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Mercredi 18 Aoüt 1897.
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Année. - N° 3"27!
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Les affaires cTOrient.
Démocratie dévoyée.
Le 15 Aoüt a Ypres.
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On s'abonne rue du Beurre, 36, a Ypres, et k tons les bureaux de poste du royaume.
Par le paquebot Douro, des Messageries
maritimes, qui vient d'arriver de la Canée,
voici des renseignements iriédits sur la
situation actuelle en Ciète. Elle n'est rien
moins que satisfaisante.
Les itisurgés grecs tiennent toujouts la
campagne et gardent leuts positions, tenant
en respect 7,000 soldals lures ii la Canée et
9,000 aulres Candie.
Quand les Turcs opèrent des sorties, Us
doivent ehaque fois se replier, poursuivis
par les insurgés, qui se retirent seulement
devant la menace des soldals anglais de
lirer.
L'arrivée du gouverneur Djevad pacha,
détesté des chréiiens, a compliqué encore
la situation. Lts amiraux Pottier et Cameras
ne voulaient pas qu'il débarquèt, mais la
uiajorité du Coriseil eu décida autrement.
A peine sur le sol crétois, Djevad-pacba
prit une altitude telle qu'il semblait maitre
absolu d'ailleurs, dans une proclamation
aux soldals lures, il a traité les amiraux et
soldats étrangers d' botes du Sultan, ce
qui a soulevé de nombreux incidents et causé
de sétieux ennuis aux amiraux.
Actuellement, les Turcs out 16,000 hom
ines environ en Ciète, et les puissances en
viron moitié s< it 4,700 pour !a France;
2,000, 1 talie 4,700, Russie 2,500 Angle-
teire. L'Aliemagne n'a plus que 42 hommes;
son amiral est parti, et, ii la tête de cet
tffectif insigniliant, on a mis un lieutenant
de vaisseau parent de Guillaume 11.
L'amiral Canevaio a prié le gouverneur
d'inviter le caïmacan de Hierapetra ii user
de son ii fluence pour calmer la surexcitation
de la population musuimane et prendre
des dispositions pour que les chi étiens
puissent enlreren ville par groupes pour y
constater l'état de leurs propriétés, sans
crainte d'etre inquiétés par les bachi-bou-
toucks.
lln vaisseau ilalien est parti pour Hiera
petra.
Sous ce litre, le Bien Public dit qu'il
est regrettable d'avoir a constater que
la rnesure disciplinaire, prise par Mgr
lEvèque de Gaud, a 1 egard de M.
labbé Daens, fournit a quelques-uns
prctexte d'intempestives demonstra
tions.
Après avoir reproduit des extraits
des journaux «ie Devoir» et «Het
Recht», notre excellent confrère Gan-
tois ajoute les reflexions suivantes que
Rons faisons nótres.
De pareilles vilenies sent un symptóme
grave, non pour la cause calholique, mais
pour les malheurcux qui, ouvertement cette
fois, doinient le signal de la révolte contie
l'autoriié eeclésiastique.
Sans y songer peut être, ils viennent de
dormer eux mêmes !e coup de grace ir leur
mouvement prétendu démocratique et cliré-
tien. Leur démocratie ch> étienrre n'j plus de
laison d'exister irrdividuellement. Elle se
confond par ses tendances et par ses haines
avcc le socialisme,et domain elle s'y perdra.
Le mouvement démocratique chrétien est
légitime et digno d'approbation pour autarit
qu'il se propose de travailler au relèvemertt
de la classe ouvrière, copformément aux
vues du Saini-Père, expliquées et appliquées
par l'épiscopat. II est alors un des aspects de
l'activité calholique, et pas n'est h craindre
qu'il provoque, dans ce cas, au sein de l'ar-
mée catbolique, des querelles sérieuses ou
des divisions. L'altilude la Ligue démocrati
que beige prouve au contraire que la démo
cratie chrétiennc prut être, nou seulement
un milieu favorable it l'éclosion des oeuvres,
mais, en outre, ie point de départ d une or
ganisation plus compléte des forces électo-
raies cath liqurs.
Mais l'ignorance, la soif de nouveauté,
l'ambition se mettenten travers des initiati
ves les plus nobles.C'est ainsi que l'enseigne
démocratique a été usurpée, en certaines
régions, par des esprits remuants, qui
avaient vainement poursuivi la notoriété
dans la littérature ou dans le flamingantisme.
Soit snobisme, soit bate de parvenir, ils se
sont jeté corps perdu dans le cliamp qu'ou-
vraitdevar.it eux l'extention du droit do vote.
Trop jeunes et trop frivoles pour apercevoir
le cöté sérieux de la politique, ils sont des-
cendus dans la lice avec toutes leurs espiè-
gleries et toutes leurs témérités d'adoles-
cenis. Dans le principe, plusieurs n'avaient
d autre but, peut être, que de tomber le
«vieux-jeu», de faire du bi uit et de la casse,
et de tirer par la barbe les hommes qui sont
arrivés la considération par leur talent ou
par leurs services. La grissrie des acclama
tions de cabaret, le besoin de se créer une
position, a transformé ces snobs en agita-
teurs.
Ils ont réussi h rassembler auteur d'eux
quelques partisans. Enivrés de ce succès, ils
veulent aller jusqu'au ter me de leurs ambi
tions, i» travers lout, et par n'importe quels
moyens.
Aux époques de transition, on a toujours
vu surgir de ces meneurs, qui mettent it pro-
fit les bésitations momentanées, les indécis
besoins de rélorme.pour abusu' les bonnêtes
gens.
Ces néo-démocrates nous ne cherchons
pas le dissimuler ont fait beaucoup de
mal. Ils ont semé la soif de jouir et les ger-
mes de rebellion dans la foule des simples.
Au lieu de contribuer h l'organisation écono-
mique et politique des forces ouvrières, et de
travailler h la conciliation sociale, ils ont
fomenté la haine des classes. Ils ont fourni
un aliment et des arguments ii la résistance
de ceux que l'ascension du prolétariatefïraie.
lis ont têché de rendre suspects, aux y< ux
du peuple, les groupements sérieux de vrais
travailleurs qui refusaient de servir d'esca-
beau rr leur futile vanité. La liste de leurs
méfaits est longue. Heureusement, elle est
presque close.
Aujourd'hui, en effet, le tassement dis
opinions s'est opéré. Au sein du parti calho
lique, les élémerrts conservateurs compren-
nent la nécessité de certaines améliorations,
qui, naguère, semblaient des innovations
grosses de périls. En même temps, beau
coup d'impatiences démocratiques, géné-
reuses au fond et vraiment chrétiennes se
caiment peu peu. La concentration, désor-
mais est possible déjb elle s'annonce pro-
chaine. Et deux-mêmes s'éliminent les fac
teurs de la discorde.
Le moment est passé oü, pour employ; r
une vieille expression, il était plus difficile
de conneitre son devoir que de le suivre.
Ceux qui ont pu, pendant mi temps, donner
le change it la foule, se chargent de détruire
eux-mêmes les équivoqueS créées par eux.
Sous prétexte de restaurer le christianisirie,
ils s'isolent, non plus seulement du parti
catbolique, rr.ais de la foi catbolique elle -
même. Après avoir baltu en brèche ies hom
mes qui out le plus mérité de la religion dans
notre pays, et les oeuvres doilt nous avons
le droit de nous enorgueiilrr le plus, ils sen
prenuent rnaintenant ceux qui ont été corn -
mis au gouvernement spirituel des arnes.
Séparatisteshier, fis devienner.t rebelles
aujourd'hui.
Les voiles se décbirent; les masques tooa-
bent, et neus avons devant nous, au lieu de
démoorutes chréiiens, des démagogues an-
ticléricaux, qui ramassent, pour s en servir
contre I Eglise et centre la cause catbolique,
les débris des armes que nous avions brisées
aux mains du libéralisme sectaire et aniire
ligieux,
La procession n'a pu sortir it cause du
mauvais temps. La plute a commencé it tom
ber ir une beure de relevée et n'a plus cessé
jusque vers le soir.
Le Concours
tie IPêclie a ia ligne.
Est ce une gageure Au moment précis
oü Ie cortège, formé Boulevard M&lou, allait
se rendre it l'Hótel de Ville poury être regu
par l'autorité communale, une averse, com-
mandée par nous ne savons qui, est venue le
disperser.
Ce n'est saus doute pas la faute du Progrès
cette fois. Car nous n'oserions supposer que,
malgré son hostilité vis-it-vis du Cercle La-
faugère, il ait voulu cöntrarier ies nom-
breux amis qui faisaient partie du cortège.
On prétend cependant qu'il avail bieh du
plaisir les voir trempés et qu'it plusieurs
reprises il s'est écrié Qu'avaient-ils besoin
de se compromettre avec ces calotins
Quoi qu'il en soit,le temps était détestable.
Aussi a-t-il fallu du courage ii la plupart des
sociétés pour se rend re it l'Hótel de Ville,
Harmonie Communale en tête. On leur eut
pardonné de res,ter en leur local, Café de
France, oü elles auraient pu aUeüdre... un
temps meilleur.
Mais le Cercle Lafaugère est composé de
gentlemen et i! a tenu it saluer avant tout
l'administration communale, qui avail prêté
son concours la fête.
Les sociétés ont été regues dans la salie
échevinale par M. l'Echevin Culaert auquel
s'était joint M. Van der Ghote, const iller
communal. L'nonorable Eciievin, en offrant
le vin d'bonneur, a adressé quelques paroles
bien senties aux délégués de s sociétés, et a
bu it l'avenir des sociétés de pêche ii la ligne,
tantde France que de Belgique. Un öélégué
franpais, un président d'une société d'Ixelles,
M. Ketelers et M. Moulaert, membres du
Cercle Lafaugère, ont répondu tour-è-lour
en remerciant M.Colaert des marqués de sym
pathie qu'il domie aux pêcimurs it la ligne,
en defendant leur cause la Chambre des
Représeutants et au conseil comniunal. Les
franpais, toujours enthousiastes, ontcbanlé
en chueur qu it vive it jamais
Le cortège s'est rendu ecsuite su Café de
France, conduit par l'Harmonie communale,
espéranl qu'uue éclaircie permettrait aux
pêcheurs, de, corn me dit quelque part Boi-
leau
Au bout de l'hamegon pei'fide,
Faire sien le poisson avide.
Efleclivement a 2 1/2 heures, la pluie,
sans cesser iout-a fait de tomber, deviat plus
tolerable, et les pêcbeursf se placèrent sur ie
bord du Majoor occupant toute la p'artïe
extérieure, depuis l'ancienne Porte de Baïi-
leul jusqu'ii cello deLille.
Ils étaieut au-delir da 400. Le coup d'oeil
était charmant, malgré la plute. Ah! si!
avail fait beau couture tl y aurait cu du mon
de sur le chemiu de rondo, converti par
1 administration communale, un spie taaide
gravier.
Au bout de trois quarts d i. ure, la com
mission décida de cesser. Ua coup tic canon
et les pêcheurs se readirent en leur local oü
le tirage au sort cut lieu pour la première
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