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Samedi 20 Novembre 1897.
N° 3297.
10 centimes le N0.
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bftG-ANC
L'armée anglaise et
son recrutement.
Les élections norwégiennes.
L'équipement
L'affaire Dreyfus.
A la Chambre.
Comme a Alost!
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I-
Année.
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Dans un discoursqu'il a prononcé Mercredi
soir b la United Service Institution, lord
Wolseley.général en chef de l'armée anglaise,
a déclaré qu'il était nécessaire d'augraenter
l'effectif de l'armée anglaise.sinon celle ci ne
pourrait plus répondre aux exigences de la
situation actuelle.
La nécessité de cel accroissement de l'ef
fectif est d'ailleurs généralement reconnue,
mais il ne peut êlre effectué au moyen du
service obligatoire inapplicable b l'armée an
glaise qui sert surtout dans les colonies et
aux Indes. Le moyen d'obtenir le nombre
supplémentaire de soldats, sans changer le
système actuel de recrutement, est de voter
les fonds nécessaires et de donner aux re-
crues la perspective d'emplois avantageux
dans les services du gouvernement b l'époque
de leur libération.
Nous avons fait connaitre le triomphe rem-
porté par le gauche radicale aux élections
norwégiennes.
Ce résultat ne peut qu'accentuer la crise
qui s'est produite dans la péninsule scandi-
naveentre laSuède et laNorvège. Sans doute,
la Gauche norwégienne n'est pas unanime b
demander l'abrogation del'acte d'union. Elle
renferme toutes les nuances, depuis la mo-
dération jusqu'b l'intransigeance. Ses mem
bres les plus modérés se contenteraient,
peut-être, des réformes fort analogues b cel
les que la Droite elle-même désire apporter
dans les relations avec la Suèdepar exem-
ple, la création d'un ministre des affaires
élrangères comrnun aux deux pays scandi-
naves.
Mais la plus grande partie de la Gauche,
sans avoir de programme défini, suit, en ce
qui concerne les relations avec Ia Suède, une
politique pour ainsi dire déclamatoire. Son
coryphée est l'illustre écrivain, M. Bjcerri-
stierne-Bjcernson, qui, dans des phrases
vagues, mystiques et violentes, demande
Presque la séparation compléte d'avec la
Suède, et la suppression du Symbole d'union
qui figure sur le dra peau norvégien et le rend,
b ses yeux, impur
Tout cela indique plutót un état d'esprit
eabarrassant que des volontés définies.
Limmense majorité du peuple norvégien,
'out en se plaisant aux declamations de la
Gauche, ne désire nullement des mesures
brutales; elle n a pu méconnaitre la parfaite
correction constitulionnelle qua le roi Oscar
«eu soin d'observer dans son royaume de
'Ouest aussi bien que dans 1 autre. Cepen-
dant, l'écrasante majorité de Gauche qui sort
des élections norvégiennes ne peut manquer
d apporter dans les relations entre la Suède
'a Norvège un surcroit d'aigreur qui ne
aaurait être sans dangers.
l'armement de la garde civique
réorganisée.
Öésormais, l'infanterie aura le havre-sac.
Ja capote, lesjambièresdumodèlede 1 armee,
^a coifture sera modifiée, On sail que 1 an-
cienne loi fixait b fr. 50 le prix de l'uniforme,
la nouvelle ne spécifiani plus de chiffre, les
bleus seront soumis, du chef de l'habille-
ment, b une contribution plus forte.
L'armement restera le fusil Comblain,
provisoirement du moins, car l'adoption
pour elle du fusil Mauser dépendra des ré-
sultats que donnera sa mise en usage dans
les corps spéciaux.
L'uniforme des artilleurs ne subira que de
légères modifications. Ilsauront un nouveau
sac, du modèle de l'armée, desjambières et
une cartouchière. Les buffleteries, actuelle-
ment blanches, seront désormais noires, et
le ceinturon qui jusqu'ici se portait sous la
capote, se bouclera au-dessus. La giberne
ne sera plus d'ordonnance qu'en grande
tenue.
Les batteries de la garde civique, assimi-
lées aux batteries de siège de l'armée, ne
compteront plus que trois officiers au lieu de
quatre. II semble inutile de dire que les gra-
dés inférieurs ne porteront plus ni les
éperons, ni le sabre de cavalerie.
Les chasseurs beiges et les chasseurs-
éclaireurs échappent b toute transformation
ou modification. Ces corps, du reste, avaient
déjb une organisation, un équiqement et un
habillement identiques b ceux de l'armée.
En résumé, ce sont les corps spéciaux
qui bénéficieront le plus des avantages de la
nouvelle loi. Leur uniforme ne coütera pas
plus cher qui celui de l'infanterie et la durée
de leur service est moindre de cinq années.
On peut done prévoir que leurs effectifs
croitront b l'avenir dans de sensibles pro
portions.
II n'est question dans la presse eu-
ropéenne que de l'affaire Dreyfus.
Dreyfus étail-iI coupable? Etait-il
innocent
Les paris sont ouverts.
Nous ne jugeons pas comrne cer
tains journaux La Réforme entre
autres qui crientDreyfus est in
nocent
Voici ce que pense la République
francaise, qui passe, non sans raison,
pour le journal officieux de M. Méline.
La culpabilité du commandant Esterhazy,
dit le journal ministériel, suffira-t elle pour
tirer telle ou telle conclusion en faveur de
l'ex capitaine Dreyfus V
Evidemment nonlPour que son innocence
soit reconnue, il faudrait que la culpabilité
du commandant Esterhazy soit constatée par
un jugement duconseil de guerre et que, en
comparant les deux sentences, on s'aper-
poive qu'il s'agit d'un seul et unique crime,
qu'une seule et unique personne a pu com-
mettre; c'est alors seulement qu'un procés
en revision pourrait utilement avoir lieu.
Car si ie commandant Esterhazy était re-
connu coupable, ilyaurait lieu d'examiner
si l'ex-capitaine Dreyfus pouvait l'être égale-
ment.
Patience, nos amis La République
francaise pourrait bien avoir raison.
Voici ce que pense de l'affaire Drey
fus un autre journal frangais, leJour,
moins tendre celui lè pour l'exilé et
sa familie.
La besogne infame du syndicat Dreyfus
aboutit b un fiasco complet. Ce misérable
traitre continue b expier son crime et nous
souhaitons que lb-bas,sur sonilot maudit,un
gardien ait le courage de lui tirer dessus
et de le tuer, pour qu'on n'entende plus ja
mais parler de lui ou des siens, aujourd'hui
ses complices.
Tirons l'échelle après celle-la.
Par 71 voix contre 34 et une abstention la
Chambre a voté l'ordre du jour de M. Woeste
clóturant l'interpellation sur le séjour d'Ah-
met Raza.
MM. Coifs, L. Visart de Bocarmé, Daens,
Mousset, Renkin et Carton de Wiart, de la
droite, sont renseignés comme ayant voté
avec la gauche. Mais MM. Coifs et L. Visart
ont déclaré que c'est par erreur qu'ils ont dit
ouilis croyaient que le vote portait sur
l'ordre du jour de M. Woeste. Elc'était sur
la proposition de M. Denis qu'on votait.
On avait annoncé que Célestin Demblon
devaitsévir avant la cloture de 1'incident.
Mais il était absent au moment oil l'on a
appelé son nom. Lb dessusM. Colaert, qui
était encore inscrit, a renoncé b la parole.
La Chambre a examiné ensnite le projet de
loi portant répressionde la fraude en matière
d'importation, d'exportation et de transit de
marchandises prohibées.
Ce projet de loi s'imposait en présencë de
l'audace réellement inconcevable des frau
deurs, surtout b la Irontière hollandaise, ou
des troupeaux entiers de bétail sont intro
duits pour ainsi dire b la barbe des doua
niers. Or, abstraction faite mêrne du tot t que
la fraude fait au commerce honnêie, il y va
ici de l'hygiène de noire cheptel national in-
fecté de maladies contagieuses dont la Hol-
lande parait un foyer permanent. C'est ce
que notre honorable représentant, M Van
Merris, rapporteurafaitressortir.il a re-
mercié et félicité le gouvernement au nom
de l'agriculture de cette mesure de préser-
vation.
Le Progrès constate que les journaux clé-
ricaux recommencent d faire grand bruit au
sujet de >a ievocation, par la nouvelle admi
nistration communale de Malines, de quelques
employés nommcs par I'ancienne.
Reconnaissons que le Progrès désavoue
pareils agissements. Pour parler net, dil-il,
si le susdit collége révoque et destitue rien que
par ressentiment politique ou pour caser quel
ques protégés, il a grandement tort: cest
malhonnête et, plus encore, c'est malhabvle,
D'accord, confrère. Et il n'y a que cela,
vous le savez bienressentiment politique.
Done, malhonnête et malhabile.
Et il n'y a pas quelques employés révoqués.
Us sont tellement iiombreux les révoqués
qu'ils se sont constitués en société! Tous les
fonctionnaires et employés, accusés ou soup-
gonnés seulement de cléricalisme, sont
impitoyablement destitués.
Retournez vous, dit le Progrès, et voyez
ce qui s'est passé b Alost en 1872, sous {'ad
ministration de M. Van Wambeke12 em
ployés furent brutalement congédiés...
Le Progrès voit 1b une circonstance atté-
nuante: Les Malinois, pris a partie, n'ont
pas inventé le procédé; des cléricaux de la
plus belle eau l'ont pratiqué avant eux.
Nous n'avons pas une foi absolue dans
les dires du Progrès. Mais supposons que
l'administration communale d'Alost.en 1872,
ait agi comme celle de Malines en 1896 97,
nous ne cbercherions pas b l'excuser par
l'exempls d'autres administrations libérales
qui en ont fait autant avant elle.
Nous désapprouvons ces destitutions d'une
fagon absolue, sans restriction aucune.
II y aurait une circonstance atténuante
dans le fait qu'b son arrivée au pouvoir
l'administration de M.Broers eüt agi comme
celle de M. Denis.Mais le Progrès neprétend
pas cela. L'exemple d'Alost est bien mal
choisi, alors qu'en l'an de grace 1895, d'au
tres administrations libérales nouvelles,
celle d'Etighien par exemple ont donné le
même exemple d'intoiérance que celle de
Malines.'
A Enghien, comme b Malines, même pro
cédé: renvoi de la plupart des employés,
parceque catholiques.
En commengant la lecture de l'arlicle du
Progrès,nous croyions naïvement que notre
confrère saisirait l'occasion des destitutions
de Malines pour rendre hommage b l'admi
nistration catholique d'Ypres qui, ni après
les élections de 1891,ui après celles de 1895,
n'a renvoyé aucun employé
Le Progrès ne dit rien mais ses lecteurs
trouveront sans doule que l'édilité yproise a
donné un exemple que celles de Malines et
d'Engbien eussent bien fait d'imiter. Tous
les fonctionnaires et employés communaux
étaient libéraux b Ypres. Tous som restés,
malgré que quelques uns fussent des couriers
électoraux sous l'aocienne administration, et
qu'en 1895 ils se soient jetés dans la mêiée
des partis.
On leur avait ditconservez vos opi
nions, votez comme vous l'entendez; mais ne
vous mêiez pas de politique, vous n'êtes pas
faits pour cela lis n'ont pas nous par
ions de quelques uns d'entre eux obéi, et
malgré cela on les a mainteous, au grand
scandale de plusieurs catholiques qui esti-
maient, b juste titre, que les employés ne
doivent pas faire de politique.
Vous verrez que, datis son prochain nu
méro, le Progrès signalera la conduite de nos
amis b l'attention de ses amis de Malines.
La longue note relative a l'état de
nos monuments publics que M. le
Bourgmestre a lue lors de la dernière
séance du conseil communal, ainsi
que certains passages du rapport de
M. Merghelynck, entendus i ce mo
ment, nous a engagé a revoir !a iettre
ouverte de M. Merghelynck au Bourg
mestre et les Annales parlementaires.
La lettre ouverte est connue, inu
tile de la reproduire.
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