?j^rrepour- £srautresquestionsda»^^:^ Actes Officiels. M. Colaert. Dernier inscrit dans la discus sion générale du budget de l'agriculture, je n'ai pas la prétention de dire des choses bien nou- velles ni d'apprendre k la Chambre des choses intéressantes ce serait téméraire de ma part, après les 60 orateurs qui m'ont précédé (Rires.) Maisje dirai quelques motsdecertaines ques tions d'intérêt secondaire, et je crois devoir protester contre certaines idéés émises dans cede assemblée je disire le faire rapidement. On parlait tout k l'heuredu privilège du pro- priélaire; il a été battu en brèche par certains orateurs on voudrait non le voir réduire, com- me nous le voudrions nous mêmes et comme on le propose dans certains Boerenbonden mais l'abolir. Ge serait une erreur k mon avis, une erreur extrêmement regrettable, etarriver k ce point serait nuisible avant tout au fermier lui-même L'honorable M. Maenhaut vient dele dire i! est évident quele propriétairene donnerait plus alors crédit a son fermier et celui-ci devrait soit payer d'avance son loyer, soit, après une année d'occupation, quitter sa ferme. Dans l'état social que Ton rêve de. l'autre cóté de l'assemblée, il ne faudra plus de privilège; mais, tant que la propriété existera, le fermier aura intérêt k ce que le privilège existe. II faut reconnaitre, d'autre part, que le privi lège tel qu'il existe actuellement est excessif, bien qu'il ait été réduit par la loi de 1884 sur les prêts agricoles. II est excessif en ce qu'il prime les autres créanciers pour de longues années et qu'il est de nature k laisser le fermier comme le propriétaire dans une fausse sécurité. D'après la loi de 1851 surle régime hypothé caire, le privilège existait en matière agricole non seulement pour les trois années échues, ainsi que pour l'année courante, mais même pour toutes les années k échoir, lorsque le bail était authentique ou, étant sous seing privé, il avait date certaine. La loi de 1884 a réduit considérablement ce privilège en ne donnant plus que trois années échues, ainsi que l'année courante. Faut-il aller plus loin G'est une question qui a été agité dans presque tous les arrondisse- ments oil il y a eu lulte, l'année dernière, et entre autres dans l'arrondissement d'Ypres. Nous y avons vu un concurrent s'armer aussi de la suppression du privilège du propriétaire. II est facile de se faire ainsi de la popularité. Dites aux fermiers Je voterai contre ce privi lège sans leur expliquer la nature et le but du privilège, ils seront satisfaits. lis seraient plus satisfaits encore si on leur disaitVous n aurez plus de fermages k payer II s'agit de savoir si cette suppression serait juste et si elle serait utile au point de vue des fermiers. Dans toutes nos réunions électorales, nous avons réussi k convaincre les fermiers que, loin d'ètre une faveur pour eux,la suppres sion du privilège constituerait plutót un preju dice. Quand on agite des questions de cette es- pèce, il faut exposer le pour et le contre. C'est ce que nous avons fait, et nous avons pu con- stater que tous les fermiers, les petits comme les giands, se sont ralliés a notre manière de voir. Comme nous venons de l'apprendre de la bouche de l'honorable M. Maenhaut, nos idéés sont partagées par le Landbouwersbond de la Flandre oriëntale. On y est, comme chez nous, partisan de la réduction du privilège k une année, plus l'année courante. Qu'onse met- te d'accord sur cette solution et un bout de loi suffira pour trancher la question. La question mérite un sérieux examen, car il s'agit avant tout de voir si la suppression ou même la ré duction du privilège serait favorable aux culti- vateurs. Comme je viens de vous l'exposer, k mon avis la suppression du privilège serait dé- favorable aux cultivateurs; la réduction ne nui- rait pas aux propriétaires et serait favorable aux fermiers. Je désire dire quelques mots aussi de la ques tion de la chasse, qui constitue également un point du programme progressiste. On dirait qu'avant l'arrivée des socialistes et des radicaux k la Chambre, il n'avait jamais été question des abus auxquels donne lieu la loi sur la chasse de 1882 Cestune erreur profonde; nous avons été plusieurs k protester contre les rigueurs de cette loi, et dès mon entrée dans cette Chambre - il y a longtemps déjk, j'ai signalé un grand nombre de dispositions de cette loi qui consti tuent, d après moi, des mesures draconiennes C'est ainsi que la détention d'un engin pro- hibé constitue un délitle fait matériel, sans l'intention de faire usage de eet engin, donne lieu a l'application d'une peine! J'ai montré, notamment en 1886 et en 1888, les abus que cette disposition occasionne. (Interruption.) J'ai toujours protesté contre cette disposition et, comme on le dit a mes cötés, je crois avoir bien fait. Dans l'ancienne Chambre, il est vrai, mes idéés ne rencontraient pas la même adhésion que dans la Chambre actuelle, et j'ai été com- battu, notamment, par l'honorable M. Pirmez. M. Denis. Vous serez soutenu aujourd'hui! M. Colaert. Permettez-moi d'achever ma pensee. Quand j'ai protesté contre les rigueurs de la loi de 1882, la Chambre venait de voter la loi et l'on ne peut,du jour au lendemain, changer une loi. Je dois ajouter cependant que beaucoup de membres de la droite partagent mes idéés au sujet du caraclère draconien des dispositions j dont je parle. I II y a d'autres dispositions encore: ainsi la responsabilité du pairon de l'individu qui com met un délit de chasse, Un fermier se trouve avoir un ouvrier braconnier: il est responsable civilement du fait causé par son domestique, alors même qu'il ignore le délit commis par son domestique ou son ouvrier J'ai montré les qonséquences iniques de ce principe et je n'ai été combattu que par M. Pir mez, qui était un grand chasseur J ai protesté aussi contre la peine qui frappe l'individu pris en contravention de chasse et qui ne remetpas sou arme k l'agent verbalisant. Le contrevenant est condamné même dans le cas oü il n'y a pas d'agent verbalisant, dans le cas, parexemple, oü Ia poursuite a lieu sur une dénonciation faite par un particulier qui n'est pas garde-chasse. M. Defnet. Les paysans de la Flandre oriëntale demandent le droit de chasse surleurs terres. lis viennent de formuler cette revendi- cation dans une réunion de leur Ligue agricole. M. Colaert. J'y viens. Le droit qu'ils de mandent, c'est de détruire certain gibier, le lapin, mais non,comme vous semblez Ie croire, tout gibier indistinctement. J'espère même que mes honorables collègues de la gauche socialiste ne réelameront pas le droit absolu pour le fer mier de détruire le gibier en général. Cette destruction ne profiterait k personne. Ce serait une atteinte au droit de propriété qui ne se justiflerait par aucune considération d'équilé. Aussi les fermiers ne réclament-ils pas contre la chasse. Ils se bornent a demander que les dé- gkts causés paries lapins leur soient évités. Déjk la loi accordé des dommages-intérêts aux fermiers qui ont subi des dégktsmais, pour arriver a obtenir une indemnité, il faut une procédure quelquefois longue et coüteuse. II vaudrait mieux permettre aux fermiers de détruire les lapins qui dévastent leurs champs, sans leur enlever le droit k Ia reparation du dommage causé. II ne faut pas être socialiste pour réclamer cela. Et, ma foi, sans l'être, j'ai promis a mes électeurs de voter une loi en ce sens. Déjk, il y a quatreans, j'ai signéavec d'honorables collè gues une proposition de loi en ce sens. De la chasse k la pêche, il n'y a pas loin. J'ai souvent recommandé, dans le temps, a l'ho norable M. de Moreau la question de la pêche. II m'a accordé un jour un subside de 3,000 fr. pour repeupler le canal d'Ypres k Boesinghe. Même au point de vue social,la question mérite d'étre examinée: je pense, en disant cela, rece- voir l'approbation de l'honorable M. Denis, qui veut bien m'écouter avec intérêt. La pêche est, pour l'ouvrier, un divertisse ment extrêmement agréable. Elle a, du reste, des charmes pourtoutes les personnes paisibles. L honorable M. Malou, qui était un amateur de pêche a la ligne, nous disait un jour que, parmi les manifestants du 7 Septembre 1884, il n'y avait pas un seul pêcheur k la ligne (R i'res On a dit avec raison que la pêche détourne 1 ouvrier du cabaret. Je crois pouvoir recom- mander a l'honorable minislre de l'agriculture la pêche a la ligne d'une facon toute spéciale J'ai vu avec plaisir qu'il a inscrit a son budget un crédit de 15,000 francs pour repeupler les cours d'eau. Je crois qu'il faudrait élendre quelque peu ce crédit. Outre que la pêche est un agrément, elle est fructueuse. A Ypres, nous avons mis les fossés de la ville k Ia disposition des pêcheurs sans exiger d'eux aucune redevance, et nous ner- mettons k tout le monde, même aux étrangers d'y venir pêcher. Auparavant ces étangs étaient loués cornme sont louées les eaux de l'Ftat Nous avons pensé qu'il valait mieux ne plus les jou» et permeltr, Moütle rnonde !a pécbel Je me permets de signaler cesystème a l'ho norable ministre de l'agriculture. 11 ne donne lieu a aucun inconvenient. Les ouvriers se sur- veillentet signalent.au besoin.les abus commis. Dernièrement un pêcheur k la ligne a pris plusieurs brochets dans nos eaux vous vous imaginez sou bonheur et celui de sa familie Je recommande done la pêche k la ligne k l'honorable ministre de l'agriculture et je le prie de vouloir bien l'autoriscr en tont lemps. 11 ne doit pas prendre en considération l'époque du frai s'il n'autorise que la pêche a la ligne. J'ai lu dans les journaux que l'honorable mi nistre étudie la question. J'espère, qu'imilant l'exemple donné par la ville d'Ypres, il ne mettra plus en location les eaux publiques, permettant a tout le monde de pêcher a la ligne, sans impót ni redevance. M. le Président. Ne pourriez-vous conti- nuer demain, monsieur Colaert? M. Colaert. Je n'en ai plus que pour cinq minutes, monsieur le président, et, saufa reve- nir dans la discussion des articles sur d'autres questions quej'avais a trailer, je consacrerai ces cinq minutes k examiner une petition qui a été envoyée aux représentants de la Flandre occidentale par un grand nombre de cultiva teurs. Ces cultivateurs insistent pour que l'inocula- tion par la tuberculine se fasse a la frontière, sous la responsabilité des importateurs et aux frais de ceux-ci. M. De Bruyn, ministre de l'agriculture et des travaux publics.—Cela sepralique actuellement. M. Colaert. II parait que non M. De Bruyn, ministre de l'agriculture et des travaux publics. Les importateurs doivent payer les frais de tuberculinalion. M. Colaert. Ala frontière M. De Bruyn, ministre de l'agriculture et des travaux publics. Absolument M. Colaert. Défmilivement? M. De Bruyn, ministre de l'agriculture et des travaux publics. Oui M. Colaert. Voilk done un point au sujet duquel les pétilionnaires obtiennent satisfac tion. Ils demandent également que le gouverne ment prenne des mesures énergiques contre les fraudes. M. De Bruyn, ministre de l'agriculture et des travaux publics. Autant que possible... M. Colaert. Oui, mais il faut absolument rendre ces mesures efllcaces. A propos des fraudes qui se commettent k la frontière, jesignale encore les fraudes en ma tière de tabacs. Nos tabacs indigènes sont considérablement dépréciés par l'introduction frauduleuse de tabacs étrangers. M Iweins d Eeckhoute. La semaine der nière, k Dudzeele, on a encore introduit frau- duleusement 3,000 kilogrammes de tabac venant de Ilollande; les fraudes sont nombreuses. Cette situation est préjudiciable a nos cultiva teurs M. Colaert. Ceci regarde l'honorable mi nistre des finances, mais je prie l'honorable mi nistre de l'agriculture de bien vouloir lui trans- mettre ma réclamation. Despétitionnaires demandent également qu'en cas de tuberculose on accorde aux cultivateurs desindemnités s'élevant k 70, 50, ou 25 p c do la valeur, suivant que la béte a été totalement ou partiellement enfouie. J'ai entendu avec plaisir l'honorable ministre déclarerqu'k l'avenir il serait accordé un maxi mum et un minimum, en prenant en considéra tion la valeur marchande de la béte. C'est encore un point sur lequel les pétitiönnaires obtiennent satisfaction. M. De Bruyn, ministre de l'agriculture et des travaux pub hes. La valeur marchande M. Colaert. C'est ce que je dis. les bêtefïZnfemandent Element que les netes qui ont été reconnues atteintes de tn berculose soient abattues dans h hi,!!- L'Etat achèterait ces bêtes les feriit désinfecterait les étableï aLaUl'e et den rees alimentaires et a signalé quel ques abus de I'inspection. Voici ses observations M. Colaert. - Sous prétexte de falsify,- de denrées alimentaires, les inspecteur i fabrication et du commerce de ces denré partout et déploienl souvent un zèle vra" V°D' exagéré. Dernièrement, un débitanta et^™6"1' damné sous prétexte qu'il avait mélanJT l'huile de sésameason huile d'olives n f. drait poursuivro le fabricant et non le'dérT lant, qui est généralement de bonne foi Le miel le plus pur ne l'est plus aux'venx n l'administration II est probablcment f«;r par l'abeille elle-même N'a-t-on pas étéjuso établir qu'il y avait de la magarine dans ril' beurre provenant directement des vaches Cel a été constaté ofliciellementOn rit.) M. le ministre devrait engager sesinspecteur, Je borne lk mes observations dans la discus sion génerale, ne voulant pas reteni! 7 longtemps la Chambre et me réservant de tra? Dans la discussion des articles, M Colaerts est occupé de inspection des a user d'indulgence. Quand une condamnation intervient, ce n'est qu'après analyse or celle- ci coilte 38 francs, alorsqu'une analyse n'ecoütè que 5 francs aux laboratoires de Gand et de Bruges. J espère qu'k laveniron diminuera ces frais. M. De Bruyn, ministre de l'agriculture et des travaux publics. La même chose se présente a propos de toutes les denrées alimentaires eest tres étrange, mais il n'en est pas moins vrai que beaucoup sont falsifiées, les résultak des inspections le prouvent. J'ajouteque, danslesnombreuses instructions qui ont été données aux inspecteurs, je n'ai cessé de leur recommander de ne dresser pro ces-verbal qu'avec la plus grande circonspection. M. Colaert. - Ce n'est pas ainsi que les chol ses se passent, monsieur le ministre M. De Bruyn, ministre de l'agriculture et des travaux publics. En toutes circonstances ils doivent prévenir le commergant et lui di're Méfiez-vous, paree que telle matière est fal si fiée M. Colaert.-Je connais un grand nombre de cas oü l'on n'a pas procédé de cette fagon. M. De Bruyn, ministre de l'agriculture et des travaux publics. II peut y avoir quelques exceptions regrettables, mais j'affirme que ces instructions ontété souvent renouveléesetque, en ïègle trés générale, el les sont observées. II y a, k la lête de ce service, un fonctionnaire d'élite, k la science et au tact duquel tous ren- dent hommage. II ne faut pas ajouter foi trop facilement aux dires des intéressés Autant que possible, les inspecteurs mettent en cause, de préférence aux détaillants, les gros marchands, les fabri- cants, qui falsifiant les denrées alimentaires. Cependant, il ne peut être permisk undétaillant de livrerau consommateur une denree falsifiée par la raison qu'il l'a achetée dans eet étatil y a souvent de la part du détaillant qui s'est fourni de ces denrées, unefaute lourde ou une négligence dont il ne peut prétendre faire sup porter les conséquences a son cliënt, qui croit acheter une marchandise pure. Jene fais d'ail- leurs que veiller k l'application de la loil'ar- tide 561 du Code pénal punit la vente, même sans intention frauduleuse, de denrées falsifiées. En ce qui concerne la margarine, l'honorable membre a émis des doutesil a dit qu'il y avait des vaches dont le lait donnait un beurre de composition identique a la margarine. II se trompe... M. Colaert. Cela a été constaté M. De Bruyn, ministre de l'agriculture et des travaux publics. On a constaté bien d'autres choses encore, mais ce que l'on a dit Ja-dessus est une simple boutade Dans certains cas, lorsque l'animal se trouve dans des conditions particulièrement désavan- tageuses, il peut donner du beurre dont cer tains caractères se rapprochenlde lamargarine. ais ces cas sont trés isolés. C'est ce qui s'est présenté a Verviers. Chaque fois que des doutes existent, l'inspecteur s'entoure de toutes les j precautions pour éviter une erreur il prclève t un échantillon de contróle au lieu de produc- tion, afin de voir si le beurre suspect provient réellement de l'étable désignée. Quant aux analyses, les frais en sont suppor ts paria partie suecombante l'inculpé en cas e condamnation ces frais constituent la juste icmunération du travail fourni parl'expert qui I a constaté la falsification. Par arrêté royal en date du 4 Juin, la dé' j coration civique de 1" classe est décernée a I Pe Lannoy, receveur de la fabrique dfi 1 église de Warnêton. llQAr H'inrl uirrnnno Aimnd Ul0

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1897 | | pagina 2