne petite soeur I'aurait tout simplement attaché d un arbre pendant un temps assez long, malgré ses cris et ses pleurs de la lout un bouleversement dans le petit être, qui serait mort de frayeur Or le fait s'est passé it la cour, en présence de tous les enfants et l'enfant n'a ni pleuré ni crié. Attaché k un arbre Oui avec le ruban de son tablier ou une ficelle II n'y a eu ni coups ni violences. C'est comme si fori avait placé l'enfant dans un coin ce qui est sans doute la plus douce des punitions. Ah si le fait en question, tel qu'on le raconte, dit le Progrèss'était passé jadis dans une école gardienne la'ique, les journaux catholiques auraient cle- mandé sa fermeture et en auraient parlé des mois entiers j nous n'en fe- rons rien. Non, confrère. II est d'autres fails, récents, même graves, que vous connaissez comme nous. II y a eu, nous assure-t-on, des enquê tes, et nous n' avons rien dit. Pourquoi Parce qu'il ne faut pas, inutilement porter atteinte it l'autorité des instituteurs et insti- tutrices qui, en somme, font leur devoir, et dont la mission est difficile, ingrate, peu appréeiée paries parents, et presque jamais récompensée comme elle le mérite. A quoi bon, du reste, jeter le discrédit sur des établissements d'instruction dont certains élèves sont d'indignes polissons Est ce que leurs maitres en peuvent Est ce que les mattres ne peuvent pas eux mêmes se lasser quelques fois, pareils aux pères de familie les plus calmes, les plus doux, qui sont parfois eux mêmes it bout de patience Vous demandez que noire impartial éche- vin de I instruction publique prenne une me sure de rigueus envers la religieuse coupable Nous sommes convaircus que dans ce cas, comme dans d'autres, l'honorable, échevin agira prudemment et, surtout, qu'avant de sévir, il se renseignera exaetement sur les fails de la cause. II est sans doute impartial, comme vous le reconnaissez vous même mais l'impartiaiité est la sceur de la justice.' II saura pratiquer l'une et l'autre. Mais vous n'êtes ni justes ni impartiaux, vous Progrès et Lutte, et nous Ie verrons une fois de plus quand les faits seront con- trouvés. Vous vous tairez comme vous le aite chaque fois que vous avez lancé une accusation injuste ou téméraire. Nous vous 'avons dit v.ngt fois nous aurons l'occa- stons de le répéter une fois de plus. Le discours du 11. P. 01 li vier. Nous publions le texte de l'allocution émouvante quo le R. P. Ollivier a prortoncé, en l'église Notre-Dame, pendant la funèbre cérémonie de Samedi. Messieurs, La mort est terrifiante, lors même qu'elle frappe de coups tardifs des vies longuement épuisées combien plus lorsqu'elle fauche en pleine floraison des vies promises a toutes les joies, ou, en pleine maturité, des vies a peine en possession des fruits de leurs labeurs. Mais que dire de ces catastrophes dont le my- stère trouble les plus fermes esprits et brise les cceurs les mieux trempés A l'heure de la joie la plus légitime et la plus pure, puisqu'elle nait de la eharité, la plus vive aussi, puisque c'esl surtout la joie de la jeunesse quand le sourire est partout, au ciel, dans Ia nature, dans les cceurs et sur les lèvres, au milieu de eet épa- nouissement qui surabonde d'espérence, la mort fait irruption, et, d'un seul coup, le plus hor rible qui se puisse imaginer, met k néant toute cette jeunesse, toute cette beauté, toute cette force, tout ce bonheur Elle a passé si rapide qu'on douterait de son passage, si derrière elle ne s'entassaient les ruines, oti le souffle ardent de sa bouche se reconnait aux dernières lueurs de l'incendie qui s'éteint. Pourquoi cela s'est-il fait A quel dessein se rattache l'horreur d'un pareil deuil Sommes- nous done entre les mains d'une puissance aveuglequi frappe sans avoir conscience de ses coups, et qu'il est aussi vain d'interroger que de maudire, puisqu'elle ne peut entendre el dédaigneraitde répondre O Dieu de la France catholique, Dieu que nous appelons notre Père, la tendresse duquel nous croyons autant qu'k sa justice, vous n'êtes point capable de ces fureurs, et vous ne nous défendez pas de lever le voile qui couvre nos épreuves. Votre main nous frappe dans un dessein qu'il nous est permis de com prendre afin de nous y associer librement et de donner a nos pleurs le prix dont se pave notre rentree dans Ia miséri- corde. Sans doute, Maitre souverain des hommes et des sociétés, vous avez voulu donner une le?on terrible l'orgueil de ce siècle, oü l'homme parle sanscesse de son triomphe contre vous. Vous avezretourné contre lui les conquêtes de sa science, si vaine quand elle n'est pas associée la vótre; et, de la (lamme qu'il pretend avoir arrachée de vos mains comme le Prométhée antique, vous avez fait l'instrument de vos re présailles. Ce qui donnait l'illusion de Ia vie a produit I'horrible réalité de la mort, et, dans le morne silence qui enveloppe Paris et la France depuis quatre jours, il semble qu'on entend l'écho de la parole biblique Par les morls couchés sur votre route, vous saurez queje suis votre Seigneur. Mais Dieu ne se plait pas aux vengeances stériles, et c'est pour sauver qu'il flagelle alliant ainsi les exigences de sa gloire et celles de ses miséricordes, plus pressantes encore puisqu'il est avant tout l'Eternel amour. C'est le propre de l'amour d'avoir des préfé- rences, et les peuples en sont les objels aussi bien que les individus. La France le sait par toutes les predilections qui marquent son his- toire, et font de ses malheurs des preuves sen- sibles de l'amour divin a l'égal des prospérités et des succès dont elle a élé glorifiée, Fille ainée de 1 hglise du Christ, elle suit la móme route que sa Mère, participant a ses épreuves, payee avec usure des services qu'elle lui rend, chitïée sans retard Dour ses abandons ou ses révoltes, avec d autant plus de sévérité qu'elle est devenue plus nécessaire k l'accomplissement du plan divin dans la conduite des peuples. Sa place est a la tête de l'humaaité et non point k sa re- morque; elle y est comme l'étendard du Christ, auquel on ne saurait iniliger la honte de passer au second plan sans que la main divine ne le relève aussitót en chatiant la défaillance pour exalter le courage. Hélas! de nos temps mêmes, la France a merite ce chklimenl par un nouvel abandon de ses traditions. Au lieu de marcher A ia tête de la civilisation chrétienne, elle a consentie k suivre en servante ou en esclave des doctrines aussi etrangeresk son génie qu'k son baptöme; elle s est pliee a des moeurs oü rien ne se reconnais- sait de sa fiere et géuéreuse nature, et son nom est devenu synonyme de folie et d'ingratitude envers Dieu. C'était le faire, hélas! synonyme de malheur, puisque Dieu, ne voulant 'nas 1 abandonuer, devait la soumettre k l'expiation. II y a vingt-six ans k peine, et les témoins de votre vengeance n'ont pas eu le temps d'oublier vous avez frappé la France a la tête en lui de mandant pour victimes d'expiation et de proui- tiation, les hommes de tout rang et de tout nee et vous avez couclié sur les champs de ba taille d une double guerre, soldats et prètres, finan ciers et lettrés, artisans et magistrats, marins et aboureurs. Certes, c'étaient la de grandes et nobles victimes, dont le sacrifice avait sur votre justice et votre miséricorde le plus imnérieux de tous les droits, celui du fibre consentement oumêmedelajoyeuse acceptation; car toutes allèrent k la mort comme il sied k des (ils de cette vieille France oü l'épée fait toujours sou venir de la Croix. Aussi_quand, sous les voütes de cette basj]j que, habituées a vibrer de nos cris dedn.e OU d'enthousiasme, nous déposions les relt sanglants de tous ces morts vénérables antn du cercueil oü dormait l'archevêque mari* nous avions bien le droit d'espérer quevnt justice était satisfaite et que votre misérirZ11 nous rouvrait les portes de l'avenir ae Dieu de nos pères, soyez béni de ne pasavm rejeté leurs enfants et de les avoir cru capahi de payei' la rancon de leurs fautes, si lonrs que fut la dette st si drtr que dül être le naj, ment. e' Et pourtant, l'expiation n'était pas suffiSai)). et les plus pures victimes rnanquaient a IjJ.' causte Sans doute, elles avaient cruellemi, souffert dans leur ame,ces fières et douces fem mes dont les pères, les fils, les époux, les frèri' avaient versé leur sang pour la palrie; d'autant plus souffert qu'elles avaient caché leurs larm« k l'heure de la séparation pour ne pas amollf les courages, et qu'elles avaient dü, plus tar(i refouler dans leur coeur le chagrin des perie,' irréparables, pour assurer k la génératio» nou veile la confiance dans les nouvelles dostinées de la France. Mais il semble que Dieu leur eit fail tort en ne leur demandant que des larmes des prières, des lecons et des exemples. ciie? nous, de temps immémorial, les femmes out des cceurs virils, et dans le sacrifice, leur pan est aussi belle que celles de leurs fils ou de leurs époux. Aussi leur fallait-il mettre dans la coupe un peu de leur propre sang. Si vous doutez da eet appel, veuillez rappro- cher les deux feuillets de ce funèbre dvptlqu» oü nous avons inscrit les victimes de ces deux catastrophes.Ce sont les memes noms,au inoins pour ceuxqu'une illustration particuliere arra- che a l'oubli fatal oil tombent nos meilleurs souvenirs Oiiéans, Luynes, Dampierre, Gran- cey, Lafitte, Munier, Carayon-Latour, et tant d'autres qui désormais appartiendront double- mentk l'histoire denos malheurs et de notre relèvement. OtiMessieurs, j'ai hale de le dire, il ne pou- \ait les condamner a ces hécatombes, dont la guerre étrangère et la guerre civile vous ont laissé le douloureux souvenirNousne pour- rions supporter une pareille pensée quelque résignée que füt notre foi en la sagesse du Tout- Puissant. Mais il pouvail et c'est cela qu'il vient de faire il pouvait prendre parmi elles les plus pures, les plus saintes, les unir dans la mort aux victimes de Ia première heure, etcon- sommer ainsi 1 expiation qui nous assurat l'es- pérance. C'est fait! L'angeexlerminateura passé.Cou- ronnes aux lis de France, cornettes aux blan ches ailes, fleures et rubans des juvéniles paru res, crêpes austères qui couvraient des chereux blanchis, humbles collies des servantes,ila(out égalisé de son piétinement, dans la boue sau- glante oü l'ceil cherche vainemenl quelque trace de toute cette noblesse et de toute cette beauté! Oh ne détournons pas la tête, et saluons plulót le rayonnement qui monle de cette four- naise, aurore troublée peut-ètre, mais prète a s'épurer d'un jour plein de consolation et de gloire. Et vous, Seigneur, abaissez vos yeux surles victimes choisies par vous-même et sur lagéné- rosilé de leur immolation. Vous connaissiez leurs coeurs et vous saviez ce que vous pouviez leur demander pour le salut des kmes et de la patrie.Vous saviez que vous pouviez tout exiger d'elles, mème le sacrifice de leur vie et, dans une commisération ineffable, vous les avez prises au mot, si j'ose ainsi parler, sans leur laisser le temps de se reconnaitre en face du suprème renoncement, celui de leurs affections. Mourir n'était rien pour elleslMais qui pourrait, sans frémir.penser k ce qu'elles eussent éprouve si elles avaient pu d'avance compter les déclii- rementsqui nailraient de leur absence en tan de vies dont elles étaient la force et le charme. Vous avez adouci les bords de la coupe mol lede, et la foudre ne leur a pas permis de trem bler devanl 1'éclair C'est l'heure de la récompense pour elles el de la consolation pour nous. Ce qu'elles vous demandaient, vous lesavez, Seigneur, et nous le savons aussi, nous quisouffrons de l'angoisse oü nous reliennent les divisions qui nous de- chirent, depuis que voire esprit a cessé de noos inspirer et de nous régir. Impuissauts, nous e» hommes avec notre prétendue sagesse et notre apparente abnégation, a rapprocheries elements disjoints de la familie franqaise, aveuglémeD obstinés dans nos préjugés et nous avons renoncé k refuire l'union qui pare k nouveau l'unité. Ce que nous désespérions de faire, le ,saci|' lice de ces humbles victimes de la charde I déja commeacó, et l'unanimité qui nous W proclie autour de leur tombe en est une gar° tie. Nous en viendrons k comprendre que no sommes tous de même nature et devons o d'un mème coeur. La justice qui nous fraPP®. les frappant les a prises en toutes les conditio la fille des rois et la fille du peuple, pouu 1 demander une égale part de la rancon, et 1 mettre dans l'kme la volonté du mème ren cement. Qui oserait encore, en présence leurs restes, parler d'antagonisme eI?V.J„[( classes de la société frangaise, sans me"1 ,,eS mépris et la malédiclion de tous les honi gens Oü done la mort les a-t-elle trou réuuies A quelle-, intirmités et k quel Les res voulait porter remède et conSOlP!Ls el eharité de ces patriciennes, de ces ouvrier g de ces servantes, empressées a Ia meme dans la même joie et la mème fierté i pre m —Mil n ir J'nnlVlAlloioCma n/MlC r\ A r\/xn! ItLo

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1897 | | pagina 2