&/Qua Samedi n Mai 1897. i^T,, 3*247. 10 centimes le AT0 Les événements d'Orient. Une incartade. Denrées destinées a l'alimentation des animaux. Le Vooruit sur la sellette. 8'2 Année. J T On s abonne rue au Beurre, 38, a Ypres, et k tous les bureaux de poste du royautne. L'armistice. L'armistice est enfin conclu Turcs et Grecs vor t se reposer, l'arme au pied, en attendant la signature de la paix. Mais tout laisse piessenlir que les négociations du traité seront longues et laborieuses, 11 ne convient pas de voir dans la suspen sion des hostilités un succès diplomatique pour les puissances. En arrêtant ses troupes, Abdul-Hamid u'a pas entendu faire acte de déférence ii l'égard des Chancelleries il a été jusqu'au bout de son programme. A la première démarche des ambassadeurs, il avail répondu qu'il necéderait, qu'il n'enver- raii des ordres Edhem-pacha qu'après l'oc cupation de Domekos. Or, cette localité a été prise b la suite d'un sariglant combat, le plus cruel peut-être de touts la guerre. Et c'est plutót un échec pour le concert europeen de n'avoir puempêcherceUeinutilo rencontre. II est hors de doute que le fanatisme otto man est surexeité, que les victoires de Thes- salie et d'Epire ont réveillé dans l'entourage du Sultan des ambitions et des convoitises longtemps assoupies par la défaite. La Tur- quie que les puissances trouvent en face d'elles, b cette heure, n'est plus l'Etat affai- bli, chancelant, dont ou prévoyait la chute de mois en mois. Exagérant sa force, en or- gueiilie de ses faciles triomphes, elle entend parlercomme jadis, avant San-Stefano, et reprendre son vieux róle d'empire conqué- rant. Les condition^ de paix quelle pose b la Grèce mesurent sa vanitéetses espérances. Ne nous dissimulons rien Abdul Hamid demande certes beaucoup plus qu'il ne peut obtenir. II n'aura pas été étonné en consta- tant la réprobation quasi unanime que ses exigences ont soulevée. Mais la tache des ambassadeurs b Constantinople sera rude, et ce ne sera pas trop d'une entente étroite, d'une incontestable loyauté entre les Chan celleries pour venir b bout du «Commandeur des croyants. M. Brisson, président de Ia chambre des Deputes de France, a senti le be- soin de manifester une fois de plus son anticléricalisme de table d'hote. Parlaut de la catastrophe du Bazar de la Charité, il a attaqué avec violen ce le sermon du P. Ollivier, aux ap- plaudissements unanimes de la gauche. II a blessé ainsi les plus éléxnentaires couvenauces. Aussi son allocution a-t-elle soulevé les reclamations et les protestations de plusieurs catholiqucs et de quelques organes dc la presse libérale modérée. Voici comment le Journal des Dé- bats lui mème., si peu sympathique qu'il soit a la religion catholique et atix prédicateurs, blame l'incartade blaspbématoire de M. Brisson: Cette petite réfutation de la doctrine de l'expiation, corfue dans le plus pur esprit café de commerce a obteuu Ie plus vit succès. C'était indiqué. Les amis de M. brisson lui ont su un gré infini d'avoir rendu leurs propres penséesen y prétarit la forme exquise dont il a le secret. Nous ne voudrions pas troubler l'allégresse de M Brisson, mais il nous sera bien per mis de dire qu'au point de vue politique sa démarche ne laisse pas d'Are inquiétante. 11 est deplorable, il est contraire tous les usages parlemeutaires de voir un président de la Chambre passer par-dessus la tête du gouvernement pour parler directement au pays. Si, su 6 Mai, le président de la Chrmbre s'étair. permis cette incartade, c'eüt été un soulèvement général dans le camp républi- eain. Mais ces considerations ne sont pas faites pour M. Brisson, et, quand il s'agit de terrasser l'hydre du jésuitisme, la Chambre trouve que tous les moyens sont bons. De son coté, VI. le comle de Mun a adresscaM. Brisson une lettre dans laquellc il dit Je n'étais pas présent b l'ouverture de la séance de Mardi et je n'ai pas entendu votre allocution. Si j'avais elé la, j'aurais eertai- nemcnt proiesté coVre vos paroles en com battant la proposition d'afficliage. Les families que la catastrophe a cruelle- ment frappées ne trouvent leur consolation que dans la foi qui les soutient, el si la compassion publique leur est de quelque soulagement, c'est b la condition quelle ne s'exprime pas dans une sorte d'injure b leurs croyanccs qui ne serail pour olies qu'une douleur de plus. En execution de la loi récemment votée par les chambres, le Moniteur publie un arrêté royal trés important sur la ven te des denrées impures Art. 1". L?s substances composées consistant en mélanges de produits ou de sous-produils alimentaires industriels avec des substances alimentaires de nature diffé rente, destinées b l'alimentation des animaux, ne pourront être livrées ou transportéés pour la vente ou pour la livraison pir quan- lités de plus d2d kilogram nes qu'aceom- pagoées di fictures, lettres de voiture ou autres docume its indiquint la nature el les proportions relatives des divers constituants du mélange. Art. 2. Seront assimilês aux mélanges visés b l'article précédent les produits ou sous produits alimentaires industriels cove nant des substances étrangères organiques ou minérales, non nuisibles, b titre d'impu- retés naturelles (par exemple, les tourteaux de lin contenant des graines adventiees ré- coltées avec le lin), lorsque la proportion de cesimpuretés dépassera 12 p. c. La qualification de pures ne pourra être donnés b ces denrées que si elles ne contien- nent pas plus de 2 p. c. d'impuretés natu relles. Art. 3 Les factures devront toujours être eonformes aux prescriptions des articles 2 et 3. 2e alinéa de la loi du 21 décembre 1896 et des actieles 4, 5, 6 at 7 de l'arrêté royal du 8 mars 1897. Art. 4. Sont déclarées nuisibles par appli cation de l'article 5 de la loi du 4 aoüt 1890: 1Les denrées covenant, b titre d'impu retés naturelles ou accidentelles, ou par suite d'un traitement spécial A. De la graine ou du tourteau de mou- tarde (noire, blanche ou sauvage), de came- line ou d'autres crucifères en proportion supérieure b 2 p e. Cette disposition ne vise pas le colza vert ou blanc, la navette et le ravison vrai B De la graine ou du tourteau de ricin, purghère, eroton, illipé, mowra, belladone, jusquiame, amandes amères, coques de fairies C. De la nielle des blés, de livraie eni- vrante, de l'ergot, des spores de cbarbon ou de carie D. Du sulfure de carbone, de la chaux, du chlorure calcique, des seis ammoniacaux, des alcalis, des substances antiseptiques 2° Les denrées covenant des substances inerte» resultant d'une addition, telles que sulfate de b.aryte, plbtre, craie, sciure de bois, tourbe, ivoirj végétal, ou une propor- ioa anoronle d'argile ou desible. Sant interdits la vente, le débit ou l'expo- sition en vente de ces denrées, ainsi que de denrées gatées ou corrompues. Art. 5. Les denrées, telles que eertaines farines de céréales, également utilisables pour l'alimentation de i'homme, ne peuvent être exposées en vente,détenues ou transpor téés pour la vente ou pour li livraison, que portant en caraclères bien apparents une inscription indiquint qu'eiles ne sont pis destinées b l'alimentation humaine. Art. 6. II esi défendu de vendre, d'exposer en vente ou de détènir pour la vente ou ponr la livraison dins un mêne local ou dans des locaux cam nuniq 1 uit enire eux autremev que pir la volö publique, comma aussi di transporter simultanément dans la mê ne voiture pour la vente ou par la livrai son, des denrées alimentaires et des produits non destinés b l'alimentation susceptibles, par leurs caraclères extérieurs, d'être con- fondus avec les premières, b moins que ces produits ne soient munis d'une inscription telle que impropre b l'alimentation ou non comestible ou pour engrais indiquant en caraclères bien apparents qu'ils ue sont pas destinés b un usage aümentaire. Art. 7. Les infractions aux dispositions du présent arrêté seront punies des peines prévues par la loi du 4 Aoüt 1890, ou de celles qui sont ctablies par le code pénal. Art. 8. Notre Minislre de Tagriculture et des travaux publics est chargé de l'exécution du présent arrêté, qui entrera en vigueur le lr Seplembre 1897. Les socialistes avaient été convoqués mer- credi soir, aux fins de recevoir communica tion des décisions prises par les délégués des syodicits, le lundi. La réunion avait lieu au local du Marché au Fil. Inutile de dire quelle fut tout autre que paisible, Beerbloci présidait. Après qu'il eut donné communication des faits de la séance admi nistrative de lundi, Anseele, Foucaert et Van Beveren prirent successivement la parole. De Backer intervint après eux, pour atta- quer avec la dernière violence Seffers, qu'il traita de lache et de traitre et de pis encore. Foucaert appela les rédacteurs de Voor uit des fainéants, qui viennent au bureau et le quittent suivant leur caprice qui ne té- moignent d'aucutr zèle pour le parti, ne se soucient pas du journal, etc. Van Beveren prend la parole Je ne suis, dit-il, ni l'ami ni l'ennemi de Seffers, mais je dois avouer qu'il a toujours été un brave et honnête homma un ouvrier zélé et aetif, de commerce sociable el toujours serviable qui s'appliquait surtout b rendre fiièlement les discours prononcés par les élus socialistes b la Chambre et au Conseil communal. Ce plaidoyer suscite de vives interruptions de la part du bureau. Van Beveren visiblemeu froissé prend son chapeau et quitte la salie, Aaseele, inquiet de la tournure que prend Ie débat, envoie deux émissaires b ses trous- ses pour le ramener. Le compagnon Seffers prend la parole et coramenbe par exprimor san étonnemeat de ce quappelé lundi b la réunion, il u'ait pas été préveau qu'il y étiit convié comme ac- Arrivant aux fills, il aboude le grief qu'oa lui fait dan j plus organiserdo meetings. Ces t la vérilé. Je ue le fais plus, dit-il, paree qu'il m'est impossible de f ui re encore l'éloge du Vooruitje ne saurais approuver les agisse- m La JOURNAL D'YPRES parait le Mercrodi et lo Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation est da 5 (v. SO c. par a.a pour tout le pays; pour l'étranger, lo port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Decembre. Les articles et communications doivent étre adrosses franc de port a l'adressa ei-dessus. j Los annonces coütent 15 centimesla ligne. Les réclames dans ie corps du journal coütent j30 centimes 1a. ligne.Les insertions judiciaires1 franc la ligne Lasnuméros suppié- mentaires coütent to francs les cent exemplaires. I Pour les annonces de France et de Bolgique oxcopté les 2 vtandros) s'adresser a l'Agenr.e 1 Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. CÜ3Ó

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1897 | | pagina 1