M. l'architeóte Van Yzendyck a indiqué les
difficultés a vaincre dans une lettre que nous
possédons. II est loin d'être complet.
Voila cinq ans que l'administration a tenté
d'arriver a une convention nouvelle entre fes
diverses autorités. Nous avons dit pourquoi
nous n'avons pas abouti.
Au sujet de cette rosace triangulaire,
je note que le plan d'Ypres de isóqindi-
que une rosace ronde.
La restauration des Halles sera plus facile
a exécuter. Les données sont nombreuses
et l'uniformité du batiment facilite et sim-
plifie la confection des plans. Les travaux
seront trés longs, le grès de Mont St-Eloy,
prés d'Arras, qu'il faut employer, étant trés
dur a tailler.
Le couvent, actuellement occupé par les Pauvres
Claires, contigue a l'e'glise (et qu il ne dépare
nullement par suite de la destination et de la con
struction simultanées et primitives des dits batiments)
et anciennement par les chanoines de St iMartin,
contient un des plus beaux et charmants ambulacres
de tout le pays, (XIVe siècle) en assez bon état et
offrant en tous cas les éléments pour en permettre
la restauration, le cas échéant. Les Clarisses quitte-
ront prochainement eet immeuble lequel appartient
a la ville, on parle déja de démolir ce batiment dont,
somme toute, personne ne connait 1 intérieur, sauf
le directeur du couvent, étant donné lordre des
religieuses qui l'occupent. II serait désirable,- au
contraire, qu'on affectat Tanden couvent des chanoines,
après y avoir fait quelques habiles restaurations, a
l'établissement, par exemple, du musée communal,
aujourd'hui logé a letroit. On pourrait ainsi arriver
a reconstituer entièrement une église collégiale avec
le batiment attenant de la prévöté des chanoines
(XIIIe et XlVe siècle) et créer un ensemble qui
serait peut êtreJ unique en notre pays.
En parlant du couvent des Pauvres Claires,
l'auteur du rapport, croyant que le batiment
appartient a la ville, a imaginé des projets de
démolition,décidés évidemment par celle qu'il
croit être propriétaire. Insinuation absolu-
ment esthétique
Tous ceux qui suivent un peu les choses
yproises savent que ce couvent estunepio-
priété de la Fabrique d'églisequ'au sujet
du dernier bail, il en a été longuement ques
tion au Conseil Communal, a plus d'une re-
prise.
Ce que deviendra ce batiment, nous 1 igno-
rons. II a été un moment question de le com-
prendre dans une installation des I ostes et
Messageries. Ce projet est abandonné. Quant
au style, nous ne voulons pas nous prononcer,
mais nous ne nous inclinons pas devant la
décision, prononcée ex cathédra, du rapport.
Signalons cependant une contradiction entre
la construction simultanée de 1 église et de
ces batiments d'une part et les dates citées de
l'autre (1254 et XIV siècle).
Certainement la fagade, place du Palais de
justice, n'est pas belle. II ne sera pas difficile
d'en convenir.
Quant a exécuter les projets formulés par
le rapporte'est une autre question. II aurait
fallu indiquer les voies et moyens. Un bon
esthète ne se préoccupe pas de ce point.
Boucherie. (Planches pp. 38 et 39 du guide) Construc
tion a deux pignons jumeaux, dont le rez de chaus-
sée, en grès, semble être coutemporain de la batisse
des' Halles, mais dont les étages supérieurs en briques
blanches ont été rebatis seulement dans la première
moitié du XVIme siècle. Ce batiment en bon état a
perdu le couronnement (Hammes ou pommes de
pin) de ses neuf pinacles surmontant les dits pig-
ons et nous doutons fort quon ait tenu a ^.on
server des fragments des ornements disparus en vue
de servir de modèles pour les rebatir éventue e
ment.
Signalons encore le placement malencontreux ait
en janvier dernier, sur eet edifice, d un grand chevalet
a l'usage de téléphone, machine déparant bien tacheu
sement cette pittoresque construction.
La Boucherie est en bon étatNous con-
statons cette chose unique mais les Hammes
ou pommes de pin de ses neufs pinacles sont
perdus. En a-t-on conservé des fragments
pour servir de modèles? Nous avouons l igno-
rer. Peut-être l'auteur du mémoire le deman- 1
dera-t-il a ceux qui ont restauré le batiment
il y quelques années, et pourra-t-il renseigner
les autorités.
II y a le chevalet du téléphone Nous ne
sommes certainement pas d'avis qu'il faille
toujours placer ces installations sur des
batiments anciens, mais nous estimons qu en
cas de nécessité ou de meilleure convenance,
cela peut se faire. Or, c'était le cas.
Eglise S. Jacques. N'offre rien de remarquable
sauf la tour balie en style ogival, laquelle portant
le millésime i63q, doit avoir été en cette année
l'objet d'importantes restaurations. Ici encore, il y a
environ 40 ans, sous de semblables prétextes de
chutes réelles ou éventuelles de pierres, se détachant
de la dite tour, on a littéralement démoli les pi
nacles adossés surmontant les contre forts de la tour.
Depuis cette époque les murs recoivent en plein
l'infiltralion des eaux pluviales et la résistance de la
batisse, malgré tout, prouve l'excellcnte qualité des
matériaux employés pour sa construction. II serait
désirable qu'on restaurat la tour de S. Jacques, qui
se trouve aujourdhui dans un état qui nest ni
décent, ni convenable.
Sans doute, il serait désirable qu'on
restaurat la tour de l'Eglise St-Jacques. II
a fallu démolir certaines parties qui me-
nagaient de tomber sur le sol.
En 1894, 1'Administration communale a
ouvert une correspondance avec la Fabri
que d'église. Mais celle-ci est sans ressource
aucune et l'eglise n'est pas monument
national.
Une généreuse paroissienne a fait restaurer
complètement les toitures a ses frais.
II est douteux qu'en 1634 la tour ait été
restaurée; mais il est certain que le plan
d'Ypres datant de 1564 ne signale pas de
tour a cette église.
Mont de piété dit Lombard, (voir planche, page
5o du guide). Jolie construction du XVJIme siècle
appartenant aux hospices civils (375,000 de re
venu annuel). On laisse systématiquement tomber
en ruine ce batiment, constituant un des spécimen
les plus caractéristiques de l'architecture domestique
locale C'est regrettable.
A quoi sert-il de dire ici que les hospices
d'Ypres ont 375,000 fr. de revenus annuels,
sans indiquer en même temps quelles sont
leurs charges et leurs dépenses annuelles
Voila bien une insinuation dont l'auteur du
rapport aurait pu se dispenser, en supposant
même que l'Administration charitable ne soit
pas disposée a restaurer le Lombard
On laisse systématiquement tomber en ruine
ce batiment. L'auteur ignore que ce batiment
est loué depuis plusieurs années.
II ignore encore que la ville est en instance,
depuis deux ans, auprès de l'Administration
des hospices,en vue d'öbtenir qu'elle s'occupe
de cette restauration. Nous espérons aboutir
sous peu.
Puis pourquoi s'en prendre a on. On, c'est
si vague. Un peu de précision ne serait ell e
pas préférable
C'est chose vraiment regrettable de voir
tant de hardiesse dans les attaques et tant
d'ignorance des faits.
Restes de l'abbaye de St. Jean Du Mont. Pro-
priété de la ville. (voir planche, p 66 du guide).
Une trés élégante et trés jolie tourelle en style Tudor
subsiste encore. Malheureusement cette frêle con
struction est en mauvais état et on ne fait rien
pour conjurer eet état de choses qui finira par en-
trainer peut être la démolition de ce joli spécimen
d'architecture. II serait encore temps de le restaurer.
En ce qui concerne la tourelle, reste de
l'abbaye de St-Jean Du Mont, on ne fait rien.
Erreur nouvelle. L'Administration com
munale a fait remettre en état la partie
supérieure pour empêcher les infiltrations.
C'est déja quelque chose. C'est même par
la qu'il fallait commencer, comme nous
l'avons fait pour nos autres édifices et
monuments. II y a plus, ce que l'auteur
du mémoire ignore, il ne peut pas tout
savoir, il y a que les plans et les devis
d'une restauration compléte sont faits et
que, sitót que les subsides seront acquis
et que les ressources de la ville le per-
mettront, les travaux seront entrepris et
achevés a. bref délai. II faudra démolir la
tour aux deux tiers de sa hauteur pour
la reconstruire.
Mais pour les esthètes il n'y a que
restauration de vieux monuments les autres
services communaux n'ont aucune impor
tance. Le vieux, toujours le vieux. Ils ont
précieusement déposé -au Musée de la
ville les vieux galons d'une vieille culotte.
Ce ne sont pas des reliques, car nous ne
croyons pas que le propriétaire de ses vieilles
nippes soit inscrit au catalogue des saints.
Mais c'est vieux de quarante ans, peut-être,
et cela suffit.
M. Merghelynck écritune trés élégante
et trés jolie tourelle en style Tudor. Nous
avions toujours cru que le style Tudor était
propre a l'Angleterre et désignait le gothique
du XVe siècle dans ce pays. II se distingue
par un caraétère trés particulier de son
ornementation et par le tracé spécial adopté
pour l'ogive. Voir Reusens. Elements
d''archéologie chrétienne, II, pp. 9 et 67.
Cette tour est en Renaissance c'est l'avis
de tous les hommes compétents, que nous
avons consultés..
1 Quant a l'esthétique générale des rues, il n'y pas
de ville oü l'on ait fait disparaitre plus de belles
choses et oü il reste encore cependant beaucoup de
jolies facades (voir planches pages 10, Ir, 17- V'
3y, 43, 44, q5, 49, 52, 56, 57, 58, 60, 6162
De 1823 a 1866, sous les auspices de ['administra
tion communale, qui donnait un subside dans ce
but, on démolit routes nos maisons de bois, dont
beaucoup d'entre elles, toutes sculptées (voir planche
page 41 du guide) pouvaient être comparées a celles
de Rouen et de Nuremberg, oü on a eu linte 1
gence de les conserver soigneusement.
A Ypres, il n'existe plus qu'une seule maison en
bois, (voir planche page 5q du guide) habitée, bien
que fort simple, elle mériterait d'être conservée e
même restaurée, mais le reglement encore toujour
ïjc
I