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A LA CHAM
Samedi 18 Décembre 1897.
Irt centimes Ip N°.
32® Année. N° 3305.
Le Ministère hollandais.
Le nouveau ministère italien.
ALLEMAGNE
FRANCE
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Le ministère liberal néerlandais
Pierson-Goeman-Borgesius, en fonc-
tions seulement depuis le 24 Juillet
dernier, est menace d'une voie d'eau.
Tout comme sou collègue allemand,
le vice-amiral Hollmann, qui a payé
en Allemagne un éhec analogue par
la pertedu poslequ'occupe aujourd'hui
le contre-amiral Tirpitz, M. J.-G. Jan
sen, le ministrede la marine des Pays-
Bas, s'est vu refuser, Mercredi, au
courant de la discussion de son budget
la seconde Chambre des Etats-Gé-
néraux, le crédit demandé pour la
construction d'un nouveau vaisseau
de guerre. Pour l'emporter, il lui
manquait trois ou quatre voix.
M. J.-C. Jansen a aussitöt demandé
la suspension de la séance, ce qui fait
supposer qu'il renoncera plutót a son
portefeuille qu a son crédit. Reste a
voir quelle sera l'attitude de ses col-
lègues du cabinet, s'ils entendent le
débarquer purement et «implement
•ou se solidariser avec lui.
Une crise au seuil de la nouvelle
année est chose plus facheuse qu'a
toute autre époque.
On pensera peut-être qu'au point
de vue religieux et cathoiique, il est
assez malaisé, en général, pour des
étrangers, de reconnaitre avec préci
sion les nuances et les sous-nuances
qui distinguent les divers partis poli—
tiques de l'ltalie officielle ou gouver
nementele, puisque tous approuvent
et entendent perpétuer la spoliation
du Saint-Siége mais il n'est pas dou-
teux cependant que ces nuances exis
tent, et que, dans le cas présent, l'a-
vènement du nouveau ministère n'in-
dique une accentuation prochaine de
la politique hostile a l'Eglise toutes
fes informations s'accordent sur ce
point.
Les catholïques italiens qui, a 1 in-
star de ce qui se fait dans les autres
pays, se réunissent en congrès pour
s eucourager mutuellement a multi
plier, h développer les oeuvres de foi
et d action sociale, et qui de plus ont
1 au dace de faire entendre k l'oreille
Eaême des nsurpateurs de vigoureuses
protestations en faveur des droits sa-
erés de la papauté, ces catholiques,
disons-nous, excitent, naturellement
l'animad version des sectaires de tout
rang, et par exemple, l'on estime au
Quirinal qu'il faut sévir sans retard
contre ces gens-la, car outre qu'ils
tendent aranimer, parmi les popula
tions le zèle religieux avec l'amour de
la liberté, ils réveillent sans cesse, ou
pour mieux dire, ils éternisent cette
importante et irritante question ro-
maine.
Le remaniement ministeriel qui
vient de s'accomplir en Italië n'inté-
resse done point que les Italiens seuls;
non pas que nous pensions que cette
évolution vers une politique anti-re-
ligieuse plus active nous rende té-
moins d'une persécution violente pro
prement dite, il faut plutót prévoir
une aggravation, une extension de
cette persécution savante, insidieuse,
hypocrite, et soi-disant légale, qui se
défend hautement de vouloir égorger
leglise, mais qui se flatte, avec le
temps, de parvenir a l'étouffer
lentement et sürement comme on a dit
chez nous.
Quoi qu'il en soit, les catholiques
de tous pays ne sauraient prêter trop
d'attention aux évènements d'ordre
religieux qui se préparent en Italië.
(VniversJ.
Un discours de l'Empereur.
KIEL, 17 Décembre. l'Empereur et le
prince Adalbert sont arrivés Mercredi Kiel,
accompagnés de M. de Bulow, de l'amiral
Knorr, de l'amiral de Tirpitz et du comie
d'Eulenbourg.
Ils ont été regusk leur arrivée par le
prince Henri.
L'Empereur, le prince Henri et le prince
Adalbert se sont ensuite fait conduire k bord
du Gejfion.
L'amiral Knorr et l'amiral de Tirpitz les
accompagnaient. A leur arrivée, le Ge/Jion a
hissé le pavilion impérial.
Les bktiments de guerre ont fait les saluts
d'usage.
Au banquet qui a eu lieu au chkteau,
l'Empereur a prouoncé un toast au prince
Henri
Ta mission, a-t-il dit, est une consé-
queuce logique de ce que noire grand-père
ti notre grand cbancelier ont créé en poli-
t que et de ce que notre père a conquiaisur
1 ;s champs de bataille k l'Empire allemand.
Le déreloppeiaent extraordinaire de nos
intéréts commerciaux a pris une telle exten
sion que mon devoir est de couvrir de ma
protection la nouvelle Hanse allemande.
Nous devons protéger nos frères allemands
qui se sont voués k la religion et qui sont
partis pour des pays lointains pour s'y con-
sacrer k des oeuvres paisibles.
Sous la protection de la bannière mili
taire allemande, notre commerce acquerra
les droits auxquels il peut prétendre.
Le commerce allemand ne peut se déve
lopper avee fécondité et avec sécurité que
lorsqu'il se sentira protégé par la puissance
de l'Empire. Or, la puissance de l'Empire
s'identifie avec sa puissance maritime
l'une ne saurait exister sans'l'autre.
L'escadre, renforcée par la division,
agira contre tous ceux qui porteront atteinle
aux droits des Allemands. Que nos compa-
triotes, dans ces régions lointaines, qu'ils
soient prêtres ou commergants, aient la fer
me conviction qu'ils sont sous la protection
de l'Empire allemand.
Siquelqu'un se permettait de porter
atteinte k nos droits légitimes, dans ce cas,
i frappe de ta main gantée de fer, et, avec
l'aide de Dieu, cueille des lauriers, dont per-
sonne ne sera jaloux, pour en orner ton
front juvénile.
Dans la ferme conviction que tu agiras
en suivant les bons exemples de notre fa
milie et en conformité avec mes idéés et
mes désirs, je bois k ta santé, je te souhaite
bon voyage, la réalisation compléte de ta
mission, ainsi qu'un joyeux retour.
Le prince, en répondant au toast de l'Em
pereur, l'a remercié de lui avoir confié le
commandement de l'expéditiondans les mers
de Chine. II a affirmé que ce n'est ni la gloire
ni les lauriers qui l'attirent. Son seul but est
de prêcherk l'étranger l'évangile de l'Empe
reur, de le prêcher k ceux qui veulent l'en-
tendre et aussi k ceux qui n'en veulent rien
savoir. Voilk ce que je veux écrire sur mon
drapeau.
Le prince Henri a terminé par le cri de
Hourra pour l'Empereur bien aimé
L'arrêt de la cour de cassation dans
Faffaire de Pierre Vaux et de Jean
Petitinjmtement condamnés, et
morts tous deux au bagne.
Paris, 16 Décembre. La chambre cri-
minelle de la cour de cassation a rendu au
jourd'hui son arrêt dans l'aftaire en révision
du procés de Pierre Vaux et de Jean Petit.
On se rappelie que Pierre Vaux et Jean
Petit avaient été condamnés en 1852 par la
cour d'assises de Saöne-et Loire aux travaux
forcés k perpétuité pour ineendie volontaire
et que tous deux moururent au bagne.
Pourtani, dés le iendemain de leur con-
damnation, les incendies dont on leur avait
attribué la responsabilité avaient recotnmen-
cé, démontrant l'innocence des deux con
damnés. Les véritables auteurs des incendies
furent ensuite arrêtés et condamnés k leur
tour. Néaumoins, on refusa de reviser le
procés des deux innocents. Et il a fallu at-
tendre jusqu'aujourd'bui pour obtenir cette
réhabilitation, qui est compléte.
La cour de cassation décharge la mémoire
de Pierre Vaux et de Jean Petit de leur con-
damnation. Elle ordonne l'affichage de l'arrêt
k Chêlons sur-Saóne, k Paris, et au dernier
domicile des héritiers de Pierre Vaux et Jean
Petit. L'arrêt sera inséré au Journal O/ficiel
et dans cinq journaux. Enfin l'État est con-
damné k payer 100,000 fr. de dommages-
intérêts k la familie Vaux et 50,000 fr. k la
familie Petit.
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1
L'eraballage des tabacs.
II parait que ies accisiens exigent
que h s tabacs,lors de la sortie de la
ferme,soient placés dans des envelop-
pes en toile.Nos cultivateurs se plaig-
nent de cette mesure qui est vexatoi-
re et qui entrave ie négoce.
Profitant de la discussion du bud
get des voies et moyens, M. le Repré
sentant Colaert a saisi M. Ie Ministre
des Finances des reclamations des
intéressés. Celui-ci lui a donné satis
faction.
Voici, d'après Ie compte-rendu ana-
lythique, les observations de notre
honorable Député et la réponse du
Ministre
M. Colaert. —Je désirerais savoir ce qu'il
faut entendre par le mot emballages en
ce qui concerne l'exécution de la loi sur le
régime des tabacs D'après le 253 des
instructions sur la matière, les tabacs sont
entermés dans des emballages permettant
l'apposition des étiquetles dont parle l'article
30 de la loi.Celles-ci sont fixées aux colis au
moyen d'un plomb et elles sont retirées,
autant que possible, par les employés, au
moment de la mise en fabrication des tabacs.
Mais, en vertu du 232, les tabacs en
feuilies sont réunis en ballots ou bottes d'un
poids aussi égal que possible. Avant l'appo
sition des étiquettes, ces ballots ou bottes
sont entourés d'une corde. La corde est le
syslème ancien, tandis qu'on semble exiger
aujourd'hui davantage.
En eftet, les accisiens interprètent la loi
différemmentles uns se contentent de cor-
des, ou de baguettes en osier, tandis que
d'autres exigent des enveloppes, des toiles,
des sacs. Ce n'est pas que ceux-ci coütent
trés chermais l'inconvénietn provient de
ce qu'on ne peut les ouvrir quand on met le
tabac en vente et, comme disent les Fla
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