Encore la suppression de TAcadémie. La baisse d'eau de 1897 et la pêche a la ligne. Actes officiels. Manifestation De Groote. CHRONIQUE JÜDICIAÏRE. - '>2/. La Lutte ne répond pas a notre der nier article. Est-elle convaincue La loyauté l'oblige ale dire oua continuer sa polémique. Même silence dans le Weekblad Le Progrès répond. Yoici son article line longue tartine est lire dans le Journal d'Ypres traitant la question de la suppression de notro Académie des Beaux-Arts. C'était une affaire décidée par le clergé, nos maitres ont du s'incliner. A quoi bon raisonner avec eux, ce serait peine perdue. Une Académie qui a produit des Roffiaen, des Bossuet, des Fiers, etc., est devenue mauvaise ét inutile, tout comme le Collége communal et Ie cours supérieur de M"" Juncker. Nos malins ont bien appris la con- jugaison du verbe supprimer; ils vont bien, mais un moment viendra, oil le corps électo- ral, h son tour, saura les supprimer. On ne s attendait guère, sans doute, a voir le clergé dans cette affaire. Mais Le Progrès a un curé sur le nez. Quoi d etonnant alors qu'il voie le clergé partout. A quoi bon raisonner avec nos maitres, ce serait peine perdue. Mais vous raisonnez pour le public, sans doute, confrère? Alors cela vaut toujours la peine. Allons raisonnez encore, mais ne déraisonnez pluset expliquez nous pourquoi vos amis MM. Poupart et Gravet ont dü s'incli ner devant le clergé. Quant au verbe supprimervous le connaissez beaucoup mieux que nous, surtout passivementsupprimé au Sénat, supprimé a la Chambre, sup primé au Conseil Provincial, supprimé k FHotel-de-Ville,supprimé partout... le parti liberal. Nous verrons si le corps électoral nous supprimera. L'année 1897 restera dans les souvenirs pour la sécheresse tout fait extraordinaire de son automne et des premiers mois de son hiver. II n'est plus tombé une goutte d'eau en effet, depuis fin Septembre et les eaux sont tellement basses partoutdans les étangs de Zillebeke et de Dickebusch, dans les fossés des glacis de la ville et surteut au Canal, que de mémoire d'homme on n'a encore vu pareille chose aux approches de la St Eloi Quand on pense que descraintes sérieuses de manquer d'eau surgissent, et cela pour ainsi dire au cceur de l'biverOn prétend même qu'h Dickebusch, il n'y a plus qu'un bon métre d'eau Si la gelée survenait en ce moment, on ne sait vraiment pas comment les gens feraient. Les habitants de la Flandre car la même situation n'existe pas seulement Ypres seraient obligés de faire comme les Lapons et les Esquimaux, tondre la neige et gare au scorbut alors Une épidémie de scorbut dans notre con- trée, comme au pólenord, voilü une chose que personne n'a pu prévoir encore, dans les plus mauvais rêves mêmes Mais parions sérieusement. II est un fait que la baisse d'eau actuelle a un autre inconvénient, celui de contrecarrer assez bien le plaisir de la pêche la ligne. En ce moment, c'est a dire en hiver, deux mois environ avant la gelée et deux mois après, c'est la vraie saison de la pêche au brochet, de la ^grande pêche de nos cötés. Cette pêche n'était pas,ou du moins trés peu, pratiquée Ypres jusqu'au moment, c'est dire au 4r Janvier dernier, oü l'Administra- tion Communale Catholique a fait cadeau du Majoorgracht aux amateurs de la ville. Depuis, ils ont appris que la loi sur la pêche fluviale, art. 22 permettait cette pêche même dans les eaux de l'Etat. Les pêcheurs au brochet, qui n'étaient qu'un tout petit, nombre, se sont tellement accrus depuis lors, que maintenant, ils sont bien une quarantaine et leur nombre augmen ted encore. Seulement les engins coutent assez cher. Une ligne a brochet ordinaire revient k une dizaine de francs et si on veut du luxe, la dépense montera bien vite une vingtaine de francs. Pour l'ouvrier c'est trop cher, mais pour cette pêche on n'a pas besoin absolument d'une canne pêche, une ligne dormante peut suffir le cas échéant. Plusieurs ouvriers n'en emploient pas d'autres et prennent des brochets aussi. On sait que c'est le rapport de M. Colaert la séance du Conseil Communal, ayant octroyé le Majoorgracht aux pêcheurs, qui fait loi pour la pêche. II se trouve dans le compte rendu de cette séance du Journal d'Ypres et permet l'emploi de toutes les lignes dormantes ou non dont le nombre n'est pas limité, mais seulement pendant le jour et en presence du pêcheur. La seule ligne dormante défen- due est celle nommée dopper dont le flotteur est en osier et celle qu'on jette pendant la nuit. Nous reproduisons ce passage du rap port de M. Colaert approuvé par le vote du Conseil, et qui sert done de règlement, parceque plusieurs pêcheurs ignorent encore le fait de cette permission d'employer la ligne dormante ordinaire. Au canal on ne peut employer qu'une seule ligne jusqu'ici. Quand la loi que le Ministre de l'agriculture l'intenlion de proposer,dit- on, sera en vigueur, i'autorisation d'en em ployer plus d'une, sera accordée également. j Puisque nous parions du canal, nous croyons bien faire, non seulement dans l'in- térêt des pêcheurs h la ligne, mais même dans celui de la conservation du poisson dans cette eau de l'État, de signaler un fait aux autorités compétentes. Le niveau d'eau y est tellement abaissé, que non seulement la pêche la ligne de- vient virtuellement impraticable, mais même la navigation Dimanche passé, deux bateaux a vide par- taient du quai et deux chevaux avaient toutes les peines du monde les trainer a travers la vase du fond. De plus on fait en ce moment des travauxde curage, dedévasement. Quand ces deux faitsse présentent, d'après l'art. 15 de la loi, qui porte: Defense de pêcher en temps de baisse d'eau il est interdit de pê cher au filet et surtout au filet traineur. On le fait cependant en ce moment. II y a quel- ques jours, il a été pris de cette fapon plus de deux cents brochets en une seule semaine! Si on continue cette fagon de pêcher, le ca nal sera complètement dépeuplé. Nous espérons par conséquent que les fonctionnaires que la chose concerne, pren- drontles mesures nécessaires pour empêcher des abus, surtout au moment oü l'annonce du dépot d'un projet de loi, instituant un permis de pêche, donne de grandes espéran- ces aux amateurs. Ces espérances seraient évidemment sans objet s'il n'y a plu3 de pois son au canal. Nous croyons utile, ce sujet, de repro duce le texte même de la loi, le voici Art. 15. (arr. royal du 15 Mai 1889.) II est interdit de pêcher, autre- ment qu'd la ligne flottante tenue d la main, dans les parties de canaux ou cours d eau, dont le niveau serait ac- CIDENTELLEMENT ABAISSÉ, Soit pour y opérer des curases ou travaux quelcon- ques, soit par suite du chómage des usines ou de la navigation. Avis done qui de droit Legs Capron au profit de l'Etat. Acceptation. LÉOPOLD II, Roi des Beiges, A tous présents et venir, Salut. Vu i'extrait, délivré par le notaire Alfred Reynaert.de résidence Ypres,du testament mystique, en date du 29 Mai 1894, par le- quel M. Jules-Marie-Louis Capron a fait notamment la disposition suivante Je charge mon légataire universal de remettre la Bibliothèque royal de Bruxelles tous mes livres, manuscrits,cartes, plans, estampes, photographies, etc., se rapportant directement ou indirectement h la ville d'Ypres, soit au point de vue histo- rique et littéraire,soit au point de vue biblio- graphique, et au Musée d'antiquités (ancien muséa de la porte de Hal) Bruxelles, tous mes objets d'art et de curiosité tels que por- celaines, faiences, grés, cuivres, bronzes, ivoires, argenteries artistiques, terres cuites, verreries anciennes, et généralement. tous autres objets habituellement classés sous les dénominations d'objet d'art et de curiosité, léguant les divers objets ci-de3sus nomrnés, au propriétaire de la bibliothèque et du musée prédits. Vu l'article 910 du Code civil Sur la proposition de Notre Ministre de l'intérieur et de l'instruction publique et de Notre Ministre de l'agriculture et des travaux publics, Nous avons arrêté et arrêtons Art. 1". Notre Ministre de l'intérieur et de l'instruction publique et Notre Ministre de l'agricuiture et des travaux publics sont auto- risés accepter, au nom de l'Etat, respecti- vement pour la Bibliothèque royale et pour le Musée des arts décoratifs et industriels (ancien musée d'armures et d'antiquités), le legs fait a ces établissements par M. Jules- Marie-Louis Capron. Art. 2. Notre Ministre de l'intérieur et de l'instruction publique et Notre Ministre de l'agriculture et des travaux publics sont char gés, chacun en ce qui le concerne, de l'exé cution du présent arrêté. Donnéü Bruxelles, le 11 Novembre 1897. LÉOPOLD. Par le Roi Le Ministre de l'intérieur et de l'instruetion publique, Le Ministre de l'agriculture et des travaux publics, Léon De Bruyn. M. Tack, l'honorable représentant de l'arrondissement de Courtrai, sera, le 5 Dé- cembre, l'objet d'une manifestation qu'örga- nisera en son honneur, l'occasion de sa nomination de ministre d'Etat, un corniié formé au sein de l'Association catholique de Courtrai, La Droite offrira également un banquet k M. lack, k l'occasion de sa nomination. Dimanche soir, 1 Harmonie Communale et le Corps des Pompiers ont célébré le cinquan- tième anniversairs de M.Theodore De Groote, comme memore de ces deux corps. A cinq heures, la musique et le corps des Officiers des Pompiers se sont rendus en la demeure <!e M. De Groote, Place Vanden Peereboom. Deux magnifiques bouquets lui ont été offerts. M lÉchevin Colaert, président de la commission de i'Harmonie Communale chaleureusement félicité le digne jubilaire'e^ sa familie, et lui a remis, au nom de I'Har monie, une magnifique garniture de chemi" née, acquise par souscriptions. Vivement ému, M. De Groote a remercié la Ville, la Musique et les Pompiers de ia manifestation qu'iis ont organisée en son honneur. Après l'exécution de plusieurs morceaux de musique, M. De Groote a été conduit au Lical de I'Harmonie, oü il a remercié ses camarades de leur bienveillante attention k son égard. Nós joignons nos félicitations k celles des amis du jubilaire Cour d'Assises de la Flandre Occidentale. Voici comment l'acte d'accusation relate les faits mis charge du nommé Emile D'herck, de Langemarck, qui ont amené son renvoi devant la cour d'assises Le 20 Aoüt dernier 1897, vers 5 h. du matin, on découvrit Boesinghe, k un en- droit isolé, au croisement de lachaussée d'Ypres Pilckem et la ruedite het Padde- gatle cadavre d'un homme, eruellement assassiné. Le cadavre était pressé entre les deux berges d'un étroit fossé; il était étendu sur le ventre et k l'endroit de la figure le sol était imprégné de sang. A deux mètres du fossé, le long du zomerweg, on remarqua une mare de sang.Le malheureuxdevait avoir subi k eet endroit, de graves sévices et avoir été achevé dans le fossé. C'est aussi le sen timent des médecins légistes, émisk la suite de l'autopsie. Le cadavre portait de graves blessures aux joues; la machoire etait brisée. A la gorge on voyait une afïreuse lésion l'artère caro- tide était coupée et le couteau avait dévié jusqu'k l'épine dorsale. L'ideutité de la viclime était bienlöt établie et immédiatement les plus graves soupgons se sont élevés contre l'accusé. A peu de distance du cadavre se trouvait un sac en toile bleue avec des habillements et d'autres objets, parmi lesquels le livret d'ouvrier de Charles Vermeersch, de Lange marck. C'était le nom de l'assassiné. Déjh la veille, le 19, entre 9 1/2 et 10 b., on avait, k cel endroit, déeouveri, deux seaux appartenant k Vermeersch et qui paraissaient abandonnés C'est done vers cette heure que Vermeetsch doit avoir été assassiné. Le 19 Aoüt, vers 6 h. du soir, il était ar rivé k Ypres, venant de France, avec Emile D'herck Tous les deux avaient étéoccu- pés la moisson en France et le matin du même jour, ils avaient quitté Paris de bonne heure; chacun d'eux avait re<;u environ 200 fr. Puisqu'on ne trouva que 2 fr. sur Ver meersch, ie vol devait avoir été le mobile du crime. A Ypres, Vermeersch et D'herck nese sont pas quittés. Ensemble ils sont de3cendus du train, ils sont resiés ensemble sans que ja mais une tierce personne se soit miseds la compagnie.Dans le cabaret de Swyngedouvv, quand on demanda D'herck s'il n'avait pas peur de se r ridre si tard dans la soiree k Langemarck, celui-ci réponditJe ö,a_' peur de personne j'ai des outils avec moi j'ai encore été en prison. D'herck est de conduite médiocre et a encore été condamne. Au surplus, peu d'instants auparavant i avait acheté dans une boutique un couteau bien effilé. 11 était vers 8 h. quand tous les de"x quitté le cabaret de Swyngedouw, disa qu'ensembie ils devaient être une demi beu au delk de Langemarck Entre 8 1/2 et J ils ont quitté ensemble la ville et ont PriS rue du Paddegat. Plusieurs PersonneSi.jj0 ont vu prendre cette voie et les ont m erjtendus ou rencontrés jusqu'k une P distance de l'endroit oü ce soir Ik on tio les seaux dont, ils étaient porteurs e levidema n ou découvrait le cadavre a meersch Bien que tous les témoins pu les reconnaltre avec una absolue ce< les détails de leurs déclarationse? ceux ms par l'instruction ne iaissent pas a le moindre doute. F. SCHOLLAERT.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1897 | | pagina 2