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s
CONCERT
Samedi 21 Aoüt 1897.
10 centimes Ie N°.
32e Année. N° 3272
Dimanche 22 Aoüt,
A propos du duel des
princes.
Voyage de M. Faure,
Une bombe a Constantinople.
Le Recht exécuté par les
vrais démocrates chrétiens.
A Monsieur 't Bewijs
wS)
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midi,
sur la GRAND'PLACE
par
L'HARMONIE COMMUNALE.
PROGRAMME
1. Allegro militaire,
2. Sous la feuillée, ouverture
de concours, Strauwen.
3. Souvenir de la soloire, po
lonaise, Chaulier.
4. Cbceur et air de l'opéra Le
Corsaire, Verdi.
5. Amour et Printemps, valse, Waldteukel.
La croix de Paris consacre au duel
des princes les reflexions suivantes
que nous reproduisons, croyant que le
journal francais pourrait bien avoir
mis le doigtdans les plaies
Les dessous de cartes.
En ce duel sacrilège.au jour de l'Assomp-
tion, il y des dessous de cartes.
Le prince Henri d'Orléans et son cousin
le due d'Orléans, fils de M. le comte de Pa
ris, sont en grande rivallté de popularilé
les voyages du Prince Henri ont parfois ac-
centué cette situation, et en passant h Rome,
avant d'aller en Abyssinie, il ne manqua pas,
dans l'audience pontificale, de dire au Pape,
que prince frsnpais, il ne reconnaissait pas
plusieuis Eglises, uiais une seule. C'était, on
le voit, une allusion assez transparente une
lettre malheureuse oü M. le ducdOrléans
avail parlé des Eglises.
Neus ne croyons pas que M. le due d'Or
léans ait vu de bon oeil l'éclai de cette ren
contre dont les journaux anglais, comme le
Times, écrivent
G'est le genre de réclame que désire le
prince d'Orléans. Trois ou quatre malheu-
reux duels comme celui d'hier, et le prince
pourrait se payer un cheval noir et faire re-
vivre la légende du boulangisme.
Les officiers italiens ne sauraient se
prêter au plan du prince. lis feront bien de
le laisser tranquille.
En Italië, la comédie est entre le neveu
du roi, comte de Tutin, et le fils du roi, due
de Naples.
Le premier, bien fait, grand fort it 1 épée
et au sabre, joue a la popularité dans 1 armée
d Italië contre le prince de Naples, petit,
gringalet et peureux, dit-on.
Le duel a été pour le comte de Turin une
occasion excellente de se faire décerner les
apothéoses qui commencent ce matinmais
on nous annonce que le prince de Naples a
sollicité du pape, jusqu'it la dernière beure,
une défense au comte de Turin de se mesu-
rer. a Si, e'est un prince que vous autorisez,
disait-il, évidememment, e'est it me battre et
vous ne voulez pas compromettre les jours
précieux de votre fils unique.
On croit même que la défense est venue;
mais que le comte de Turin n'a pas voulu
renoncer h l'occasion de se signaler.
On peut s'étonner que l'armée italienne ait
pris la moucbe avec tant d'effervescence pour
un récit de journal dont le prince setait
constitué le reporter. Cette importance laisse
supposer qu'il y avait beaucoup de vrai dans
les técilsdu prince qui les maintient du reste.
Les partisans de la triplice, trés émus du
peu de résultat de l'armée italienne, soit en
Abyssinie, soit aux mobilisations, considè-
renl comme un soulagement que le comte de
Turin, matador des salies darmes, l'ait em-
porté sur un prince francais, épuisé par un
voyage aux pays tropicaux et qui, en tous
cas, n'est point cependant l'armée tranjaise.
Le Daillg Telegraph fait remarquer que
les Anglais ont depuis longtemps reconnu
l'absurdité des duels, mais que, s'ils doivent
accorder leurs sympathies it l'un des adver-
saires, cette sympathie ira au comte de Tu
rin.
On mande de Rome au Bailly News
Parmi les lélégrammes de félicitalions
reputs par le comte de Turin, il s'en trouve
un de l'empereur d'Allemagne cor.pu dans
les tenses les plus chaleu: eux.
Les dessous de cartes ne diminuent pas
le scandale. ils montrent pour quels motifs
personnels on tombe dans les offenses les
plus graves au Dieu qu'on prétend adorer.
Voila le Président en route pour
Cronstadt.
II. est parli Mercredi pour Dunker-
que oü il s'est embarqué.
En quittant Paris, M. Faure a regu
les honneurs militaires d'usage et a
été acclamé a la gare du Nord.
Pendant son depart, un incident
grave se produisit.
Cinq minutes après le passage du
président, une bombe a fait explosion
au coin de la rue Lafayette et du bou
levard Magenta.
La détonation a été entendue jusqu'a
la gare du Nord.
L'enginestun tube eu fonte, légè-
rement recotirbéa son extrémité,d'une
largeur d'environ 20centimètres,d'un
diamètre de 6 centimètres et dune
épaisseur d'environ I centimètre.
L'eugin était chargé de gros clous a
tête carrée.
11 avait été placé sur leventaire
d'une marchande defleurs; commeon
le sait, ces éventaires se composent
d'une caisse rectangulaire de 2 mètres
de long et de lm30 de largeur, sur-
montée d'un toit en zinc supporté par
quatre colonnettes.
Leventaire étant inoccupé, la mar
chande avait placé sur la caisse l'esca-
lier qui lui sert a exposer ses pots de
fleurs.
L'engin avait été mis sous l'escalier.
En faisant explosion, l'extrêmité du
tube s'est brisée et un certain nombre
de clous sont sortis; quelques-uns
sont allés briser un vitre du restau
rant Duvalqui se trouve a l'angle de
de la rue Lafayette et du boulevard;
d'autres clous ont entamé le bois de
leventaire.
On mande de Constantinople en
date du 18 aoüt.- Cet après-midi, prés
de la préfecture de police, a Péra, a
été lancée une bombe qui n'a pas fait
explosion.
En même temps on a arrêté a Gala-
fa, prés de la Banque ottomane, deux
individus suspects vêtusèl'européenne
qui portaient de la dynamite.
Une explosion a la dynamite s'est
produite dans une rue adjacente qui
conduit au palais du grand vizir au
palais du conseil d'Etat. Les fenêtres
ont volé en éelats et les projectiles ont.
causé quelques dégats. On parle aussi
de plusieurs biessés.
On désigne comme auteurs de l'at-
tentat les Arménièns. Une panique a
suivi ces incidents. Les magasins se
sont ferm és, mais ils se sont bientöt
ouverts.
A 6 li. du soir,le calme était revenu.
Le Volk, l'organe flamand de la
Ligue démocralique beige et dela Ligne
antisocialisle gantoise s'occupe a son
tour de Partiele du Recht dirigé contre
nos Evêques. lNous croyons devoir
reproduire la réponse du Volk
Toute la presse beige s'occupe de Tar-
licle que le Recht a dirigé directement con-
Ire l'autorité épiscopale, agissant dans la
sphère religieuse.
Le Recht est un organe absolumeut per
sonnel, mais il se donne néanmoins l'air
d etre l'organe d'un groupement et ainsi il
charge la responsabilité de ses fautes inouïes
sur tous ceux qui, fut-ce simplement en ap-
parance, en sont partisans.
Désormais ce journal n'a plus le droit
de se dire chrétien, et aussi longtemps qu'il
se prétendra chrétien, chacun devra le re-
garder comme un lüche masqué.
Nous ne craignons pas de dire k tous la
vérité; le Courrier dc Bruxelles Ta éprouvé
cette semaine mais précisément pour cela
nous considérons comme un devoir de pro
tester contre la possibilité de Tidée que nous,
ouvriers, pourrions avoir rien de commun
arec les sottises effrénées du Recht et de ses
congénères.
Comme ouvriers, nous sommes démo
crates, mais précisément pour cela nous ne
voulons pas de ces enragées vitupérations,
qui doivent nuire k notre cause eth ce!]e des
paysans, au lieu de la servir.
Au surplus, les articles du Recht el ceux
de sa familie emportent en eux condamna-
tion le Vooruit et le Peuple s'en servent
sans modification dans leur polémique con
tre tout ce qui a un caractère religieux, done
vraiment démocratique,
la Patrie juge qu'il est superflu d'ajouter
des commentaires aux constatations suivan
tes (Suit l'article de la Patrie sur les repro
ductions journalières des articles du Recht
dans la Vooruit et le Peuple).
La Patrie a raison; cela suffil.
Qui a de l'autorité auprès de journaux
comme le Vooruit et le Peuple, ne peut en
avoir, auprès des chrétiens.
M. 't Bewijs demandail a nos can-
didats-députés la preuve que les so-
cialistes en veulent a l'Eglise, au capi
tal, a l'armée, a la familie.
't Bewijs't bewijs s ecriait-il au
meeting de St-Jean-lez-Ypres.
MM. Struye et Golaert lui répon-
dirent vous ne lisez done pas vos
propres journaux, et notamment le
Voor uil de Gand
Le Journal d'Ypres se permet de
temps a autre de servir des extraits
des journaux socialistes a eet incrédule
M. 't Bewijs.
En voici un nouveau, extrait de
l'édition spéciale du Vooruit, qui a
paru, sur papier d'un rouge de sang,
a l'occasion de la manifestation anti-
militariste du lö Aoüt.