La verrerie ouvrière.
VILLE D'YPRES.
CONSEIL COMMUNAL
CHRONIQUE LOCALE.
Le vicinal de
Kemmel a Wytsehaete.
aux desiderata de la majorité de l'illustre
Compagnie.
Nous croyons savoir qu'une nouvelle can
didature va se produire. Si nous sommes
bien informés, M. Ernest Daudet, dont les
importants travaux historiques ont été ré-
compensés k maintes reprises par l'Académie
frangaise et qui qublie actuellement une
étude trés attacbante et trés documentée sur
le due d'Aumale,serait sur le point debriguer
les suffrages des immortels.
La double élection académique prochaine
promet, on le voit, d'etre fort intéressante.»
Nous avons promis naguère de te-
nir nos lecteurs au courant de la si
tuation de la verrerie ouvrière d'Albi.
La verrerie se meurt. Voici en quels
termes M. Jaurès, le depute socialiste
francais bien connu, pousse le cri
d'alarme dans la Petite République
Nous avons toujours considéré comine
notre devoir essentiel de tenir le proléta-
riat, sans parti pris d'aucune sorte, sans
exagération et sans atténuation, au courant
de la situation de la Verrerie ouvrière. C'est
un devoir strict de signaler a temps les dif-
ficultés et les périls.
La Verrerie ouvrière avait paru échapper
au danger. Du mois de Mai au mois de Sep-
tembre, la vente s'était élevée a un chiffre
suffisant, et ce mouvement croissant sem-
blait justifier les espérances de la classe
ouvrière. Depuis unmois, la vente a sensi-
blement fléchi et si cette situation se pro-
longeait, elle ne tarderait pas a devenir
grave. II est probable que le grand patronat
verrier a redouble d'efforts pour détourner
de la Verrerie ouvrière sa clientèle nais-
sante.
Le prolétariat de soncóté a-t-il fait tous
les efforts nécessaires II n'est pas encore
parvenu a un degré suffisant d'organisation,
et son action est toujours partielle et inter-
mittente. II faut, s'il ne veut pas être vain-
cu, s'il ne veut pas fournir un argument de
fait a ceux qui l'accusent d'impuissance,
qu'il se réveille, qu'il impose partoutoüil
consomme la bouteille de la Verrerie.
Je ne veux rien dire de personnel en une
question aussi haute.Mais je n'ai cessé d'ap-
peler l'attention du prolétariat des groupes
syndicaux,des groupes socialistes,a l'Hötel-
öe-Ville comme a la chambre, sur les diffi-
cultés incessantes que la grande guerre
patronale créait a l'oeuvre ouvrière. II serait
funeste de s'endormir il faut que la vente
se relève il faut que les organisations pro-
létariennes se concentrent et agissent. C'est
pour la Verrerie ouvrière une question de
vie ou de mort.
Séance du Samedi 6 Novembre 1897
La séance s'ouvre k 5 heures 5 minutes,
tous la présidence de M. le Bourgmestre,
sous les conseillers et le secrétaire présents.
M. le Président, debout, rend hommage
k la mémoire de M. Bouquet, décédé depuis
la dernière réunion du conseil. II donne lec
ture d'une lettre par laquelle la familie re-
marcie le conseil communal d'avoir bien
voulu assister, en corps, aux funérailles du
regretté défunt.
Hospices.
M. le Président demande d'urgence l'auto-
risatiou de faire la radiation d'une hypothè-
que de 8,000 fr. (Accordé.)
Rue des Trëfles.
M. le Président propose un changement
au plan d'alignementde la rue des trèfles.
M. Boone. Le cabaret Au Paradis
doit-il disparaitre
M. le Président. Oui, et Le Pigeon
géalement.
Le nouveau plan est approuvé.
La ville a acbeté le Paradis pour
4600 fr. et le Pigeon pour 4050fr. II
y a 558 fr. 80 de frais et 20 fr. pour celui
qui a acheté ces maisons. Ensemble
9,228 fr. 80.
M. D'Huvettere. N'y aurait-il pas lieu
d'attendre quelque peu avant do démolir ces
maisons II se peut que vous sachiez faire le
travail en une fois et louer encore pendant
quelque temps ces maisons.
M. le Président. Les maisons sont en
trop mauvais état pour qu'on puisse les don-
ner encore en location.
Ces achats sont approuvés et l'autorisaiion
donnée au Collége échevinal de vendre les
terrains excédants, après l'alignement de la
rue.
Canalisation des eaux.
M. D'Huvettere insiste de nouveau pour
obtenir lereliement k la conduite des eaux
pour la porte de Dixmude.
M. le Président. Je réponderai k la pro
chaine séance.
M. D'Huvettere. La chose presse l'hi-
ver est lk et s'il gèle, tous les habitants de
ce quartier seront sans eau.
Programme-type pour
les écoles primaires.
M. le Président donne lecture d'une
circulaire, en flamand, émanant de M. le
Gouverneur et, par laquelle, ce dernier de-
mande que la ville établisse son programme
scolaire sur le modèle du programme type
du gouvernement.
Le Collége échevinal propose d'adopter
ce programme type moyennant quelques
légères modifications. (Adopté.)
Enseignement gratuit.
La liste des ei.fants ayant droit k l'ensei-
gnement gratuit, dans les diverses écoles de
la ville, est arrêtée comme suit
(Gargons).
Pour l'école de M. Verduyn157
Pour l'école St-Aloïs 309
(Filles).
Pour l'école rue de Lille 145
Pour l'école rue St-Jean10
M. Fraeijs. Combien d'élèves y a-t-il
encore dans l'école des gargons de la ville
M. le Président. 205; il y en a 48 qui
étaient admis grstuitement, sans avoir droit
k l'enseignement gratuit.
M. Colaert. Ce sont ceux dont les pa
rents paient au moins 1 fr. de contributions,
additionnels compris. L'enseignement ne
reste pas moins gratuit pour eux comme
pour les autres.
Bureau de Bienfaisance.
Les administrateurs du bureau de bien
faisance demandent l'autorisation d'accepter
le legs Louis Bouckeuaere se montant k
4000 fr.
Ce legs est offert sous la condition que le
Bureau de Bienfaisance fera célébrer tous les
ans, un service k l'église St-Martin pour le
repos de 1'kmedudéfunt.LeBureaude Bienfai
sance admet cette clause, vu que le revenu de la
somme léguée excédera les dépenses.
(Accordéj.
Académie des Beaux-Arts et Ecole
Industrielle.
M. Colaert. La ville n'oblient plus de
subsides de I'Etat.pour l'Académie, parceque
nous ne pouvons suivre le programme
type par le Gouvernement. Les Inspecteurs
exigent absolument que le programme
type soit suivi, dans toutes les académies;
sinon plus de subsides
C'est pourquoi nous faisons la proposition
de supprimer l'Académie, dont nous join-
drions les divers cours k l'Ecole Industrielle.
Un seul d'entr'eux, la classe du modèle
vivant, resterait supprimé. II n'etait suivi
du reste que par deux ou trois élèves tout au
plus.
Nous devions nommer cette année un
nouveau professeur, en remplacement de M.
Vandendriesschenous avons jugé plus
utile de supprimer complètement, en une
fois, l'Académie.
Le cours d'architecture sera ajouté k
l'Ecole Industrielle. La classe de modelage
de M.Flamand viendra s'y joindre également
etcelle de peinture donnée par M. Ceriez
continuera k subsister, indépendamment de
cette Ecole.
Quand nou3 avons fait la proposition en
question k la Commission, elle fut adoptée k
l'unanimité.
Nous faisons la même proposition au
Conseil Communal Suppression de l'Aca
démie et développement de l'Ecole Indus
trielle.
Cette école gagne continuellement en
importance depuis quelque temps, et jouit
d'une grande faveur, non seulement parmi la
population de notre ville, mais même dans
les villes et communes environnantes. Ainsi;
des élèves habitant k plusieurs kilomètres
d'Ypres font expressément la route de leur
résidence k notre ville,pour suivre les cours,
il y eu a de Warnêton, Ploegsteert, etc.
Les locaux sont admirablement installés,
tous ceux qui les ont visités en conviennent
j'engage mes collègues k les aller voirils
pourront constater que je n'exagère point.
Sjl y en a même parmi nos concitoyens qui
désirent les visiter également, je n'y vois
pas d'inconvénient.
M. le Président.Seulement ils devraient
être munis d'une autorisation, pour éviter
l'encombrement; sans cela, il pourrait se
faire qu'il y ait plus de spectateurs que
d'élèves (rires.)
M. Colaert. Evidemment, mais cette
autorisation leur serait accordée dans de
justes limites.
Un premier succès a déjk été remporté k
l'exposition de Bruxelles par les élèves de
notre Ecole Industrielle. M. l'Ingénieur
Coomans, directeur de l'Ecole, a regu une
fort flattSbse lettre de M. l'lnsg#eteur Rom-
baut qui dit que les élèves d'Ypres se sont
fait remarquer entre tous ceux des autres
écoles du pays.
Nous serons obligés de faire des change-
ments au règlement de l'Ecole Industrielle,
de fagon k ce qu'elle ne dépende plus que du
Ministère du travail. De cette manière
on évitera l'inconvénient d'être soumis k
deux inspections différentes,ne s'accordant
pas toujours dans leurs exigences, et créant
ainsi des difficultés facheuses.
Nous organiserons également, outre la
distribution des prix habituelle,des concours
trimestriels. Les prix consisteront, comme
par le passé, en ouvrages pratiques, en
livrets sur la caisse d'épargne et même en
bourses d'études pour les élèves qui pro-
mettent.
Vu l'augmentation des frais qui en résul-
teront,le cortègehistorique ou préhistorique,
(rires) sera supprimé.
M. Iweins d'Eeckhoutte.Ne pourrait on
organiser un cours de ferronnerie
M. Colaert. J'y viendrai; voici:
A l'Ecole Industrielle,existe un cours pour
l'Industrie du baument, oü tous les métiers
y iftérants seront enseignés d'une fagon
tbéorique.mais pour la pratique c'est l'affaire
de l'atelier. Seulement on apprendra aux
élèves le maniement de leurs outils.
C'est Ik un but important k attei.ndre, pour
ne plus rencontrer ce fait que nous avons
constaté jadis: Un élève tragait sur le papier
des plans splendides de chateaux, de ga res
de chemins de fet' etc. Un jour on lui de-
mande de faire le plan d'une citerne et il
n'en sortait pas!
Dans les métiers enseignés ainsi, sera
compris celui de la ferronnerie. J'espère done
que M. Iweins sera satisfait.
M. Iweins d'Eackhouüe. Oui.
M. D'Huvettere.— De ceque M. l'Ecbevin
vient de déclarer, il résulte qu'il n'y aura
rien de changé, si ce n'est l'enseigne de
l'école et qu'au contraire une véritable amé-
lioration résultera des changements projetés. j
J'ai fait une visite k l'école et je suis heu-
reux de constater que M. l'Echevin Colaert
n'a rien exagérédans les éloges qu'il a faits
des installations de l'Ecole Industrielle.
Cette école répond k une véritable nécessité
sociale et les frais qu'on fera pour elle, sont
entièrement justitiés. Les cours y sont bien
donnés et un ordre parfait y règne. II est
incontestable que cette institution fera le
plus grand bien k la classe ouvrière.
M. Colaert. Je suis heureux de voir
que vous avez constaté avec moi qu'un bon
esprit rêgne parmi la population de l'école.
Les temps sont passés oü l'Académie avait
malheureusement une détestable réputation
au point de vue de 1 ordre. Pour en donner
une preuve, je citerai ce fait:
Un soir, je faisais une tournée dans les
diverses classes, et en entrant dans la classe
d'architecture, je fus étonrsé de voir que le
professeur, qui n'etait pas venuktemps ce
jour Ik, n'éiait pas présent; rien n'aurait
pu me le faire supposer, aucurt désordre n'y
étant ni le moindre bruit ne s'y faisant
entendre.
Autrefois, aucun jour ne se passait sans
qu'il y eut des réclamations k ce sujet.
M. D'Huvettere. Quelles conditions faut-
il pour être admis?
M, Colaert. Etre agé d'au moïns 12
ans et passer un examen. Ii faut que les
élèves aient fait leurs classes primaires,pour
pouvoir suivre les cours.
Cependant pour les ouvriers ayant un
certain age et qui désireraient se perfection
eer dans leurs métiers, on serait, mais par
exception, un peu plus large.
M. D'Huvettere. —Et le cours d'anatomie
sera t-il supprimé
M. Colaert. M. le docteur Lagrange
qui le donnait est ehargé du cours d'hygiène.
Grace aux changements projetés,nous ferons
une économie de plusieurs milliers de francs.
Quant aux divers traitements, ils seront
tixés en séance secrète.
Monuments publics.
M le Président. II y quelque temps
l'autorité supérieure regut un rapport ano-
nyme, qui traitait de la situation passée et
présente de nos monuments.
Plus tard, l'auteur de ce rapport se fit
conoaitre, par une lettre ouverte adressée
au Progrès et k la Lutte. C'était M„ Arthur
Merg helinck
Nous sommes d'avis que ce rapport exige
une réponse et je vous en donnerai lecture
en triême temps que des extraits de ce rap
port qu'elle réfute. Ces extraits et leur réfu-
tation seront impriméset nousy reviendrons
plus tard.
La séance est levée k 7 h. 05 minutes.
II est profondément regrettable de voir
le Progrès publier des articles congus en
dépit du bon sens, comme celui qu'il publie
sous le titre de notre article.
La responsabilité de l'accident survenu
sur la ligne lui importe fort peu. II trouve
dans eet accident un moyen de critiquer et
d'attaquer la sucrerie de Warnêton, une
usine dont les actionnaires sont presque
tous catholiques. Cela lui suffii.
En supposant même qu'on ait oblige ceux-
ci en permettant la circulation des trains de
betteraves on a ben obligé quelque peu
aussi lesagriculteurs.vendeurs de betteraves,
en leur facilitant le moyen de livrer leurs
marchandises. II faut autant qu'on peut obli-
ger tout le monde.
Pouvant charger les marchandises le long
de la ligne vicioale k toutes les stations, les
cultivateurs n'étaient plus obligés de les voi-
turer k Warnêton ou k la gare du chemin de
fer la plus voisine.
Cela vaut bien quelque chose et les agri-
culteuis ne sont pas méconteuts.
II a l'imagination riche, Is Progrès. Quand
il s y met, il crée des lignes vicinales de tous
les cótés il organise les transports, et ne
voyant que les catholiques de la sucrerie,
critique tout, mème et surtout ce qui n'est
pas même en projet.
La ville d'Ypres sera de nouveau sacrifiée,
jouée elle est devenue bonne k engager
ses finances, mais elle est impitoyablement
écartée quand il s'agit de jouir des sacrifices
faits
Oü le Progrès a-t-il vu tout cela S'i
voulait bien préciser. II ne suffit pas de se
confiner dans les vagues déclamations du
Cercle commercial.
Pour nous, nous ne connaissons pas le
vicinal de Ploegsteert au Pont-rouge el