a o Mercredi 11 Aoüt 1897. 10 centimes le Nc 32e Année. N° 3<269. Visite officielle de MM.Ies Ministres de la Justice et des Travaux publics. Le Banquet. Le cortège aux lumières. Beaux-Arts. On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaurae. L« JOURNAL D'YPRKS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnenientpayable par anticipation est de 5 fr. 60 c. par an pour tout le pays; pour l'ótranger, le port en aus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivent être adrosses franc de port k 1'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne Lesnuméros suppló- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique axceptó les 2 Flandres) s'adresser k l'Agence ,Eavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. Contre notre attente et malgré nos espé- rances la pluie tombe depuis le matin et menace de faire de la visile de MM. les Ministres ane fête en purapluies. On dirait un temps commandé tout exprès par le Progrès, qui s'est chargé, k plusieurs repri ses, d'engagerses amis k s'abstenir de toute manifestation. 11 y a du mqnie, fe^urjoup (}u monde dans les rues et k la station oü le train de 11 beures 45 doit amener les Ministres de la Justice et des Travaux publics. La Garde Civique, les Pompiers, l'Harmo- nie Communale et deux piquets de Gendar merie se rangent devant la gare.k 11 heures, tandis qu'une compagnie du 3"" Régiment de Ligne entre dans l'intérieur pour rendre les honneurs. M. le Chet de gare annonce 23 minutes de retard aux autorités présentes. Le temps voulu pour permeltre k la pluie, qui avait cessé depuis une demi heure, de recommen- cer de plus belle Trois coups de canon: le train ministériel entre en gare et une vigoureuse Brabanfonne delate.Les Ministres sont recus dans le salon d'attente par M. le Bourgmestre et le Gonseil communal. Immédiatement la pluie tombe. Les lan daus, qui avaient amené ie Collége échevinal et le Gonseil communal, se ferment. Mes sieurs les Ministres se trouvent dans la der- nière voiture qui conduit les visiteurs jusqu'k l'entrée de la rue de la station, oü les trente quatre sociétés, faisant partie du cortège, défilent avec leurs cartels et leurs drapeaux. MM. les Ministres passent en revue les diftérentes sociétés placées devant l'Hótel de Ville et Place Vaudenpeereboom. lis visitent ensuite i'Hötel de Ville, les Halles et l'Expo- sition de Beaux-Arts. De lk ils sont conduits chez M. le Bourgmestre oü un lunch leut est •ftert en mème temps qu'aux membres de 'administration communale. A une heure réception des autorités k f Hótel de Ville Séuateurs et Députés, Gon seil communal, Tribunal el Juges de Paix, Garde Civique, Corps des Pompiers, Bureau de Bienfaisance, Glergé, Bourgmestres de 'Arrondissement, Sociétés de Secours Mu- 'uels, Association de secrétaires communaux e'c. etc. A deux heures MM. les Ministres visitent 'a Cathédrale de Sl Martin oü ils sont repus Paf le Glergé et la Fabrique d'Église. 21/2 heures le Banquet, le complément de toutes les fêtes. 11 a lieu dans la Salie Pauwels, décorée sobrement maisavecgoüt eléclairée k giorno. L'cff :t est saisissaut et coritraste singulière- ment magmliquement, devons nous dire avec celui de la Salie Delbeke, transfor- mée en un square admirable par M. Van Winsen.horlicukeur en ville,et oü la lumière dujoursemble défier l eclairage de la Salie Pauwels. Le Banquet est présidé par M. le Bourg mestre, ayant k sa droite MM. le Ministre Begerem, Colaert, Représentant et Échevin, Van Merris,Représentant, de la Tour, secré taire général au Ministère de la Justice, Biebuyck,Président du Tribunal, Lieutenant- Colonel Courtin, Verhaeghe, Dépuié peima nent,le Major Millet,Verongstraeten, Greffier provincial, Lambin, Piésident des Hospices, le Gbanonie Duclos, curé de St Jacques et Froidure, Ingénieur des Ponts et Cbaussées. A sa gauche, MM. le Ministre des Travaux Publics, Iweins d'Eeckhoutte, Représentant, Nève, Directeur des Beaux Arts, Wouters, Procureur du Roi, Berghman, Échevin et Gonseiller provincial, Toussaert, Major de la Garde Civique, Vandaele, Juge ü'lnstruction, leM .jor Swaiiz.Busschaert.curé de StPierre, Poupaei t, Président de la Gommission des Prisons, Ryckeboer, curé de Si Nicolas, Aumóuier Militaire et Bsus,Commandant des Pompiers. Le Banquet est fort bien servi par MM. Poot-Casier et Charles Wouts. Deux cent seize convives y prennent part. MM. le Gou verneur de la Province et le Commissaire d Arrondissement, retenus par de pénibles devoirs de famiile, se sont tait excuser. L'Harmonie Cammunale et la Société Chorale l'Orpbéon se lont entendre tour k tour et interpiètent les morceaux les plus charmants de leurs répertoires. A l'heure des toasts, M. la Bourgmestre boil k la santé du Roi. Toute la salie se léve et écoute debuut les paroles de M. Surmont de Volsbergbe.qui s'exprime en ces termes Messieurs, J'ai l'honneur de vous proposer de boire k la santé de sa Majesté Léopold II. Au Roi, gardien fidéle de notre pacle fonda- mental et de nos libertés Au- Représentant de la monarchie constitutionnelle, base et sauve- garde de nos institutions nalionales Sujets et sei'vileurs dévoués du Roi des Bei ges, acclamons aussi le souverain de l'Etat indépendant du Congo, le fondateur de foeuvre africaine, une des plus grandes et des plus glo- rieuses de ce siècle A Léopold le civilisateur En vidant nos coupes a sa santé, donnons a sa Majesté une marque réitérée de notre res pect, de notre soumission et de notre fidélité Je joins k la santé du Roi celle de la Reine et de la familie royale. Dieu protégé leurs Majestés et leur familie Ces paroles patriotiques sont longuement et chaleureusemenl applaudies. M. le Bourgmestre boit ensuite k la santé de MM. les Ministres k M. Begerem d'abord, un enfant d'Ypres, dont feu M, Jacobs a pré- dit uu jour la carrière ministérielle. M. le Bourgmestre souhaite qu'il marclie sur les traces de MM. Malou et A. VandenPeereboom, deux autres illustres enfants de notre cité. AM De Bruyn ensuite, le Ministre de l'Agri- culture, des Beaux-Arts et des Travaux pu blics M. Surmont de Volsberghe espère que M. le Ministre, qui a déjk beaucoup fait pour ['agriculture, protègera davantage celte branche importante de notre industrie na tionale. Comme Ministre des Beaux arts, M. De Bruyn tiendra k honneur de contribuer largement, comme il l'a promis, k la rc-stau- ralion de nos monuments. Enfin, sous l'ad- miriistration de M, le Ministre des travaux publics, le canal de la Lys k l'Yperlée s'achèvera. MM. les Ministres sont longuement applau- dis. Leur réponse ne se fait pas altendre. M. Begerem répond d'une voix vibrante. II est heureux de se retrouver k Ypres, au milieu de ses anciens coneitoyens. Oü peut- on être mieux II conservera longtemps le souvenir de sa visite. M. De Bruyn tient bonne note de ce que les Yprois demandent. 11 s'efforcera de Uur douner satisfaction en sa triple qualiié de Ministre de l'Agriculture, dts Beaux-Arts et des Travaux publics. On me demande beau coup, dit-il je tiendrai mes promesses. (acclamations). A quatre beures 45, MM. les Ministres quiltent la salie pour prendre le train de cinq heures,qui doit les ramener k Bruxelles. Nous avons consiaté avec bonbeur que la plus grande cordialité a présidé k ce Banquet, et que les convives, qui se sont retiiés vers 5 1/2 beures, étaient satisfails k lous égards. Le temps semble vouloir se meltre de ia lête. 11 fail beau k huil beures, tellement beau que les sociêiés qui feront partie du cortège, se réunissanl k la Place. Vandea Peereboom, sans arrière-pensée, joyeusés et pleines d'éuiulation. Le cortège se met en branie. Mais voici que le mauvais temps reprend le dessus. Le jury a pu k peine se rendre compte des efforts et du succès des différentes socié és en vue de décerner les primes, qu'uno pluie torrentielle s'abat sur la ville. C'est une lote ratée'. Quel dommage s'écxie-t-on de tous' les cölés. Eu effet, la lête eut été spleudide et unique. Mais tout est gkté. C'est un sauve qui p^ut général. Nous donnerons dans notre prochaiu numéro les nouas des sociétés qui out rem- porlé des primes. La salonnet on pourrail presque dire le salon des Beaux-Arts ouvert depuis une dizaine de jours en notre ville k 1'oc- casion de la Tuyndtig est un trés réel succès, dontily a lieu de féliciter chaudement la commission directrice et plus particulière- ment son président, M, le baron Gaston de Vinek. Que nous sommes loin de la première exposition de Strijd naar Lauweren L'oeuvre semblait mince, k peine viable. Aujourd'hui l'enfant grandi, embelli fait la joie de ses père etmère et un peu aussi de toute la fa milie Yproise. Honneur aux ouvriers de la première heure, comme aussi a ceux qui plus lard s'associèrent k eux. lis ont enricbi le programme de nos fêtes communales d'une attraction intellectuelie, d'une jouis- sance apaisante et saine. Un bon nombre d'artistes ont répondu k l'appel du comité. Citons M" Beernaert.Cas- siers, Dardenne, Devreese, dont les bronzes sont intéressants; M:" Dumont, Herbo, M1* Marcotte, dont ïhomme aux clwux, d'une facture trés moderne, est un morceau de cboix, Meyers qui expose un paysage ravis sant, Mortelmans, dont les roses et les ci trons dont supérieurement travaillés. Van de Roye, qui nous montre des fleurs superbes, Van Leemputten Franz., dont le iroupeau de moutons dans la bruyère est admirable, feu Jean Verbas, Vtérin, qui a une Ruelle de béguitiage en temps gris d'une tonaiiié qui serail merveiileuse si le tableau n'avait pas le malheur d'etre si mal exposé. Madame Von Sivers, Farasyn, Gailiiard, etc. etc. Parmi les Yprois, nous devons citer en toute première ligne M"e Debem, qui expose une oeuvre de grande hardiesse. Vision de Ste Cécile, k elle seule, mériterait une visite a l'exposition. li y a lk un ehoeur d'anges, si élbérés, si diaphanes, si lluides, qu'on nous permette l'expression, si auréolés d'or et d'eneens qu'on ne saurait se lasser de les regarder. La sainte, elle méme, avec sa figure bien bumaine, maïs idéalisée, trans- figurée par ia vision de i'au-delk est une creation temarquable. Les visiteurs admirent beaucoup La Forge de M. Certez trés bien éclairée. M. Ceffyn a fait de sérieux progrès. Ses perspectives sont profondes. Son ciel, dans le long du canal, est mouvementé. Mais, en général, ses paysages manquentencore d'air. M. Cornillie a deux bustes trés réussis. Cest, k notie avis, un hooune d'avenir. Le panneau décoratit de M. Depuydt est bien traité. Les piatres de M.Flamand.tout particuiière- men sa statue David Vainqueur, out de grands mérites. 9

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1897 | | pagina 1