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AFFAMÉS DES INDES.
Mercredi 30 Juin 1897.
10 centimes le N°.
32" Année. N° 3258.
Pour les
VILLE D'YPRES.
CONSEIL COMMUNAL
France.
Hollande.
L'interpellation Delbeke
a Ia Chambre.
vMtir#
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Wervicq 40
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Anonyme de Dixmude 20
Couvent des Sceurs Paulines
Poperinghe 100
M. Brabant, curé de St Jean 10
séance publique Samedi 3 Juillet 1897,
a 5 heures du soir.
ORDRE DU JOUR.
1. Communications.
2. Legs Capron délibération du Bureau de
Bierifaisance sur une réclamation des
héritiers.
3. Procès-vei bal de vente d'herba^es k
Zillebeke.
4. Distribution d'eau o) concession k la
société rationale des chemins de fer
vicinaux pour Uexploilation oe la ligne
Furnes-Ypresb) extension de la
canalisation vers la chaussée de Pope
ringhe.
Les radicaux frauQais ont célébré
Dimanche le 129e aaniversaire de la
naissance de Hoche. A ce propos,
M. Locki'oy, dans un grand discours,
a reproché au ministère actuel d'aban-
donner l'ancien programme républi-
cain et de s'allier avec la droite clé-
ricale.
Les Ballotages.
La Haye, 26 Juin.
Les ballotagesde Vendredi ont dé^u
bos espérances. Nous n'avons pas pu
pagner la majorité. II est vrai que le
Bombre des représentants des deux
partis anti-libéraux qui était de 39
dans la Chambre précédente est monté
A 44, mais c'est encore six voix en-
dessous de la moitié.
Je dis les deux partis anti-libéraux.
Eb elïet, je ne puis plus compter
comme tel le parti de l'Histoire chré
tienne trop faible pour former une
fraction dans le parlementil s'est,
bux ballotages, définitivement rangé
du cöté des libéraux. Sou fanatisme
sectaire, sa haine contre Rome a sub-
jugué tout intérêt chrétieu, et il s'est
joint aux groupes de conservateurs,
libéiaux, radicaux et socialistes qui,
tous ensemble formaient un grand
parti anti-clérical.
Le résultat du ballotage a été
Anli-clèrkauxLibéraux de toutc
nuance (conservateurs, doctrinaires
et progressistes), 33 radicaux 3, so
cialistes 4. Total 40.
Cléricaux Catholiques (anti-révo-
lutionnaires) 9. Total 9.
Ajoutez y le siège du Parti de l'His
toire chrétienne (gagné a Rotterdam
sur les libéraux) et vous avez les 50
sièges en ballotage.
Avec les résultats du premier tour
de vote, ccla donne pour la composi
tion de la Chambre
Libéraux, 47 Catholiques, 22
Radicaux,
Socialistes,
4
4
55
Anti-üévol1., 22
44
Et un de l'Histoire chrétienne.
Tous les résultats ensemble, on voit
que
Libéraux ont perdu 14 sièges et gagné 3
Anti-révolut. I 9
Radicaux 2 3
Socialistes 4
Calholiques 3 0
Historico-cbrétiens ont gagné 1 siège.
Ont éclioué le ministro de 1 infé
rieur et athéiste Van Houten le chef
doctrinaire Mees, qui a été pendant
vingt ans dans la Chambre les can-
didats catholiques Pastoors et archi-
tecte Cuypers; Amsterdam ct Rotter
dam out, élu chacun un juif; le meneur
socialiste Froelstra est élu dans trois
circonscriptions frisonnes.
En somme, l'alliance des partis chré-
tiens a obtenu des avantages, mais
n'a pu cette fois enlever le succès dé-
finitif que nous espérons et donner a
la Hollande un gouvernement cliré
tien.
Suite du discours de M. de Smet de Naeyer.)
M. de Smet de Naeyer, ministre des finances.
Mais l'honorable M. Delbeke ayant cru devoir
interpeller, je suis tenu quelques explications
complémenlaires.
Je me demande d'abord si ceux qui s'jngé-
nient k voir dans le discours royal ce qui n'y est
pas, ne cherchent pas surtout a" ne pas voir ce
que s'ytrouve (Interruptions.)
Divers journaux ont estimé que c'était un
plaidoyer en faveur du service général, de
('augmentation de la durée de service et de nou-
velles fortifications, or, rien de fout cela ne
figure dans ce discours il faut en torturer la
texte pour l'y découvrir
Après avoir dit ce qui n'est pas dans ce dis
cours Je dirai ce qui s'y trouve celane m'em-
barrassera aucunement Le Roi a exprimó un
voeu en faveur du service personnel, une allu
sion aux devoirs internationaux et it a répudié
le système de la nation armée...
M. Lorand. Leseul service personnel réel.
M. de Smet de Nayer ministrp des finances.
11 a, enfin, affirmé le droit du pays
de régler ses destinées.
En dehors de ces points, le discours conlient
l'exposé de certaines nécessités d'ordre techni
que, admises par tous les gouvernements: je
parle notamment des unites tactiques.
M. Lorand. Qu'est-ce done cela
M. de Smet de Naeyer, ministre des finances.
Vous alle» l'apprendre.
Le Roi a done dit lout d'abord: Vous prêchez
un converti. Je suis trop soucieuxde la sécurité
et de Ia défense éventuelle demon pays pour
ne pas souhaiter que le principe du service per
sonnel soit la base de son régime militaire.
C'est la un vceulM. Delbeke enlendrait-il
interdire au Roi d'exprimer un voeu de l'espèce
alors que, depuis le discours prononcé en 1881
a Gand, le Roi n'a jamais cache ses préférences
pour ce système
M. Delbeke.—C'est la première fois qu'il em-
ploio les mols service personnel
M. de Smet de Naeyer, ministre des finances.
Le discours du Tröne de 1886 y faisait allu
sion, et M. Beernaert le comme'ntait, le 7 Dé
cembre suivant, en disantque le gouvernement
voulait la suppression du remplacement et l'in-
troduction dans l'armée du régime plus démo-
cratique du service personnel.
Service personnel signifie surtout suppres
sion du remplacement.Du reste, le 24 Novembre
1896, je n'ai pas caché que nos préférences
étaient pour ce régime, mais nous avons reeulé
devant des questions d'ordre parlementaire; si
nous n'avons pas fait violence k nos amis, nous
n'en conservons pas moins nos préférences,
avec l'espoir que ces amis, rnieux éclairés, les
partageront un jour. C'est la une latitude qu'on
laisseraitk des laquais, et on voudrait nons pri-
ver de ce droitPour qui nous prend-on done?
(Mouvement.)
Nos devoirs internationaux Mais qui done
peut les nier M. Beernaert répondant, le
17 Févriei'1894, k M. Brialmont, lui disait
Si je ne crois pas, monsieur le général
Brialmont, que les traités constitutifs de notre
neutralilé soient une nuisance et qu'ils ne font
que créer des diliicultés dont nous devrions
èlre heureux de nous débarrasser, je tiens, par
contre, que la neutralité beige n'est pas seule-
ment faite pour la Belgique et que, a cöté des
droits qu'elle lui assure, elle lui impose aussi
des devoirs. Nous ne sommes pas neutres pour
notre soul avantage, nous Ie sommes aussi dans
l'intérêt de l'Europe.
La Belgique occupc une situation politique
et stratégiquo importante et il se comprend
qu'en 1830, on se soit préoccupé de la fagon
dont la jeune nation, alors la dernière arrivóe k
l'indépendance, saurait faire respecter ses fron-
tières.
U faut done, co mme jc l'ai dit cent fois, que
notre neutralité puisse être défendue. Elle doit
èlre armée, elle doit être forte; il faut que la
Belgique sache la faire respecter. (Nouvelle
approbation.) C'est ce que disait notre pre
mier Souverain ;c'est ce qu'ont dit iei la plupart
des hommes d'État, d'opinions diverses, qui ont
été a la tête des affaires publique.
De mon cóté, je disais, le 24 Novembre der
nier, a propos de la nation armée:
La voix vengeresse que nous avons enten-
due vient de ce cóté de la Chambre oü les uns
préconisent la suppression de l'armée et les
autres la nation armée, e'est-a-dire une forte
armée incapable de répondre aux besoins de
la défense nationale. 'Si, par malhenr, ce sy
stème devait triompher, nous serions assures
de n'avoir plus d'armée capable de remplir nos
M. Hambursin. Avons nous une armée
capable de défendre "notre inaëp'éndaricé, voila
la question.
M. de Smet de Naeyer, ministre dos linanccs.
Je me suis expliqué netteme.nt le 24 Novem
bre, a eet égard: M. Hambursin peut consulter
les A nnal e s.
M. Lorand. Refisez alors aussi la réponse
que vous lit M. L. Visart.
M. de Smet de Naeyer, ministre des finances.
J'arrive au passage qui parait obscur, celui
qui est relatifaux unites tactiques. Ne perdez
pas de vue que le Roi dounail audience k des
généraux il s'est entretenu avec eux cn Ian-
gage technique; il n'avait pas a leur révéler un
évangiie nouveau, j'imagine? Nos divisions?
Mais ce sont nos quatre divisions militaires
l'armement de nos unilés tactiques doit être k
la hauteur decelui de nos voisins cela n'a-t-il
pas toujours été la thèse de tous les gouverne
ments N'avons-nous pas remplacé les canons
Wahrendorff et les fusils Albini par d'autres
armesplus perfectionnées?
Enfin, lorsque le Roi s'appuie sur des tra-
vaux d'art militaire, cela signifie-t-il autre
chose que les fortifications de l'Escaut et de la
Meuse? Comment peut-on voir autre chose
dans les paroles royales
M. Furnémont. Le Roi n'avait pas besoin
de répéter tont cela! C'était ne rien dire.
M. deSmet de Nayer, ministre des finances.
Si vous ne vous répétiez pas, nous ne vous
entendrions guerre (On rit a droite.)
Au surplus, l'audienee n'a pas élé provoqnée
par le Roi. Je viens do vous dire ce que son dis
cours contient et surtout ce qu'il ne conlient
pas. (Exclamations iigaücbe.) J'ai le droit
de rétablir la vérité des failslant pis pour elle,
si la gauche n'est pas satisfaite.(R ires a gauche.)
On a trouvé étrange que le Roi ait fait allusion
k co qui sc passe chez nos voisins: mais il en
avait déjk fait aulant dans le discours qu'il
avait prononcé le 12 Juin 1887 en offranl un
drapeau a la division d'artillerie do la garde
civique de Bruxelles. 11 répondait alors a M.
Guiilery, le pins ancien artilleur de la division
Vos armes ont été moüiflées: c'était aussi une
nécessité voulue par les circonstances. Lors-
qu'un pays voit autour de lui l'armement se
transformer, il est certain, sous peine de créer
lui-même et contre lui-même une désastreuse
inégalité, d'adopter les armes pér'fectionnées
quels que soient peut-ctre ses regrets de ne
pouvoir consacrerk d'autres usages les som
mes que coüte le nouveau système,
Ce qui s'impose pour les armos s'impose
pour l'organisation: elle aussi doit être moderne
et conforme aux exigences diverses de l'épo-
que"
Ne sont-ce pas la les mêmes pensées dans
des termes différents
J'exprime ici Ie patriotique regret de voir
toutes cos questions traitées a des points de vue
que 1'ori voudrait plus élevés. C'est Ia nalion,
c'cst-a-dire le parlement qui règle ses destinées:
Ic Roi l'a dit. Mais il est regrettable que, tou
jours, co soient les idéés les plus exagérées qui
se fassenl jour I Tous les discours du Roi sont
imbus de sor. désir, trèsvif et trés légitime,
d'etre utile au pays et de protéger efficacement
les progrès que le pays a réalisés dans tous les
domaines I
II ne^s'agit aucunement de militarisme a
outrancé; 'toutes les paroles du:Roi, tous ses
actes pro test ent contre cette interpretation l
II s'est dévoué k la grandeur du pays sur tous
les terrains. On objeclc cela en lui prêtant des
pensées qui ne sont pas les siennes I Qu'on re-
lise ceux de ses discours oü il a pu trailer des
vues d'ensemble. Ne disait-il pas, Ie 3 Seplem-
bre 1881, a Gand
Jadisjes navires du monde enlier affluaieiit
k Gand et a Bruges, oü souvent on les comptait
paf milliters. C'était le temps de la splendour
de nos antiques communes; cette époque de
prospérité comniercialc et industrielle, le