CONCERT
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Samedi 12 Juin 1897.
10 centimes le N°
32e Année. N° 3253.
Au Volkshuis.
La guerre Turco-Grecque.
Le Congrès
des libres-penseurs a Liège.
L'enquête sur Ia petite
bourgeoisie a Gand.
A la Chambre.
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DemainDimanche 13 Juin
de midi a 1 benre,
sur la GRAND'PLACE
par la
GRANDE FANFARE.
PROGRAMME
1. Les Hirondelles de Vienne,
marche militaire, Schlöqel.
2. La Confiance ouverture, Van Remoortel.
3. Douce Fleurpolka pour
bugle et piston, Wenes.
4. Fantaisie Rustique, Mestdag.
5. Pas des Fianfailles, mor-
ceau caractéristique, Grillet.
6. Le train éclairgalop, V. Gallin.
Dimanche 13 Juin,
8 heures du soir,
RÉUNION MENSUELLE.
CONFÉRENCE par M. Golaert,
Echevin et Représentant.
Les négociations.
Une troisième conférence entre les am
bassadeurs et Tewfik pacha a eu lieu.
Sur ces conférences, on continue de ne
rien savoir de source autorisée.
Le bruit court seulement qu'elles res-
semblent plus k un conclave qu'k des con
férences islamo-chrétiennes.
Malheureusement, une parfaite entente
ne semble pas exister entre les puissances.
Plusieurs, sans doute, se montrent ré-
solument contraires k la Turquie.
Nicolas II, notamment, répondant k une
lettre du roi de Grèce, aurait déclaré qu'il
était prêt k conseiller la prompte évacuation
de la Thessalie.
Dans le même ordre d'idées, l'amtassa-
deur britannique k Constantinople aurait
dit, d'un ton tranchant, au ministre turc des
affaires étrangères, que l'Angleterre ne
permettra jamais k un Etat mahométan de
s'agrandir aux dépens d'un Etat chrétien.
Mais cette proposition n'aurait pas ren
contré l'assentiment de certains autres am
bassadeurs, qui l'auraient même accueillie
avec surprise.
Si les gouvernements européens ne se
montrent pas unanimes, le Sultan ne cédera
certainement pas.
II est poussé k résister, et par sa nature,
par le fanatisme d'une partie de ses
sujets.
On raconte, k ce sujet, un incident ca
ractéristique
Visitant incognito les ambulances d'Yil-
diz-Kiosk, il s'arrêta au chevet d'un sous
officier et lui demanda s'il désirait quelque
chose.
On me soigne bien, ma blessure se
guérit, mais je ne veux plus vivre, répondit
le malade. Du moment que le padischah
rend le pays que nous avons conquis au
prix de notre sang, je n'ai plus qu'un désir
ne plus vivre.
Abdul-Hamid quitta la salle sans mot
dire.
Suivaot certaines versions, il consenti-
rait k discuter avec les puissances les pré-
liminaires de paix, mais il persisterait k ne
vouloir conclure la paix que directement
avec la Grèce.
Plusieurs ambassadeurs seraient d'avis
de laisser la Turquie négocier directement
avec la Grèce, mais seulement sur la base
des conditions de paix acceptées par les
puissances. Gette nouvelle inspire de l'in-
quiétude k Aihènes, oil 1'on craint une pro
longation de la situation actuelle.
Getle situation est, en effet, intenable,
notamment pour les malheureux Tbessa-
liens réfugiés en Grèce.
Aussi ont-ils résolu d'adresser au gouver
nement bellénique un manifeste dans lequel
ils demanded que leur pays soit prompte-
ment évacué par les troupes turques, parce
que, dans lecas contraire, il seront complè-
tement ruinés.
Nous sommes loin encore de cette éva
cuation, si juste, si logique, si nécessaire
soitelle.
Les Turcs continuent de s'installer en
Thessalie, comme s'ils ne devaient jamais
la quitter.
L'inspecteur de la Dette publique k Salo-
nique et trente employés viennent encore
d'y être envoyés pour organiser le ser
vice.
Paralièlement, les préparatifs militaires
continuent d'etre poussés sans relache
600 réservistes et un régiment de cava
lerie ont quitté Constantinople Mardi soir;
un autre régiment de cavalerie a été mis en
route le lendemain.
G'est potirquoi, suivant une dépêche de
Constantinople, on est réduit k espérer
que le Divan finira par se coiatenter d'une
rectification de frontière, donnant Trikkala
k la Turquie.
Or, la cession de Trikkala implique la
cession d'une bande de territoires mesurant
au moins de 35 kilomètres de largeur.
Cette espérance donne la mesure de
la faiblesse des puissances dites chrétiennes.
Le congrès annuel des libres-penseurs
s'est tenu k Liège Dimanche et Luhdi.
Le Peuple, qui en rend corapte, nous ap-
prendque M. Furnémont, député socialiste,
y a prononcé un discours, oti il a déclaré
que les socialistes ont pour devoir de s'occu-
PER d'AVANTAGE DES QUESTIONS RATIONALISTES.
LA LIBRE PENSÉE ET LE SOCIALISME SONT INSE
PARABLES. s'est écrié le citoyen Furnémont.
Les conclusions suivantes, qui ont été
adoptées par le Congrès, nous montrent une
fois de plus que les libres-penseurs se préoc-
cupent de ne pas laisser échapper leurproie.
II résulte des décisions judiciaires et de
l'avis de plusieurs jurisconsultes 1* que le
moyen le plus sur de faire respecter ses der-
nières volontés est de faire un testament par
acte public, c'est-k-dire devant notaire. De
celte fapoD le testateur empêche que Ton
conteste l'authenticité de sa signature
2. que le testament olographe, sur papier
libre ou sur papier timbré, est également
valable
3. qu'il est préférable d'écrire les testa
ments sur papier timbré.
Les testaments sur papier libre donnent
lieu a l'application d'une amende, en cas de
procés.
Aucune modification n'est k apporter aux
formules rédigées par la Fédération des Li-
bres Penseurs.
Le Congrès s'est occupé ausside la créma-
tion. Jadis, pour propager la crémation des
cadavres; les libres-penseurs invoquaient
l'bygiène. Soit que l'argument ne tut pas
péremptoire, soit qu'il fut de nature k dormer
le change sur le véritable but poursuivi par
les libres-penseurs, M. Bruggeman, deGand,
a demandé, dit le Peuple, qu'on ne se
base plus désormais sur l'bygiène pour ré-
clamer l'incinération.
Les conclusions de M. Bruggeman ont été
admisesk l'unanimité. Les voici
Le Congrès, considérant que les enler-
remenls en général et ceux des catholiques
en particulier répugnent aux sentiments de
la nature
Considérant que la crémation est un
mode de destruction des cadavres générale-
ment admis etdésiré par les libres penseurs
Considérant que l'état aciuel de la legis
lation ne permet pas l'incinération
Emet le voeu de voir les Chambres légis-
latives reviser la loi sur les sépultures, en
vue de permettre aux communes d'établir
dans les cimetières des fours crématoires,
destinés aux incinérations volontaires et
charge les dépulés libres-penseurs de pren-
dre l'initiative et la défense de cette propo
sition.
Le prochain Congrès, qui se réunira k
Anvers s'occupera du néo-maltbusianisme.
Nous croyons ne pas juger témérairement
cette future réunion, en annoncant qu'elle
proclamera son adhésion aux theories de
Robin et d'Emilie Claeys.
Nous avons signalé l'intérêt social que
présentait l'enquête que l'on projetait d'ou-
vrir k Gand sur la situation de la petite
bourgeoisie. Ce projet vient d'entrer dans sa
voie de réalisation.
La commission nommée par le collége
échevinal de Gand a arrêté d éfiniti vemen tie
texte du questionnaire qui sera adressé k
toutes les associations qui s'occupent spécia-
lement de la situation de la petite bour
geoisie, ainsi qu'aux parliculiers qui le
réclameront.
Ce questionnaire, trés étendu, est divisé
én neuf chapitres dont voici les litres 1° La
bourgeoisie gantoise et la concurrence,; 2?
Le commerce et le crédit3° Le commerce
et le système fiscal 4" Le commerce et les
frais généraux5° Le commerce et les
faillites6° Le commerce et les autres
classes sociales7° Les consommateprs
8° Les frais de justice 9° Législation et
réglementation.
La commission a également décidé d'en-
voyer k tous les intéressés un second ques
tionnaire, plus restreint, s'informant des
maux qui affectent le métier exercé par le
destinataire et des remèdes qu'on pourrait
y apporter.
Nos monuments Yprois.
M. Golaert a profité de la discussion
du budget des beaux-arts, pour signa
ler au Gouvernement l'état de dé la-
brement de nos monuments.
II a réclamé une intervention plus
large de la part de l'Ëtat qui ne peut
moins faire que pour les Hotels de
Ville de Louvain et d'Audenarde, qui
obtiennent des subsides s'élevarit a
SO °/0 de la dépense totale.
L'honorable Député a remercié iM.
Yan den Peereboom d'avoir acquis
pour compte de l'Etat lancienne mai-
sorr des Templiers.
II a fini par recommander a la bien-
veillante attention du ministre des
Beaux-Arts, la récente brochure de
MM. Butaye et DeDeyne «Le Guide
du Touriste a Ypres et aux environs».
Nous reproduisons le discours de
M. Colaert d'après les annales parle-
mentaires.
M. Colaert.Messieurs, l'honorable M. Tack
vient de rendre un hommage indirect, mais
trés mérité, a M. le ministre des chemins de
fer, qui pourrait passer ministre des beaux-arts.
Nous voyons de tous cótés se produire faction
i.
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