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Mercredi 16 Juin 1897.
10 centimes le N°.
Sr Année. N° 3b2S4.
Pour les
Le roi de Siam a Rome.
Anarchistes repentants.
La conférence de M. Colaert
au Volkshuis.
Discours de
M. Iweins d'Eeckhoutte.
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Liste précédente
Une Lilloise
Deux enfants de Marie
Anonyme
Repettes diverses
Quelques enfants
1714 fr. 85
10
4
10
18
3
A propos du séjour que le roi du Siam
vient de faire Rome, auprès duroi d'ltalie,
le Temps raconte l'anecdote suivanle
Les deux souverains faisaient ensemble
une promenade en voiture par le Corso, la
villa Borghèse et le Pinsio, c'est-k-dire les
endroits les plus fiéquentés par la population
romaine, dans laquelle, comme on sail,
l'élément ecclésiastique est assez largement
représenté.
La voiture royale ayant croisé souvent des
groupes de séminaristes, le roi de Siam re-
marqua que ceux-ci ne saluaient jamais, au
contraire de ce que s'empressaient de faire
tous les autres promeneurs.
Avez vous remarqué, dit il enfin, com
me intrigué, au roi Humbert, avez-vous re-
marqué tous ces gens aux grands ehapeaux
qui nous regardent bien, mais qui ne saluent
pas
Ach oui, répondil le roi d'ltalie avec
indifférence, eest qu'ils sont attachés au
Vatican.
Mais il parait que ce n'était pas lk une
raison suffisante aux yeux du roi de Siam,
qui répliqua avec naturel
Est-ce que vous n'avez pas des... po-
tences
Le roi Humbert ne put s'empêcher de sou-
rire de cette saillie inattendue du souverain
de l'Extrême-Orientpuis il expliqua k son
compagnon que c'étaient lk, en Europe, cho-
ses d'un autre age et qu'en Italië, notammerit,
la peine demortétait depuis assez longtemps
abolie.
La Croix emprunte ce toucbant récit k la
Semana cattolica de Madrid
Deux des cir,q anarchistes fusillés, le 4
Mai, k Montjuich.sont morts réconciliés avec
Dieu et la sainte Église, en donnant tous les
signes du plus véritable repentif. Ils ont pu-
blié la rétractation de leurs erreurs anarchis
tes dans une leLre k l'évêque du diocèse, en
lui demandant pardon de [attentat commis
le Dimar.che après la Fête-Dieu, dans cette
ville.
Nous reproduisons une lettre particulière
écrite par l'un d'eux, Ascherie, k l'un de ses
anciens amis de Vich, document qui, par son
caractère intime même, révèle plus k fond la
sincérité de son repentir.
A. M. D. J. Claveria, fabricant a Vich.
Cher monsieur,
Peut-être vous avez oublié le malheu-
reux qui vous écrit cette lettre, mais lui a
conservé, avec le souvenir de vos bontés,
celui d'une promesse qu'il vous avaitfaite
dans une des discussions que, avec tant de
talent, vous avez soutenues contre lui sur
l'existence de Dieu, qu'il niait.
Je ne vous rappellerai pas les multiples
bétises prononcées par moi. Jevousprie de
m'en dispenser; seulement je vous rappelle
rai que vous m'avez fait promeitre que si, un
jour, Dieu, dans sa miséricorde, me donnait
la foi pour rnon salut étèrnel, je vous en in-
formerais, en quelque lieu que je puisse me
trouver.
Cette lettre a pour objet de remplir ma
promesse.
Je crois en Dieu tout puissant, en son
Église catholique, apostolique et romaine,
notre sainte Mère.
Les moyens dont s'ist servie la divine
Providence pour me rttirer de Terreur sont
terribles dans leurs clartés, mais je ne me
plains pas et je dis du loud du coeur Que
votre volmné soit faite sur la terre comme
au ciel
Ayant accompli ma promesse, je vous
envoie repression de mon plus prolond
respect, et je vous prie de vous souvenir
quelquetois de moi dans vos prières.
Thomas Ascheri.
Chapelle des condamnés k mort dans le
chkteau de Momjuich, le 3 Mai 1897.
P.-S. Si j'avais le plaisir de savoir
que vous vous inléressiez k moi jusqu'k
savoir quelles ont élé airs dernières pensées,
je vous prie de les demauder k mon confes-
seur, le R. P. Jaime Maltorell, aumönier du
bataillon Alphonse XII.
J'ai trouvé en lui, en plus des consola
tions spirituelles, celle d une amitié frater-
nelle, qui adoucit surnaturellement l'amer-
tume de mon agonie, et je garderai son
souvenir même après ma mort. Adieu.
Thomas Ascheri.
Ces anarchistes farouches, on le voit, se
précipitent avec joie, en s'apercevant oü les
ont conduits les théories socialistes, dans le
giron du catholicisme, et e'est k la religion
qu'ils demandent la force de mounr,
quand elle aurait si bien pu les aider k
vivre, si l'infkme socialisme ne les en avait
détournés pour les livrer au peloton dexé-
cution.
La conférence que l'honorable Eche-
vin-Député a donnée, Dimanche soiiq
aux membres du Volkshuis a cu
succès complet.
L'orafeur a traité divers sujets la
question miiiiaire, la question sociale,
la question flamande.
Pendant une heuro et demie, M.
Colaert a tenu le nombreux auditoire
littéralement suspendu a ses lèvres.
Dans un langage éievé, quoique
souvent bumoristique, mais toujours
a la portée de son auditoire, il a traité
ses sujclsde main de maitre, soulevant
a cbaque instant les applaudissements
de son auditoire.
Quel dommage que nous ne puis-
sions pas reproduire en entier la belle
conférence de nofre sympathique Re
présentant el Echevin! Nousessaierons
d/en donner un résumé dans notre
prochain numéro.
Disons, rlès maintenant que, lout en
reconnaissant que le projet de loi
Devriendt-Coremans est susceptible de
quelques modications, l'orateur a dé-
claré qu'il défendraitet voterait le pro
jet, le jour, qu'il espèrc prochain, oü
ce projet reviendradevant laCbambre.
Selon notre promesse, nous repro
duisons aujourd'hui, d après les Anna
tes de la Cbambre, le discours pro-
noncé par M. Iweins d'Eeckhoutte,
düns la discussion du budget des
travaux publics.
M. Iweins d'Eeckhoutte. Messieurs, a l'oc-
casion de la discussion du budget des travaux
publics, je me permettrai d'adresser quelques
questions a l'honorable ministre.
Tout d'abord, je lui demanderai oü en est la
reconstruction du Pont-Rouge, reliant Ypres a
Lille par la route de l'Etat et dont la communi
cation est interceptée depuis deux ans parsuile
de l'effondrement du pont Les nombreux habi
tants riverains se plaignent avec raison de
cette situation.
Je sais que des difficullés ont été soulevées a
propos de la reconstruction dece pon! et qu'une
commission internationale s'est reünie k Biu-
xelles. De plus, it est a ma connaissance que
M. le ministre des travaux publics a fait tout
son possible pour arriver a une solution ayant
pour but la reconstruction immédiate du dit
pont. Mais, d'autre part, eette situation lamen
table crée un préjudice considerable a une
grande partie de notre arrondissement et tout
particulièrement aux intéréts agricoles et in-
dustriels.
Je demanderai a l'honorable ministre si cette
facheuse situation devait perdurer et alors que
de nombreux intéréts sont sacrifiés par la non-
exécution de ce travail, d'examiner s'il n'y
aurait pas moyen d'établir it bref délai un
passage sur quelques bateaux, afin de mettre
les deux rives de la Lys en communication. La
vitte de Warnêlon souffre particulièrement de
eet état de chosesles établissements industriels
et nolaminent la grande sucrerie de deW'arnêton
subissent des pertes considérables par suite de
l'absencede toute communication avec ie nord
de la France.
Je recommanderai également a l'honorable
ministre le repavage de la rue du Rivage, k
Warnêlon, reliant la place de Warnêton au pont
de la Lys.
L'adjudication de ce travail depend absolu-
ment du département des travaux publics.
La ville de Warnêton a des travaux importants
k exécuter, comme corollaire de ceux de l'Etat.
La bonne saison élanl arrivée, il serait fort
desirable que le gouvernement mit it bref délai
le repavage en question en adjudication.
La ville de Warnêton possède un réseau de
24 a 28 kilomètres dechemins appelés «graviers»
qui ont été construits sous ia haute surveillance
et la direction des ingénieurs de l'Etat. On a
placé dans le lit de ces graviers de la marne
qu'on a recouverte de gravier de Saint-Omer
ce gravier est un silex eomposé a concurrence
de 45 p. c. de sable et de terre. Or, par suite du
roulage, ce silex s'est affaissé, il s'est réduit en
poussière et ilen est résulté pour lout ie monde
un préjudice considérablc.
L'administration communale de Warnêton
consacre annueliement a la reparation de ces
graviers plas de 14,000 francs.
Elle s'est adressée tout réccmmcntau dépar
tement des travaux publics pour lui demauder
si elle ne pourrait pas profiler du transport gra
tuit des dcchets de carrières pour l'amélioiation
de ces graviers.
II lui a élé répondu qu'il élait impossible de
lui accorder le transport gratuit des matériaux
pour ce genre de travail
Puisqu'il en est ainsi, je demanderai a l'hono
rable ministre s'il n'y aurait pas moyen d'accor-
der un subside a la ville de Warnêton sur le
crédit figurant au budget de ('agriculture, pour
l'amélioralion et l'entretien de la voirievicinale,
ces graviers ayant été construits dans des
conditions déplorables, sous la haute surveil
lance et la direction des ingénieurs de l'Etat.
11 est excessivement pénible etonéreux pour
cette administration communale de devoir con-
sacrer annueliement, comme je l'ai-dit il y a un
instant, un crédit de 14,000 francs k l'améliora-
tion de ces graviers.
Passant a un autre ordre d'idées, je deman
derai a l'honorable ministre oü en est la classi
fication de la reprise de certaines routes com-
munales pavées.
Je recommanderai tout particulièrement la
reprise de Ia route de Cruys-Eecke au pont de
WerviSq. Cette route relie deux routes de l'Etat.
Je sais que les ingénieurs des ponts et chaus-
sées, pressentis au sujet de la reprise de cette
route, out émis un avis favorable.
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