1 Mercredi 17 IVovembre 1897. 10 centimes le N°. 32e Année. IV0 3996. q^G,A/V^ L Les élections dans le Grand-Duché de Bade. La colonisation anglaise en Afrique. Emploi des langues francaise, flamande et allemande. Aux Fils de Ia Béte «I iHs-i-A 1' On s'abonne rue au Beurre, 36, a Yp e~ k tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adrossés franc de port l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimesla ligne. Les réclames dans le corps du journal content 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires 1 franc ia ligne Les numóros supplé- ment.aires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandres) s'adresser l'Agence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. Dans le grand-duché de Bade vien- nent d'avoir lieu des élections qui mé- ritent d'etre signalées. La puissance du parti national-liberal, qui était jus- qu'ici en majorité a la Charabre ba- doise et abusait de sa force pour op- primer les catholiques, a été brisée. Les succès remportés par les catho liques prussiens ont fini par exciter 1'émulation des catholiques badois. Ils s'organisèrent et entamèrent la lutte elle fut longue, mais elle vient d'abou- tir enfin au résultat désiré, qui était la défaite du parti national-libéral. Les élections récentes out détruit la majorité que possédait ce parti depuis 1871, et même autérieurement. Ce- pendant, la législation électorale est continuée et les circouscriptions sont découpées de la manière la plus avan- tageuse aux nationaux-libéraux. Cela n'apassuffi. Jusqu'a présent on ne connait, il estvrai, que les résultats des élections primaires, car le choix des députés se fait au second degré. Mais, comrae l'opinion des délégués est parfaitemeut connue d'avauce, on sait déja que la future Chambre badoise sera compo se de vingt-sept nationaux-libéraux, deux conservateurs, deux antisémites, vingtetun catholiques, cinq sociali stes, cinq démocrates et un libéral mo- déré. Les socialistes sont trés pen nom- breux dans le grand-duché de Bade, pays de petite propriété et oü l'indu- strie ne s'est pas installée comme dans les provinces rhénanes de la Prusse ou en Saxe. Les candidats appartenant a cette opinion, qui out été élus, le doi- vent en grande partie aux catholiques, qui avaient recu le mot d'ordre de vo ter pour eux afin de faire échec aux uationaux-libéraux. Grace a cel appoint corisidérable,les socialistes sont maitres désormais de te capitale Carlsruhe. ff taudrait avoir aux pieds les bot- tes de sept lieues pour être en mesure te suivre les pas de géant que font les ^uglais en Afrique et se transporter uu üord au sud ou de l'ouest a 1 est de Ce continent. Un double fait important vient de se produire dans la vallée du Nil. Le général Kitchener a éprouvé le besoin d'essayer le chemin de fer de Berber au Gaire. II n a mis que six jours a parcourir l'énorme distance qu'il y a entre ces deux villes. En même temps, cinq de nos confrères anglais partaient également de Berber et se rendaient paisiblement a Souakim a dos de cha- meau Voila done Berber en communica tion avec la Méditerranée, d'un cóté, et avec Souakim,de l'autre. Les hordes du khalife ont été repoussées,et, dans environ six mois, les Anglais seront a Khartoum, après avoir brisé les der- nières résistauces de la puissance, bien déchue, du successeur du mahdi. Leurs navires a vapeur patrouille- ront a loisir, et sur une grande dis tance, les deux grandes branches du haut Nil. Un chemin de fer mettra Khartoum a cinq jours de distance du Gaire, et le chemin des caravanes de Berber a Souakim sera rouvert, tandis qu'a Kassala rleux mille hommes, sen- tinelles avancées, surveilleront de loin le Sud-Est. Voila le fait aveclequelil faut dés a présent compter. L'Angleterre aura la militairement et commercialement parlant, une possession splendide. En exécution d'une decision de M. Vandenpeereboom l'emploi des lan gues en matière administrative sera réglé désormais de la manière sui van- te •1° Dans to ut es les stations et en gé néral dans tous les bètiments V dé partement affectés a un service puolic, loutes les inscriptions a demeurc seront faites en francais et en flamand. Dans la partie flamande du pays, telle quelle est déterminée, par la loi du 22 Mai 1878, en y comprenant mê me l'arrondissement de Bruxellesle texte flamand devra précéder le texle francais, tandis que la priorité sera donnée au texte francais dans la par- tie wallonne du pays. 2° Les avis a affieher seront tous rédigés en francais et en flamand. 3° Lorsque ces avis concerneront exclusivement ou principalement la partie flamande du pays, le texte fla mand précéderale texte francais. Dans les autres cas, le texte francais aura la priorité sur le texte flamand. Pour certaines localités voisines de l'Allèmagne ou du Grand-Duché de Luxembourg, dans lesquelles la lan- gue allemande est généralement par- lée, il y aura lieu d'ajouter la traduc tion allemande aux textes francais- flamand, tant pour les instructions a demeure que pour les avis a aflicher. Nous dédions au Progrès et a La Lutte un article du Bien Public, inti- tulé Aux Fils de la Béte. G'est une réponse un peu longue, mais juste, a Ia prétention de nos confrère et con- sceur,que l'interruption de M. De Guch- tenaere a si profondément scandalisés. Un tas de feuilles, socialistes et doctrinaires, n'ont pas encore pris ie temps de souffler, de puis l'incident De Guchtenaere-Anseele. Elles manifestent leur émotion d'après leur tempéra ment respectifla Réforme dit des grossière- tés; la Chronique, des polissonneriesla Flandre libérale des soltïsesl'Etoile crie A bas la calotte; le Vooruit se roule en une crise d'épilepsie. Voyons un peu ce qui se cache derrière cette affectation de fureur. Préalablement, reprodui- sons, d'après les Annales parlementaires, l'interruption qui a déchainé l'orage contre M. De Guchtenaere M. Anseele. Messieurs, Sophie Apers était agée de 15 ans et demi lorsqu'elle est morte. Je souhaite tous les enfants du peuple d' pouvoir rester i'école jusqu'ü eet age, et je dis que les parents qui tra- vailient -fln de pouvoir laisser leurs enfants I'école jusque prés de 16 ans sont des gens qui aiiuent leurs enfants, qui veulent assurer leur avenir et que ces parents peu- vent dédaigner les insultes d'un scribe quel- conque de oe journal (Het Volk), qui est plus que sale (Rires a droits). L'article continue ainsi v. Une institutrioe offleielle et la directrice d'une école officielle conduisaient publique- mentles enfants du peuple, après le drapeau rouge, vers le puits oü fut enfouie la dé- pouille mortelle d'un enfant mort comme l'on enterrerait un chien mort... Rumeurs a gauche). M. De Guchtenaere. C'est ce que vous faites constamment (Bruit. Les interrup tions se croisent. M. le président parle au milieu du bruit.) Et voilk tout 1 II faut véritablement avoir perdu le sens du ridicule pour riposter a M. De Guchtenaere, comme l'a fait toute la meute de gauche, par ce cri pousséen choeur:Vous êtes un misérable! Miserable, pourquoi Paree que M. De Guchtenaere a comparé la dépouille d'une personne décédée en dehors de la religion, a la dépouille d'un chien mort? II n'en a rien fait, Messieurs les socialistes. C'est lui, tout au contraire, qui vous reproche les idéés que vous avcz sur la mort, et les manife stations politiques anticléricales que vous orga- nisez,.chaque fois qu'un membre de votre parti meurt, après avoir repoussé le prêtre. Si la pre sence du drapeau rouge ne suffit pas.a révéler quelles sont vos intentions, le blasphématoire discours d'adieu que vous avez fait lire par un enfant sur la tombe de la défunte, vous démas qué, vous juge et vous condamne. Lorsque nous nous plagons au point de vue positiviste, qui est le point de vue des libres- penseurs, nous cherchons en vain une plausible raison a la colère qui provoque, chez eux, un parallèle tiré de Ia mort du chien. Veuillez me dire, Monsieur Denis, vous qui avez partagé le courroux de vos collègues, veuillez me dire quelle est la difference entre un homme mort et un chien mort, d'après votre système philosophique. Ne me répondez pas que le corps de i'homme a été le siège d'une ame raisonnable. II n'y a pas d'ame, d'après vous, du moins pas d'ame qui soit distincte des organes, pas d'ame immor telle. Ne dites même pas que I'homme se distin gue de l'animal par le libre-arbitre. Vous savez bien que la science contemporaine la votre nie le libre-arbitre. 11 n'y a que l'instinct, plus ou moins perfectionné par l'atavisme, par l'éducation, par le milieu. Et si nous avons des instincts qui manquent a l'animal, par contre beaucoup d'animaux sont doués d'instinets dont I'homme est dépourvu. Du reste, l'hypothèse évolutionniste assigne a rhomme et a l'animal la même origine. Ce u'est pas M. De Guchtenaere, c'est un ex-rédac teur de la Réforme, c'est le rectcur del'Uni- versité socialiste, c'est M. De Greefquiproclamait naguère dans sa le§on d'ouverture NOUS SOMMES LES FILS DE LA BÉTE Suivant cette thèse, s'il y avait moyen de for mer l'arbre généalogique de M. De Greef, on constaterail qu'il a, avec les chiens et peut-être avec les pores car la structure des viscères humains rappelle plus les viscères du pore que ceux du chien un ancêtre commun. Un caprice de la nature a fait de nous des hommes: nous ne sommes que les parvenus du monde animal, et des parvenus qui devons notre aiistocratie récente a des conjonctures indépendantes de notre volonté. La mort nivelle toutes ces différences. Aux yeux du savant matérialiste, elle ne laisse de nous, comme des auimaux, que des substances rapidement dissociées, des albuminoïdes, du glycogène, du cholure dc sodftim, des phospha tes, etc... le tout amalgamé de manière h devenir au bout de peu de jours, ce que Bossuet appelle un je ne sais quoi qui n'a de nom en aucune langue. La nature reprend ce que nous avons été, et elle en fait des choux ou des raves. Voilk votre théorie, savants, votre théorie, M. Denis! II reste un souvenir, direz-vous, une mémoire a laquelle nous demeurons pieusement fidèles. Mais ce souvenir, cette mémoire, ce ne sont pas des reliques du défuntce sont des pensées du survivant, rien de plus. Nous com- prenons fort bien, d'ailleurs, que vous songiez a une personne aimée, et que vous conserviez m

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1897 | | pagina 1