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Mercredi 11 Aoüt 1897.
10 centimes le Nc
32e Année. N° 3<269.
Visite officielle de
MM.Ies Ministres de la Justice
et des Travaux publics.
Le Banquet.
Le cortège aux lumières.
Beaux-Arts.
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,Eavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse.
Contre notre attente et malgré nos espé-
rances la pluie tombe depuis le matin et
menace de faire de la visile de MM. les
Ministres ane fête en purapluies. On dirait
un temps commandé tout exprès par le
Progrès, qui s'est chargé, k plusieurs repri
ses, d'engagerses amis k s'abstenir de toute
manifestation.
11 y a du mqnie, fe^urjoup (}u monde
dans les rues et k la station oü le train de 11
beures 45 doit amener les Ministres de la
Justice et des Travaux publics.
La Garde Civique, les Pompiers, l'Harmo-
nie Communale et deux piquets de Gendar
merie se rangent devant la gare.k 11 heures,
tandis qu'une compagnie du 3"" Régiment de
Ligne entre dans l'intérieur pour rendre les
honneurs.
M. le Chet de gare annonce 23 minutes de
retard aux autorités présentes. Le temps
voulu pour permeltre k la pluie, qui avait
cessé depuis une demi heure, de recommen-
cer de plus belle
Trois coups de canon: le train ministériel
entre en gare et une vigoureuse Brabanfonne
delate.Les Ministres sont recus dans le salon
d'attente par M. le Bourgmestre et le Gonseil
communal.
Immédiatement la pluie tombe. Les lan
daus, qui avaient amené ie Collége échevinal
et le Gonseil communal, se ferment. Mes
sieurs les Ministres se trouvent dans la der-
nière voiture qui conduit les visiteurs jusqu'k
l'entrée de la rue de la station, oü les trente
quatre sociétés, faisant partie du cortège,
défilent avec leurs cartels et leurs drapeaux.
MM. les Ministres passent en revue les
diftérentes sociétés placées devant l'Hótel de
Ville et Place Vaudenpeereboom. lis visitent
ensuite i'Hötel de Ville, les Halles et l'Expo-
sition de Beaux-Arts. De lk ils sont conduits
chez M. le Bourgmestre oü un lunch leut est
•ftert en mème temps qu'aux membres de
'administration communale.
A une heure réception des autorités k
f Hótel de Ville Séuateurs et Députés, Gon
seil communal, Tribunal el Juges de Paix,
Garde Civique, Corps des Pompiers, Bureau
de Bienfaisance, Glergé, Bourgmestres de
'Arrondissement, Sociétés de Secours Mu-
'uels, Association de secrétaires communaux
e'c. etc.
A deux heures MM. les Ministres visitent
'a Cathédrale de Sl Martin oü ils sont repus
Paf le Glergé et la Fabrique d'Église.
21/2 heures le Banquet, le complément
de toutes les fêtes.
11 a lieu dans la Salie Pauwels, décorée
sobrement maisavecgoüt eléclairée k giorno.
L'cff :t est saisissaut et coritraste singulière-
ment magmliquement, devons nous dire
avec celui de la Salie Delbeke, transfor-
mée en un square admirable par M. Van
Winsen.horlicukeur en ville,et oü la lumière
dujoursemble défier l eclairage de la Salie
Pauwels.
Le Banquet est présidé par M. le Bourg
mestre, ayant k sa droite MM. le Ministre
Begerem, Colaert, Représentant et Échevin,
Van Merris,Représentant, de la Tour, secré
taire général au Ministère de la Justice,
Biebuyck,Président du Tribunal, Lieutenant-
Colonel Courtin, Verhaeghe, Dépuié peima
nent,le Major Millet,Verongstraeten, Greffier
provincial, Lambin, Piésident des Hospices,
le Gbanonie Duclos, curé de St Jacques et
Froidure, Ingénieur des Ponts et Cbaussées.
A sa gauche, MM. le Ministre des Travaux
Publics, Iweins d'Eeckhoutte, Représentant,
Nève, Directeur des Beaux Arts, Wouters,
Procureur du Roi, Berghman, Échevin et
Gonseiller provincial, Toussaert, Major de la
Garde Civique, Vandaele, Juge ü'lnstruction,
leM .jor Swaiiz.Busschaert.curé de StPierre,
Poupaei t, Président de la Gommission des
Prisons, Ryckeboer, curé de Si Nicolas,
Aumóuier Militaire et Bsus,Commandant des
Pompiers.
Le Banquet est fort bien servi par MM.
Poot-Casier et Charles Wouts. Deux cent
seize convives y prennent part. MM. le Gou
verneur de la Province et le Commissaire
d Arrondissement, retenus par de pénibles
devoirs de famiile, se sont tait excuser.
L'Harmonie Cammunale et la Société
Chorale l'Orpbéon se lont entendre tour k
tour et interpiètent les morceaux les plus
charmants de leurs répertoires.
A l'heure des toasts, M. la Bourgmestre
boil k la santé du Roi. Toute la salie se léve
et écoute debuut les paroles de M. Surmont
de Volsbergbe.qui s'exprime en ces termes
Messieurs,
J'ai l'honneur de vous proposer de boire k la
santé de sa Majesté Léopold II.
Au Roi, gardien fidéle de notre pacle fonda-
mental et de nos libertés Au- Représentant de
la monarchie constitutionnelle, base et sauve-
garde de nos institutions nalionales
Sujets et sei'vileurs dévoués du Roi des Bei
ges, acclamons aussi le souverain de l'Etat
indépendant du Congo, le fondateur de foeuvre
africaine, une des plus grandes et des plus glo-
rieuses de ce siècle A Léopold le civilisateur
En vidant nos coupes a sa santé, donnons a
sa Majesté une marque réitérée de notre res
pect, de notre soumission et de notre fidélité
Je joins k la santé du Roi celle de la Reine et
de la familie royale.
Dieu protégé leurs Majestés et leur familie
Ces paroles patriotiques sont longuement
et chaleureusemenl applaudies.
M. le Bourgmestre boit ensuite k la santé
de MM. les Ministres k M. Begerem d'abord,
un enfant d'Ypres, dont feu M, Jacobs a pré-
dit uu jour la carrière ministérielle. M. le
Bourgmestre souhaite qu'il marclie sur les
traces de MM. Malou et A. VandenPeereboom,
deux autres illustres enfants de notre cité.
AM De Bruyn ensuite, le Ministre de l'Agri-
culture, des Beaux-Arts et des Travaux pu
blics M. Surmont de Volsberghe espère
que M. le Ministre, qui a déjk beaucoup fait
pour ['agriculture, protègera davantage celte
branche importante de notre industrie na
tionale. Comme Ministre des Beaux arts,
M. De Bruyn tiendra k honneur de contribuer
largement, comme il l'a promis, k la rc-stau-
ralion de nos monuments. Enfin, sous l'ad-
miriistration de M, le Ministre des travaux
publics, le canal de la Lys k l'Yperlée
s'achèvera.
MM. les Ministres sont longuement applau-
dis.
Leur réponse ne se fait pas altendre.
M. Begerem répond d'une voix vibrante.
II est heureux de se retrouver k Ypres, au
milieu de ses anciens coneitoyens. Oü peut-
on être mieux II conservera longtemps le
souvenir de sa visite.
M. De Bruyn tient bonne note de ce que
les Yprois demandent. 11 s'efforcera de Uur
douner satisfaction en sa triple qualiié de
Ministre de l'Agriculture, dts Beaux-Arts et
des Travaux publics. On me demande beau
coup, dit-il je tiendrai mes promesses.
(acclamations).
A quatre beures 45, MM. les Ministres
quiltent la salie pour prendre le train de
cinq heures,qui doit les ramener k Bruxelles.
Nous avons consiaté avec bonbeur que la
plus grande cordialité a présidé k ce Banquet,
et que les convives, qui se sont retiiés vers
5 1/2 beures, étaient satisfails k lous égards.
Le temps semble vouloir se meltre de ia
lête. 11 fail beau k huil beures, tellement
beau que les sociêiés qui feront partie du
cortège, se réunissanl k la Place. Vandea
Peereboom, sans arrière-pensée, joyeusés et
pleines d'éuiulation.
Le cortège se met en branie. Mais voici
que le mauvais temps reprend le dessus. Le
jury a pu k peine se rendre compte des
efforts et du succès des différentes socié és
en vue de décerner les primes, qu'uno pluie
torrentielle s'abat sur la ville. C'est une lote
ratée'. Quel dommage s'écxie-t-on de tous'
les cölés.
Eu effet, la lête eut été spleudide et unique.
Mais tout est gkté. C'est un sauve qui p^ut
général.
Nous donnerons dans notre prochaiu
numéro les nouas des sociétés qui out rem-
porlé des primes.
La salonnet on pourrail presque dire
le salon des Beaux-Arts ouvert depuis
une dizaine de jours en notre ville k 1'oc-
casion de la Tuyndtig est un trés réel succès,
dontily a lieu de féliciter chaudement la
commission directrice et plus particulière-
ment son président, M, le baron Gaston de
Vinek.
Que nous sommes loin de la première
exposition de Strijd naar Lauweren L'oeuvre
semblait mince, k peine viable. Aujourd'hui
l'enfant grandi, embelli fait la joie de ses
père etmère et un peu aussi de toute la fa
milie Yproise. Honneur aux ouvriers de la
première heure, comme aussi a ceux qui
plus lard s'associèrent k eux. lis ont enricbi
le programme de nos fêtes communales
d'une attraction intellectuelie, d'une jouis-
sance apaisante et saine.
Un bon nombre d'artistes ont répondu k
l'appel du comité. Citons M" Beernaert.Cas-
siers, Dardenne, Devreese, dont les bronzes
sont intéressants; M:" Dumont, Herbo, M1*
Marcotte, dont ïhomme aux clwux, d'une
facture trés moderne, est un morceau de
cboix, Meyers qui expose un paysage ravis
sant, Mortelmans, dont les roses et les ci
trons dont supérieurement travaillés.
Van de Roye, qui nous montre des fleurs
superbes, Van Leemputten Franz., dont le
iroupeau de moutons dans la bruyère est
admirable, feu Jean Verbas, Vtérin, qui a
une Ruelle de béguitiage en temps gris d'une
tonaiiié qui serail merveiileuse si le tableau
n'avait pas le malheur d'etre si mal exposé.
Madame Von Sivers, Farasyn, Gailiiard,
etc. etc.
Parmi les Yprois, nous devons citer en
toute première ligne M"e Debem, qui expose
une oeuvre de grande hardiesse. Vision de
Ste Cécile, k elle seule, mériterait une visite
a l'exposition. li y a lk un ehoeur d'anges, si
élbérés, si diaphanes, si lluides, qu'on nous
permette l'expression, si auréolés d'or et
d'eneens qu'on ne saurait se lasser de les
regarder. La sainte, elle méme, avec sa
figure bien bumaine, maïs idéalisée, trans-
figurée par ia vision de i'au-delk est une
creation temarquable.
Les visiteurs admirent beaucoup La Forge
de M. Certez trés bien éclairée.
M. Ceffyn a fait de sérieux progrès. Ses
perspectives sont profondes. Son ciel, dans
le long du canal, est mouvementé. Mais, en
général, ses paysages manquentencore d'air.
M. Cornillie a deux bustes trés réussis.
Cest, k notie avis, un hooune d'avenir.
Le panneau décoratit de M. Depuydt est
bien traité.
Les piatres de M.Flamand.tout particuiière-
men sa statue David Vainqueur, out de
grands mérites.
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