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Samedi 4 Décembre 1897
10 centimes le N°.
32e Année. N° 3301.
Les troubles en Bohème.
Tentative d'assassinat
sur le président de l'Urnguay.
Le gouverneur de Crète.
L'affaire Dreyfus.
Le commandant Esterhazy
Enseignement.
Les divertissements publics
a Schaerbeefc.
Encore l'eau.
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La loi martiale.
Les émeutes que les prussophiles
out, provoquées a Vienne et qui oof,
eu pour consequence ia chute du mi
nistère, out amend en Bohème des
représailles sanglantes.
Dans la plupart des grandes villes,
mais surtout a Pilsen et a Prague, les
Tchèques manifestent bruyamment.
Le mot d'ordre des manifestations
a Prague était Sus aux Allemands et
aux Juifs
Une foule énorme s'est répandue
dans le quartier habité paries Juifs
et les Allemands et s'est livrée an pil
lage des magasins dont on jeta les
marchandises dans la rue.
On a remarqué également dans les
manifestations un grand nombre de
femmes.
Les magasins portant des écriteaux
allemands,ont été pour la plupart dé-
truits.
Dans le quartier Juif, les habitants
pour préserver leurs maisons allu-
tnaient des cierges et placèrent des
crucifix aux fenêtres.
Par suite de nouvelles recues dans
le courant de la nuit concernant les
graves dangers auxquels sont expo
sés a Prague et dans la ban lieue de
cette ville la vie et les bieus des habi
tants, le Gonseil des ministres a pris a
l'unanimité une decision en vertu de
laquelle la loi martiale sera appliquée
aux personnes qui commettront dans
is ville de Prague et dansles 4 cir-
conscriptions judiciaires avoisinantes
des actes de violeuce ayant un carac-
ière public.
A Prague, a la date d'hier, 300 Al-
ieinands blesses daus les émeutes de
ces derniers jours ont été recus dans
les bopitaux.
On a révoqué le chef de la poliee
de Prague, un Tchèque, soupQonne
de soutenir ses compatriotes.
Letat de siege est rigoureusement
aPpliqué,
4000 hommes sont occupés a la
repression des troubles.
Us ne peuvent empècher cependam
lue des actes de pillage secommettent.
On mande de Montevideo au Times,
qu un ancien agent de police a tenté
de poignarder M. Cuestas. It en a été
empêcbé.
Tout est calme.
A la reunion des ambassadeurs
Mardi, le représentant de la Russie a
proposé trois candidatures pour le
poste de gouverueur géuéral de la
Crète. Ce sont Mavzogeni Bey, ancien
ministre a Washington, Karatbeodory
Effendi, conseiller d'Etat, et plus spé-
cialement VI. Petro.itch,qui est parent I
du prince de Montenegro.
S'il faut en croire le Times, les am
bassadeurs ont rejeté les deux premiè
res candidatures,, proposées par la
Russie, et n'ont pas pris de décision
au sujet de celle de M. Petrovitch.
L'accusation de Math. Dreyfus
contre Esterhazy.
Une interview de Mme De Boulaney.
Un rédacteur du Temps a eu un entretien
avec Mme de Boulaney. chez qui le général de
Peilieux a fait saisir les lettres du comman
dant Esterhazy, publiées par le Figaro.
Mme de Boulaney a déclaré que tout ce
qu'avait racoaté a ce sujet l'Aurore était
faux.
Un commissaire de police s'est présenté
chez elle et 1'a invitée 4 lui remettreles lettres
du commandant Esterhazy.
Après avoir iiésitë, Mme de Boulaney a
remis les lettres, pour éviter une perquisi
tion.
Je suis la cousiue, a i-elle dit, du com
mandant Esterhazy et jamais de mon propre
mouveméhtje n'aurais livré ces lettres.
Je suis trés sure qulen persistant dans
mon refus, on aurait perquisitionné, trouvé
ces lettres et qu'on les aurait prises malgré
moi.
Pour moi je ne comprends rien aux
affaires compl quées.
J'ai cru que je devais agir ainsi et qu'en
agissant différtmmeut, cela n' lit servi a rien.
Les premières lettres ont. été écrites en
1882 et les dernieres en 1884
Depuis cette date je ne les ai pas relues,
pas plus que je n'ai revu le commandant, et
fiaacnement je ne sais pas exaotement ce qu-
'elles rerfferment.
Je n'ai communiqué ces lettres 4 per-
sonne. Sculement, pour une affaire d'intéréts
que j'ai eue avec mon cousin j'ai du déposer
le pli chez un agent d'affaires qui les a eues
quelque temps en sa possession.
Peut-ëtre certaines personnes ont- elles
appris 4 catte époque leur existence.
G'est 14 une pure hypothèse.»
Mmede Boulaney dénie ensuite le récit de
sa confrontation avec Esterhazy dans le ca
binet du général de Peilieux.
Le général s'est montré trés courtois et le
commandant Esterhazy ne lui a pas adressé
la parole.
Aprés un interrogatoire sommaire, elle
s'est retirée ainsi que le cnmmandant.
Un conseil d'enquête.
Le commandant Estérhazy sera renvoyé
devant un Gonseil d'enquête.
Les charges,absolument indépendanles de
l'affaire Dreyfus, relevées contre lui, seraient
constituées par les lettres que l'onconnait
et certains faits contraires 4 la dignité d'of-
ficier.
Le Figaro triomphe. II assure que cette
lettre a été imposée par ses chefs au com-
mamdant.
Muis le Journal a une théorie toute con
traire, il affirme que nul officier n'a ie droit
de demander 4 comparaitre devant un con
seil d'enquête ou devant un conseil de guerre.
au général de Peilieux.
Le commandant Esterhazy a adressé
hier au général de Peilieux la lettre
suivante
Mon général,
Innocent, la torture que je subis depuis
quinze jours est surhumaine. Je crois que
vous avez en mains les preuves de l'infame
complot ourdi pour me perdre, mais il faut
que ces preuves soient produites dans un
débat judicisire aussi large que possible et
que la lumière eomplète soit faite. Ni un re
fus d'informer, ni une ordonnance de non
lieu ne sauraient maintenant m'assurer la
réparation qui m'est due.
Officier, accusé publiquement de haute
trahison, j'ai droit au conseil de guerre, qui
eet la forme la plus élevée de la justice mili
taire. Seul, un arrêt émanant de lui aura le
pouvoir de flétrir, en m'acquittant devant
l'opinion 4 laquelle ils ont osé s'adresser, les
plus laches des calomniateurs. J'attends de
votre haute équité mon renvoi devant le con
seil de guerre de Paris.
(Signé) esterhazy.
Les journaux sont un peu déroutés par
cette lettre qui a été connue cette nuit fort
tard.
La Libre Parole, qui défend le comman
dant Esterhazy, regrette que celui-ci n'ait
pas attendu virigt quatre heures, c'est-4-dire,
jusqu'après la décision du général Saussier,
decision qui, d'après ce que l'on croit géné-
ralement, mettra hors de cause le comman
dant Esterhazy dans la question du borde
reau.
Le Soir annonce que prochainement, le
cours de religion sera inscrit au programme
des sections normales moyennes de i'Etat.
Les ecclésiastiques chargés de ce cours rece-
vront de ce chef une indemnité de six cents
francs.
(Dédié nosjournaux libéraux.)
L'administration communale de Schaer-
beek yient de fixer comme suit la taxe sur
les divertissements publics
Pour chaque bal se terminant avant mi-
nuit 20 fr., plus 5 fr. pour la première demi-
heure en sus et 10 fr. pour chaque heure
suivante.
Ces droits sont réduits de moitié et sans
surtaxe après minuit pour les bals donnés
pendant les kermesses ou fêtes communales.
II ne sera payé aucun droit pour les fêtes,
bals, concerts, etc, sans caractère d'exploita-
tion commerciale, organisés dans les salles
dépendaut d'établissements publics par des
sociéiésen ayant donné notification au Col
lége au moius quarante-huit heures 4 l a-
vance.
Pour chaque concert, spectacle, représen-
tation dramatique, etc. la taxe sera réiuite
de 60 p. c.
Pour droit de place des baraques, écoop
pes, carroussels, boutiques eu plein t,
etc. b établir sur la voie publique, i.| s a
payé 20 centimes par jour et par mèuv carré
occupé; en dehors de la voie publique, cette
taxe sera réduite de mouié.
Le Progrès nous répond 4 notre article au
sujet de l'eau de la ville que l'administration
communale a prié les habitants de réduire
au besoin strict de ('alimentation.
Deux points 4 noter. Le reste n'en vaut
vraiment pas la peine.
D'abord le Progrès maintient qu'il a plu 4
Ypres dn 23 Septembre au 13 Novembre. 11
ne parle plus des 26 millimètres d'eau que
nous aurions eus pendant cette époque, et
qui ont été constatés 4 Bruxelles
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