MU SÉ ff AT. La Thuyndag. naturel pour les dupes, les naifs el les fous. Nous nepouvons pas discuter davantage avec eux la question de la misère dont ils font leur treoiplin. Tandis qu'ils viver:t de son exploitation, nous voulons la détruire. 11 n'y a rien de comroun entre la cbarité reli- gieuse et la justice socialiste. Tandis que la charité est une culture de la pauvreté, le socialisme,pour qui toute misère individuelle ou collective est odieuse, cherche dans les moyens qui la font cesser it en prévenir tout retour, et non seulement paree que e'est son but premier et touthuraain, mais aussi paree que la misère, même accidentelle, est une cause de dépression de la volonté, de dimi nution de l'esprit de révolte et de la revolu tion. Arec le cléricalisme, comme avec toute réaction, nous ne devons avoir que des rap ports de combat. La suppression du budget des cultes, la reprise des églises et des biens du clergé, la surveillance étroite de cette bande malfaisante de corrupteurs de l'esprit public sont les mesures successives ou si- multanées de la révolution pour la suppres sion de TÉjlise. Et nous ne devons jamais oublier que si les découvertes de la science et renseignement iritégral conquis par le peuple sont les conditions essentielies de la disparition du spiritualisme et de la religion, la destruction de l'Église est un moment nécessaire pour l'anéantissement du régime capitaliste. Suite du discours de M. le Baron Surmont de Volsberghe. Un point qui nous intéresse dans un autre ordre d'idées, c'est l'achèvement du canal de la Lys hl'Yperlée.J'yappellerattentionde ['honora ble ministre. Ce canal qui n'aquelö kilometres delongueur, été commencé en 1864 et aujourd'hui il est loin d'etre terminé J'espère que le gouverne ment songera sérieusement a l'achèvement de cetle voie de navigation. Je reconnais, messieurs, que le passage de la crête de partage entre l'Yperlée et la Lys est une question excessivement grave, un problème difficile a résoudre.On se trouveen présence de terrains d'une nature spéciale et qui dans cer tains cas, sous faction de l'eau, par exemple, récèlent des forces qu'on n'est pas encore par venu k définir. On ne peut done terminer la force qu'il faut y opposer. Des études ont été faites et poursuivies, mais, jusqu'k présent, nous ne voyons pas apparaitre de conclusions... J'espère cependant que nous n'altendrons plus longtemps. Je base eet espoir sur la publication récente d'unmémoire rédigé par l'ingénieur chargé de faire ces études. Cet honorable fonctionnaire aura sans doute trouvé une solution et le gou vernement mettra sans plus tarder,espérons-le, la main k l'oeuvre afin dedonner a cette partie du pays une voie de communication qui lui sera trés utile et qui, bien plus, lui est néces saire. Je recommande ce point k l'honorable minis tre des travaux publics. Je demande au Sénat la permission de dire quelques mots au sujet de la chasse et des lapins. Nos fermiers se plaignent avec beaucoup de raison des dégkts commis par les lapins; ils se plaignent aussi de la loi sur la chasse. Cette loi contient des dispositions tellemement draco- niennes qu'il leur est impossible de se faire rendre justice. Intenter un procés est toujours une grosse affaire, trés coüteuse, et souvent les procés n'aboutissent pas 1 La loi sur la chasse contient des dispositions qui vraiment ne peu- vent pas ètre maintenues. J'en citeraiun exem ple. Uu valet de ferme place des lacets pour prendre un lièvre: le fermier est responsable de l'acte posé par son domestique 1 Cetle disposi tion,me parait trop sévère. Je suppose qu'un serviteur s'avise d'assassiner quelqu'un son maitre n'en est pas rendu responsable en vertu du Code pénal. Voyez la différence 1 Un domestique braconnier est renvoyé d'une fermeil a laissé dans la maison des lacets. Adroil'ement, il dénonce son ancien maitre la gendarmerie constate la présence des engins, le fermier est condamné. On m'a cité un fermier aveugte condamné de ce chef par un de nos tri- bunaux. Peut-on maintenir semblable législa- tion La loi est done mal organisée et beaucoup trop sévère. C'est avec raison que les fermiers s'en plaignent. Je suis convaincu que, si le gou vernement n'y propose pas des modifications, celles-ci le seront par i'initiative parlementaire. Avant de terminer mes observations sur cette partie du budget, un mot encore, messieurs, au sujet du conseil supérieur de l'agriculture. Ce conseil est compose d'un certain nombre de délégués nommés par le gouvernement et d'autres délégués désignés par les sociétés pro vinciates d'agriculture, sociélés qui constituent quelque peu une émanation du gouvernement. Les membres du conseil supérieur ne sont pas rééligibles après deux ans de mandat. C'est lk une disposition assez étrange. Quandon veut qu'une organisation soit bonne, il faut lui don- ner une grande stabilitéor, si, au bout de deux ans, les membres sont obligés de sortir d'un collége, il leur est impossible d'examiner d'une manière compléte les mesures a prendre. Cette instabilité n'est pas justifié. Je crois, du reste, queM. le ministre a l'intention de modi- fier cet état de choses, de faqon a donner au conseil supérieur de i:agriculture une constitu tion plus rationnelle. Je passé maintenant, messieurs, aux beaux- arts, et je commencerai par dire un mot au sujet de l'exposition. J'espère que ie gouvernement n'organisera plus, a l'avenir, l'exposition des beaux-arts dans les conditions oü il l'a fait cette fois-ci. Les critiques qui ont été soulevées et auxquelles on a cherché a répondre n'ont pas été réfutées d'une manière compléte et il y a certainement k ce sujet, beaucoup k dire 1 Je me joindrai k l'honorable M. Woeste pour faire une observation au sujet de certains ta bleaux qui offusquent quelque peu la pudeur. Je ne suis pas opposé a ce que les peintres étudient le nu; il y a beaucoup d'ceuvres de cette espèce qui sont trés belles, je ne les criti que pas a priori. L'étude du nu est indispen sable k l'artiste et, d'aulre part, la plupart des oeuvres de l'antiquité sont des ceuvres splendi- des. Mais jetrouve qu'a cötéde celles qui sont bonnes, il y en a énormément qui n'ont aucune de ces qualités. Faut-il exposer celles-la avec la profusion qu'on y a mise cette année J'estime qu'il y a la un fort grand danger. 11 ne faut jamais offenser la pudeur. 11 y a des mesures' a prendre pour l'avenir et je demanderai au gou vernement d'examiner s'iln'y aurait pas moyen de placer les oeuvres de cette espèce dans un local spécialles personnes qui désireraienl les voir pourraient y aller; celles qui ne le désire- raient pas se dispenseraient d'entrer dans ce local. La liberté de chacun serait ainsi respec- tée. (S o u r i r e s Messieurs, je désire dire un mot au sujet de la reslauration des monuments. J'ai vu, avec beaucoup de plaisir, que l'honorable ministre, dans son discours k la Chambre.a annoncé qu'il était décidé k inlervenir dansla restaurationdes hotels de ville de Louvain et d'Audenarde k concurrence de la moitió de la dépense. J'avais cru d'abord que s'était la une régie générale, mais il parait que je me suis trompé et que l'honorable ministre se réserve le droit de sta- tuer dorénavant dans chaque cas particulier. II m'importe peu, pourvu que la ville d'Ypres trouve son compte dans la répartition des sub sides pour la restauration de ses halles et de ses monuments! (R i r e s Si l'honorable ministre a consenti k accorder un subside s'élevant a 50 p. c. de la dépense pour l'hótel de ville de Lou vain, j'espère qu'il voudra bien donner aussi un subside pared a la ville d'Ypres pour les travaux de restauration dont je parle. Louv3in compte plus de 30,000 habitants: c'est une ville industrielle et commercante, tradis qu'Ypres, qui n'a que 17,000 habitants, n'a ni industrie ui commerce c'est surtout une ville de rentiers. Les impöts sont plus lourds a supporter par le rentier que par l'industriel. Celui-ci les passé par profits et pertes, tandis que le rentier doit prélever l'impöt sur son revenu.Sinousdevions demander a Ypres des centimes additionnels aux habitants pour la restauration de nos haltes, la population que j'ai l'honneur d'administrer crierait trés lort, et avec raison. J'espère done que l'honorable ministre accordera a la ville d'Ypres un subside de 50 p. c. de la dépense pour la restauration de ses halles. Celle de l'hótel de ville a été commencée vers 1840 et on a jugé a propos alors je ne sais pas quel était l'architecte de l'époque d'en- lever les anciennes pierres de fenètres.G'étaient des pierres dures, relativement peu endomma- gés. On les a remplacées par des pierres si peu résistantes qu'elles sont pourries k l'heure ac- tuelleion peut les écrasersous le pouce.Toules les parties de l'édifice reconstruites avec ces pierres friables sont détruites aujourd'hui sous I action de la gelée et de la pluie. Eiles se détachent par morceaux,au risque d'écraser les passants. J'ai même été obligé de prendre des mesures qu'on a regardées comme trés regret- tables, mais ma responsabilité de magistrat m'obligeait k le faire. C'est ainsi que j'ai fait supprimcr unequantilé d'ornements des cré- naux des halles qui menacaient de se détacher. II importe que les réparations se fassent avec des matériaux durs il défaut de grès, qu'on ne trouve plus facilement, il parait même que les carrières en sont épuisées, on devrait employer du petit granit ou une autre pierre dure quelconque. M. Finet. Les carrières des grès ne sont pas si épuisées quecela 1 M. le baron Surmont de Volsberghe. Les carrières de grès de Botnuneet de Lille sont épuisées. II faudrait peut-être chercher du grès de Vimille, qui est plus rose, ou certaine pierre de l'Ourthe. d'une couleur brunatre cette der nier pourrait cependant convenir, me semble-t- il, d'après l'échantillon que j'ai eu en mains. C'est la une question d'architécte et d'examen a faire; mais encore faut-il que les pierres soieut dures. Nous avons heureusement retrou- vé cliez quelques particuliere des restes des anciens meneaux des fenêtres. Je regrette qu'ils n'aient pas consenti a les céder k la ville, mais j'ai obtenu d'eux 1'aut.orisation de les faire mouler, de facon qu'il sera possible de faire reproduire ces anciens meneaux pour rempla- cer les mauvaisesmoulures existantes. II y a ensuite a restaurer le crétage de l'édi fice. On a employé toujours les mêmes pierres tendres et gelives. Sous faction du vent, il s'en détache des morceaux considérables, qui glis- sent le long des ardoises du toit, les brisent et nécessitent des réparations constantes.Or, notez que ce toit comporte plus d'un hectare d'éten- due 1 Je demande done a l'honorable ministre de vouioir bien com prendre le crétage dans les premières restaurations et de subsidier ce tra vail a raison de 50 p. c. Des recherches que j'ai fait faire dans les archives ont permis de constater que le crétage était en plomb. II sera peut-être plus difficile de retrouver exactement le dessin de cette partie de la toiture. Nous en avons cependant les éléments essentiels. Le renouvellement de la toiture, qui est in dispensable, sera subsidié d'après l'ancien syslème c'est du travail d'entretien. Le devis est de 36,000 francs. Dans les autres travaux, le gouvernement voudra certainement interve- nir pour 50 p. c. Je ne vous cache pas, monsieur le ministre, que le prix total sera considérable il faudra bien dépenserune somme de plus d'un demi- million, peut-être davantage mais les restau rations sont indispensables et j'espère que le gouvernement ne refusera pas son concours. Les halles d'Ypres sont un monument unique de ce genre en Europe. Les restaurations de l'église Saint-Martin ne valent pas mieux que celles des halles. J'engage beaucoup M. le ministre k venir voir nos mo numents. Les restaurations ont été déplorables et, sauf ce qui a été fait au grand porche, tout le reste est absoiument k refaire 1 Dans ces con ditions, il valait tout autant autrefois ne rien faire 1 Je dois rencontrer ici quelques reproches qui ont été formulés par la commission des monu ments. Je tiens tout d abord a prolester contre ces reproches. La commission des monunents trouve, com me moi, qu'il faut restaurer les batiments de cette espèce. Depuis que je suis devenu le pre mier magistral de la ville d'Ypres, j'ai proposé d'en révenir aux stipulations de l'ancien co |;- trat qui existait entre le gouvernement, la pro vince, la ville et la fabrique de l'église. Ou aurait consacré, comme auparavant," ton's les ans une somme de 14,000 francs a la'restaura tion de l'église et, comme autrefois, le gouver nement aurait payé sa part. Quand j'ai proposé cela, on m'a demandé Avez-vous un plan c'élait une autorité su périeure ou une autorité iutermédiaire qui me demandait cela. J'ai répondu Non ie n'a; n..t. de plan, mais on fera comme on a toujours fait, c'est-a-dire qu'on étudiera au fur et a me sure, d'après l'avancement des travaux, les di- verses parties de l'édifice 1 I! m'a été répondu immédiatementNous ne voulons pas de ce système: il nous faut un plan général! Je me suis adressé alors k l'ar chitecte qui avail été chargé de faire la restau ration. Après M. Dumont, c'était M. Schoon- jans el après celui-ci, c'est M. Van Ysendyck. Celui-ci m'a répondu: Je veux bien dresser ce plan; mais, pour procéder k ce travail, jedois faire une étude sérieuse préalable, je dois faire des mesurages et d'autres travaux préliminaires, qui seront trés longs. Ces travaux préliminai res devaient ètre soldés. J'ai demandé k l'archi tecte quel était le prix probable: il m'a indiqué une somme de 9,000 francs. J'en ai référé a l'administralion supérieure, enluidisant que cette somme entrerait en ligne de compte avec toutes les autres dépenses. Savez-vous ce que l'autorité supérieure m'a répondu Je ne sais si cette réponse est partie de trés hant ou si elle émane d'une autorité intermédiaire. II m'a été répondu qu'avant de se prononcer sur la dépense du plan, il fallait êtrea même 4e voir ce plan pour l'examinar 11 i larité) Aussi touta été arrêtéet.j'ai eu soin de dégager ma responsabilité. Eu attendant, le monument se détériore de plus en plus. C'est la une des beautés de la bureaucratie admini strative 1 Comme si c'élait une si grosse affaire de com prendre la dépense des plans dans le co fit. général et puis de partager le tout entre les in ter ven an Is La ville d'Ypres est disposée, du mètne que la fabrique d'église, k faire tout ce qui est possible pour payersa quote-part d'après la proposition admise autrefois. J'espère que, de son cöté, la province ne s'y refusera pas. Le gouvernement, qui est inté ressé a conserver les anciens monuments pu blics, voudra bien aussi intervenir pour une part. Encore un mot au sujet de la restauration des monuments. Je suis trés étonné que le gouvernement s'ap- puie sur des dénonciations anonymes faites a ce sujet. (Interruption.) Comme bourgmestre, je viens de recevoir un exlrait d'un rapport anonyme adressé, pa- rait-il, k la Société archéologique de Bruxelles et qui m'est envoyé par le gouvernement ou par l'administration provinciale, je ne sais au juste, avec prière d'y répondre. Ce rapport, messieurs, contient une foule d'inexatitudes etd'attaques fausses, injurieuses et même calomnieuses, et des insinuations de tout genre 1 Je me demande si nous nous trouvonsdevant un nouvel élément dans l'administration pu- blique J'aime beaucoup, quand on a observation k présenter, qu'on se fasse connaitre. Ceux qui ont des observations k nous adresser devraient en agir ainsi 1 Quand on me demande quelque chose etque je réponds de vive voix, j'ai bien soin de faire comprendre que c'est moi qui réponds, et quand j'écris, ma signature est au bas. J'espère que les auteurs anonymes dont je parle mettront dorénavant leur nom au bout de leurs dénonciations. Le masque est une vilaine chose 1 J'estime que le gouvernement, s'il est en cause, fera bien d'y regarder de prés, doré navant, avant de transmettre aux administra tions communales des pièces de l'espèce 1 Le programme des fêtes de la Thuyn dag qui vient deparaitre, promet pour les yprois une kermesse a laquelle la plupart ne se seront certainement pas attend us eu cette année d'exposition de Bruxelles. Les amateurs de bonne musique auront le plaisir d'entendre, outre les nornbreux concerts de nos excel lents mnsiques L Harmonie Commü- naii' et la Hrande Fanfare, deux con certs donnés par la Fanfare Les i'éhssiers de Bmche dont ia reputa tion est quasi Européenne. Nous aurons ensnite les belles fêtes du second Bimancbe, données a l'oc- castoti de l'arrivée des deux minislres: MM. Begerem, un enfant d'Ypres et Eebruyn. La retraite aux flambeaux du soir promet d'etre féérique. r 11 Pao

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1897 | | pagina 2