CHROK/QUE LOCALE Place de la Station. Grande Fanfare. Anciennes chroniques et légendes Yproises. Une rehabilitation. fallaitdes preuves.Honneur k nos magistrats et spécialement k ceux qui out eu charge d'occuper dans l'affaire Vanderauwera Leur conscience peut être au moins aussi tran- quille que celle du témoin de Mons Moi quiécriscet article j'aimerais mieux être k leur place qu'k la place.... Mais il y a chose jugée, inclinons-nous. Le Progrès écrit Dans la ré- ponse fantaisiste et par trop railleur (sicj de M. Surmont a M. Arthur Merghelynck, nous remarquons le passage, oü il est question de com- bier le fosse a droite de la place de la stationnous sommes complète- ment de eet avis. De quel avis La suite de l'article nous le dit Nous serions heureux de voir de- vant la station une place entourée de squares, bien dessinés, bien plantés et bien entretenus, digne de la ville d'Ypres. Le Progrès partage done lavis du collége échevinal et de M. le Bourg- mestre en particulier. Mais, comme le constate M. le Bourg- mestre dans son rapport, il y a au su jet de la demolition de la partie res tante du rempart a droite de l'eatrée de la ville, deux courants d'idées au sein même du conseil conmunal. 11 est évident que si les remparts du cóté gauche, abattus en 1886, avaient été maintenus, tout le monde serait d'accord pour réclamer que rien ne soit modifié a l'entrée de la ville, qui avait alors un cachet artistique esthétique, si l'on veut tout-a-fait charmant. Mais le bout qui reste, vaut-il la peine d'etre maintenu Nous hésitons a nous rallier a l'opi- nion de M. le Bourgmestre et a l'avis du Progrès. Mais nous reconnaissons que la partie restante n a aucun carac- tère, et que nous le verrions disparai- tre sans regret, n'était le buisson d'ar- bres qui le couronne. Dans tons les cas, si l'adtninistration se decide a démolir le tout, nous le prions, avec le Progrèsdeereer une vaste place devarit la gare, d'entourer ou de garnir cette place de squares ayant du cachet et dormant l'entrée de la ville un aspect pittoresque ou tout au moins convenable. A propos de la place de la gare, qui est actuellement dans un état de pa- vage détestable, nous avons pris des renseignements pour savoir a qui in- combe laresponsabilité delasituation. II résulte des réponses qui nous out été faites que la ville a abandonné a la Flandre le terrain qui se trouve vis-a- vis de la station, moyennant obliga tion pour la société de paver ce terrain. C'est done a tort que le Progrès ac cuse I administration communale d'in- curie. C'est la société de la Flandre qui est en défaut. Les plaintes sont générales et justi fies. La place de la gare est un vrai cloaque. Combien de temps cette situation durera-t-elle encore N y a-t-il pas moyen d'obliger la société a s'exécu- ter Dans tous les cas, tout ce que le Progrès a écrit a ce sujet retombe sur la société des Chemins de Fer de la Flandre Occidentale, seule responsa- ble de la situation actuelle. Nous nous joigrions au Progrès pour nousplain- dre vivement de cette situation into- lérable, et nous prions M. Qui de droit d'agir promptemerrt et efficacement. La première soirée de la saison d'hiver, qui a eu lieu Samedi soir, a été un vrai succès. La Fanfare a joué une valse d'lvanovici et une ouverture de Wettge. La réputation artistique de cette brillante phalange musi- cale est trop faite déjk, pour que nous insis- tions sur l'excellence de l'exécution. Bornons nous k dire qu'elle a été digne des concerts donnés pendant la saison d'été k la Grand' Place. Une innovation qui a fait bien plaisir est la formation d'un orchestre svmphonique. Les jeunes gens plusieurs d'entre eux sont encore des enfants qui en font partie, sortent pour la plupart de notre école de musique.il y avait ainsi sixou sept premiers violons, autant de seconds, altos,violoncello et contrebasses. Plus un piano. Si on pou- vait, en attendant mieux, c'est k dire des instruments k vent y ajouter un harmo nium, on aurait aicsi un joli petit orchestre, qui rendrait, en beaucoup de circonstances, bien des services. Sous la direction de M. Ern.Wenes,ces jeunes gens ont accompagné d'abord la scène de ballet de De Beriot joué parM. Albert Van Egroo, puis pour clöturer la soirée, ont exécuté une valse da Strauss Souvenirs. Nous félicitons de tout coeur ces messieurs pour leur trés beau début, qui promet pour l'avenir. M. Van Egroo a fait de grands progrès. Son talent grandit et devient plus male. Encore quelques pas et on pourra le nom- mer sans vanterie un virtuose. La scène de ballet qu'il a jouée et dans laquelle il dominait k son aise un orchestre relative - ment nombreux, est un morceau connu, puisque lui et d'autres l'ont interprêté k plusieurs reprises les années précédemes. Gela n'empêche que cette perle de mélodie du grand violoniste beige ne fasse toujours plaisir. Eile sera éteraellement jeune, cette suave suite ininterrompue de belles mélodies. Le concerto de Max. Bruch font contraste avec la scène de Ballet. C'est une oeuvre sé- vère et d'aulant plus difficile qu'elle le parait moins. M. Van Egroo l'a jouée avec toute la discrétion et le sentiment sans exagération qu'elle veut. Nos félicitations au jeune ar tiste qui on peut le dire avec assurance tient les promesses qu'on avait conpues pour lui. Trois chanteurs prêlaient leur concours au concert MM. Gust. Wenes, le dévoué directeur de la Grande Fanfare, Joseph De- rudder et Joseph Dondeyne. M. Wenes a chanté noblesse oblige deux airs d'opéra La romance de l'éloile du Tann- haüser et un air de la Favorite. Le contraste entre ces deux oeuvres, contraste si complet, faisait ressortir la souplesse du talent de M. Wenes. La romance de l'éloilejoyau d'une valeur inappréciable de l'écrin si riche de l'immortel Wagner, était bien faite pour écraser le second morceau, l'air de la Favo rite et démontrer la platitude de la musique italienne, de cette musique d'orgue de Bar- barie, comme on l'appelle, et dont le raombre d'amateurs diminue de jour en jour. Après avoir savouré la puissari te harmonie unie k la belle mélodie du grand compositeur allemand, oil chaque note a son róle essen- Lel et dont aucune n'est de trop, 011 écoute avec ébahissement les cris souvent sans rime ni raison des récitatifs de Donizetti et on s'étonne que des geus aient pu être fous de cette musique... jadis. L'indien chanté par M. Derudder, qui possède outre un organe puissant et sonore, le grand talent du chanteurcelui de bien pronoocer, et un air de bravoure les cuiras siers de Reichshoffen fait après la guerre de 1870 et chanté par M. Dondeyne, ont valu k ces Messieurs, les bravos du public aussi nombreux que choisi, qui remplissait la vaste salie Iweins. Somme toute, la soirée de Samedi soir donne de grandes espérances pour celles qui la suivront. Les matines Yproises. Beaucbup de nos concitoyens ignorent peut être, que notre antique cité a eu dans les siècles passés, sort massacre de soudards étracgers tout aussi Dien que Bruges. Rien n'est plus vrai cependant. En 1632, la ville d'Ypres reput une forte garnison de sept régimenis infanterie et cavalerie dont les hommes appartenaient aux nationalités wallonne, espagnole et italienne et d'un régiment composé unique- mant d'ltaliens. La plupart de ces derniers étaient des brutes sans foi ni scrupule, n'ayant plus le rooindrehonneur ni la moindre dignité.Quand ils étaient ivres, iis invectivaient et moles- taient les honnêtes bourgeois, s'attaquaient k leurs femmes et k leurs filles, qu'ils em- poignaient, soit en rue, soit dans leurs mai- sons, de la manière ia plus indecente. Dans plusieurs cabarêts, dont quelques norns exisient encore de nos jours,entr'autres dans Neuve Eglise Versailles Hondschote ia pelle d'or etc, des rixes sangluntes avaient déjk tu iieu quand un jour de carnaval, un des notables de la ville ayant été élu capi ta irie de la milice, il ir:vita tous ses subor- donnés k venir avec leurs épouses, dans un cabarêt, boire un verre avec lui. La reunion battait son plein et la joie élait compléte entre les braves Yprois, quand un groupe de soldats éfrangers voulut forcer la porie de la salie et venir iroubler la fête. Une bsgarre indescriptible s'en suivit et les soldats qui se trouvaient dans une salie en bas et même aux environs, étant vaius au secours de leurs camarades, qu'on j°tait k la porta, la mêlée devint générale. Sur ces entrefaites un feu de cbeminée s'était déciaré et la veiileur de ia tour sonr.a le tocsin. Les citadins venant k l'appel de la cloche d'alarme, les uns, avertis que c'était pour un incendie, courutent l'éieindre, mais beau coup d'autres croyant, que la ville était me- nacée de pillage par la soldalesque aborhée, ils prirent les armes et s'élancèrent au se cours de leurs frères en criantTuez lout Bientót le nornbre des bourgeois augmen- tant sans cesse et comme, vu l'absence de baraquements suffisants et de casernes, les soldats étaient logés chez les habitants et massacrés ainsi isolément, les citadins eu- rent le dessus et les étrangers qui voulurent échapper k la tnort, netrouvèrent leur salut que dans une prompte fuite. Au commencement, les porles étant ouvertes, beaucoup se sauvèrent par Ik mais la milice qui les gardait, les ayant fer- mées, pour se soustraire au massacre, les mercenaires de l'Espsgne durent sauter dans l'eau, et nager k travers les fossés des rem parts. L'évêque, étant intervenu, sauva la vie au gouverneur en le cachant sous son manteau un trompette francais jouait du violon dans un salie de danse, ou lui fit grkce. Ce furent ies seuls, k part ceux qui avaient pu fuir, qui écbappèrent k la mort, de tous les soldats des huit régiments. (a continuer.) Sur le réquisitoire éloquent de son procu reur général M. Manau, la Cour de cassation, faisant une des premières applications de la loi da 895, va proooncer la réhabilitation juridique do Pierre Vaux, condamné aux travaux forcés k perpétuité, pour des crimes qu'il n'avait pas commis. La condarnnation remonte au 25 Juin 1852, et le malheureux martyr est mort k Cayenne, le 13 Janvier 4875, après vingt-trois ans de cruelles souffrances. Sur sa losse creusée dans ie ciraetière de l'Ilét la-Mère, son fils ainé planta une croix de bois, sur laquelle il grava ces mots Gi-git Pierre Vaux; i! est allé demander justice k Dieu Les hommes, en effet, la lui avaient refu- sée, et sa condarnnation fut plus encore une miquité voulue, qu'une erreur judieiaire. G'est une tache sur l'hermine de la magi- strature de l'Ëmpire, et la Cour de cassation accomplit un devoir de dignité, en poursui- vant, dans la mesure du possible, la répara- tion d'une injustice, par la réhabilitation du condamné, et par la proclamation solennelle de son innocence. Le malheur, ainsi que l'a dit le procureur général, c'est que c'est une mémoire qu'on réhabilite, et que l'oeuvre de réparation s'aecomplit sur une tombe fermée. Hélas la Justice estaveugle, dit-ori, et même on ia représente avec un bandeau sur les yeux il est certain que les juges de 1852 ne virent pas, ou ne voulurent pas voir la vérité, et do son pied boiteux accom- plissant sa marche lente, elle a mis quarante- cinq ans k parcourir le chemin. 11 a fallu l'éclosion d'une juste loi nouvelle pour lui permeltre d'atleindre le bul. Pierre Vaux, il faut en convenir et ceci n'est pas k i'éloge de la conscience humaine, fulsurtoui la victirne des haines politiques il semble même qu'on se soit appliqué, en sa personne.k la condarnnation d'un adversaire, tant il est vrai, hélas que lk oü parait la passion politique i'équité n'a plus grand'- chose k faire, et l'aveuglement devient tel que les hommes perdent toute notion du juste et de l'injuste. Lors du coup d'Etat de Décembre 4851, la fermentation fut grande dans les départements du Jura et de la Nièvre ce fut comme une Jacquerie,qui gagna le départementde Saóne- et-Loire, oü de nombreux incendies, des vols, des assassinats provoquèrent, comme toujours, une reaction violente. A la suite d'incendies allumés dans la com mune de Longepierre, oü Pierre Vaux était institulfur, celui ci ayant été dénoncé par le maire de la commune, Gallemarde, son adversaire politique le plus acharné, fut arrêté, puis pmprisonné sur le térnoignage d'un nommé Balléault, le complice soudoyé du maire. En vain Pierre Vaux prolesta de son innocence devant le jury trop prévenu, sous l'irapressionnisme des crimes répétés il fut condamné aux travaux forcés a perpé tuité et emharqué pour Cayenne. Prêt k quitter cette terre de France qu'il ne devait plus revoir, le malheureux adressait k sa femme une lettre d'adieu pleine d une

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1897 | | pagina 2