CONCERT
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Samedi 15 Mai 1897.
10 centimes ie N°.
32° Année. N° 3245.
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La guerre gréco-turque.
La catastrophe de Paris,
La charité en ceuvre.
Les chiennes d'enfer.
Une lecon.
Au Volkshuis.
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'Beurre,
Le JOURNAL D'YPRBS parait le Mercredi at Is Snraodi.
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.Heivos Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et A Paris, 3, Place de la Bourse.
DemainDimanche 16 Mat,
de midi a 1 lieure,
sur la GRAND'PLACE
par
L'HARMONIE COMMUNALE.
PROGRAMME:
1. La vivandière, Pas tedoublé 0. Coqufxet
2. Leichte cavallerie, ouverture Suppè
3. Chceur et air de l'op. Le Corsaire Vkkui
4. Espagnola, more. caractérist. A Jüngmann
5. La Mascottefantaisie Audran
6. New Life, valse Komzak.
Sera-ce la fin de la guerre
On assure que Guillaume II a donné
personnellement des conseils d apaisc-
mcnt au sultan.
D'autre part, a la suite d'une reu
nion des ambassadeurs, 1 ambassadeur
d'Autrichea fait une demarche auprès
de Tewfik Pacha pour lui renouveler
la proposition de cesser les hostilités.
L opinion dans les cercles turcs est
que la Porte n'acceptera pas cette pro
position avant l'occupation de Domo-
kos qui est attendue d'un moment a
l'autre.
Le siege de Nikopoulo et de Preveza
est commence.
Le golfe de Volo a été proclamé en
état de blocus par la Grèce. Un officier
allemand, M. Hebert Bert, nommé
commandant a Volo,a publié une pro
clamation invitant les habitants a
s'embarquer sur les navires de tous
pavilions sauf la pavilion grec.
M. Delyannis dans un interview, a
critique levacution de la Crete sans
compensation.
11 a déclaré que la Grèce n'accep
tera jamais de payer une indemnité
de guerre que la Chambre refuserait si
elle lui était demandée.
ATHÈNES, 14 Mai, 3 h. du matin.
Une dépêche de Vonitza, datée de
13 Mai, 6 h. du soir, annonce que les
troupes régulières avec une phalange
épirotc ontdébarquéau dela de Louros
sous le feu de la batterie de Nikopolis.
Le débarquement s'est cffectué sous
la protection de la fiottille de canon-
nières.
En même temps,l'escadre de l'Ouest
attaquait Prevesa.
L'avant-gaide
grecque est venue
immédiatement on contact avec l'a-
vant-garde turqüe qui a été rèpoussée
avec pertes.
DOMOKOS, 14 Mai. Les Turcs
accomplissent des rnouvements qui
permettent de présumer une attaque
que, cependant, ils ne seront pas a
même d'entreprendre avant quelques
jours.
Le chiff're officiel des mor Is,
On possède aujourd'hui la statxslique offl-
cielle des victimes de l'incoiidie de la rue
Jean Goujon 121 personnes ont trouvé la
mort soit pendant l'incendie soit par suite de
blessures qu'elles y ont repues.
Ge cbiffre se decompose de la fapon sui-
vante
Morts pendant l'incendie 111, dont 3
n'ont pas été reconnus.
Morts h l'hópital ou h leur domicile des
suites de leurs blessures 10.
Parm: les '118 marts dont l'identité est
connue, 110 babitaient Paris et 8 hors de
Paris.
A un autre point de vue, le nombre des
victimes se decompose comme suit
De 2 ïi 9 ans 1 garpon, 4 filles.
De 10 19 ans4 hommes, 6 femmes.
De 20 ii 39 ans '1 homme, 37 temmes.
De 40 k 59 ans 39 femmes.
De 60 et au dessus 3 hommes et 26 fem.
Soit au total9 hommes etl 12 femmes,
M. Mackau, qui avait déja recu une
somme de prés d'nri million pour
veuir au secours des pauvres que la
catastrophe aurait laisséssans secours,
vient de recevoir un million du comte
de Castellane, destine a l'achat d'un
terrain et a la construction d'un bati-
ment destine a servir a toute oeuvre
de charité...
Les souscriptions s elèvent pour le
Figaro seul a 1.137.450 francs.
Tout le monde beige critique la
lettre que le sénateur socialiste Picard
a écrite dans le Peuple au sujet de la
catastrophe de Paris.
Les chiennes d'enfer, a dit un jour
Picard parlant de certains journaux.
Quelqu'un lui aurait répondu:chien
d'enfer
Si c'est vrai, eest bien tappé.
M. Boissy d'Anglas, député de la
Dróine, a adressé a M. Mé line, prési
dent du eonseil, la lecon suivante
sous forme de lettre
Paris, 9 Mai.
Monsieur le président du eonseil,
Les journaux ont raconté les actes de
dévouement auxquels a donné lieu la catas
trophe du Bazar de la charité. Les rapports
de police ont confirmé les récils de la presse
et ont révélé d'autres faits nou moins dignes
de la reconnaissance de l'humanilé.
Un eitoyen a sauvé, par son sangfroid,
plus de cent femmes et enfants un autre,
par son courage et en se jetant dans les
fUmines, a arraché h la mort quantité de
victimes. D'autres encore se sont signalés
par des traits non moins admirables.
a Je vois cependant, par l Officiel de ce
jour, que le gouvernement de la République
n's trouvé, pour récompenser ces humbles
héros du devoir, que de simples médailles.
Or, j'estime et j'en suis persuade, l'opi-
niou publique estimera avec moi que des
médailles, même en or, constituent des re
compenses tout it fait insuffisantes dans des
circonstarces aussi exceptionnelles.
Peut-être le gouvernement n'avait il pas
actuöllement de croix disponibles.
Je mets done la mienne it votre disposi
tion, en vous priant de bien vouloir faire
parvenir h M. le grand chancelier de la
Légion d'honneur ma démission de membre
de l'Ordre.
Vous pourrez ainsi réparer, dans une
certaine mesure, un oubli t&cheux car,
chef d'un gouvernement démocratique, vous
ne trouverez pas, j'imagined'insignede l'hon-
neur mal placé sur le bourgeron d'un de ces
fils du peuple auxquels lant de filles de la
noblesse sont redevables de la vie.
Agréez, etc.
P. Boissy d'Anglas.
D'autre part, M. Boissy d'Anglas a
donné en ces termes sa démission de
l'Ordre de la Légion d'honneur
Monsieur le grand chancelier,
Afin de donner au gouvernement le
moyen de pouvoir récompenser dignement
un au moins des héros de la catastrophe du
Bazar dela charité, j'ai informé M. le prési
dent du eonseil que je mettais ma croix de
chevalier h sa disposition.
J'ai done l'obligation de vous adresser
ma démission de membre de l'Ordre national
da la Légion d'honneur.
Veuillez agréer, etc.
Tont le monde a trouvé le legon
bien méritée.
J'ai assisté h l'assemblée de Dimanche soir,
oü MM. Surmont de Volsberghe et Struye
ont traité la question flamande.
Quel contrasie avec le meeting de la Bourse
du 2 Mai
Nos sénateurs ont expliqué leur attitude
avec calme, modération, dignité, donnant
ainsi une lepon bien méritée, quoique
indirecte, aux brailleuis qui les taxent de
felonie, de traitrise et autres mots cherchés
dans la répertoire des goujats.
Le discours de M. Surmont peut se résu-
mer ainsi Loin d'etre hostile au mouve
ment flamand, j'en suis un chaud partisan,
et je crois l'avoir prouvé dans maintes cir-
constances que vous vous rappelez: au sénat,
au eonseil communal d'Ypres, dans nos
assemblées etréunions.
Ge que j'ai été dans le passé, je le suis
encore dans le présent et je le serai k l'ave-
nir.
Mais je persiste h croire que le projet de
loi DevriendtCoremans peut donner lieu it
des difficultés et des inconvénients dont ma
conscience m'oblige de tenir compte.
Que feront les cours et tribunaux dans le
cas possible d'antinomie entre les textes
franqais et flamand
Comment les Chambres, saisies des deux
textes, feront-elles pour discuter et voter la
loi proposée dans les deux langues Que
feront elles notamment dans le cas ou un
amendement, souvent présenté ati dernier
moment, est formulé dans une larigue que
la moitié des membres du parlement ne
comprennent pas
Que l'on tranche ces difficultés, et je vote
la loi. (Applaudissements
Je ne veux point, non plus, que l'un des
éiéments qui composent notre nationnalité
l'emporie sur l'autre. Sans doute il faut l'éga-
lité entre flamands et wallons. Mais il ne faut
pas de division entre les deux.
Or, il est des flaminganls qui veulent voir
créer une université exclusivement flamande,
qui veulent que l'armée soit commandée dans
les deux langues 11 y aurait done une ar
mee flamande et une armée wallonne
Ils veulent imposer aux wallons la con-
naissance du flamand Est ce possible II
est désirable, sans doute, que tout beige
parle les deux langues nationales mais on
ne peut, ni logiquement, ni constitulionnel-
lement, imposer h un beige la connaissance
de l'une des langues, ni exiger que les wal
lons, pour être nommés en Wallonië, par
ient le flamand.
M. Struye a parlé dans le même sens,
ajoutant des examples ii l'appuide son opi
nion.
Les discours de nos sénateurs ont pro
duit la meilieure impression. On peut ne pas
partager leur opinion, mais je suis obligö de
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