1 t 6 I CRROR/QUE LOCALE ■f Samedi 27 Novembre 1897. 10 centimes Ie N°. 82# Année. N° 3299. Le scandale du Reichsrath viennois. L'affaire Dreyfus. Le Mechveret. illi I On sabonne rue au Beurre, 36, a Ypre et tous les bureaux de poste du Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 60 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en ana. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Décembre Les articles et communications doivent être adrossós franc de port i 1'adresse ci-dessus. La Chambre autrichienne, qui nous avail habitués aux scènes scandaleuses. s'est sur- passée Mercredi. Jusqu'iei, on s'était borné du moins aux injures et aux violences de parole Mercredi, les députésen sont venus aux voies de tail. Revenons avec quelques détails sur cette séance. II s'agissait d'une proposition de M. Dyck, jeunet chèque, demandant que, parmi les nombreuses pétitions rédigées danslemême sens contre les ordonnances sur les langues, uneseule soit lue et annexée au compte- rendu sténographique. II est demandé que la Chambre vote sans débats sur cette propo sition. M. Einke, parlant au milieu d'un bruit épouvantable, proteste de la fa$on la plus énergique contre cette demande, qu'il carc- térise comme un coup d'Etat et une motion inconstitutionnelle. Des discussions animées s'engagent entre les députés de la droite et ceux de la gauche. Le président déclare qu'il no peut accepter aucune protestation avant le vote. II se produit alors un grand tumulte des interpellations injurieuses sont échangées des deux cótés de la Chambre, De nombreux députés s'élancent vers le bureau du président autour duquel ils se poussent les uns les autres et se bousculent. Unmembre enlève la sonnette du bureau présiderttiel. Le président interrompt la séance et quitte la salie. Après son départ, la surexcitalion des députés continue b se manifester dans la salie des séances. A la reprise de la séance, les scènes tu- tnultueuses se reproduisent. Le président se voit obligé de suspendre de nouveau la séance. Pendant cette suspension, le député Wolf s'empare de la sonnette du président et l'agite. De nombreux membres essrient d'ar- fachej: M. Wolf du bureau présidentiel sur ?uoi il s'engage autour de ce bureau une vive Oêlée qui dure plusieurs minutes. Des tribu- nes publiques partent de vigoureux cris de réprobation. Le tumulle dans toute la salie est indescriptible. Le député Schcenerer saisit un fauteuil de "hnistre qu'il balance en l'air un membre se trouve pris dans la cobue tire de sa Pocbe un couteau, que lui arrachentses col- '^ues du rnême parti. Le président réapparait au milieu du tu- ®ulte qui ne cesse pas, monte b son bureau déclare que la séance est levée. Les galeries ne cessent de crier. A un ®oa>ent donné, la bataille était générale datls la salie. A ce moment, un détachement de police Wit irruption et rétablit a peu prés l'ordre. Le bruit court que le président réclamera ecnain des poursuites contre plusieurs dé putés, Lesjournaux racontent, naturellement, de aConsdifférentes les incidents de la journée. es organes imféodés au parti allemand erchent rejeter la responsabilité de ce ^bdale sans précédent sur les Tcbèques, mais il est bien certain que c'est l'opposition de gauche et surtout la fraction allemande Schoenerer et Wolf qui ont importé It la Chambre autrichienne les moeurs regret tables qui ont abouti aux scènes de ce jour D'après YAllgemeine Zeitung de Vienne le député Wolf a été jeté b terre, tiré par barbe et les cheveux et frappé èt coups poing. Le dépuiéPtersche aurait égaleraent été maltraité par certains de ses collègues Le Ntuveau Tageblatt de Vienne publie son tour, dans un supplément paru dans soirée, une description semblable des inci dents survenus aujourd'hui b la Cbamble. On y lit, dans ce journal, que les députés MM. Hagenhofer et Schoenerer ont échangé, eux aussi, des coups de poing, et que le dé puté comte Vetter b versé son verre d'eau sur les combattants. Les rainistres, dit le supplément Tagblatt, se sont retirés avant ces scènes pugilatseul, le ministre des chemins ter, M. de Guttenberg, est resté dans salie. du de de la royaume. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne Lesnuméros suppló- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandres) s'adresser VAgence iHavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et A Paris, 8, Place de la Bourse. la de b la Une Lettre Singulière. Plusieurs journaux parisiens publient la singuiière lettre suivarite b signaler comme curiosité, bien entendu Ninove, le 23 Novembre 1897. «Monsieur, Le conseil croit de son devoir de faire connaltre qu'en 1894 au mois de Mai, un officier francviis, que l'on disait être ie capi- taine Dreyfus, est venu b Ninove et s'y est rencontr avec M. le lieutenant-général Brial- mont L'entrevueeut lieu b la caserneNotre-Dame. On parlait beaucoup, b ce moment, des for tifications de la vallée de la Dendre, et dans le public, le bruit ciroulait qu'elles étaient imposées par l'empéreur d'Allemagne au gouvernement beige. Veuillez agréer, monsieur, l'expression de notre parfaite considération. Par ordre Le conseil Le secrétaire, Le président, J. Janssens. Th. Terwercoren. Cette lettre est revêtue du cachet de l'ud- ministration municipale de Ninove. Opinion des Journaux. Suivant quelques jounaux, les défenseurs de Dreyfus sont enchantés de la tournure de l'affaire et considèrent la revision comme acquise. D'autre part, on assure, dans l'entourage d'Esterbazy, que les prétendues preuves d'innocence de Dreyfus, que l'on croyait enfermées dans le dossier Scbeurer-Kestner sont tombées entre les mains du général Pel- iieux b la suite des perquisitions. Le Figaro assure que le général Pellieux recberche lenomdela personnalitéqui appor- ta au service des renseignemenis le fameux bordereau et la somme qui lui a été versée. Le général Pellieux demauderait ensuite b diverses ambassades, si l'une d'elles a bien regu les documents énumérés dans le borde reau, b la date indiquée. Le Gaulos rapporte le bruit que le général Billot a communiqué b M. Félix Faure les résultats des perquisitions importantes et les résolutions prises b ce sujet au conseil des ministres d'hier. L'Intransigeant prétendque.dès son at rivée, le colonel Picquard serat mis au secret. Le méme journal assure que des indications préciseset officielies seront fournis sur l'af faire Dreyfus et qu'un incident sera soulevé b la Chambre. L'Echo de Paris croit qu'b l'audition du lieutenant colonel Picquard succèdera celle de la dame voilée. Les nombreux journaux des défenseurs de Dreyfus protestent contre les perquisitions opérées au domicile de Picquard. Dans une lettre qu' il vient d' adres- ser aux journaux, M. Ahmed Rhiza annoncé qu' il acceptc la proposition de M. Georges Lorand et que le Mech veret paraitra prochainement a Bruxel les, ayant le député de Virton comme éditeur. L'eau de la ville Les habitants réduits k la portion congrue. Tel est 1'intitBlé d'un article du Progrès de Jeudi dernier, que le confrère accompagne de la copie d'une affiche, par laquelle M. le Bourgmestre de la ville engage les habitants de la ville b ménager l'eau alimentaire et b n'en faire usage qu'en cas de stride nécessité. Nous donnons plus loin le texte de i'arrêlé. Le Progrès n'en est pas encore au point oü M. Pel Vermeule* est arrivé. Celui-ci de- mande que l'on interdise l'usage de l'eau de 1'étangdeDickebusch pour l'alimeataiion pu- blique. S'il fallait le croire, il devrait rnême être interdit d'en faire usage pour le neltoya- ge car dans le numéro du 30 Octobre der nier, de La Lutte, M. P. V. écrit Elle roussit le linge et sent la vase, le poisson pourri, au point qu'il est arrivé qu'une chambre fralcbement lavée, sentait très-distinctement le poisson pourrila méme chose a été fréquemment constatée pour la vaisselle M. Vermeulen ne parle pas encore de la bière. Cela viendra; vous le verrez.lecteurs. Mais quel nez il a tout de méme ce bon M. Vermeulen pour sentir si distindement Nous avons répondu b rtotre honorable coRtradicteur en lui demandant de vouloir bien nous donner une autre eau. A cela il ne répond pas. Sa conclusion est nécessaire- ment celle-cipas d'eau plutót qu'une eau pareille. Mais les brasseurs alors Occupons nous aujourd'hui de l'autre, c'est b-dire du Progrès, qui ne peut décem- ment se joindre b M. Vermeulen qu'il tara- bustait si impitoyablement, il y a quelques années, b propos de la dite question des eaux. Mais le Progrès crie aussi, et il crie fort aujourd'hui. C'est peut-être une raison pour que nous examinions ce qu'il y a au-dessous de ces cris. Voyons done, Fallait-il, s'écrie le journal doctrinaire, dépenser des centaines et dqs centaines de mille francs pour un système d'eau donnant d'aussi beaux résultats et pour en être réduit, par suite d'une sécheresse dia peine deux mois, a mettre les habitants a, la portion con grue Des centaines et des centaines de mille francsLe Progrès comprend done dans la dépense les 400,000 francs qu'ont coutés les travaux,sous l'administration de ses amis, rien q«e pour la canalisation Sinon, qu'il explique les centaines et les eentaines de mille francs. Est-ce que le ré servoir, de craquante mémoire, est compris dans son calcul Deux mois de sécheresseLe Progrès oublie que c'est pendant ces deux mois que la provision se fait. Les mois d'été, même par un temps pluvieux, donnent peu de chose. De mémoire d'homme il n'est arrivé qu'il ne pleuvait pas pendant les mois d'Octobre et de Novembre. La disette existe partout, et c'est pour cela que le règlement communal, fait par les amis du Progrès en 1881, autorise l'administration communale b changer le libre emploi de l'eau en un usage limitè et prendre les mesures nécessaires rè- clamées dans l'intérêt public. Progrès, monami, nous vous prédisons que s'il ne pleut pas d'ici quelque temps, les Yprois seront sans eau, comme en 1857, lorsqu'on plantait des chouxdans les étangs de ZUIebeke et de Dickebusch et que l'eau se vendait b 0.25 centimes le seau. Qu'y pouvaient alors vos amis? Qu'y pour- raient aujourd'hui les nötres Mais il a plu,dit le Progrès,du 23 Sep- tembre au 16 Novembre Chez vous, possiblemais cbez nous, point. Notre parapluie n'a pas été mouillé une seule fois pendant ce temps, et nob bot- tes ont été aussi sèches qu'un numéro de voire journal. Ob si, dit le confrère du 23 Septem- bre au 16 Novembre il a été recueilli une hauteur de pluie de 26 millimetres. Qu'en diles vos, lecteurs milli metres ou deux centimètres et demie, alors qu'il faut par jour un centimètre sur toute la surface de l'étang de Dickebusch pour alimenter la ville II est done tombé b Ypres en irois semai- nes de temps une hauteur de pluie de 26 millimètres, et le Progrès triomphe Vous avez raison, confrère,d'appeler notre Bourgmestre l'Ingénieur-maïeurAvez- vous peur que nous oubliions que vous êtes un ingénieur doublé d'un... Mais pas d'in- jtres, n'est ce pas? Soyons charitable ...doublé d'un rédacteur du Progrès Le Progrès oublie aussi - il a la mémoire si courteque les dépenses des centaines et centaines de mille francs ont été approu- vées et votées par ses amis du Conseil com- 1 I k l lil! li m m #r ar -I i

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1897 | | pagina 1